Au-delà du divertissement : Interview de Henri Kermarrec et Julien Prothière au sujet du Manifeste métaludique

Après libre à chacun de vouloir, ou ne pas vouloir les brosser dans le sens du poil.
Dans tous les cas peu de chances qu’ils évoluent ou changent d’avis quoi qu’il arrive, donc je ne vois pas l’intérêt de se limiter à des mots mesurés, pesés, emballés, à chaque fois.

Et bien je pense qu’il est encore moins probable qu’ils changent d’avis avec l’autre approche. Je crois que son seul résultat tangible, c’est de cliver les positions.

2 « J'aime »

Je pense que vous donnez trop d’importance à l’impact des discussions ici. Je ne doute pas que quelques uns y voient des débats intéressants, les faisant réfléchir, mais ça touchera surtout des gens y venant avec la posture adéquate.

Le message semble être plutôt : le jeu pourrait porter/transmettre/traduire des valeurs de mieux vivre ensemble. Il n’y a que des militants de gauche qui voudraient vivre dans un monde de mieux vivre ensemble ?

Ex : Les Poilus que je citais plus haut. Ils ont choisi d’explorer le thème de la guerre du côté humain et soutien plutôt qu’un jeu de compétition où chaque camp doit éliminer l’autre. C’est un choix politique fort. D’autant plus qu’ils ont aussi crée des cartes goodies pour jouer avec des soldats allemands.

1 « J'aime »

Refuser une " population " dans une activité est stupide.
Mais vouloir a tout prix attirer une " population " dans une activité est aussi une erreur.

Foutons donc la paix aux gens en les laissant pratiquer leur loisir suivant leur gouts et penchants.

Et si statistiquement il sortira des déséquilibres dans la répartition des pratiquants et ben c’est pas bien grave.
On n’est pas tous identiques.

1 « J'aime »

Il 'y a pas que des militants de gauches qui font où jouent à des jeux et je ne pense pas que le bien vivre ensemble soit l’envie dominante.
Franchement, le trait de caractère le plus valorisé par le capitalisme ça reste l’individualisme.

Je crains qu’aujourd’hui cela soit la principale question de société.

Voulons nous encore vraiment vivre ensemble?

Mais bon c’est hors du débat sur le manifeste.

ça c’est une question d’une personne qui n’a pas encore d’enfants : vivre ensemble pourquoi pas mais de temps en temps s’isoler dans le calme, la tranquillité, sans cris et bagarres et bien c’est pas mal aussi :cry:

Je parlais au niveau global de la société française

Plus sérieusement, faire une analyse des sujets sociétaux dans le jeu me parait très difficile parce que bien souvent dans les données de sciences humaines il y a excessivement de variables qui influent les unes sur les autres et que les effets et les causes s’interpénètrent (nombreuses bouclent de rétroactions).
Il est du coup très périlleux d’interpréter des résultats : déjà dès le départ le choix des variables est discutable et surtout toute extrapolation des données est quasi impossible (paradoxe de Arrow)

Je t’ai vu avec ton name dropping, fais gaffe !
Simpson, Arrow… Tu prends des noms de série télé au hasard ? :grin:

et du coup, les biais “derrick” et “navarro” c’est quoi ?

Je suis désolé mais ça n’est pas un argument. Vous partez du principe que cette étude est biaisé pour une raison qui vous regarde, mais je n’ai pas vu de démonstration quant à la fragilité concrète des données présentées ici. Justement en sciences sociales, contrairement aux sondages il y a une vraie délimitation de ce qu’on veut démontrer de sorte à inscrire les données dans un contexte précis. Ici le top 200 bgg, ni plus ni moins. Néanmoins à un moment donné faut être honnête intellectuellement, les autrices sont de façon écrasante bien plus rares que les auteurs alors qu’on parle de la moitié de la population générale, que ça ne vous pose pas question très bien, mais on est pas mal à trouver ça signifiant.

1 « J'aime »

Et dans d’autres secteurs ce sont les hommes qui sont en écrasante minorité.

