Épisode 1 : La politique de l'autruche

Tric Trac - Arte même combat ! A l'heure où la France en période de pré élections porte son regard vers son voisin allemand, nous n'avons pas attendu la crise pour ouvrir notre officine ludique outre-Rhin. Première étape avant la conquête de l'univers.
Là-bas chez de.trictrac.net le boss c'est monsieur Guido. Et remballez immédiatement vos blagues pleines d’à priori sur le joueur allemand. Monsieur Guido est un personnage très élégant, cultivé, qui possède un penchant pour un humour... un humour. L'atmosphère de Tric Trac visiblement... Et malheureusement un petit défaut : il porte tout à sa bouche et avale n'importe quoi. A tel point qu'il travaille désormais seul.
C'est donc lui qui cette année s'est chargé de représenter Tric Trac au salon professionnel de Nuremberg. Bien sûr, j'oubliais l'autre léger défaut de mon vénérable et aimé collègue : il parle essentiellement la langue de Goethe.
Je me suis donc proposé de transcrire ses propos dans un style extrêmement libre afin que les non germanophones puissent visiter le salon dans la tête de Herr Guido.
Et ça donne donc ça :
Vous aussi vous avez froid ? C’est fort possible à moins que vous ne soyez en train de siroter un cocktail assis sur une plage des Maldives. En ce moment le froid d’ici est sibérien. Louons le courage des visiteurs de Nuremberg.
Bien sûr, il y a des cas particuliers comme madame Sophie de Filosofia qui ne trouvait pas qu’il fasse si froid que ça. Il faut dire qu’au Canada le plus dur de l’hiver est surement passé et je présume que les canadiens sont sans doute déjà à célébrer ces tendres températures annonciatrices du prochain printemps.
Un vrai souci pour le rédacteur central-européen de Tric Trac qui aime porter des T-shirts cools.
Voilà de réels problèmes existenciels. Et la solution c’est de se réchauffer. C’est ainsi que commence mon voyage à Nuremberg avec cette fois un séjour d’une seule nuitée. Il n’était pas vraiment nécessaire d’en faire plus car, par exemple, les salles 10,10.1 et 12 (Celles des gros éditeurs comme Ravensburger, Hasbro et Lego) sont explorées en une seule journée.
Une deuxième journée était par contre utile pour pouvoir échanger avec les collègues et les amis du milieu. C’est important la sociabilisation ! D’autant que Phal m’a donné le feu vert alors profitons-en !
En dépit des composantes calorifiques environnantes (NDLR : il a fait -21°), ma voiture posséde un chauffage sufisant pour conduire en T-shirt cool. Dès mon arrivée, je plonge dans un bain de foule et je me retrouve à taper la discution sur plusieurs stands tels que Pegasus, Hans im Glück ou Asmodee où je suis resté scotché pendant trois heures. Quel boulot ! Ok... C’est un chouette boulot...
"Mondo sapiens" ? C’est le successeur de qui, de quoi ? Homo Sapiens ? Non. "Mondo" ? Exact. Michael Schacht est de retour avec du bon. Il va encore faloir faire la course pour construire le Monde. Mais cette fois, la chose sera un peu plus complexe. Des routes font leur apparition au travers des régions en risquant de vous pénaliser avec des malus. Ce n’est que quand la route sera longue qu’elle deviendra lucrative. Les trous que vous pouvez voir dans le réseau routier dans l’image ci-dessus ne sont donc pas très utiles. Juste stupides.
De plus, on peut désormais construire des villages comme vous pouvez le voir dans le coin en haut à gauche où il sera possible de scorer les pêcheurs, les bucherons ou les bergers. Le joueur qui sera majoritaire pour chacun de ces métiers bénificiera de bonus. Il existe également des bâtiments spéciaux tels le phare, la gare ou le moulin. Ces bâtiments offriront des bonus pour les joueurs majoritaires en bateaux, des diligences, ou champs. Mondo Sapiens est donc un "Mondo" plus complexe orienté joueurs.
Les Gerhards Spiel und Design sont désormais disponibles au catalogue de Pegasus comme l’indique le pegase présent sur leurs boîtes. "Zoom", "Sia Doble", "Averso" et "Puzzle of Oz" sont quatre titres qui sentent bon le jeu abstrait et le bois. Au risque de me prendre des jets de pierres, j’en laisse à plus pertinents que moi l’explication détaillée.
Les pièces de Puzzle of Oz bien que ressemblant à des M&M's étaient vraiment très salées. Probablement à cause des 20 personnes qui les ont manipulé juste avant.
"Milestones" de Eggert Games est un jeu de dévellopement classique mais avec des enjoliveurs en plus : votre pion tourne autour de votre propre plateau dans le sens des aiguilles d’une montre, tantôt lentement tantôt rapidement en fonction de la demande.
L’endroit où il s’arrête indique une action possible. En haut sont indiquées les matières premières qui seront utilisées dessous. Après chaque tour, vous cachez un de vos fournisseurs de matière première. Il est pour ainsi dire consommé. Si je me rend très rapidement aux matières convoitées, il faudra donc en payer le prix conséquent.
