Combat Commander a une extension toute faite sur les partisans. Tous les COIN proposent de jouer des mouvements de résistance. Kauri aussi. Etc, etc.
J’essaye de déterminer le politique de la coinche. Ça me donne des envies de faire un master en socio.
Toute ressemblance, etc
Je viens de lire l’article de Volko, et je pense toujours qu’offrir une croix de fer en goodies est toujours aussi dangereux en plus d’être douteux.
Aussi, je trouve le point de vue de Volko intéressant pour ce qu’il est, c’est à dire celui d’un expert du design de wargame que j’apprécie et que je vois passer régulièrement chez Fred Serval cf, la vidéo que j’ai posté au dessus. Après, pour ce qui est du reste de l’article, je suis plus mitigé. Il a raison quand il dit que ça n’a pas de sens de ne pas vouloir que certains thèmes apparaissent dans le jeu de société, et je suis d’accord, à un point près, pourquoi est ce que quand on parle de thématique, j’ai toujours l’impression que ces dernières sont très souvent traitées de la même façon et avec un point de vue souvent similaire ?
Le traitement et la manière dont est gamifié un thème sont selon moi plus importants que la question de “peut ont jouer avec ce thème?”.
J’ai aussi une critique concernant le positionnement de Volko : L’appel au “sens critique” de chacun me laisse penser que sa vision ne dépasse pas la conception “libérale” de la chose, en atomisant le sens critique, au final est ce que paradoxalement ça ne nous rend pas plus impuissants (et donc moins libres) à questionner collectivement l’intérêt d’un tel “scope” ici au sein du commandement nazi ? Pourquoi est ce un truc un peu récurrent dans notre culture commune et surtout très présent dans le jeu de société, et moins dans le jeu vidéo par exemple ?
Autre chose, il fait très souvent appel à des connaissances personnelles pour désamorcer ce qui pourrait être considéré comme problématique. En 1943 l’armée allemande a effectivement pris quelques coups dans la caboche, c’est moins reluisant, et on a plus l’impression de faire parti d’un gang de losers (selon ses termes) que du glorieux IIIè Reich. Oui, mais ce ressenti implique un savoir savant non présent dans le jeu et qui ne peut être mobilisé que par une personne capable d’avoir un certain recul historique sur le contexte présenté par le jeu. Alors certes, c’est un jeu de niche, et très peu de gens iront vers ce type de titres spontanément, mais, je ne suis pas sûr que l’argument de ce qu’est censé montrer le jeu quand on connaît déjà le thème à travers des lectures personnelles, répond à la question de : Est ce que se mettre dans la peau du commandement nazi ne devient pas un peu un marronnier facile qui fait vendre ?
Il y a beaucoup de point de vue effacés ou simplement oubliés qui pourraient être explorés, pourtant le choix est fait de ne pas le faire.
En l’occurrence, ce savoir savant des sachants, il est carrément intégré mécaniquement dans le jeu.
Quand à l’idée que le thème soit choisi sur des critères commerciaux c’est assez lunaire. Jouer un membre du commandement nazi “un marronnier commercial” ? Sérieusement ?
Soyons clairs : à mon sens ce titre rentre pile poil dans les critères du manifeste. A plusieurs titres.
Jouer un nazi, ou plus généralement les allemands durant la seconde guerre mondiale dans le JDS (en y incluant les wargames) me semble beaucoup plus banal et normalisé que dans le JV par exemple.
Je crois qu’ils et elles y parlent éthique, si il y a bien une armée qui pose question quant à sa gamification c’est bien celle là.
Mais as tu lu ce que propose le jeu ? Y vois tu une exaltation de la vertu du régime ou de l’armée allemande de l’époque ?
Je persiste et signe. Ça rentre pile poil dans la ligne. C’est expérimental. Le divertissement est secondaire. Ça propose une lecture historique. Ça contextualise et ça implique personnellement là où asl ou quasi tout autre wargame évacue le contexte autre qu’operationel.
