Expedition – Congo river 1884, vous pouvez embarquer

[Expedition – Congo river 1884]

Gobelins blancs colons

Expedition – Congo river 1884, vous pouvez embarquer

Un panache noir blanc s’élève des quais de Léolpoldville. Vous ressentez le frisson de l’aventure. Enfin vous êtes prêt pour embarquer pour devenir le patron des ports du fleuve Congo. Il va falloir jouer des coudes car la concurrence est rude.

Ha ! Qu’il est bon en ces temps de crises de se remémorer l’époque de notre suprématie apportant la civilisation aux peuples qui… le sont moins ? Voilà qui va bien faire rire mes amis africains. Reviens Tintin !

Nous avons donc un fleuve, des ports le long du Congo et des personnages, des aventures et des alliés.

Nous allons donc voyager de port en port et tenter à chaque étape de prrrrrendrrrre le pouvoir.

Bonjour, je m’appelle Ernest Isidor de la Mothe, explorateur célèbre

Les personnages nous en aurons quelques uns en début de partie. D’autres nous rejoindront en cours de notre périple.
Chacun dispose d’un métier (Explorateur, Anthropologiste, Docteur, Missionnaire, Officier et Non-Belligérant) et d’une nationalité (Belgique, France, Royaume-Uni et Allemagne).

Les ports sont africains. Non. N’exagérons pas. Ils appartiennent aux différentes nationalités sus-cités car quelques compatriotes sont déjà passés par là. Ce port peut être équipé d’une Caserne, un Hôpital, une Mission, un Village ou simplement une Jungle.
La Jungle reste africaine (on retire le drapeau) et le Village aussi s’il vaut 4 point. Un petit village résiste…
Chaque port indique les points de victoire gagnés si le port passe sous votre contrôle.

On débarque

Chaque joueur choisit alors un des ses personnages et le pose face cachée sur le plateau.
Chaque joueur peut aussi jouer une carte spéciale. Celles-ci sont des aventures qui influenceront la valeur des personnages.

Révélons maintenant les persos. Si vous avez joué un perso de la même nationalité que le port sa valeur est maximum. Dans le cas contraire elle est diminuée en fonction.
De la même manière la profession du perso lui donnera des bonus ou des malus suivant ce qu’on trouve dans ce port.

Pour les Non-belligérants, on tire au dé pour connaître sa nationalité.

Default


Un peu d’aide ?

Maintenant que nous connaissons la valeur des persos, il s’agit de leur donner un coup de main en jouant des cartes auxiliaires : des Interprètes, des Serviteurs, Porteurs, Assistant, Infirmière, Religieuse et Askari.

Pour pouvoir être jouée, la carte auxiliaire doit avoir la même icône que le perso.

On peut alors déterminer qui prend le contrôle de ce port : celui avec le plus de points. Le joueur gagne alors les points de victoire correspondant.

Exemple :
- Le bateau à vapeur arrive à Stanley-Falls (valeur 4), qui dispose d’un drapeau britannique.
La tuile escale est révélée, elle indique une mission.

- Joe choisit un missionnaire britannique, Pete un médecin belge et Eric un missionnaire allemand.

- Les valeurs de ces personnages sont : Joe 5, Pete 4 et Eric 4 (5-1).

- Joe n’ajoute pas de cartes à son offre. Pete ajoute une infirmière (+1). Eric n’a pas de religieuses pour aider son missionnaire, il ajoute donc un interprète à la place (+1).

- Maintenant, les valeurs sont : Joe 5, Pete 5 et Eric 5. Joe ajoute une religieuse (+1) et Pete, qui n’a plus d’infirmières, ajoute un interprète (+1).

- Maintenant, les mises sont : Joe 6, Pete 6, Eric 5. Eric n’a plus de cartes à ajouter, il sort donc de l’enchère. Joe a un serviteur qu’il ajoute (+0,5). Pete a un autre serviteur mais étant donné qu’un seul serviteur peut être ajouté par tour, il ne peut le jouer.

