« Créer, c’est douter »
Je tiens souvent ce discours, lorsque je suis interrogé sur le game design, en pensant à tous ces choix qui sont devant nous lors de l’élaboration d’un jeu, avec cette incertitude permanente sur le meilleur chemin.
Et puis je viens de lire le très chouette article écrit par Bruno Faidutti, revenant sur mes 15 ans dans le monde du jeu. Il me présente comme quelqu’un d’anxieux, ce qui m’a surpris, car je n’ai généralement pas le sentiment d’être anxieux. Du coup, ça m’a amené à réfléchir. Et j’ai pris conscience que si je n’ai aucun stress vis à vis de ce qui généralement stresse les autres (examens scolaires, entretiens d’embauche, prise de parole en public..), il en va tout autrement en ce qui concerne ce qui me tient particulièrement à cœur. Oui, effectivement, Bruno F. a raison : j’ai toujours été un peu anxieux concernant le devenir des jeux auxquels j’ai contribué : est-ce que je vais réussir à trouver un éditeur, est-ce que le jeu va ensuite être bien produit, comment va-t-il être reçu…plein de questionnements. Plein de doutes.
Pour Kingdomino, forcément, ça a été pire encore. Car le Spiel Des Jahres était en jeu. Le SDJ, même à une époque où je n’étais pas encore auteur, je voyais ça comme un Oscar pour le monde du cinéma. Le Graal, le pays où l’on n’arrive jamais. Alors depuis la sortie du jeu, des doutes, des interrogations, des contrariétés, mais aussi des joies, des surprises, des espoirs, de l’exaltation, il y en a eu. Plein. Et c’est ce parcours vu de l’intérieur que j’ai envie de partager avec vous aujourd’hui, les yeux dans les jeux.
Essen 2016
Essen 2016, c’est la première apparition publique de Kingdomino. Il n’y a pas eu d’énorme buzz sur le jeu dans les semaines précédent le salon, et il ne fait donc pas partie nécessairement des jeux les plus attendus du salon. Et pourtant, l’accueil est immédiatement bon. Très bon même. Au point que Blue Orange, qui n’est du coup pas venu avec suffisamment de boites, fait en une nuit un aller-retour camionnette jusque dans l’est de la France pour réapprovisionner le stock. Au total, un peu plus de 1000 boites sont vendues. Je suis ravi. J’ai toujours cru très fort en ce jeu. J’avais donc un bon espoir qu’il marche un peu. Là, je suis rentré d’Essen soulagé. Soulagé que mes espoirs se concrétisent. Soulagé aussi que le bras de fer engagé quelques semaines plus tôt avec l’éditeur pour obtenir des illustrations me semblant correspondre au jeu porte ses fruits. (au passage, merci à Timothée Leroy d’avoir accepté de tout refaire et bravo à Cyril Bouquet pour le taff réalisé dans l’urgence).
(photo jeuxdenim)
Et c’est à ce moment là que l’idée du SDJ a commencé à poindre le bout de son nez. En effet, j’ai reçu dès ce moment des témoignages de quelques personnalités du monde du jeu, me disant tout le bien qu’ils pensaient de Kingdomino. Avec comme commentaire final « mon gars, le Spiel, cette année, c’est pour toi ». Et ça, moi, je n’y avais jamais pensé. Et j’ai vite évacué cette hypothèse d’un revers de main, pour ne pas avoir trop de pression.
Nuremberg 2017
Je n’étais pas à Nuremberg. Mais mon éditeur, Blue Orange, y était, en compagnie de son partenaire allemand pour notre jeu, à savoir Pegasus Spiele. Dès le retour de Nuremberg, Timothée m’appelle. Il est enthousiaste, excité comme une puce, avec le message suivant : « A Nuremberg, les professionnels pensent tous que Kingdomino va être sélectionné pour le Spiel ». On est début février. Les nominés pour le SPiel, ça s’annonce fin mai. C’est loin. Du coup, forcément, je commence à y penser. Un peu. Par moments. A la fois j’ai très envie d’y croire. A la fois je n’ai pas envie d’être déçu. Et A la fois cette éventualité est un joli bras de levier pour donner du crédit pour les évolutions que je suis en train d’amener à ce système de jeu sur lequel je continue à travailler de ma propre initiative. Car oui, j’ai envie de développer le jeu.