Refuser ce titre comme un exemple pertinent de la démarche proposée c’est … Euh… Je ne sais pas ce que c’est.
Désolant probablement.
C’est une question de point de vue, l’auteur propose, le joueur interprète.
Faut savoir, je croyais qu’il était plus pertinent d’en discuter collectivement pour éviter les écueils du libéralisme ?
En l’occurrence l’auteur propose et explique. En détails.
De l’intérêt de proposer un tel point de vue ? Assurément oui.
Tout d’abord merci à @gobarkas pour l’article et aux intervenants !
La lecture du topic est intéressante - et long - et pour autant on sent des clans/oppositions qui se focalisent j’ai l’impression essentiellement sur le manifeste. Or justement l’article éclaire la démarche et le contexte de celui-ci.
Le manifeste seul est je trouve trop abrupt : la limite du manifeste n’est-il pas le manque de recul sur les affirmations (le ton employé est bien en ce sens) ? On trouve dans ce fil du Pascal, Freud etc… parce qu’on peut trouver non seulement leur pensée pertinentes mais que derrière on y associe une recherche/une expérience/un vécu qui appui fortement le propos. Dans le cas du manifeste, ce qui me gène, c’est ce manque de référence qui tendrait à montrer un tant soit peu le fond/l’historique étayé de ces affirmations alors que la forme est provocante pour sans doute amener la réflexion, et l’article et l’intervention de l’auteur @shaudron me conforte en ce sens.
Pour en revenir au fond, des jeux existent déjà dans cette démarche de l’élargissement au delà du spectre du “divertissement” du jeu. Un exemple me vient rapidement à l’esprit avec Le monstre des couleurs, jeu amenant de la réflexion sur les émotions pour les plus jeunes et où le plateau me fait penser au travail des livres pour enfants de Leo Lionni. On est à la limite du jeu éducatif et j’y reviens plus bas - le jeu est très bien au demeurant et le livre aussi -. Il y a aussi des jeux engagés par leurs démarches comme Les rondins de bois première édition avec la mise en avant de la fabrication avec encre végétal et un dos de carte présentant l’ONG ACTED.
Le jeu peu permettre cela mais est-ce son esprit initial ? pourquoi et dans quel but joue t’on - hormis mettre une raclé @rodenbach - ? pour se divertir, partager un moment de convivialité etc… ? je pense que c’est la majorité des cas non ? Est-ce aussi pour avoir une réflexion sur le monde, l’histoire, repenser notre consommation ? réfléchir au delà de l’expérience que nous propose le jeu ? j’en suis moins convaincu et ce n’est pas ce que je recherche. Nous avons déjà le quotidien, les actualités et des quantités de sources d’informations/désinformations pour cela. Quand je joue à un jeu comme 13 jours, la crise de cuba de 62, si me replonger dans la thématique m’intéresse et le contexte historique aussi - le livret le rappel très bien et c’est top - , je n’utilise pas le support pour après me poser des questions existentiels sur l’origine de la crise, comment y remédier pour dans un monde plus juste, le rapport de force des supers puissances etc… Ce n’est pas le bon support ou alors ce n’est plus un jeu mais un support éducatif utilisant le ressort du jeu pour un apprentissage.
Les jeux quand ils reprennent même un thème existant, une histoire réelle, on reste dans la simulation. Par contre pour reprendre ce qui a été exposé pour les militaires, le jeu est bien une forme ludique mais d’apprentissage. Toutefois, l’objectif est différent bien que le support soit identique. Le jeu de société est un biais. Du coup pour le manifeste, n’y a t’il pas erreur sur la cible ? De même, ancien joueur de JDR, je venais pour m’amuser, pas pour réfléchir sur le contexte dans lequel j’évoluais même si on peut facilement transposer. Est-ce que quand je fais une partie de Junta, j’ai envie de me dire que c’est comme cela en Amérique centrale ? non, je le sais déjà et j’ai déjà les journaux et mon entourage pour avoir des moments de débats sur ces thématiques qui sont parfois grave/dramatique - le contexte actuel est déjà pénible -, je n’ai pas envie de m’en reprendre une louche en jouant. Faire passer un message à travers un jeu est louable mais il faut voir à qui on s’adresse et comment : pas sur que les personnes ciblées dispose des codes.