- Joe prend maintenant le contrôle du port avec 6,5 points et marque 4 points de victoire.

Pas aller par là patwon ! Ça tabou !

Une fois arrivé là où le bateau ne peut plus naviguer (le bout du plateau donc), la partie prend fin et le joueur avec le plus de points de victoire est le grand vainqueur.

Les colons du Congo

Ce jeu se présente donc comme un jeu léger mais pas trop et où le thème prédomine. Les enchères qui sont le cœur du jeu donnent lieu à du bluff mais ne sont pas du tout dépourvues de hasard, ce qui va contrarier les joueurs passionnés qui risquent se sentir la proie du destin.
Une bonne attaque d’hippopotame et zou! Tous les persos choisis sont remplacés par d’autres aléatoires par exemple.
On se retrouve donc là devant un jeu qui reprend des éléments que l’on pourrait qualifier d’“à l’ancienne”. Cela aura un goût de nostalgie pour les uns et sera une vraie purge pour les autres. Choisis ton camp camarade!

À noter une très belle ambiance graphique donnée par monsieur Alexandre Roche.

Un dernier détail anecdotique, vous avez pu remarquer la présence de Belges. Seulement ces Belges africains ont un petit souci de langue. Il en existe des flamands et des francophones. Pour connaître la langue de votre Belge de personnage vous tirerez au dé. 50% de chances qu’il parle l’une ou l’autre langue. Les deux ? Il ne faut pas exagérer quand même ! Peut-être dans l’extension ?

:arrow_forward: Congo change de nom : notre précédent article

“Expedition – Congo river 1884”
Un jeu de Jose Antonio Rivero
Illustré par Alexandre Roche
Publié chez White Power Goblin
Pour 2 à 4 aventuriers dès 10 ans
Public : Amateur
Durée estimée de partie : 60 min
Disponible depuis quelques jours dans les 28€

L'accroche de ce jeu ne serait-elle pas :

"Es-tu vraiment un colon belge à barbe ?"

Hum Hum.

On a fait le tour des potentiels sujets de jeu pour en arriver là ?

Si au moins on pouvait "les faire entrer dans l'Histoire".

Je vais personnellement passé mon chemin (et de trèèèès loin)

C'est vrai que le thème laisse rêveur... a-t'ont des bonus pour les mains que l'on coupe aux travailleurs indigènes jugés trop paresseux comme cela se faisait ? Peut-être que la lecture d'Albert Londres devrait être conseillée aux auteurs...

En même temps, on vit une époque décomplexée alors...

Concernant le thème, on peut se poser des questions mais je trouve que le travail d'Alexandre Roche pour les illustrations apporte avec bonheur un esprit caricatural qui est vraiment le bienvenu. Dommage qu'on ne le retrouve pas dans les règles.

Je ne comprends pas cette mode du dénigrement systématique de notre passé et de notre histoire. L'histoire ne se répète pas, tout évolue. C'est bien que le thème soit présent et apparemment est bien "exploité" dans le jeu et les illustrations.

tres beau jeu, joliment illustré

Jeu qui me tente, mais je suis un peu refroidi par la plupart des critiques (en petit nombre) que j'ai lu à droite et à gauche, et même au milieu...

Il a entièrement raison Sada-le-retour. c'est vraiment puéril de dénigrer la colonisation, page glorieuse de notre passé civilisateur. D'ailleurs comme on ne sait absolument pas combien il y avait d'habitants au Congo avant qu'on y débarque, on ne sait absolument pas non plus quel pourcentage on en a massacré — autant dire que ça ne compte pas.

Ce qui m'étonne le plus, pour ma part, dans ce jeu, c'est qu'il n'y ait pas quelques bonus pour les mains coupées rapportées d'expédition. Ça donnerait du fun.

Messieurs, restons mesurés, chacun ses sensibilités.

Pour certains ça reste un jeu de société, quelqu'en soit le thème.

Pour d'autres, ce dernier est rebutant et fait référence à des événements dont on ne devrait pas faire un jeu.