Cannes 2017
Kingdomino fait partie des nommés pour les As d’Or. Une belle récompense à mes yeux. Même si j’ai plus souvent qu’à mon tour eu la chance de faire partie des nommés, je n’ai finalement remporté « que » deux As d’Or :
Une fois le « vrai » avec Du Balai (en compagnie de Serge Laget)
Une fois en catégorie « expert » avec Five Tribes
Quand Nadine Seul m’annonce ma nomination, je suis intensément heureux. Parce que je me dis qu’avec ce jeu, oui, j’ai enfin une vraie chance de l’avoir une seconde fois dans la catégorie reine.
Et puis je lis la liste des autres nommés :
Imagine : le jeu est très bon, original, fonctionne avec tous les publics. Et je me dis que ça pourrait tellement être enfin l’occasion de récompenser Cocktail Games pour l’ensemble de son œuvre. Que ce serait tellement mérité
Codenames : là je me dis.. mais somment tu peux même imaginer lutter contre Codenames !! Si j’étais jury, même avec mon jeu dans la liste, je voterai Codenames.
Et puis il y a l’invité « surprise », Unlock. Et là, je comprends que c’est mort. Parce que si les gens peu avertis s’interrogent sur la présence d’un jeu tout frais sorti dans la liste finale, c’est bien justement parce qu’ils sont peu avertis. Le jury de Cannes a suffisamment fait savoir aux professionnels du monde du jeu qu’ils ont envie d’être des prescripteurs, en montrant par leur choix les directions de demain, plutôt que des suiveurs récompensant un succès déjà commercialement éprouvé. Du coup, cela fait des années qu’ils incitent tout le monde à montrer son travail en amont, au cas où… La présence de Unlock dans la liste me laisse penser que « le cas où.. » est bien arrivé.
Quand je suis dans l’attente d’un verdict final, je ne peux pas m’empêcher d’observer tout ce qui pourrait être un signe de ce verdict. Quelques jours plus tard, j’ai trouvé un de ces signes sur la toile, renforçant non sentiment initial. En effet, l’un des membres du jury fait un travail remarquable auprès de la télévision Belge où il présente les jeux que nous aimons de façon à la fois joyeuse, dynamique et pertinente. Une superbe façon de faire partager notre passion au plus grand nombre. Ce jour là, il présente donc Unlock de façon enthousiaste. Comme tous les autres jeux déjà présenté, dont Kingdomino. Sauf qu’il relaie la vidéo sur sa page facebook avec un petit commentaire sybillin « je vous en reparlerai dans quelques jours ».
Alors dans ma tête, je comprends « dans quelques jours… une fois qu’il aura gagné l’As d’Or ! ». Ce n’est bien sûr qu’une interprétation de ma part, mais il n’empêche que du coup, je pars à Cannes perdant d’avance.
Et puis vient la cérémonie. Malgré mes interprétations et mes pseudos-certitudes, je ne peux pas m’empêcher d’espérer un peu quand même. Jusqu’à ce que mon téléphone vibre, du fait de l’arrivée d’un mail de l’organisation du festival donnant le palmarès final quelques minutes à peine avant l’annonce sur scène. C’est fini. J’avais beau m’en douter très fort, oui, il y a quand même une pointe de déception. Mais sans amertume. En reconnaissant que Unlock, de part son originalité, et sa réalisation, est un fort beau vainqueur.
Saint Herblain 2017
Une semaine seulement après Cannes, c’est le festival de St Herblain. Kingdomino fait ici aussi partie des nommés pour le Double 6, en compagnie de Edenia, Le joueur de flûte, Bublee pop, Quadropolis et Sea of Clouds.
A saint herblain, le résultat final est donné par le mix entre un vote du public, qui joue et note les jeux pendant toute la durée qui va de la date de nomination jusqu’à la fin du festival, et du jury.
Là, mon sentiment, c’est que même si Kingdomino a bien des atouts pour obtenir les grâces du public, cela ne vas pas être possible. Tout simplement parce que le Double 6, je l’ai déjà obtenu 5 fois. En remportant les 4 précédentes éditions. Du coup, je n’ose même pas imaginer un 6eme prix.
Je passe un we très détendu, n’y pensant pas une seconde. En passant simplement du bon temps avec une équipe que, forcément, je commence à connaître et avec qui j’ai lié de belles relations d’amitié.
Lorsque nous nous retrouvons sur scène, le maire commence son discours. ET se met à parler de Lineker, joueur de foot anglais, qui disait que « le football est un jeu qui se joue à 11, et à la fin, c’est les allemands qui gagnent ». Là, le double 6, c’est un prix qui se joue entre plusieurs auteurs, mais à la fin, c’est Cathala qui gagne.
