Dans la boule de Bruno F.

Cela dit, il ne fait pas la prophétie du pire hein… Puisqu’il fini par dire qu’il est assez optimiste et qu’il sait que le jeu n’est pas une mode… Donc justement, si on lit jusqu’au bout, on reste sur une note très positive je trouve.

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“C’est un peu comme l’opposition foi et science qui ne tient pas debout (si on creuse un peu…)”

Bon c’est ptet pas le lieu mais suis serais curieux de savoir ce que tu entends par là :slight_smile:

Sérieux, vous croyez encore au monsieur dans le ciel ? … Mon dieu… Et vous allez donc religieusement hésiter sur un jeu où le nom Faidutti serait imprimé dessus. Rézous ne demandait pas une deuxième baffe quand il venait de s’en prendre une première ?

Un texte intéressant sur l’opposition foi/science qui soi-disant ne tient pas debout…
http://atheisme.org/sciencefoi.html

Merci pour ce pavé pierolalune. C’est fort intéressant (a tel point que je me suis connecté à trictrac pour poster un merci dis donc ^^).

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J’ai lu jusqu’au bout, je trouve dommage ce pessimisme malgré tout. Ceci dit j’ai un point de vue de joueur et de testeur. Ce qui me disqualifie d’une certaine manière pour partager le point de vue de Monsieur Faidutti.

Il se trouve que je participe modestement à l’organisation d’un salon qui vient de se terminer (4ième édition des Vendanges Ludiques). Le parrain du salon, Fred Henry (merci à lui) et quelques organisateurs et bénévoles avons pu discuter après coup autour d’un bon repas. Il a été question de l’expansion de la galaxie Asmodée et de choses comme ça. Mais globalement, même si le marché mute, il n’en reste pas moins qu’on constate un renforcement de l’intérêt des gens pour le jeu.

Religion ou pas, je trouve d’ailleurs étrange ce rapprochement.

Kickstarter, la micro-édition, les indés. Effectivement on est proche du jeu vidéo mais avec un public complètement différent. Des acteurs comme on en voit dans le jeu vidéo sont moins efficaces que dans le jeu de société. Les joueurs sont en grande partie plus mûrs dans ce secteur et moins sensibles à une communication de type jeu vidéo complètement bidonnée à coup de bande-annonce soit disant “in-game”. Nous avons des tests-critiques-avis nombreux et pouvons, avant l’achat (pas encore dématérialisé, mais ça a été évoqué pendant le repas d’ailleurs), nous renseigner sur un jeu de manière très poussée.

La multiplication des sorties est effectivement un problème. Si certaines productions sont dispensables ou certains éditeurs maladroits (objectif argent et rien que l’argent), le marché devrait les réguler de lui-même. C’est un peu ce qui se passe avec les drôles d’acteurs un peu trop obnubilés par la rentabilité sans réel projet ludique sérieux derrière.

On sait que certains jeux n’arrivent sur le marché qu’en compensation d’autres titres concédés depuis l’étranger par exemple. Ou que certains jeux ne sortent que pour étoffer un catalogue et faire acte de présence au moins dans le volume en boutique.

Si cette partie de la production est épurée ce ne sera pas une régression mais un sain retour à la normale. Je ne vois pas de raison, sauf tendance pessimiste, à ce que le secteur se resserre au point qu’évoque Monsieur Faidutti.

Voir jusqu’aux illustrateurs être mis en avant est un signe de bonne santé à mes yeux. Piero, Dutrait, etc.

PS. Ma fille adore votre livre de coloriage issu des couvertures de jeux.

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Sur la prophétie du pire, je liste dans mon papier les raisons d’être inquiet, mais il y a aussi des raisons d’être optimiste, même si certaines sont ambigues, comme le fait que les ventes de jeux de société ont tendance à être contra-cycliques. Sinon, oui, jusqu’ici, tout va bien.

Sur test, j’y reviens parce que je crois que ces questions de vocabulaire sont extrèmement importantes pour la reconnaissance culturelle du jeu, et pour celle de notre statut d’auteur, et j’ y reviendrai autant de fois qu’il le faudra. Dire que l’on teste un jeu, c’est nier que son créateur soit un auteur, et c’est donc revenir vingt ans en arrière, à l’époque où nous étions des “inventeurs” de jeux. Je ne peux pas laisser passer ça.

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Pour répondre à jahwork, je suis d’accord avec lui sur le fait qu’éthique et morale, et donc politique, sont essentiels. Pour moi, créer des jeux, c’est un peu un acte militant, et en particulier un acte anti-religieux.

Je ne suis d’ailleurs pas vraiment athée, mais plutôt anti-religieux. Je ne sais pas vraiment s’il y a un dieu, mais je sais que s’il y en a un, c’est un salaud et je suis son ennemi.

Ceci dit, j’espère qu’il n’y en a pas. Ce serait quand même plus sympa, plus drôle, plus valorisant, et nous laisse une petite chance de bâtir un monde vivable. Ce n’est que si la vie n’a pas de sens que nous pouvons espérer lui en donner un.

