Bien sûr, mais imagine la réaction d’un romancier si tu lui dis que tu as testé son dernier livre, d’un musicien si tu lui dis que tu as testé son dernier morceau.
Dans test, il ya l’idée d’objectivité. On ne peut pas juger objectivement un jeu, pas plus qu’un livre ou une musique, on ne peut donc pas le tester. On ne peut qu’apporter une opinion personnelle, donc une critique.
Plus encore, supposer qu’on puisse le faire est réduire le jeu à un objet technique. Ce n’est pas seulement faux, c’est insultant.
Quand je vois que la mise au point des excellents jeux Ystari met souvent plus d’un an je me dis qu’il y a sans doute un peu de ‘technique’ dans certains jeux (équilibrage, rejouabilité…)
Cher Monsieur,
Ce n’est pourtant pas bien compliqué de dire “je vais essayer ce jeu” ou “j’ai essayé ce jeu”. on peut essayer de lire un livre et s’arrêter au bout de 10 pages…
Personnellement j’ai rarement testé un jeu (quasi toujours avec l’auteur qui me demandait des choses pendant, ensuite…), j’ai beaucoup plus souvent essayé et encore plus souvent joué…
Une partie de la pratique d’un jeu ne consiste pas toujours à jouer mais à voir si le jeu nous convient. C’est bien l’idée derrière les vidéos Tric Trac, mais on aime bien se faire notre avis nous même quand on le peut. Pour T.I.M.E. S.T.O.R.I.E.S. j’étais conquis avant la première partie. Pour d’autres jeux c’était moins évident, même avec la boîte dans les mains dans ma boutique préférée.
Alors avant de l’acheter, parce que c’est pas anodin comme achat des fois, c’est mieux d’avoir pu non pas jouer mais évalué l’intérêt qu’il peut représenter. Une fois cette étape passée on peut se faire une idée précise du jeu, du plaisir qu’on en retire et se laisser porter par la finesse de l’auteur avec plusieurs parties. Et je dit très volontiers auteur. Il n’y a pas de meilleur mot pour ce métier.
Mais si j’ai envie d’appeler ça un test, j’appelle ça un test. C’est effectivement pas compliqué d’appeler ça autrement mais j’ai pas envie. J’ai dans l’idée que je peux faire ce que je veux. Surtout quand on me matraque le contraire et que la raison invoquée cherche à me culpabiliser.
Je trouve malsain de vouloir imposer sa volonté jusque dans le vocabulaire. Surtout quand c’est accompagné cette fois de parallèles douteux avec la religion. Franchement pas fan au départ de cette antienne, encore moins maintenant.
Et encore, je suis pas croyant. Juste joueur.
Je comprend bien la problématique. J’aimerais que le statut d’auteur soit plus à votre avantage. Des auteurs à l’aise avec un statut clair imaginent certainement de meilleurs jeux. Mais si c’est au prix d’un vocabulaire validé par Monsieur Faidutti c’est un non ferme. Par principe, parce que je suis con.
Vous n’avez qu’à vous dire que votre usage du mot test n’est pas celui que le joueur emploi. Vous n’avez pas le monopole du sens de ce mot. C’est relatif à celui qui l’emploi. Il ne désigne pas du tout la même activité, ne serait-ce que parce qu’il concerne un produit à différents stades de son développement.
J’en use comme j’ai envie, je ne pense pas que ce soit compliqué à admettre.
Chacun peut effectivement raconter ce qu’il veut avec les mots qu’il veut et personne ne lui imposera quoi que ce soit mais au risque de ne pas se faire comprendre ou générer des malentendus.
On peut bien entendu tester un jeu. Rien ne si oppose. Si seul le côté mécanique vous importe. En ce sens vous pouvez également tester un livre ou un poème de Verlaine pour savoir s’il répond à des critères définis.
Néanmoins, tester signifie toujours vérifier si cela fonctionne. En général, à quelques très rares exceptions, les jeux édités fonctionnent. Ce n’est pas pour autant qu’ils nous conviennent. Nous avons notre grille de jugement personnel . Savoir si un jeu nous convient est un essayage.
Vous ne testez pas des automobiles à moins que vous ne soyez un spécialiste ou un ingénieur, vous les essayez. Tout comme nous essayons un pantalon ou une robe. Nous le testons pas à moins d’être couturier et d’en évaluer la solidité ou le rendu des coutures. Quand à savoir s’il nous plait ou pas, là encore c’est après l’essayage qu’on se rend compte s’il nous convient.