Du coup, c’est une vraie surprise pour moi. Et une vraie émotion qui m’envahit, à la fois du fait de la surprise, et sans doute aussi un peu en contrecoup de Cannes. Pas loin des larmes. J’ai bredouillé trois mots incompréhensibles sur scène, et suis rentré chez moi comblé.
Mai – Juin - Juillet 2017 – Stupeur et tremblements
Fin mai 2017, les nouvelles arrivent enfin concernant les nominations pour le Spiel.
Et c’est énorme : effectivement Kingdomino fait partie de la liste. Waouh !! Une grosse claque émotionnelle. Et il va falloir aller à Berlin !
Mais la partie ne s’annonce pas facile. Car en face il y a du lourd.
Magic Maze : même si je ne suis personnellement pas le public cible de ce genre de jeu, j’ai pu observer à quel point certains de mes amis en sont devenus des fans inconditionnels. Il faut dire que l’auteur a trouvé une astuce aussi simple qu’élégante et efficace pour remédier au problème du joueur alpha dans un coopératif. Il s’agit donc, dans la liste, du jeu le plus innovant. Et peut être aussi le plus segmentant.
El Dorado : là je ne peux pas m’empêcher de pense que c’est du solide. Un ticket Ravensburger (qui n’a plus eu le Spiel depuis une dizaine d’années je crois) – Knizia (Knizia c’est plus fort que toi). Je me dis que s’il y a la moindre préférence allemande au niveau du jury, c’est mort. Je sais bien que mon ami Reixou m’explique, analyse à l’appui, depuis des années que ce n’est absolument pas le cas, je ne peux m’empêcher de le craindre.
J’en suis là de mes doutes lorsqu’un nouvel événement pointe le bout de son nez :
Blue Orange m’appelle pour discuter avec moi des changements que Pegasus souhaite effectuer sur le jeu. En effet, ils veulent ajouter :
Une tour distributrice de dominos (il faut dire que la boite allemande est différente de la boite française. Il n’y a pas le thermoformage, permettant, une fois posé en oblique, de servir de distributeur de dominos. Ils ont fait le choix, malgré nos recommandations, d’un sac qui s’avère à l’usage fort peu pratique)
Un carnet de score
Bien sûr aucun de ces changements n’affecte le jeu lui-même, au niveau de ces règles. Mais il n’empêche que cette éventualité me fait flipper à mort : le jury a sélectionné un jeu…. Qui risque d’être sérieusement modifié dans son contenu avant même le verdict final, le tout avec augmentation du prix final. Je suis intimement persuadé que ça ne peut être que défavorable au jeu.
Alors du coup, commence un bal de coups de fils auprès de différents auteurs / éditeurs / amis ayant déjà eu une expérience du SPiel. Simplement pour se conforter dans la décisions à prendre.
Là, à 90%, les avis sont assez unanimes : il ne faut surtout pas faire ça, le tout accompagné de remarques allant de « c’est pas très malin » à « c’est se tirer une balle dans le pied », pour ne citer que les plus polies.
Et puis il y a quelques avis différents, comme Roberto Fraga, me conseillant de laisser retomber la pression, et surtout de faire confiance à notre partenaire allemand, Pegasus. Ils connaissent leur marché, ils connaissent les us et coutumes du fonctionnement du Spiel. Il faut les laisser faire.
Après une ultime discussion avec Blue Orange, c’est finalement ce choix qui sera effectué : laisser Pegasus faire, sachant qu’eux même vont se rapprocher du Spiel, pour savoir si un changement de ce type interdirait d’apposer le logo ou pas en cas de victoire.
A partir de là, j’ai passé 8 semaines éprouvantes. Parce que au delà de l’incertitude totale par rapport au verdict final, ce changement a miné ma tête. En me disant que si on gagnait, j’allais bien vite oublier, mais que si ce n’était pas le cas, je me demanderai toute ma vie si ce changement avait eu une importance. Une période difficile, où je ne suis pas sûr d’avoir été très agréable avec mes proches.
Et quelques jours avant la cérémonie, une rumeur est arrivée jusqu’à mes oreilles, venue d’Allemagne. Cette rumeur donnait Kingdomino perdant, tout simplement parce qu’il était fabriqué en chine, et que jusque là tous les vainqueurs étaient fabriqués en Allemagne. Je ne suis pas allé vérifier la véracité concernant la fabrication allemande. Mais je me rappelle fort bien, lors de l’aventure de Augustus, que Hurrican avait pris la décision de faire fabriquer chez Ludofact justement pour éviter tout questionnement de ce type.
