C’est pour ça que je ne suis pas modérateur. Manque de bol je suis admin (je vous avais dit qu’il fallait pas me filer les clés !)
Ah tiens je sais pas si on peut faire ça.
Je ne sais pas non plus, hein. Je parlais théoriquement.
Pas de panique, j’y travaille.
C’est pour bientôt™
Je reprends les grands bandeaux noirs du Manifeste.
“Un manifeste est une déclaration écrite et publique par laquelle un gouvernement, un parti politique, une association, un collectif, un courant artistique ou une personne, expose un programme d’actions ou une position, le plus souvent politique ou esthétique.” (Wikipedia)
Bon ici, pour ce qui nous concerne, il s’agit manifestement d’un manifeste qui manifeste, une posture sans programme d’actions.
Manifeste Surréaliste lancé par André Breton (pour vous cultiver un peu bande de joueurs irréfléchis )
« Je crois à la résolution future de ces deux états, en apparence si contradictoires, que sont le rêve et la réalité, en une sorte de réalité absolue, de surréalité, si l’on peut dire. C’est à sa conquête que je vais, certain de n’y pas parvenir mais trop insoucieux de ma mort pour ne pas supporter un peu les joies d’une telle possession. »
Dire que tout est politique revient à dire que rien n’est politique.
C’est un slogan creux, usé jusqu’à la moelle, qui veut à la fois tout dire et rien dire.
Dans ce manifeste « métaludique » il n’est pas explicité. C’est dommage.
Là je ne comprends pas.
Que le jeu ne se limite pas à l’objet commercial est une évidence.
Rien de nouveau sous le soleil ludique.
Mais dire que le jeu n’est pas défini par le divertissement…oui…je veux bien l’admettre mais encore faut-il le démontrer.
Et surtout, après avoir défini ce que le jeu n’est pas, dire ce qu’il est.
Mouais, encore un slogan qui n’engage à rien.
Mais je suis curieux.
Un jeu de société expérimental. OK. Je veux un exemple.
Un jeu émouvant. OK. Je veux un exemple.
Un jeu philosophique (mais là j’ai quelques sérieux doutes). OK. Je veux un exemple.
Un jeu surréaliste. OK. Mais encore faudra-t-il s’accorder sur la vraie définition du surréalisme et là faut aller voir ce (stalinien) de Breton…Bon passons.
(A noter que la spécialité de Breton était d’exclure tous ses p’tits camarades poètes de son cercle.)
Par contre. J’approuve l’initiative. Réfléchir sur notre loisir, penser et repenser la définition du jeu de société ne peuvent pas faire de mal.
Après je préfère éviter de compliquer les choses simples.
Quand je joue à Cap’tain Flip, je ne pense à rien. Je m’amuse. Et je ne me pose pas de question existentielle sauf celle essentielle de savoir si je flippe ou pas.
Pourquoi toujours vouloir faire compliqué ,
Quand je lis un Flaubert, je lis Flaubert qui me raconte une histoire. Point Barre.
Je ne recherche pas de leçons de morales, de conduites à tenir, de directives de vie.
A noter que les écrivains à thèse sont souvent, très souvent, « chi…ts » à lire.
Un roman raconte une histoire.
Un jeu raconte une table.
Je ne dénigre point ce Manifeste. Je dis ce que j’en pense.
J’encourage même à continuer à écrire autour du jeu. Le sujet-débat est intéressant-enrichissant. Dans le respect de la parole de chacun, cela va de soi.
Mais sans trop se prendre la tête, sans trop intellectualiser au risque d’exclure autour de la table tous les joueurs qui ne sont pas venus pour réfléchir mais pour jouer.
Je me sens comme un grand sage ce soir…
Bons jeux à tous.
Ben, faut lire mon message en entier…
j’ai dit que j’étais d’accord avec @jmguiche mais pas avec la manière de le dire. Répéter en hurlant la même phrase en ajoutant :
… je trouve ça brutal et condescendant…
si si :
Pour le premier point, j’aurais en effet du mettre un smiley.
Pour le second, c’est bête hein… Mais je ne sais pas comment on fait ça.
Le manifeste complet explicite un peu les idées générales de ces trois points
Bonjour gobarkas.
OK, merci, je vais aller le lire au complet alors…
Ouai… a mon avis, la comparaison avec le roman a ses limites.
Un jeu c’est un ensembles de mécanismes posés sur un thème dont l’utilisation permet de passer un bon moment. C’est un peu léger comme définition, mais dans le contexte ça le fait.
Par contre. Un roman, ça te raconte une histoire certes, mais cela peut aussi vouloir d’écrire une réalité, des situations, dire des choses du monde.
Ok, Zola te raconte une histoire, mais cela veux aussi parler de ça condition ouvrière au XIX ieme siècle (ouai… dans le genre banalité, je n’ai pas trouvé mieux). Beaucoup d’autres romans abordent beaucoup d’autres sujets et de débats. Le font ils bien ou pas, l’approche est elle judicieuse, c’est un autre débat.