Si il y a un militantisme qui m’intéresse dans le jeu et c’est déjà une première étape, c’est le circuit de production. J’ai soutenu à ma façon le regretté studio Rackham et leur défunte fonderie made in France, je vais suivre attentivement l’initiative de Game in France car là ça m’intéresse en plus de l’aspect diverstissant du jeu et qui va dans le sens de l’initiative comme l’a fait aussi assez récemment biotopes. Un jeu qui va vouloir me parler par exemple d’écologie - il y en a une tétrac… depuis 2/3 ans - et/ou me sensibiliser aux effets des guerres et le tout produit dans une autocratie à l’autre bout du monde, si je peux éviter et qu’en plus cela me permet de jouer avec envie, c’est top.
J’ai repensé à ta remarque, car elle ne correspond pas à mon expérience vidéo-ludique. Après avoir fait un petit tour des titres que je connais c’est assez normal. J’ai surtout joué à des wargames portés sur écran plutôt qu’à de “vrais” jeux vidéos.
Je crois que la distinction est la même que celle que je faisais au dessus : dans le jeu vidéo, comme dans le jeu sur table, aucun jeu ne propose d’incarner un nazi ou un membre de la Wehrmacht : il n’y a pas de jeu à la première ou à la troisième personne qui propose cela.
Ceci dit il y a de nombreux contre exemples dans le jeu vidéo avec les simulations de vol qui proposent des appareils allemands et j’ai vu plusieurs jeux basés sur des tanks. A chaque fois, pas d’humains, on ne voit que la machine. Est-elle un intermédiaire permettant la distanciation ?). Dans les wargames classiques (pions/hexagones), tout est abstrait et symbolisé et il me semble que -peut être contre intuitivement- c’est précisément cette distanciation symbolique qui élimine l’aspect moral. Si l’un des camps est moralement ou ethiquement injouable, le jeu est alors impossible.
Jouer les allemands dans un wargame dont l’enjeu est l’adaptation tactique ou stratégique aux ressources / terrain / objectif ne me pose aucun problème. Car l’abstraction transforme la situation en un problème désincarné.
Incarner un surhomme bardé de médailles et symboles fachisants dans des combats à la première personne et mettant en valeur l’héroïsme fraternel d’une camaraderie permise par la pureté de la race tout en deshumanisant les adversaires massacrés sans remords ça me poserait plus de soucis moraux.
Mais n’est-ce pas précisément ce que proposent les jeux video boltgun ou space marine ?
Jouer un commandant de la Wehrmacht par contre, ça me pose un problème moral. Je ne sais pas si j’arriverais à jouer à The other side of the hill. C’est précisément ce qui rend le jeu intéressant à mes yeux justement, mais ça me gène un poil aux entournures. D’où le fait que je pense que ce titre n’est pas du tout un positionnement commercial. On a pas édulcoré le sujet et mis des animaux anthropomorphes non sexués pour eviter les polémiques non plus. Encore une fois, il me semble en plein dans le “meta-ludique”.
Ceci étant, si on pouvait sortir du sujet WW2, ça serait pas mal (je plaide coupable). Il y a beaucoup d’autres aspects plus intéressants à discuter j’en suis certain.
Castle Wolfenstein : Ennemy Territory.
Ok, je crois avoir saisi ta réflexion.
Le terme est peut-être inapproprié.
D’autant que je commence ce même post en disant ceci :
(Après, enjeu et impact sont deux choses que je distingue. Une action peut avoir un enjeu important mais échouée et donc avoir un impact nul.)
Ok. Ajoute un “presque”.
