[Agricola - Edition révisée][Carcassonne][Scythe][Terraforming Mars]
Orwell, le Ministère de l’Information et Skynet devraient se réjouir ; la gamification, les neurosciences et les sciences sociales vont pouvoir se faire un melting pot de tous les diables ; C’est annoncé, c’est officiel et bientôt, c’est lancé : Asmodee, qui n’a plus à démontrer sa position forte dans le domaine de la distribution de jeux de société, se lance dans une nouvelle aventure après celle du numérique via Asmodee digital, parure supplémentaire à la future mariée, qui en est à plus d’une trentaine de portages de certains de nos jeux préférées en numérique (Carcassonne, Agricola et même Scythe et Terraforming Mars…). Et cette nouvelle aventure a pour nom… Tadaaaamm !
Dans, et par, ce nouveau département, les sciences seront à l'honneur autour d'actions de soutien et de promotion des recherches, au sens large, sur le jeu et les effets du jeu au sens tout aussi large. Et si les sciences "douces", sociales, les sciences humaines, seront, au départ du moins et de façon fort logique finalement, les stars des premiers temps, ce sont bien des recherches internationales et pluridisciplinaires qui sont au programme. Et à l'heure où les discussions vont bon train sur l'aspect "artistique" de la création d'un jeu, sur la "gamification" et ses "dommages collatéraux", sur la reconnaissance culturelle de ce loisir, ou plutôt de "ces" loisirs, puisque le jeu vidéo, les "serious games", les jeux "éducatifs" comme toutes les autres activités ludiques, sont tout autant concernées, nul doute qu'il y a énormément à faire : des expérimentations aux études cliniques, et même avant cela, la définition de protocoles de recherches et de protocoles d'analyses afin de définir les meilleurs outils et permettre les mises en commun, internationales et interdisciplinaires une fois encore, pour mieux connaître l'objet "jeu", cerner son concept et explorer le vaste territoire qu'il recouvre, jusqu'à ses effets, mesurables et quantifiables plutôt que supposés. Et tout ceci exige des financements et cet aspect-là n'est pas occulté à travers les différentes façons de les obtenir. Bref, tout ceci nous est plus profondément présenté par Mikaël Le Bourhis lors de cette Tric Trac TV :
Et puisqu'il faut bien commencer par l'établissement d'une sorte d'état des lieux, "l'état de l'art", une journée d'étude est organisée le 15 juin prochain. En plus d'officialiser concrètement Asmodee Research, ce Game in Lab, co-organisé avec l'Innovation Factory, permettra un premier tour d'horizon de l'état actuel des connaissances scientifiques sur le "monde ludique" à travers les invitations lancées auprès de différents univers : éducation, universités, cliniciens et autres. C'est ainsi que nous retrouverons, tout au long de la journée, sociologues, historiens, anthropologues, journalistes, psychiatres, chercheurs au CNRS, etc. autour de plusieurs interventions avec des sujets aussi variés que la définition du jeu pour quels effets réels ou supposés ; l'e-sport, le bien-être, les pathologies neuropsychiatriques pour savoir comment évaluer les effets du jeu ; jusqu'à l'innovation via des partenariats acteurs privés/recherche public.
Et si pour cette première journée, la participation ne se fera que sur invitation et que les sujets abordés vous intéressent, ce qui est tout à votre honneur, ne vous inquiétez pas, l'équipe Tric Trac, invitée, sera présente et diffusera tout ou partie des tables rondes. Ces interventions permettront donc tout autant de faire cet état des lieux que de permettre des rencontres permettant d'envisager de futures collaborations. Ce sera aussi l'occasion d’annoncer les différents projets, axes et thématiques de recherche qu’Asmodee Research souhaite soutenir autour de cet événement qui pourrait par la suite devenir un rendez-vous annuel et international.
Les effets d'un eurogame (à gauche) et d'un party-game sur nos cellules
(on voit tout de suite où apparaît le boxon)
Puisque le jeu de société, comme les jeux tout court, se développent et ont des impacts réels sur la société, il parait effectivement important d'en étudier et d'en connaître les effets. Ceci étant, comme dans ce genre de nouvelle il est de coutume de laisser une place à une citation des concernés, laissons Stéphane CARVILLE, Président du groupe Asmodee, commenter :
Avec un meeple parfumé de cette couleur, les ventes progressent de 4.2%... mi-ra-cu-leux !«Nous sommes convaincus que le jeu de société, outre son caractère ludique, peut jouer un véritable rôle dans notre société, qu’il soit éducatif, social ou à visée clinique. C’est pourquoi nous avons mené cette réflexion autour de la constitution d’un département dont l’objectif est de mettre en contact et soutenir financièrement des professionnels du jeu, de l’enseignement, de la recherche et tout autre expert convaincus que le jeu est bien plus qu’un loisir ludique.»
Comme le suggérait satiriquement l'introduction, les adeptes du complos et autres râleurs vont pouvoir se frotter les mains et imaginer de nouvelles sources d'inquiétudes à base d'études sur nos cerveaux dont les jeux prendront le contrôle et qui bafoueront notre sacro-sainte soi-disant liberté de penser et d'agir en nous forçant à empiler des jeux souvent à peine joués pour passer à d'autres nouveautés sur lesquelles s'exclamer et ainsi prétendre dicter à d'autres joueurs quoi acheter et jouer... mais... euh, attendez... ;)