Je crois que j’ai compris quelque chose quand vous avez lancé de manière mréprisante que je n’étais “personne” et que je “ne produisais rien”. J’ai compris votre manque de cultiure de ce qu’est la critique, la critique de presse, et la citation de Gautier ne semble même pas vous avoir faire rire. J’ai compris surtout que votre ambition était d’être quelqu’un, d’être reconnu, d’être aimé. Et que finalement, ces portraits que vous faites avaient moins pour objet de nous présenter ces gens merveilleux que de vous mettre en anvant.
Un truc qui va vous faire plaisir. Je pense que ce que vous avez publié là a produit plus de vues et plus de commentaires que tout ce que j’ai pu faire en dix ans. Et, voyez, je m’en fiche complètement.
Je pense que vous ne connaissez pas mon travail parce que vous semblez évoluer essentiellement ici. Or, je n’ai rien produit sur Tric Trac depuis longtemps, car je ne suis pas en accord avec la ligne éditoriale du site, qui consiste en une absence de critique, un manque de différenciation claire entre publireportage, news et production de contenu. Je pense par ailleurs que l’absence de rédaction en chef pour la partie blog est dommageable. Cela produit du contenu, du clic, que je trouve d’une qualité moyenne. Sur le fond et la forme, votre travail aurait été gagné à être relu, retravaillé. Comme celui d’autres, d’ailleurs.
Pour ma part, je n’écris jamais seul: collègue, correctrices, rédactrices en chef me limitent, me questionnent, me soutiennent. Cela vous évite de vous infliger des articles avec des citations de Debord, ou de Joseph Schumpeter (Capitalisme, socialisme et démocratie, 1942) qui est le maximum d’humour que je peux me permettre, parce que je suis notoirement coincé du cul dès qu’il s’agit d’écrire.
Concernant TT où vos productions, je vous saurais gré de m’épargner l’habituel, “si tu aimes pas, tu quittes”, parce que cela reste néanmoins une source d’intérêt – moins pour les jeux que pour l’évolution médiatique et les innovations et les étrangetés qui se jouent là.
Pour ce qui est de Plato, demandez leur, ils vous fourniront toutes les informations nécessaires: qui le possède (c’est un entrepreneur qui est par ailleurs éditeur de jeu, Sit Down), qui les distribue (c’est Asmodee je crois, mais principalement il est distribué par abonnement).
Pour ce qui est de Ludovox idem.
Demandez à ces deux organes de presse la provenance des capitaux. C’est toujours une bonne question quand on s’intéresse à une entreprise, et à une entreprise de presse en particulier. Quelle est la part de la publicité éditeurs dans le financement et la part des abonnés ?
Ensuite, si vous avez des vélléités de chercher, demandez à tous les sites à quels points ils sont dépéndants de la publicité. Je pense que la question de la provenance des capitaux est importante pour considérer l’indépendance d’un média. Plato, je pense qu’il tiendrait debout sans pub, sur les seuls abonnements. A vérifier, mais je pense que ce serait possible. Vous tiendriez là un bon article.
Je contribue depuis quelques années à ces deux organes de presse. Iello, Asmodee et les principaux éditeurs envoient des SP (services de Presse) pour traitement, mais ils en envoient en massent à n’importe quel petit blog insignifiant. Je fais de moins en moins de chroniques de jeux. Je m’intéresse assez peu au marché francophone. Iello, je crois que je dois chronique TimeBomb, mais que je suis en retard. Condenames Pictures également.
Pour ma part, j’exerce deux professions: je suis libéral dans le domaine de la santé et j’enseigne à l’Université (dans les bas échelons, je ne suis pas Maître de Conférence). Cela explique que je n’ai pas de compte facebook où je m’affiche. Cela explique aussi que je suis sentencieux sur certains sujets et casse c… sur d’autres.
Mon entreprise fonctionne très bien, je n’ai aucun besoin de gagner de l’argent dans le monde du jeu. Voire, l’argent qu’on pourrait me proposer est complètement ridicule au regard de mes tarifs professionnels. Là encore, la provenance des capitaux…
A la soirée Iello, j’accompagnais un traducteur. J’y ai été aussi mal à l’aise que dans toutes les fêtes organisées par les éditeurs, la dernière en date étant la présentation des jeux Filo à Cannes 2016, dans une ambiance fin de siècle. Aussi, je n’en ai pas fait beaucoup. Je pense que la distance est importante.
Surtout, j’ai suffisament de bouteille pour avoir vu depuis quelques années débarquer deux ou trois personnes comme vous, ignorantes d’une culture et d’une histoire, maladroites, énergiques, mais finissant par rapidement se ridiculiser dans le milieu. S’il y a encore quelques anciens ici ils pourront en témoigner.
En fait, vous semblez croire que je vous en veux, mais en fait je vous plains surtout. J’ai l’impression que vous ne vous posez pas assez la question de votre instrumentalisation, tout à votre enthousiasme de cotoyer les astres lumineux de cette galaxie.