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J’ai du mal à imaginer, que l’on y soit favorable ou pas, que l’on ne voit pas l’actuel retour des religions à la fois dans les têtes et sur la scène publique. Personnellement, j’en suis terrifié.

Grem, Je ne suis pas spécialement un croyant, mais il faut avouer que de nombreux scientifiques qui ont fait progressé les sciences l’étaient. Le principe est plutôt de savoir séparer les deux, pour paraphraser une phrase religieuse “rendre à la Science ce qui est à la Science et à Dieu ce qui est à Dieu”.

Qu’ils étaient croyants, je veux bien, qu’ils aient adhéré totalement aux dogmes du catholicisme ou du protestantisme (pour les européens en tout cas), j’en doute fortement. Pourtant c’est bien ce que la plupart des religions impliquent ou demandent : adhérer au dogme sans aucune remise en cause.

ok, bon je savais que j’ouvrais une parenthèse délicate (foi et science), ce n’est bien sûr pas le lieu idéal pour en causer…
Le sujet est passionnant, donc suscite le débat, c’est bien normal.

@Gedeon34: très bien ton site, une thèse à charge visiblement.
Reste aussi à lire les thèses à décharge.
Mon propos est aussi de dire: avoir l’objectivité de chercher/lire les thèses et anti-thèses avant de se faire une opinion, en toute bonne foi (sans jeu de mot)

@Grem: “sans aucune remise en cause”, tu vas un peu vite en besogne :wink:

Pour résumé:
On peut être croyant et jouer (c’est mon cas en tant que chrétien)
On peut être croyant et être scientifique (c’est mon cas en tant que chrétien)

Et ne pas rester sur des “on dit” de manière générale
et surtout sur les questions autour de la foi et plus particulièrement
en ce qui me concerne le christianisme.
Je le dis par expérience, il y a souvent une méconnaissance du sujet
qui amène à des raccourcis malheureux.

On peut ramener ça au JdS: souvent les gens ne connaissent pas
“ah c’est pour les enfants…”
vous connaissez, je ne développe pas :slight_smile:

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Exactement.
Finalement tous nos actes sont emprunt d’éthique et/ou de morale.
A noter que c’est le même principe, l’un vient du grec, l’autre du latin,
à savoir “comment bien agir ?”
Après selon les actes, la réflexion éthique/morale est plus ou moins consciente,
mais elle est bien là.

Je suis toujours consterné par cette histoire de “test”.
Tester est utilisé par les joueurs comme synonyme d’essayer et c’est tout.

Vouloir faire du pinaillage linguistique quand on est pas spécialiste me semble périlleux.
Je vous conseille de lire simplement l’article consacré à “test” dans le Dictionnaire historique de la langue française (ed Le Robert) et vous verrez les variations d’usage du mot depuis son apparition en 1893.
Je ne doute pas de l’importance des questions de vocabulaire mais dans la langue courante test=essai. C’est d’ailleurs pour cela que vous trouverez à Istres le “Centre d’essai en vol” qui fait passer des tests aux prototypes aéronautiques.

@BS140. Votre réponse prouve que vous êtes passé complètement à côté du problème, tant dans sa nature que dans ses enjeux. Vous avez parfaitement raison, test signifie essai technique, et non critique subjective, et c’est justement ça le problème.

On n’essaie pas plus un jeu qu’on n’essaie un livre ou une série télé. On joue, on lit, on regarde et on aime ou on n’aime pas. Dire personnellement que l’on aime ou que l’on n’aime pas, et pourquoi, cela s’appelle critiquer, pas essayer.
En revanche, à Istres, on teste objectivement, c’est à dire on essaie techniquement, des avions. Tout ce que l’on peut tester ainsi dans un jeu, c’est l’épaisseur des cartes et la solidité de la boite, et tout le monde s’en fout.

C’est une question d’amour propre, bien sûr, mais elle peut aussi avoir des conséquences juridiques énormes pour les auteurs (et non inventeurs ou ingénieurs) des jeux. Nous sommes rémunérés en droits d’auteur, ce qui suppose que nos créations soient plus des œuvres culturelles que des objets techniques, et donc qu’elles soient l’objet de critiques et non de tests. Cela va même beaucoup plus loin. Si les jeux sont des objets techniques, étant fonctionnaire, je ne peux pas en publier sans accord préalable de mon administration, et ne peut augmenter mon salaire que d’un tiers. Si ce sont des objets culturels, je peux en publier autant que je veux et ai le droit de gagner de l’argent avec. C’est à peu près la même chose pour les salariés du privé.

Sinon,quand on reproche à quelqu’un de faire du pinaillage linguistique, on peut essayer de le faire dans une phrase grammaticalement correcte.

En fait notre désaccord vient du fait que moi j’essaie des jeux.
En effet par l’intermédiaire de ludothèques, de bars à jeux ou d’animations je découvre des nouveautés (pour moi). J’appelle cela un test ou un essai car cela oriente mon futur éventuel achat. Contrairement à un livre, rarement relu, ou un film, rarement revu, le jeu est généralement rejoué il est donc important de s’assurer que les ‘mécaniques ludiques’ utilisées vont satisfaire l’acheteur.