Avec ces matières premières, on peut construire des routes, des établissements et de nouvelles ressources. Si Marc Gerdts avait fait les "Colons de Catane", cela ressemblerait à ça. Toujours est-il que le jeu parait excitant et stimulant. Ce "Milestones" de messieurs Dorra et Zur Linde m’a fait une très bonne première impression.
Ni une soupe italienne, ni un groupe qui reprend les morceaux des Rolling Stones mais un chouette jeu de développement.
Le Doc Knizia avait aussi sa place sur le stand d’Eggerts. "Spectaculum" offre une ambiance de carnaval avec ses jongleurs et ses voyantes. On y achète des personnages dans quatre couleurs différentes pour les propager dans le champs de foire pour les revendre plus tard avec bénéfice.
Le jeu sonne comme un jeu de bourse mais avec des jongleurs. Monsieur Knizia, le thème de vos jeux est toujours une expérience très... ludique. Me voilà attiré par ce "Spectaculum". Sacré docteur, vous soufflez le chaud et le froid.
"Tycoon City" en haut et "McMulti" en bas : Dévellopement urbain avec des éléments de "7 Wonders", "Age of Industry" et "The City". Ce ne peut donc être qu’un grand jeu. "McMulti" est en fait un vétéran du jeu de commerce. Il a juste subit un ravalement externe et interne pour une nouvelle édition. C’est pourquoi c’est lui qui est coupé sur cette photo.
Vous êtes arrivé trop tard à Essen ? Pas de panique "Panic Station" sera de retour sous peu.
"Quest" revient en troisième semaine. Après les orques et les cultistes, c’est au tour des loups-garous de s’en prendre aux jeunes rôlistes.
Chez Gigamic, on semble quitter doucement le bon vieux bois d'arbre. Les classiques à la française comme "Quarto!" Ou "Pylos" sont remplacés par de nouvelles parutions lookées façon hipster.
D’ailleurs j’adore ce nouveau design. Sans doute suis-je donc un hipster...
Parmi les grands formats : "Stratopolis" qui est un peu comme "Schoko & Co", "Next" ou un "Yahtzee" avec des cartes missions.
Dans "Colorpop" les joueurs sont liés à une couleur aléatoirement et celle-ci doit être le moins possible présente sur le plateau en fin de partie.
A votre tour vous cherchez un groupe de même couleur, vous l’enfoncez et hop ! Il disparait laissant la place au pièces du dessus.
La partie prend fin quand une couleur a disparu ou quand plus de groupe de pièces de même couleur n'est disponible.
Quand j’ai testé le jeu, il m’a immédiatement fait penser à des jeux vidéos où vous faites disparaitre des pierres précieuses qui sont remplacées par d’autres. Une chouette idée et un matériel incroyable.
Malgré leurs couleurs acidulées aucune pièce n’a le goût d’orange, d’ananas ou de framboise. Dommage.
Ravensburger avait un stand impressionnant. Et parce qu’ils ne veulent pas être vu cotoyant la plèbe des éditeurs ludiques (ou parce qu'ils ont toujours été là en fait) il se tient dans le hall 12.
Pour vous y rendre, il est conseillé de se faire vacciner contre la platicémie car vous devrez traverser tout le hall 11 où est exposé les dernières trouvailles en matières plastiques venues d’extrême orient.
C’est un moment d’intense bonheur qui vous rend le monde beaucoup plus coloré.
Les nouveautés de la Haute-Souabe (où Ravensburger a son siège) sont bien sûr immenses. Du casse-tête avec de la technologie de réalité augmentée inside, en passant par de nouveaux modules de "Tiptoy" et des jeux enfants avec de l’intelligence électronique dedans (Jolly Octopus, Dragi dragon). (NdT : dans les jeux. Pas dans les enfants !)
Particulièrement beau; le jeu qui a gagné l’année dernière le prix de la bourse Karin Hetling : "Gemüsegauner" qui se nomme désormais "Mausgetrixt". Dans ce jeu, des chèvres et des souris se chamaillent sur et sous terre autour de racines colorées et délicieuses.
Du haut, les chèvres ne voient que des plantes vertes...
... Alors que sous la terre tout est beau et coloré. Je ne sais pas quel est le goût de ces racines, ils ne m’ont pas laissé goûter.
Avec Andrea Meyer tout est toujours amusant. L’auteure de Berlin n’a plus uniquement son "Freeze" (maintenant "Bühne Frei!") chez Ravensburger, elle a désormais aussi apporté "Singstar – Le jeu de plateau" sur nos tables.
A chaque tour des cartes sont tirées, des chansons chantées par tous les joueurs et évaluées. Un party game avec de vrais faux micro qui seraient parfais pour ma Play Station. Enfin si j’en avais une.
Voilà la fin du premier épisode de la visite de monsieur Guido à Nuremberg 2012. Et en plus ça se termine en chanson. Nous retrouverons la suite des aventures de notre charmant collègue ogre dès que le temps me le permet car cette fois c'est l'équipe française qui va partir en expédition pour aller manger du pion.
Guido Heinecke via Docteur Mops