Dans chaque création humaine, il y a une part d’utilitaire et une part artistique. Le jeu est un art appliqué mais personne ne nous oblige à y voir plus qu’un outil de distraction.
Pour mon humble part, j’essaye d’informer si cela m’est possible à la fois pour donner des informations aidant à l’achat ou le non-achat (donc l’aspect consommation) mais aussi sur les lignes directrices qui font parfois un style, une patte d’auteur, une démarche créative.
Chacun compose avec sa sensibilité, néanmoins s’en tenir à un seul aspect d’une création est réducteur. Cela peut nous suffire mais en parlant avec un créateur, il trouvera que ce discours est un peu court, surtout si l’on veut avoir une posture professionnelle ou de prescripteur.
Il ne s’agit donc pas d’imposer quoi que ce soit, mais d’éviter de mélanger les niveaux d’analyse et de perception.
On peut manger parce qu’on a faim, parce qu’on est gourmand ou gourmet. Tout est permis. Et même de dire que tout cela est la même chose sauf que… ce sera parfaitement inexact.
Ceci-dit, c’est aussi une question d’habitude. L’usage de prototype au lieu de brouillon pose un peu les mêmes problèmes, et je continue moi-même à l’utiliser très souvent, par habitude et par paresse.
J’entends très bien l’argumentaire à propos du statut des auteurs et donc du statut de leur création. Monsieur Faidutti est parfaitement honnête quand il détaille le pourquoi du comment et je partage son inquiétude.
J’adhère beaucoup moins à celui de vouloir rapprocher le jeu de société d’une oeuvre littéraire ou autre. C’est très prétentieux mais en même temps rabaisse le jeu de société à un rang très inférieur à ce qu’il représente. Pourquoi renier le mot prototype et vouloir utiliser le mot brouillon ? Et pourquoi pas crayonné ? Esquisse ? Impro ?
Je pense plutôt que la bataille se jouera sur la reconnaissance du jeu de société comme oeuvre ludique. Pas en essayant vainement un rapprochement avec les œuvres littéraires, cinématographiques ou musicales. C’est sûrement tentant mais même moi qui suis passionné de la chose ludique je trouve ça ridicule.
On pourrait jouer avec le sens du mot “art” mais pas celui du mot “test” ?
Personne ne parle de composants dans une boîte de jeu mais de matériel. Non plus de mode d’emploi mais de livret de règle. On apporte généralement son jeu, pas sa boîte. Le contenu, immatériel, prévaut sur le contenant et tout ce qu’il contient. C’est bien que les joueurs, dans leur immense majorité, y sont attachés et respectent le jeu au-delà d’une simple boîte. Même s’ils y sont aussi particulièrement attachés.
Penser que les jeux sont testés définitivement en amont c’est croire qu’on a la science infuse. Dans ce cas tous les jeux de monsieur Faidutti seraient des succès. Il teste ses jeux jusqu’à remplir ses propres critères de qualité. Manifestement les joueurs n’ont pas toujours les mêmes. Ce qui fait le succès d’un jeu ou pas. L’unanimité étant impensable, fort heureusement, c’est son talent qui fait qu’il a très souvent l’adhésion des joueurs. Je ne pense sincèrement pas qu’il vende simplement sur son nom.
Mais de son côté un joueur opère bien lui aussi des tests pour estimer si un jeu propose bien toutes les qualités mises en avant. Si toutes les éléments avancés sont, à son sens, bien là. Est-ce que le pitch au dos de la boîte correspond bien à ce qui est écrit. Est-ce que les enjeux sont bien ceux qu’on imaginait, à tord ou à raison. Est-ce que le thème que j’associe à tel autre jeu m’induit en erreur ou pas ? Il y a tellement de joueurs différents qu’il ne peut pas prétendre proposer un jeu qui “fonctionne” avec tout le monde. Un joueur devrait faire confiance au créateur pour avoir deviné ses attentes et avoir su communiquer précisément dessus ? Clairement non. Le spectre est sacrément large. Il reste beaucoup de choses qui ne sont pas testées en amont et qui échappent au créateur. Quelle que soit son expertise.