De plus le jeu de société est une expérience collective : certains jeux me plaisent mais ils ne sont pas adaptés à mon usage. On aime ou pas un livre ou un film mais un jeu doit passer l’épreuve du groupe. Si l’on prend l’exemple de Smallworld ou des Aventuriers du rail, je considère (avis personnel) que ces jeux ne sont pas très bons à deux joueurs. Or pour découvrir cela il m’a fallu faire un test en configuration “deux joueurs”; cela ne remet pas en cause la mécanique du jeu mais l’effet produit par cette mécanique, qui est essentiel.

Là où je vous rejoins c’est sur la différence test (ou essai) / critique (ou avis). J’ai posté environ 200 avis sur TT et je ne l’ai fait qu’après avoir joué de nombreuses parties de chaque jeu, généralement dans toutes les configurations. Je ne me suis jamais permis d’émettre un avis après un ‘test’. Pour mes premières impressions j’utilise le forum pour en discuter à chaud.
Et dans mes avis apparaissent mes différents ‘tests’ : configurations différentes, avec des enfants, en voyage.

Dernier exemple en date : un jeu que j’aime bien, Le Testament du duc de Crécy. Le matériel (cartes) tient dans une toute petite boite mais pour jouer à 4 il faut une table d’1 m2 ! A essayer avant d’acheter !

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@jahwork

En tout cas tu te définis en tant que Chrétien et non pas en tant que Catholique, Protestant, ou autre.

J’ajoute que je suis le premier à dire parfois que j’ai inventé un jeu, ou que j’essaie (ou teste) des prototypes. Je devrais dire que j’ai créé ou imaginé un jeu, et que je joue sur des brouillons. Ce n’est pas trop grave dans une discussion entre amis, mais sur un site web qui se veut destiné au grand public, cela risque de nous retomber dessus, avec des conséquences assez graves.

Evidement, on ne teste pas un livre ou un film, car ça ne se découvre qu’une fois. Mais je suis partisan pour dire qu’on peut tester un jeu avant achat, pour s’assurer que c’est sympa, tout comme on teste une voiture avant achat (je sens que ça ne va pas plaire cet exemple ^^).

Ca n’enlève en rien que le jeu est un produit culturel, mais le fait d’être “acteur” de ce produit (piocher, lancer les dés, bluffer, …) amène à utiliser le terme “tester”. Cela ne me semble pas péjoratif, et les conséquences graves évoquées sont, à mon sens, très lointaines. Le terme “test” n’a aucune raison de remettre en question le statut d’auteur.

BSI40 soulève un point intéressant qui explique certainement pourquoi le mot “test” est bien compris et utilisé par les joueurs et certains sites à bon escient.

Certains aspects d’un jeu sont de l’ordre de la création et d’autres plus pratiques.

Et l’exemple de BSI40 est celui qui me gène le plus dans l’abandon du mot “test”.

On peut lire un livret de règle, avoir fait plusieurs parties d’un jeu sans en avoir fait le tour. Et en particulier selon le nombre de joueurs et leur profil et âge.

J’ai beaucoup joué à Race for the Galaxy, j’en ai fait des chroniques pour Ludovox et joué plusieurs milliers de parties sur Board Game Arena en plus de trois ans. Dans une écrasante majorité à deux joueurs.

Si je devais en faire une critique elle serait très positive. A tel point que j’ai toujours tendance à prêcher autour de moi pour rameuter des joueurs à ma table.

Mais uniquement dans un format deux joueur. Le seul qui vaille à mes yeux.

Car j’ai “testé” le jeu à trois ou plus et ce n’est pas du tout le même jeu. Le rythme, les stratégies et le ressenti sont complètement différents. Il s’agit bien d’un test dans son sens premier. J’ai examiné ce que donnait ces parties dans d’autres configurations. J’ai vérifié si j’en retenait du plaisir ou de l’ennui et plein d’autres facteurs, subjectifs ou pas.

Reste effectivement la crainte de Bruno Fauditti concernant le statut des auteurs. Mais ce n’est pas aux joueurs, ni aux sites qui en ont envie, de faire ce travail de propagande. Car c’en est une. Il faut que les auteurs mettent en commun leurs ressources pour plaider cette cause. Peut-être même avec l’aide des éditeurs. Ils auront derrière eux le soutien de tous les joueurs évidemment. Mais je ne pense pas que ce soit sur une croisade autour de ce mot que se jouera cette bataille.

Il ne me viendrait pas à l’idée de militer ou de me laisser dicter mon vocabulaire par quelqu’un dont j’achète un produit, un service ou une oeuvre. Navré d’être aussi abrupte mais ça ne nous concerne pas.

J’ai même envie de dire qu’en aucun cas un auteur n’a à imposer ses vues sur son oeuvre une fois entre les mains des acquéreurs. Ils en disposent et en font bien ce qu’ils veulent. De même qu’ils peuvent bien en dire et en penser ce qu’ils veulent.

Malgré toute la sympathie que je peux avoir pour certains d’entre eux.