Et alors où est le problème?

Le problème c’est que les hommes ont plus de temps pour inventer que les femmes, visiblement.

Ça c’est ton interprétation.

Donc dans les secteurs où les hommes sont en minorité, c’est quoi l’explication?

Autant je suis totalement pour la mixité ( et je regrette son recul), mais à un moment faut arrêter de vouloir dans chaque secteur d’activité arriver de façon artificielle à 50% de femmes pour 50% d’hommes.

Juste, en passant, les sondages aussi reposent sur une méthodologie spécifique et solide, dans le choix qualitatif ou quantitatif de l’échantillon (quand ils sont bien fait, je parle pas d’un sondage sur la page d’accueil du Figaro…)

Sinon d’une façon plus générale, pour rebondir sur les propos précédent, on va pas non plus refaire le débat Sciences “dures” vs Sciences humaines ? :sweat_smile:

Je veux dire, bien évidemment que les sciences humaines reposent sur des études qui ne sont pas aussi “incontestables” que la physique (ou autre…) dans la mesure où il est toujours très complexe de construire des approches “Toutes choses égales par ailleurs” sur de l’humain.

Ce n’est pas pour autant une raison pour les discréditer puisqu’elles reposent malgré tout (normalement !) sur une approche “aussi sérieuse que possible compte tenu de l’objet d’étude complexe que l’on a” (= l’humain, la société).

Dire que les études sociologiques (ou de science po, etc…) n’ont aucune validité me semble aussi fantaisiste que d’affirmer qu’elles expliquent à elles seules l’intégralité d’un problème humain.

Très concrètement, sur les différences (et inégalités…) homme/femme par exemple, nier l’importance de la socialisation c’est effectivement ne pas s’être assez penché sur la (TRES) dense et globalement très sérieuse littérature sociologique sur le sujet. Pour autant, expliquer que ces différences s’expliquent uniquement par des facteurs sociaux, c’est aussi balayer d’un revers de main les études d’autres disciplines (la biologie par exemple) qui donnent un autre éclairage. A titre personnel, sur ce sujet, je suis encore en plein questionnement.

Purée, mais comment on en arrive à parler de trucs pareils sur TricTrac ? :thinking:

2 « J'aime »

…parce que le jeu de société est politique !

2 « J'aime »

L’hypothèse concernant le nombre d’auteurs par rapport aux autrices est probablement multifactoriel. Le jeu de société a été investi par les jeunes garçons parce qu’en premier lieu la publicité les visaient. Il suffit de voir comment était markété le jeu vidéo dans les années 80 à la télé, masculinité partout, féminité nulle part.

Par là on peut émettre l’idée que les hommes y sont plus investis professionnellement parce que c’est un milieu qui s’est très vite adressé à eux. Aussi, les jeunes filles sont beaucoup plus sociabilisées à se montrer “matures” rapidement. Malheureusement dans notre société, le “jeu” est encore synonyme d’enfance, et donc considéré comme une forme de régression, (cf le terme horrible et récent ! de kidulte) même si ça tend à évoluer et tant mieux.

Mais ça a pour effet de créer des modèles quasi exclusivement masculins dans le milieu, ce qui motive les hommes, par mimétisme, à s’y reconnaître et donc à s’y investir plus concrètement contrairement aux femmes. Enfin, le travail domestique, l’éléphant dans la pièce. Les carrières d’auteurs de JDS sont souvent très individuelles et précaires, elles demandent donc un soutien, et ici on sait très bien que les tâches ne sont pas à l’équilibre, les femmes ont donc moins le temps de créer et de s’investir pleinement dans une carrière d’autrice.

Je dirais que ce sont des hypothèses qui semblent cohérentes, ça vaudrait le coup de creuser le sujet dans une petite thèse des familles :yum:

Mais même si on validait ces hypothèses, compte tenu de l’âge moyen des auteurs ça dirait plus de choses sur la société française des années 80 à 2005 (à la louche) que sur des mécanismes à l’œuvre dans nos sociétés aujourd’hui. Non ?