Enfin je ne vois pas en quoi l’usage d’un mot comme “essai” rendrait la chose moins dépréciatrice.
Essai : Opération destinée à s’assurer des caractéristiques ou des qualités de quelque chose : Faire l’essai d’un produit.
Première(s) épreuve(s) en vue de contrôler les qualités ou les défauts d’une chose avant son utilisation permanente.
Pour le mot “test”, la réticence de monsieur Faidutti traduit juste une crainte qu’il associe à son activité de test et le sens qu’il lui donne à un moment particulier de la vie de ses jeux. Une fois dans le commerce le jeu a une autre vie et à son tour un joueur peu juger qu’il doit l’essayer ou le tester. Quel que soit le mot que vous êtes capable d’entendre le geste est bien là. On s’est tous fait avoir par un jeu au moins une fois qu’on a laissé ensuite sur notre étagère.
Qu’il soit permis aux joueurs d’essayer ou de tester un jeu et d’appeler ça comme il veulent. Je ne dit pas par là qu’ils disposent du jeu comme ils l’entendent une fois acheté dans le sens consumériste. Mais bien dans leur liberté de dire et faire ce qu’ils veulent. Même s’ils croient tester alors que c’est déjà fait d’après vous.
Encore une fois, sur le fond et sur la forme, c’est très maladroit de vouloir imposer un vocabulaire. D’autant que beaucoup en usent sciemment et en parfaite connaissance de cause.
PS. Merci Gedeon34, c’était important.
Et je rajouterais que le parallèle qui est fait avec le jeu vidéo concernant le mot “test” est très mal venu. La culture jeu vidéo a accouché de ses propres chefs d’œuvres. Tant par les graphismes que par les musiques ou les émotions parfois même. Je souhaite au jeu de société d’atteindre un jour la maturité que connait le jeu vidéo pour proposer des perles ludiques offrant un émerveillement d’un rang au moins égal. Tout n’est pas que “Pan pan boum boum”.
Là où je rejoins monsieur Faidutti pour les jeux de société, et les créateurs de jeux vidéos qui s’en plaignent, c’est dans l’usage de la note. Mais ce n’est pas tant une faute qu’on devrait mettre sur les épaules des sites spécialisés mais plutôt dans les usages qu’en font les lecteurs.
Je suis assez d’accord pour dire que mettre une note sur une création, c’est comme cette manie des sociétés modernes de mettre un prix sur toutes les choses. Biens et services évidemment mais malheureusement l’inventivité dans le domaine ne manque pas.
Ça dénature les choses d’une certaine façon.
Un 8/10 pour deux jeux différents n’apprend rien sur les qualités de l’un ou de l’autre. Mais un 0/10 ou un 10/10 ont bien un certain intérêt.
De la même manière que quand j’ai commencé à m’intéresser au jeu de société, j’ai beaucoup apprécié les différents classements “Top” de ce site qui ne sont ni plus ni moins qu’un reflet d’une échelle de valeur composite. Ingénieux, mais un classement quand même.
Ça n’a de valeur que celle qu’on lui donne et les gens sont suffisamment intelligent, au moins dans le domaine ludique, pour faire la part des choses.
@Djinn42
J’ai essayé de tester à nouveau vos commentaires mais je ne les aime toujours pas. (je sais ce n’est pas important contrairement à vos tests).
Je n’aime pas trop les notes, mais ells me gênent moins. Je suis prof, et habitué à mettre des notes à des copies. Ceci dit, mes élèves sont parfaitement capables de faire la différence entre les devoirs qui sont des tests, en gros les QCM, et ceux qui n’en sont pas, les travaux rédigés.
Quant à la comparaison avec la littérature ou la musique, elle peut sembler prétentieuse, mais elle est plus pertinente que celle avec une voiture ou une lessive, sous entendue dans le mot test. Il me semble évident que mon travail quand je crée un jeu est plus un travail de création littéraire, assez proche par exemple de celui du scénariste de film, qu’un travail d’invention technique.
Le parallèle avec le jeu video, je le revendique aussi. Je ne pense pas que mon boulot soit très différent de celui du créateur de jeu video, et ce n’est pas par haard que beaucoup d’auteurs passent régulièrement de l’un à l’autre. Et dans le jeu video aussi, beaucoup sont gênés par l’abus du terme test.
