[Les Loups-Garous de Thiercelieux : Ten Years After]
Il y a déjà l’affaire “Loup-Garou pour une Nuit” (“Ultimate Werewolf” en version original), il pourrait bien y avoir aussi l’affaire “Werewolves Within”.
C'est au départ une annonce d'Ubisoft qui nous promet un jeu multijoueursen réalité virtuelle et dont le titre est "Werewolves Within". Si vous regardez le trailer disponible ci-dessous, il est impossible de ne pas penser à un jeu en particulier : Des gens qui discutent autour d'une table ou d'un feu, qui se pointent du doigts et se confient des soupçons à l'oreilles... et des Loups-Garous.
Le jeu, développé par Red Storm Entertainment, souhaite faire vivre une expérience de connexion sociale via la réalité virtuelle. Vous pourrez donc être ensemble avec vos amis, malgré la distance qui vous sépare, vous faire, casque sur la tête, une bonne partie de "jeu de société à forte dimension sociale".
Tout ceci prend place dans la bourgade de Gallowston et les villageois devront retrouver le lycanthrope inflitré avant que se dernier ne dévore tout le monde. Bien sûr, rôles et compétences spéciales seront au menu. S'il existait déjà des version en ligne autour de ce type de jeux, l'intérêt de la réalité virtuelle sera de reproduire vos mouvements, d'agrémenter vos intonations de voix et permettre les chuchotements ou se lever pour déclamer son innocence... ou accuser farouchement !
Que ceux qui n'ont pas pensé aux Loups-Garous de Thiercelieux lèvent la main !... oui, il n'y a que peu de mains levées (virtuelles ou réelles) tant la proximité est réelle... et ce n'est peut-être pas anormal.
Côté US, nous retrouvons un jeu "Werewolf" ou "Are you a werewolf" d'Andrew Plotkinen 1997, lui-même (prémonitoire) inspiré de "Mafia", jeu à priori du domaine public et pratiqué dans "les universités russe", au moins celle de l'université d'état de Moscou où Dimitry Davidoff lui donne, suivant ses déclarations, le jour en 1986... ce qui fait déjà une sacrée lignée lorsque, en 2001, Philippe Des Pallières et Hervé Marly lui donne cette patte (de loup-garou, bien sûr) toute particulière, avec certaines capacités créées expressément et les illustrations d'Alexios Tjoyas qui lui donnent une identité visuelle forte... pour le carton ludique que l'on connaît ensuite.
Le jeu d'Ubisoft, disponible cet automne, ne cite pas particulièrement ces sources d'inspirations ludiques, mais une fois encore, comment considérer tout le travail effectué précédemment par Lui-Même qui porte ce jeu par monts et par vaux depuis 2001 ? Mais tout autant, comment considérer celui du studio d'Ubisoft : De l'inspiration pour une évolution dans un tout autre domaine ? Une "vampirisation" (pour un jeu de loups-garous, quelle ironie) marketing pour surfer sur un succès commercial ? Ne serait-il pas profitables à toutes les entités gravitants autour du pot de miel de finalement s'entendre et partager une seule et même licence (euh, peut-être un brin naïf et utopique, là, non ?) ?
Pointer du doigt, pouce baissé... ça rappelle fortement... en même temps, le doigt baissé, les romains le faisaient déjà dans l'arène...
De fait, où se situe la frontière entre création, re-création et personnification à forte valeur ajoutée (ludique et/ou commerciale) ? Qu'en est-il alors de la propriété intellectuelle ? Lorsque qu'une personne, nourrie par tout ce qu'il a croisé, rencontré, lu, réfléchi, crée ou finalement re-crée quelque chose, certains y voient une altération, d'autres une amélioration... mais quoi qu'il en soit, il y a bien une nouvelle entité, quelque chose de différent qui n'existait pas avant, pas sous cette forme (esthétique, ludique ou autre), n'a-t-elle pas droit à existence et reconnaissance ?
Bref, un nouveau chapitre semble s'ouvrir et cette dépêche n'a absolument pas vocation à donner des réponses ou quelques leçons que ce soit, juste à interroger... à s'interroger et réfléchir... et puis voir où tout cela aboutira... en espérant que ce ne soit pas directement dans la tanière du Grand Méchant Loup-Garou...
Alors, Werewolf, chapitre Quarantrouze Mille...