Après, si le jeu se vend bien, tant mieux pour l'éditeur et les créateurs.

Cher Jumanji_badkam,

Monsieur, restons mesuré dans le relativisme amalgamant.

Pour tout le monde cela reste un jeu de société. Ce serait amusant de dire le contraire mais il faudrait quand même être très persuasif.

On ne fait pas de jeu de société sur tous les thèmes ça se saurait. Il est donc intéressant de savoir que des soldats nazis récupérant des oeuvres d'art à Paris (pour rester assez soft dans l'exemple) choquera plus que des colons blancs venus piller l'Afrique. Je ne dis pas que cela est forcément conscient. Je dis que cela nous définit. Mais le débat étant ample, il n'a pas sa place ici.

Enfin, je veux bien me réjouir que les conditions de vie d'un éditeur ou d'un auteur s'améliore mais je ne vois pas bien la relation avec une présentation de jeu et l'évocation de sa pertinence ou pas.

D'ailleurs quand on parle du Congo, le Congo fait parler de lui.

Cher Docteur Mops,

Je n'ai sûrement pas été clair dans mon propos précédent puisque, sentant le débat et les esprits s'échauffer, j'essayais justement de dire que tout ça reste un jeu de société et que chacun le recevra avec sa définition personnelle des choses.

On ne m'otera pas de l'idée que le choix final du thème reste au mieux maladroit, au pire marketing.

Ça reste un point de vue personnel qui n'engage que moi tout seul ;-)

Et j'ajoute que les mentalités évoluent.

Nous avons joué à un jeu en équipe finlandais à Essen nommé IRON SKY.

Le thème est celui d'un film dans lequel les nazis, cachés sur la lune après la guerre de 45 redescendent sur terre.

Avec 2 potes, nous avons joué les "terriens", et l'équipe d'en face (les "nazis") était composée de 3 jeunes allemands.

Et on s'est tous bien marré.

@Chabousse : le problème à mon sens n'est pas là.

Je joue à mémoire 44 et cela ne me pose pas de problème de jouer le côté allemand.

Dans ton exemple : jouer des nazis qui reviennent de la lune dans une fiction n'est pas tout à fait la même chose que de jouer des nazis qui organisent le trafic ferroviaire de l'année 1942 sur l'Europe...

Pour revenir à Congo, ce qui me dérange est qu'il s'agit visiblement d'un jeu familial avec pour thématique la colonisation. Et une colonisation qui a été plutôt hard pour les locaux.

Je peux aimer l'ambiance graphique, aimer l'époque mais trouver que c'est un peu raide de prendre la mise en coupe du Congo comme objectif de victoire sans sourciller.

Mais si cela permet aux joueurs de se demander ce qui s'est réellement passé là-bas à cette époque là, pourquoi pas.

Je suis d'accord pour dire que jouer à ce jeu ne transformera pas les joueurs en militants pro-colonialiste pour autant.

Bonsoir à tous.

Je trouve vraiment navrant tous ces débats sur la "moralité" des thèmes des jeux. Je viens juste de faire l'acquisition de ce jeu et ce n'est pas, je vous l'assure, la "qualité" de vos réflexions sur l'opportunité ou non de faire un jeu sur l'époque des colonies qui m'a empêché de le faire.

A noter que c'est la même chose pour tous ces joueurs qui critiquent l'existence du hasard dans les jeux. Qu'ils aillent jouer aux échecs ou aux dames !

Je ne sais pas encore si ce jeu est bon ou pas, si le système colle avec le thème ou pas, mais s'il me plaît tant mieux, sinon tant pis pour moi.

En dehors du jeu, on ne peut que critiquer la cruauté des colons envers les autochtones, mais en terme de jeu il faudrait dans ce cas bannir tous les wargames car la guerre c'est pas beau et plus ça fait mal aux gens ...

Je suis tout à fait d'accord avec Wrangel. Je pense que ce jeu de société, qui ne me semble pas porter de jugement de valeur sur la colonisation (ça reste un jeu), ne mérite pas d'être descendu de la sorte...