Dernier point, on me répond que si on joue au jeu de telle ou telle manière, pour voir s’il tourne mieux à quatre qu’à trois, c’est un test. Serait-ce donc aussi un test de dire qu’un roman plait plus aux jeunes qu’aux vieux ou aux hommes qu’aux femmes ? Surtout, la plupart des textes qui se baptisent tests, par exemple sur Ludovox, ne sont pas cela, ne prétendent pas à une imbécile objectivité technique. Ce sont de vraies critiques, qui citent le nom de l’auteur, qui parlent de style, de plaisir de jeu, qui jugent des illustrations, toutes choses que l’on ne pourrait pas faire dans un test technique.
L’ironie est qu’en baptisant ces critiques “tests”, les “testeurs” ne rabaissent pas que les jeux et leurs auteurs, ils se rabaissent eux-mêmes en laissant entendre qu’ils ne sont pas capables d’opinion personnelle et ne sont que des techniciens, quand leurs textes montrent le plus souvent qu’ils sont de frais critiques.
Quand au fait que les gens dans le domaine ludique soient suffisamment intelligents pour faire la part des choses, j’en doute de plus en plus quand je vois la réaction de certains.
Bonjour. Je n’ai pas dit ça. Simplement, vous pouvez participer aux échanges d’une manière plus intéressante j’imagine.
J’imagine que ce sont vos tests de commentaires qui vous permettent de définir ce qui est intéressant ou pas…
Une petite remarque aussi pour ceux qui me reprochent de vouloir “imposer” le terme critique. Ils n’ont pas tout à fait tort, mais ils ne semblent pas gênés par le mot “auteur”, qui a été imposé de cette manière.
Il y a une vingtaine d’années, on parlait encore tout le temps d’inventeurs de jeux. Cela nous gênait, pour les mêmes raisons que nous gêne le mot test. Ce sont nous, les auteurs, qui en avons discuté entre nous et qui avons peu à peu fait accepter auteur, en protestant ou en nous moquant chaque fois que nous entendions inventeur. Nous étions peu nombreux, le milieu plus petit, c’était plus facile, ça a marché. Cela a sans doute beaucoup contribué à la fois à notre amour propre, à notre reconnaissance sociale et à notre sécurité juridique. Donc, oui, l’objectif est le même aujourd’hui en essayant de faire accepter critique en lieu et place de test qui, comme inventeur et pour les mêmes raisons, est un abus de langage maladroit, dangereux et humiliant.
Ceux qui croient tester les jeux, et qui pensent donc que le jeu est fondamentalement un objet technique, devraient d’ailleurs être cohérents et parler aussi d’inventeurs de jeux.
Jusqu’à maintenant j’utilisais le mot “tester”, sans aucune intention péjorative. Mais je comprends vos remarques et arguments, j’emploirai maintenant le mot “essayer”, qui semble mieux approprié : le test a une connotation de “vérification que le jeu fonctionne”, tandis que l’essai a une connotation de “vérification que le jeu me plait”. Et c’est justement ça que je recherche. La discussion n’aura pas été vaine.
C’est bizarre, je ne vois absolument pas en quoi c’est prétentieux de comparer la création d’un jeu à la création d’une œuvre littéraire.
De plus, tu viens parler de chef d’œuvre dans le jeu video en espérant que le jeu de société parvienne à cette maturité. Le jeu de go, les échecs, le tarot, le jeu de rôle, les war games… Tous ces chefs d’œuvre du jeu de société qui ont tant inspiré le jeu vidéo… Je pense que le jeu vidéo a atteint cette maturité grâce aux jeu de société… D’ailleurs, un des premiers exercice dans les écoles de jeux vidéo, c’est faire un jeu de société aujourd’hui.
Le jeu de société, c’est une œuvre culturelle sans aucun doute et je ne vois pas de prétention à le statuer. Comme dans le théâtre, la Bd, le cinéma, le livre, il y a une équipe créatrice et un éditeur ou un producteur pour rendre l’œuvre finale.
Surtout, dans tous les cas, il y a un “public” qui va juger et apprécier tout ca. Je suis sûr Djin que tu apprécie des jeux de tel ou tel auteur, que tu aimes particulièrement tel genre de jeux qu’on va retrouver chez tel éditeur… Donc clairement, il y a une notion d’ auteurs dans le jeu… donc, c’est un produit culturel.