C’est donc avec le trouillomètre à zéro, et des oracles assez négatifs, que je me suis envolé pour Berlin le dimanche 16 juillet.
Berlin – 16-17 juillet 2017
A peine arrivé à l’hôtel (celui là même où se déroule la cérémonie), je tombe sur Guido. C’est lui qui gère aujourd’hui le SDJ. C’est à dire qu’il ne fait pas partie du jury, ne vote pas, mais s’occupe de l’organisation de l’événement, et aussi de la gestion de la marque. Comme on se connaît un peu, on se salue amicalement. Il me demande si je suis stressé. Je lui confirme que « pas du tout », en lui montrant mes doigts, avec des ongles rongés jsuqu’au coude. Et là, il me pose directement, immédiatement une question. LA question : Qu’est ce que je pense des modifications apportées par Pegasus au jeu depuis la nomination.
Là je le regarde et me demande vraiment ce que je vais répondre. Une réponse consensuelle ? ou bien je partage mes états d’âme ? Je choisis finalement d’ouvrir en complète transparence et lui fais part de mes craintes. A savoir que même si les éléments ajoutés ne changent rien au jeu lui-même, et au contraire apportent une vraie valeur ajoutée à l’expérience ludique, j’ai peur que ces changements, post nomination, n’affectent négativement le résultat final. Il a alors rigolé. Pour me dire que, si il ne connaissait en aucun cas ce résultat final, il fallait que je sois totalement rassuré sur ce point là précis, car en aucun cas ça n’affecterait quoi que ce soit. Pour le coup, ça ma déstressé. Enfin.. juste un peu ;-)
Le dimanche soir, il y a un repas de cérémonie, rassemblant membres du jury, et tous les professionnels nommés. C’est à la fois très décontracté, parce que tu te retrouves entre personnes de bonne compagnie avec qui tu as plaisir à échanger, et en même temps un peu tendu, parce que forcément, dans toute l’assistance, il n’y aura que deux heureux (le kenner spiel est décerné le même jour).
Ce qu’il faut savoir aussi, c’est que les membres du jury eux-même, à ce stade, ne connaissent pas le résultat. Ils ont voté dans l’après-midi, à bulletins secrets. Scrutin dépouillé par le président, qui, donc, est le seul à savoir.
Alors que je craignais un peu cette soirée d’attente, j’ai passé une belle soirée, aussi grâce à la prestation assez exceptionnelle d’un magicien pro venant nous faire du close up de table en table. Stupéfiant, vraiment. D’ailleurs, ma proposition de le brûler pour sorcellerie a recueilli l’enthousiasme général. Il est aussi probable que la quantité d’alcool consommée ce soir-là ait quelque peu contribué à évacuer le stress.
J’ai finalement bien dormi. Ou plutôt, j’ai bien cuvé. Mais à partir de 6 heures du mat, plus possible de dormir.
Après un petit déjeuner où il m’a été bien difficile d’avaler quoi que ce soit, on a commencé par une séance de travail réunissant Blue Orange, Pegasus et moi, sur des questionnements de règles pour les jeux à venir.
Et puis ensuite, on passe à une répétition de la cérémonie. Parce que tout est organisé de façon hyper stricte, professionnelle, minutée. On nous réunit donc dans la salle de cérémonie, en nous expliquant en détail le protocole, les deux minutes de film de chaque jeu, avec ensuite montée sur scène de l’équipe (en se positionnant bien là où il y a les repères), petit discours d’un membre du jury expliquant pourquoi ce jeu mérite d’être là, photos, puis retour dans la salle pour passer au jeu suivant.. et enfin une fois les trois jeux ont été ainsi présentés, le moment final, avec lâché du rideau pour dévoiler le vainqueur.
10h30, ça commence pour de vrai. Tu te retrouves au premier rang et la pression monter. Vraiment. Même si on commence par le kennerspiel, l’ augmentation du pouls est palpable. Tout particulièrement au moment du verdict donnant le prix à Exit. Voir Makus et Inka Brand monter sur scène, à la fois émus et heureux m’a donné des frissons. Et le temps n’en finit pas de s’écouler au ralenti.
La cérémonie reprend. Cette fois c’est à nous. On fait tout bien comme on nous a dit. Je suis dans un état assez bizarre. Comme si j’étais à la fois là et pas là. Acteur et spectateur de tout ça. Peut être un côté Bruno de Schrödinger. Limite sonné. Et quand le rideau rouge s’abaisse sur KINGDOMINOOOOOOO ! C’est une sorte de vrille intense qui me saisit, à la fois dans la tête et la cage thoracique. Autour de moi, il y a des cris de joie. Pas un son ne sort de ma bouche. Je suis comme pétrifié sur ma chaise pendant quelques secondes, alors que mes voisins me secouent dans tous les sens.