Personnellement, le thème ne me choque pas plus que cela, c'est un thème historique comme les autres.

Ai-je été choqué quand le leader César est apparu dans 7 Wonders ? Non, et pourtant il a massacré tous les Eburons jusqu'au dernier pour ne pas s'être soumis assez docilement. Ai-je été choqué de jouer à "Guillotine", jeu dans lequel on doit couper le chef à toute une série de gens à la manière révolutionnaire ? Non plus, même si Robespierre et ses comparses étaient loin d'être des enfants de coeur...

Je remarque aussi qu'il n'y a pas eu toutes ces polémiques quand Archipelago est sorti. Et pourtant, la colonisation des Amériques a autrement dépeuplé ce continent de ses habitants que la colonisation africaine... Deux poids deux mesures ;-)

Si, si... Je confirme il y a eu pas mal de polémiques avant la sortie d'archipelago, exactement du meme ordre. Pas trop sur les sites français, plutôt sur les sites anglophones.

Apparement ces thématiques gênent quelques personnes.

Ce que je peux comprendre aussi. Sur BGG la discussion était allée assez loin, et l'enflammer limite... :(

En tant qu'auteur, je peux affirmer que le but n'a jamais été pour moi de glorifier les souffrances ou atrocités que les peuplades colonisées ont pu vivre, mais bien exactement l'inverse : c'est à dire coloniser avec respect, pacifisme et partage. C'est en tout cas le message qu'essaye de faire passer archipelago, car dans le chaos, la revolte, les abus et l'exploitation... Tous les joueurs peuvent perdre !

Mais je peux comprendre que certaines personnes jugent cela des sujets délicats ...

@Emmanuelf: Je suis d'accord avec toi, jouer un nazi dans un jeu n'est effectivement pas neutre, d'autant plus si le jeu est basé sur ce qu'on leur reproche (un AVENTURIER DU RAIL par exemple serait bien évidemment abject).

J'ai joué à CONGO RIVER et ça ne m'a pas choqué, c'est pas pire que Tintin au Congo.

C'est la vivacité de la mémoire collective qui fera que l'objet culturel sera choquant ou pas.

C'est un peu dommage que le JdS soit aussi "lisse", contrairement au cinéma, au jeu vidéo etc.. Il remonte beaucoup dans le temps pour ne pas faire de vague (l'antiquité, le moyen-age...)

En même temps, si les jetons marrons dans PUERTO avaient été des esclaves, au lieu de colons, aurait-il été autant diffusé ?

C'est par les auteurs français entre autres (Bravo Chris Boellinger) que tout cela évoluera.

@ Christophe Boelinger :

"Peuplades" ?? Aïe.

Le message du jeu serait donc de glorifier la "colonisation" respectueuse et pacifiste ? Aïe Aïe Aïe ...

Effectivement c'est assez ambitieux et alambiqué comme concept !

Qu'un des joueurs incarne un super méchant (les nazis sont facilement identifiés comme tels) dans un jeu et que celui-ci puisse perdre ou gagner ne pose pas de problème en soi. Il s'agit de rôle.

Dans l'exemple de Congo, l'objectif ultime à atteindre est la colonisation du pays (même pas la cartographie ou la découverte...). Sachant ce qu'a été l'histoire réelle de cette colonisation, je coince un peu. Les colons de catanne marchent parce qu'ils s'agit de la colonisation d'un espace fictif. Vide qui plus est.

Pourquoi tellement de jeux ont pour thème le médiéval fantastique ? Parce que personne ne peut réellement vous en vouloir de haïr les nains ou de réduire les hobits en esclavage... C'est un phénomène qui se retrouve en littérature jeunesse également. C'est de l'ordre de la fiction libératrice.

Dans Congo, on est dans l'histoire et qui plus est dans l'histoire mal cicatrisée.

Ne connaissant pas Archipélagos, je ne me prononcerais pas.