Il y a aussi le jeu de plateau dans lequel on doit optimiser le chargement de meeples jaunes dans des trains (le nom m’échappe). Là encore en plein dans les critères du manifeste (c’est dérangeant, le divertissement n’est pas la fonction première, cela amène à penser, à se questionner. Je trouve ça plus tout aussi pertinent (percutant?) que ce que daybreak peut susciter par exemple.
[Ceci étant je n’ai pas du tout envie d’y jouer à ce jeu de trains, c’est probablement une limite de l’approche]
C’est sur l’optimisation des transports publics en Chine?
Fabericus a eu le tact de légèrement poser un voile sur le thème abordé. De mémoire, je crois me rappeler qu’il s’agissait de Train de Brenda Romero. Cette esquisse de jeu faisait partie d’une série appelée The Mechanic is the Message, pour rester dans le thème de ce topic…
Train je crois …
Édit : oups déjà noté par Docky
Sur l’expression “le jeu est politique”…
Oui, d’accord, tout est politique. Si je me fais un café avec ma cafetière italienne en utilisant des grains bio issus du commerce équitable que je mous a la main, il y a un sens “politique” différent que de boire des cafés Nespresso. Le terme politique utilisé est valide du point de vue des sciences politiques.
Mais comme dit précédemment par d’autres, le problème avec ce terme c’est qu’il est fortement connoté, il évoque des manifs le point brandi et des revendications. Revendications auxquelles ont peut être sensibles d’ailleurs, ce n’est pas la question.
Dès lors, quand on utilise ce terme (même s’il peut avoir du sens), il ne faut pas s’étonner si on a une réaction de ceux qui pensent qu’il faut préserver le monde du jeu de société de cette dimension revendicative, craignent que leur façon de jouer/ce qu’ils aiment dans le jeu/les raisons pour lesquelles ils jouent soient ostracisé, marginalisé, moralement jugé. Craignent peut être aussi que cela contribue à importer dans le jeu la polarisation de la société que l’on observe partout ailleurs, avec des courants politiques de tous bords qui ont bien compris qu’il fallait investir le “champ de bataille culturel”…et craignent finalement que cela ait dans le jeu de société les mêmes conséquences qu’ailleurs: une fragmentation des publics, des gens qui caricaturent la position des autres et se regardent en chien de faïence, que cela accentue les clivages. Alors qu’on aimerait que le jeu au contraire les atténue et soit un moment de “cessez le feu idéologique” permettant de se rappeler que l’on partage des choses en commun, au delà des désaccords.
Personnellement dans le jeu, je viens avant tout chercher un moment de stimulation intellectuelle, relever un défi pour résoudre un “casse tête”, échanger avec des amis/des personnes. Dès lors je n’ai aucun problème à ce que des auteurs proposent des contenus ouvertement politiques, mais je ne serai je pense pas client: j’utilise d’autre supports quand j’ai envie de plonger dans ces sujets (livres, journaux…)
Et en même temps dans ce domaine comme dans d’autres, j’ai horreur de sentir qu’on me “force la main” , que l’on me pousse dans un sens malgré moi. Si la démarche n’est pas assumée mais que je sens que l’on a un propos revendicatif “caché”, je me sens manipulé.
Bref, ce que j’ai envie de répondre à ce manifeste c’est “oui oui, super, faites ce que vous voulez” en haussant les épaules. Ni soutien, ni rejet. Comme toujours, on jugera sur table.
Copain!!!
Ce qui est gênant, ce sont leurs énormes tartines contorsionnistes qu’ils balancent à toutes les réponses et critiques etc… alors qu’en une phrase tu sais déjà où ils veulent nous mener.
Je suis plus cynique et caricatural (puis je un peu gentiment me moquer?)
- tout est politique
- écriture inclusive
- le terme « éducation populaire »
Mon détecteur de « gauchiste » (autodérision, je le suis) manifestant contre l’A69 vibre bien fort.