Je ne suis pas totalement convaincu sur le plan lexical mais je comprends effectivement mieux le fond du débat et le ‘combat’ mené par les auteurs de jeux.
Je me permettrais de rajouter un peu perfidement que le débat sur la forme n’aurait sans doute pas lieu si demain les pouvoirs publics décidaient de qualifier les jeux de société d’‘objets techniques’ ET de rémunérer grassement les créateurs d’objets techniques
Mais en tant que passionné je ne peux que militer pour que tous les ‘artisans’ du métier aient un statut et une reconnaissance financière satisfaisante.
Et enfin je dois reconnaitre qu’il est très plaisant de pouvoir discuter de façon sereine sur un site internet, directement avec plusieurs des acteurs majeurs du secteur. Je le dis d’autant plus tranquillement que les jeux de M Faidutti sont loin, très loin, d’être mes jeux préférés. Même si je ne les ai pas tous essayés
Ben une réalité juste bassement matérielle est que si les jeux étaient reconnus comme “produit culturel”, les auteurs de jeux seraient des “auteurs” au sens légal du terme… Auraient du coup des charges beaucoup moins importantes et cela règlerait un problème majeur et interne dans le jeu de société qui est que les illustrateurs de jeux sont “auteurs” de leurs illus’, sur tous les plans et pas ceux qui ont fait le jeu… Ce qui est une profonde aberration.
Cependant, si l’état devait statuer sur le jeu de société en tant que “produit culturel”, ça voudrait dire que le monopoly est un "produit culturel et ça ferait un sacré trou dans les recettes de l’état vu qu’on passerait à une autre TVA. Pis surtout, si on considère les vertus littéraires du monopoly… Quid des legos. Si les legos et les playmobils et tous les jouets devenaient “produit culturel”… Encore une fois… Gros déficit de gains avec la TVA.
Ce qui rend le “combat” de Bruno et de nombreux auteurs, éditeurs et illustrateurs très important et qui mérite le soutien du plus grand nombre à mes yeux.
@ pierolalune
Le jeu de société pourrait parfaitement revendiquer le 10° ou 11° art. Je ne sais plus où on en est. Mais il me semble que la télévision est le 8° et la BD le 9°. Officiellement ou officieusement.
Si j’ai parlé de chef d’oeuvre dans le jeu vidéo c’est à dessein. Il est parfois à la frontière du cinématographique, on y trouve des œuvres musicales très fortes crées tout exprès et des scénarios et des dialogues très poussés. C’est un art maîtrisé chez certains auteurs, plus souvent appelés développeurs malheureusement. Mais ce que je viens de dire ne parlera probablement à pas grand monde car c’est une appréciation encore mal vue. Tout le monde a en tête les jeux de guerre fusil en main, les jeux de baston ou de foot. C’est encore une question de perception.
Et la différence majeure est qu’on est acteur dans l’usage d’un jeu. Ce qui a tendance à retirer du mérite à l’aspect créatif dans la tête de pas mal de gens encore.
J’ai le même regard sur le jeu de société à ceci prêt qu’il est moins couvert médiatiquement et n’a pas encore atteint la même maturité que le jeu vidéo en terme de créativité. Mais il lui aussi ses chef-d’oeuvre sans conteste. Que ce soit dans les mécaniques, le matériel ou les situations de jeux proposées. On trouve du génie dans le jeu de société. Ou en tout cas c’est parfois la rencontre d’une création avec notre représentation de ce qu’est un bon jeu.
Concernant le mot “test” j’ai le sentiment que le débat repose sur le fait que je prétend, en tant que joueur, pouvoir dire ce que je veux. Mais Monsieur Faidutti a une autre appréhension du débat autour de ce mot. Il vise par dessus l’épaule de son auditoire les sites spécialisés en particulier et justement l’importance pour le jeu de société d’une bonne couverture médiatique. Moi je parle des joueurs en général qui sont libres de penser et parler librement, hors du milieu du jeu.
Je comprend son désir de voir les sites spécialisés et les médias en général adopter un vocabulaire plus avantageux. De mon côté j’ai probablement eu tort de penser que j’étais concerné par ce qu’il disait.
Il doit être possible de définir précisément ce qu’on appelle un jeu de société. Ça va faire un joli débat, tient.