Au-delà du divertissement : Interview de Henri Kermarrec et Julien Prothière au sujet du Manifeste métaludique

Réponse à Jer

Tout à fait d’accord, j’ai la même impression avec “j’ai l’impression que depuis … on en trouve déjà beaucoup”.
j’avoue que le mot sempiternel est exagérer de ma part.

moins d’accord " avec manifeste virulent". J’ai du mal a saisir le coté virulent que certaines personnes ressentent.

D’accord avec

justement là, il y a de la virulence.

Le mot manifeste ne veut pas dire grand texte universaliste. Il y a plein de manifestes qui sont passé inaperçu.

Si je me suis mis à écrire sur ce forum, c’est parce que des messages partait sur “J’ai l’impression” donc un ressenti personnel qui donné ensuite une légitimité sur leur diatribe. Se permettre de dire au camp opposé soyez modéré tout en se permettant d’être absolutiste.

j’ai lu sur ce forum avant modération que ce manifeste était considéré comme de “la médiocrité” alors que le message même qui se plaignait n’avait aucun argument à part vouloir disqualifier le camp opposé (bonjour le narcissisme)

Le manifeste est un sujet, mais je trouve que la manière de débattre de chacun en est un autre bien plus important. Parce que les mots utilisés pour le démonter était bien trop fort pour un truc signé par 100 pèlerins.

je ne vois pas le lien entre “renfort des normes sociales néfastes” et censure d’un thème ou d’une époque.
oui censuré un thème et une époque est stupide pour les raisons que tu évoques.

“Capacité de prise de recul”, tout le monde ne se remet pas en question facilement. Il faut passer à travers les mécanismes de défense comme le déni, la dénégation, la projection, l’intellectualisation. On ne prend pas du recul quand on est en situation. C’est pour ça qu’en thérapie systémique (familiale), il y a deux thérapeutes. Un qui est avec la famille et un autre qui est observateur et qui intervient avec un téléphone avec l’autre thérapeute. Et nous sommes pris par les mêmes biais. Quand quelque chose ne va pas, le cerveau cherche une cause extérieur pour ne pas ressentir de la culpabilité.

Bien sur, mais l’inverse est vrai aussi. L’impact d’un message visuel, sonore à une influence plus grande qu’on se l’imagine.
Effectivement l’impact du jeux de société n’est pas énorme comparé au cinéma ou à la publicité. Parce que elle n’attire pas autant de monde, mais elle a un impact, surtout que dans le jeu contrairement au cinéma, on est acteur et non spectateur.

C’est vraiment un media ? Et est-ce vraiment une raison suffisante pour qu’une forme de morale s’y impose.

D’après @rodenbach c’est le marché qui a imposé la “moralisation” relativement récente des couvertures (sex ratios, diversité, stéréotypes). Donc pour l’instant la morale, c’est plutôt parce que c’est un produit, avant d’être un média.

Reste que je trouve, décidément, que ce manifeste est manifestement un grand succès. Au moins dans le microcosme TTcien. Le sujet et les interventions m’intéressent beaucoup, c’est vraiment chouette. Très curieux de voir la suite de la démarche, que cela aboutisse à des jeux auxquels j’ai envie de jouer ou non…

:+1:

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Ce que j’ai dit c’est que c’est les changements sociaux qui avaient influé sur le marché, plutôt.

“Etre le plus riche” ou “Avoir le plus d’arbre” ou même “Coopérer pour avoir le plus de lapins mignons”, c’est exactement la même chose : Des jeux d’accumulation, qui s’inscrivent dans une visions ultra capitaliste. Ces conditions de victoire valident l’hypothèse fondamentale de l’économie classique qui dit que c’est TOUJOURS mieux d’avoir 2 unités d’un truc plutôt que 1, et que l’accumulation est intrinsèquement positive.

