Apprentissage de la lecture : quelle méthode?

Pour prolonger le débat indirectement amorcé au sujet des écoles privées, et aussi pour jeter de l’huile sur le feu :twisted: , je vous demande, bien qu’ayant une opinion sur la question, s’il vous semble que la méthode globale ou la méthode mixte vous semble plus adaptée à l’apprentissage de la lecture.

Mhhh… ça va sentir le débat de comptoir ici…
:lol:

méthode globale ou la méthode mixte


On peut détailler ici les différences SVP ?

Salut,
ce qu’on appelle la méthode mixte est un mélange de la méthode syllabique (aussi dite b-a-ba, tu y apprends à lire les mots en associant les lettres pour former les sons) et de la méthode globale où on apprend à reconnaitre les mots et, ainsi, peu à peu à lire également.
Dans une méthode mixte, on commence par une phase globale où des mots références sont appris par les ch’tiots nenfants puis, dans une seconde phase, on en tire l’association des lettres pour apprendre à reconnaitre toutes les syllabes.
Pour avoir enseigné en cp, il me semble que l’important n’est pas la méthode en soi mais la maîtrise que l’instit en a ainsi que son désir réel de l’utiliser.
Les trois méthodes, mixte, globale et syllabique peuvent chacune donner d’excellents résultats. J’ai aussi rencontré des instits qui avaient, au fil des années, mis leur propre méthode d’apprentissage de la lecture au point et cela donnait des résultats impressionnants !!!
à +
Claude :wink:

Si tout le monde répond comme toi, colotibou, je n’arriverai pas à jeter de l’huile sur le feu! :evil: ,J’espère au contraire en trouver beaucoup, signe que ce débat est dépassé! Au passage Rody sera rassuré , car je vois que sa petite a bien grandi et qu’elle se trouvera bientôt confrontée au problème…Alors globale ou syllabique pour mieux déchiffrer les règles du jeu?

Il me semble bien que la méthode globale a été abandonnée par le ministère.

Effectivement, le ministre a voulu faire un effet d’annonce…
Depuis des années, un procès est fait à la méthode globale rendue responsable de tous les maux de quelques générations d’élèves.
Il est certainement plus facile de désigner à la vindicte publique un coupable, en l’occurence une méthode de lecture, que de s’interroger sur l’évolution de l’éducation nationale, ses manques, ses non-réponses, ses moyens très limités, sur celle de la société et de l’éducation donnée par les parents…
De plus, la liberté pédagogique fait partie du métier d’enseignant.
Le laisser choisir une méthode de lecture semble être un minimum à condition que les résultats soient présents: les élèves deviennent lecteurs! Sincèrement, j’ai rencontré bon nombre d’instits qui avaient des élèves qui lisaient bien en utilisant la méthode globale.
Maintenant, ce qui fonctionne parfaitement avec une classe peut ne pas marcher avec une autre. Cela fait aussi le charme de ce boulot où, constamment, nous sommes confrontés à des remises en cause de notre façon d’enseigner, que ce soit en école primaire ou en collège!
Claude

Il est en effet un peu facile d’incriminer uniquement une méthode de lecture. J’ai pendant longtemps , je l’avoue :oops: , pensé que la méthode globale était responsable de bien des maux, mais j’ai deux filles qui ont appris à lire avec, une est en 1re L, l’autre ne lit jamais, je leur ai lu des histoires à m’en déshydrater, nous avons courru les bibliothèques et…voilà, la différence vient de je ne sais où, mais pas de la méthode d’apprentissage.

La méthode globale n’a jamais existé en tant que telle. Les méthodes d’aujourd’hui s’appellent méthodes interactive car les différentes stratégies de lecture (globale, syllabique, contexte) interagissent entre elles.

Disons que pour apprendre à lire il ne suffit pas de connaitre quelque smots par coeur ni de connaitre son b-a ba ni de savoir se repérer dan sun epage (car oui cela nous parait évident … mais pour un non lecteur il y a parfois énormément d’informations sur une page de documentaire pa rexemple. Et savoir par quel bout aborder une telle lecture n’est pas aussi simple qu’il y parait.)