J’ai déjà vécu ce même sentiment de vrille qui t’envahit et t’empêche de respirer, de bouger, une fois dans ma vie. C’est ce jour d’avril 2004, ou, rentrant manger chez moi à midi, j’ai trouvé ma lettre de licenciement dans ma boite aux lettres. Tout s’est arrêté. Et j’ai cru ne pas retrouver mes esprits. Comme Lundi dernier à Berlin, sauf que, là, les circonstances étaient infiniment plus heureuses. Et c’est bien pour ça que j’ai une pensée particulière pour tous ceux qui, ces dernières années, ont fait le même trajet que moi pour Berlin, ont très probablement vécu la même montée d’adrénaline, le même moment intensément violent émotionnellement parlant , mais avec en plus la déception de ne pas être l’heureux élu. J’ose même pas imaginer.
J’ai finalement réussi à reprendre mes esprits, pour monter sur scène, profondément ému, au bord des larmes. Reconnaissant aussi. Une chance incroyable. Car oui, quelque soit la qualité de ce que l’on fait, quelque soit la passion avec laquelle on le fait, il faut aussi la chance d’être au bon endroit au bon moment. Ce prix compte énormément pour moi. Pas pour ce qu’il représente commercialement, même si c’est clair que ça me permet de voir l’avenir sereinement. Mais simplement parce que le perpétuel angoissé de la mort que je suis vient, au travers de cet honneur, se voir offert un petit bout d’éternité avec son nom inscrit sur les tablettes encore bien longtemps après l’issue fatale.
MERCI !!!
A ce stade, je tiens aussi à vous dire un énorme MERCI pour tous les témoignages de félicitations que j’ai pu recevoir depuis. SMS , mails, facebook, twitter, messenger.. je n’ai aucune idée du nombre de messages reçus. J’ai tenté de répondre à tout le monde, ou au moins au plus grand nombre. Si certains n’ont pas reçu de réponse directe, j’en suis désolé, et je me rattrape par ce merci collectif ici.
Ce qui m’a marqué, c’est le nombre incroyable de personnes, parfois que je connais bien, parfois beaucoup moins, voir pas du tout, qui me disent à quel point ils sont contents pour moi ! ça me touche énormément, vraiment.
Et puis il y a des témoignages plus particuliers. Comme mes enfants qui m’ont écrits des choses tellement personnelles et pleines d’amour que j’en ai pleuré pour de vrai, cette fois.
Et aussi recevoir un mail personnel d’un certain… Wolfgang Kramer. Une sorte de papa du jeu de société moderne. On ne se connaît pas vraiment. On s’est croisé deux fois 5 minutes, juste le temps pour moi de lui dire mon admiration. 5 spiels, c’est pas rien ! on n’a jamais échangé autrement. Et c’est lui qui vient me faire la surprise, l’honneur, d’un message plus que bienveillant. Quelle classe, monsieur Kramer !
Et maintenant… que vais-je faire
Et bien.. le roi n’est pas mort, mais on va bientôt pouvoir dire Vive la Reine !!
Car c’est aussi Queendomino qui point el bout de son nez. Un jeu à jouer en stand-alone, jusqu’à 4 joueurs, ou encore à pratiquer comme une extension mélangée à Kingdomino, permettant alors de jouer à 4 sur du 7x7, mais aussi avec des modes de jeu à 5, 6 et même 8 joueurs en équipes de 2. Attention, le jeu est sensiblement plus complexes et stratégique, et s’adresse à un public un peu plus averti. Ça c’est pour Essen
Mais que ceux qui y jouent avec les plus jeunes ne désespèrent pas : j’ai aussi déjà terminé une extension (qui pourra se jouer indifféremment avec King ou Queen domino), très simple d’accès et qui va offrir des trucs rigolos (on en parlera plus tard dans le détail.. c’est pour l’année prochaine)
Et puis il y a mes autres projets
l’extension pour Jamaica (fin aout)
Oliver Twist (fin d’année)
L’extension Five Tribes (fin du mois)
L’extension d’Abyss (2018)
Imaginarium (2018)
Et d’autres surpises, pour sûr !
Parce que finalement… ça ne va rien changer pour moi. Je vais continuer à faire les jeux dont j’ai envie, en espérant continuer à réussir à les partager. Parce que ce n’est pas mon métier. C’est ma passion. C’est tout simplement… ce que je suis.