Les auteurs du manifeste essaient d’attirer l’attention sur ce fait, en expliquant qu’explorer d’autres types de conditions de victoire (par exemple) permettrait de proposer de nouveaux types de jeux, de nouveaux challenges pour nos cerveaux de stratèges. Qu’on soit gauchistes ou ultra conservateurs, en tant que passionnés de jeux, on devait applaudir des deux mains.

Mais bon, ici certains préfèrent casser du woke plutôt que parler de jeux. :wink:

Tout jeu peut se traduire par une accumulation de différentiel. Si on va au bout de ton raisonnement on fait quoi, des jeux sans but du jeu ?

Genre comme dans les jeux rôles ou les party games ? Non ça existe déjà. :slight_smile:

Il y a quand même pas mal de jeux de défausse (lama, fushimachin, etc.) où c’est l’inverse. L’ensemble des jeux “à objectif” c’est également pas de l’accumulation (pas mal de wargames par exemple). Les jeux de course ce n’est pas de l’accumulation (mais en général il faut être premier, on s’approche du même principe). La plupart des jeux coop que je connais ce n’est pas non plus ce principe (unlock, pandémie, etc). Bref : je suis d’accord avec l’aspect accumulatif des jeux à base de “point salad”, mais ce n’est pas (plus ?) hégémonique. La diversité est déjà là.

Désolé mais non ces jeux n’y échappent pas, pour moi.

Mysterium? Behind? Cardline/Timeline?

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Les party games il y en a quand même beaucoup où le comptage de points n’est là que pour faire joli. Concept, pictures, esquissé, etc.

A partir du moment où il y a un but, ça crée de facto un différentiel entre réussite et échec, non :slightly_smiling_face: ? Même si tu comptes pas les points tu auras plus de satisfaction quand t’arrives à faire deviner plein de mot plutôt qu’aucun. Même si tu te refuses à la quantifier la notion de différentiel elle est là, je pense.

Ce n’est pas le capitalisme qui a inventé la compétition ou l’accumulation comme critère compétitif.
Dès l’Antiquité on trouve des exemples de jeux ou de concours visant à déterminer qui est meilleur que l’autre.
Il est incorrect de voir l’influence néfaste du capitalisme dans les jeux de société.
En creux, cette remarque est intéressante en ce qu’elle donne à penser que le manifeste cherche à exclure toute influence du capitalisme dans le processus ludique. Le souci est que le jeu, en tant que produit de consommation, est un objet du capitalisme.
C’est ce que je notais dans un autre message, cette gêne des auteurs du manifeste qui tentent de dénoncer et sortir d’un système dont ils sont acteurs et profiteurs.

Ce qu’ils ne proposent n’est pas de révolutionner la façon de produire ou vendre les jeux, c’est juste de proposer des jeux qui soient plus “éthiques” ou moins ouvertement “capitalistes”. C’est un peu du “greenwashing” en fait. Comme si Total annonçait à tous les pétroliers qu’ils devraient planter plus d’arbres et être plus attentifs à la propreté autour de leurs raffineries.

Ben, souvent c’est quand ça foire que c’est le plus rigolo, du coup on se souvient plus des plantages que des beaux coups. Les points servent éventuellement d’enjeu pour maintenir l’implication (et encore), mais par exemple codenames tu te souviens de qui a gagné la partie ou des moments drôles ?

Je peux te dire que j’ai perdu ma dernière partie de codenames et que j’ai aucun souvenir du détail. Je joue pour gagner :smiley:

Mais tout le monde ne joue pas pour gagner :wink:

Et je suppose que nous ne sommes pas que 2 sur le forum ni même ailleurs !

Quand j’animais dans les soirées-jeux, je laissais systématiquement un Concept, un Imagine, sans les jetons points. Personne ne les a jamais réclamés.

Je proposais aussi des Timeline/Cardline coopératifs, tout le monde trouva ça plus sympa que d’y jouer en compétitif.

Dans tout coop t’as un but mesurable

Dans Alice is missing il me manque la métrique.

(Mais c’est un jeu de rôle)

ça reste un jeu ^^

Je connais pas les détails du jeu mais il y’a une histoire à découvrir j’imagine.