Une méthode adaptée sera une méthode qui permet à un élève de découvrir toutes les stratégies existantes et d’apprendre à les utiliser … à bon escient …

Par exemple nous ne déchiffrons plus les mots courants comme le, la, les, un, une, des : c’est une lecture globale.
Quand on tombe sur un mot inconnu on en revient au b-a ba :méthode syllabique. Mais pour comprendre ce mot nouveau il va falloir utiliser d’autres éléments du texte pour en inférer le sens : méthode du contexte.

La compréhension d’un texte demande beaucoup de ressource à un élève. Donc il faut qu’il se facilite la tâche en connaissant certains termes par coeur. Car s’il doit déchiffrer chaque mot d’une phrase en arrivant au bout de la phrase il en aura oublié le début. Ce qui n’est pas très pratique pour en comprendre le sens non? ;)
Bref devenir lecteur n’est pas si simple car il faut faire découvrir les différentes stratégies à peu près en même temps.

Et après on peut seulement commencer à parler de grammaire… A quoi servent le spetits mots comme “dans” “en” “pour” “chez” etc… Pour y arriver il faut un certain bagage culturel, il faut connaitre quelques textes de “référence” comme le conte ou la poésie.

Voila en quoi consiste une méthode d’apprentissage, et vouloir mettre les projecteurs sur une seule “stratégie” de lecture n’a rien de bon pour les apprentis lecteurs.

J’ai appris avec la méthode syllabique, et j’en suis parfaitement satisfaite, on va m’objecter qu’elle n’existe pas à l’état pur, mais j’ai bien dû profiter du trois quart! Et dès la fin du CP, je sautais sur tout ce qui s’appelait livre!

violette dit:Pour prolonger le débat indirectement amorcé au sujet des écoles privées, et aussi pour jeter de l'huile sur le feu :twisted: , je vous demande, bien qu'ayant une opinion sur la question, s'il vous semble que la méthode globale ou la méthode mixte vous semble plus adaptée à l'apprentissage de la lecture.


le début de la discussion ici :arrow:

Chère Madame et Cher Monsieur,

Le problème, à mon avis de je pense, est que l’on n’utilise pas la méthode globale pour ce quelle est, c’est à dire une prise de conscience, chez l’enfant, que tout ce qui se dit s’écrit. La méthode globale ne permet pas à elle seule d’apprendre à lire, mais à comprendre qu’un mot se prononce et s’écrit. C’est pour cela que c’est un “échec” lorsqu’elle est utilisé seule au CP et que bon nombre d’enseignants, de fait, la combine avec la méthode syllabique. Il me parait absurde d’opposer les deux méthodes, elles sont complémentaires, et la globale est le marche pied vers la syllabique. Il n’y a que le calendrier de l’éducation nationale qui ne me semble pas très judicieux. La méthode globale à 6 ans (au CP) ç’est p’tet un chouille tard je pense.

La méthode globale, c’est pout les petiots avant d’entrer au CP et ça peut commencer très tôt, avant même la maternelle… Mais, j’en ai fait l’expérience, ça peut-être délicat d’avoir un enfant qui sait lire très très tôt…

Bien à vous de cordialement

Monsieur Phal

Monsieur Phal dit: La méthode globale à 6 ans (au CP) ç'est p'tet un chouille tard je pense.



il me semble qu'en Maternelle, les enseignants l'utilise pour reconnaître certains mots : le prénom par exemple...
les enfants accrochent assez spontanément à cet âge, je trouve...

Chère Madame Kouynemum,

Oui, on commence avec son prénom, forcément, et les jours de la semaine par exemple, en petite section, donc 3 ans environ

Mais il faut savoir qu’un enfant est capable très très tôt de reconnaitre des mots (simple), genre 18 mois, et ce, sans être surdoué de précoce.

Bien à vous de cordialement

Monsieur Phal

Cher Monsieur Phal,

Monsieur Phal dit:sans être surdoué de précoce.

Ouf, j’ai eu peur, presque 2 posts sans la tournure grammaticale appropriée :lol:
.

D’après les échos que j’en ai, il semble que les professeurs des écoles utilisent des méthodes variées…
Au sujet de la méthode globale, je remarque tout de même qu’elle ne corresopnd pas à la logique de notre système d’écriture, qui est alphabétique. La méthode globale consiste quasiment à considérer les mots comme des idéogrammes (si du moins on l’utilise de manière absolue, ce que personne pour l’instant dans ce topic n’a dit). Bien sûr, avec l’habitude, on n’articule pas chaque lettre isolément pour comprendre comment prononcer un mot, mais c’est parce que nous nous sommes familiarisés avec certains mots. C’est le résultat de l’expérience, pas le moyen de l’apprentissage, donc.

La methode globale semble effectivement peut-etre plus “complexe” pour certains enfants : methode de memorisation visuelle des mots et donc peut sembler inadaptée pour une certaine categorie d’enfants qui seront plus à l’aise avec une memorisation des sons de chaque syllabe.

Il y a aussi d’autres methodes comme la methode phonétique-syllabique utilisée pour d’autres langues que le français (le français ne se prête pas forcement bien à un apprentissage par phonétique).

Sinon effectivement les enfants peuvent normalement apprendre à lire à partir de 5 ans (et plusieurs mots avant, vers 3-4 ans).

violette dit:J'ai appris avec la méthode syllabique, et j'en suis parfaitement satisfaite, on va m'objecter qu'elle n'existe pas à l'état pur, mais j'ai bien dû profiter du trois quart! Et dès la fin du CP, je sautais sur tout ce qui s'appelait livre!

Si la méthode syllabique a existé à l'état pur : c'est la méthode Boescher. J'ai moi aussi appris à lire avec cela. Mais avec l erecul ce n'est du que grâce à mes capacités et non à celle du livre qu ej'y suis arrivé. Et c'est le cas de ceux qui y arrive avec. En fait je rappelle que 80% des enfants (si ce n'est pas plus) apprennent à lire QUOI QUE L'ON FASSE !! C'est-à-dire quelque soit la méthode. Je connais même quelqu'un qui a appris à lire seule. Sans aucune méthode. Mais pour les 20% d'enfants restants qui ont du mal avec le principe de la lecture il est bon pour eux de découvrir TOUTES les stratégies de lecture (syllabique, globale, en s'aidant du contexte)

Après il y a des gens ici qui ne parlent pas de la même chose.

Qu'est-ce que chacun entend par "savoir lire"? Quels indices permettent de savoir si un enfant sait lire?
Il faut vraiment faire la différence entre déchiffrage du mot = savoir le prononcer et compréhension. La définition d'un illétré c'ets quelqu'un qui sait déchiffrer mais ne sait pas toujours quel sens donner à ce qu'il lit.

Exemple : Les fils de la mère pendent à sa jupe.

Quel sens donner à "fils"? fil au pluriel ou fils dans le sens d'enfant? Là seul le contexte permettra de faire la différence. Or la méthode syllabique omet complètement ce passage. La méthode globale omet elle que l'écriture est sujette à un code et que ce code peut servir à comprendre ce que l'on lit. D'où l'utilité de la grammaire.

Et je le répète.. Il n'y a JAMAIS eu de méthode globale en tant que telle.

En effet, la question est délicateet appelle des réponses variées, ce dont je parlais, à l’origine était plutôt : quelle est la meilleure méthode pour déchiffrer? Après chacun en fait ce qu’il peut, avec ce qu’il a ou n’a pas… Cependant je suis sceptique sur ce chiffre de 80% de réussite avec l’une ou l’autre métode, quelqu’un peut-il me dire d’où il le tient? Je sais qu’il est fréquemment avancé, mais d’où vient-il, comment et sur quelle durée, sur quel échantillon de la population s’est-on appuyé?

Monsieur Phal dit:
Mais, j'en ai fait l'expérience, ça peut-être délicat d'avoir un enfant qui sait lire très très tôt...


C'est serieux?
Si oui, pouvez vous detailler en quoi c'est delicat?
C'est interessant car c'est la premiere fois que j'entend ca.