Un jeu ne peut pas raconter cela. Les jeux qui le font sont soit des « livres dont vous êtes le héros » déguisé (donc des livres), this war of mine, soit des bd déguisées comme « fil rouge » (donc des bd)
Ce n’est pas le jeu, ensembles de mécanique posé sur un thème, c’est le texte qui porte le sens.
Et à mon avis, il ne peut pas le porter.
Nous recevons une alerte lorsque cela arrive.
Pour l’instant de souvenir ce n’est arrivé qu’une seule fois (en plus pour quelqu’un de sympa mais disons… trop enthousiaste).
Le manifeste a été créé pour réhabiliter le Monopoly au sein des joueurs initiés ?
Bonjour jmguiche,
Oui…mais. Je vous reprends.
Zola nous décrit la classe ouvrière du XIXème, sa réalité (il était réaliste genre naturaliste), des situations, nous dit des choses du monde, oui, mais tout cela veut dire tout simplement qu’il nous raconte une histoire, c’est tout, pas plus compliqué que ça.
Il nous raconte l’histoire de Gervaise, de Lantier, de Nana, etc.
Quoi d’autre ?
Du coup je devine qui c’est.
Je pense qu’on dit la même chose sur l’histoire que ça raconte.
J:essaye de remettre cela dans le contexte du manifeste et de l’obligation de faire sens politique pour un jeu.
Pour un roman, oui, c’est possible, sans dénaturer sa fonction, qui est de raconter une histoire. A moins d’arriver à lire Zola sans rien y voir de politique, mais j’ai un doute.
Pour un jeu, comment est ce possible sans dénaturer sa fonction, qui est le divertissement, le … jeu.
Et j’essaye de montrer que les jeux qui pourraient faire croire que cela a été fait sont en fait des livres ou des bd déguisés en jeu, et que ce n’est pas la partie jeu qui portait un « sens ». Mais la partie texte ou bd.
Il y a eu d’autres exemples, comme casse toi pauv con, mais ils sont de l’ordre de la caricature et ne peuvent rien apprendre à personne.
En fait le truc un peu ambivalent qui doit amener ces divergences, c’est la notion de jeu : il y a un mélange entre son support ( cadre définissant un ensemble de règles et matériel, ainsi qu’un but à atteindre) et sa finalité, le dictionnaire indiquant que un jeu est une “Activité physique ou mentale dont le but essentiel est le plaisir qu’elle procure”. Ce qui tendrait effectivement à en sortir tout autre but que le pur divertissement comme le propose le manifeste.
Je pense que quand le manifeste parle de jeu, il parle de la structure du jeu et ce qu’elle pourrait permettre.
Si on regarde une définition d’autre média type cinéma, on a qu’une définition technique “Procédé permettant d’enregistrer photographiquement et de projeter des vues animées” , ce qui permet d’englober à la fois le dernier Avengers et un film à portée réflexive.
Du coup je me demande comment on pourrait définir la notion de structure de jeu ?
On dit le jeu à règle. C’est comme ça qu’on le décrit dans les ludothèques pour le séparer du jeu libre (jeu de rôle des enfants, playmobils…)
Je vous lis, et je me fais cette réflexion : je pense que les auteurs du manifeste métaludique oublient qu’il existe déjà une catégorie de jeu qui répond à ce qu’ils prônent : ce sont les jeux de rôles.
Les jeux de rôles décrivent un univers avec un propos qui peut être plus ou moins politique, surréaliste (“Toons”), philosophique (“Rêves de Dragons”), etc. Certains auteurs mettent très en avant les thèmes et les positions qu’ils défendent.
Les joueurs y font évoluer un personnage qu’ils interprètent, donc qu’ils jouent, et ce faisant se divertissent (pour ceux qui, comme moi, pensent que le jeu est une activité libre et gratuite, un moment hors du temps qui n’a pas d’impact sur le réel). Ils peuvent en ressortir en ayant vécu une expérience particulière qui influera sur leur façon d’envisager le monde… ou pas.
Bref, ils me semble que ces messieurs veulent réinventer quelque chose qui existe déjà.
PS : je serais curieux de lire, et même de jouer, un jour, à “Rougon-Macquart : le jeu de rôle”
C’est l’inverse que défend le manifeste.
Pour donner quelques exemples de jeux qui pour moi portent un propos, dénotent d’une intention de l’auteur différente de seulement faire le jeu le plus divertissant:
- analyse/propos politique: pax pamir, root, hegemony, kauri
- experimental: 504, city of six moons
- procurer des emotions différentes: au creux de ta main (sensations physiques), fil rouge (je ne suis personnellement pas d’accord que l’émotion vient seulement de l’aspect bd. Les discussions provoquées par la mécanique par exemple contribuent beaucoup. Et pour le premier, réorganiser et redonner du sens à des souvenirs transcrit particulièrement bien le thème (spoiler: mémoire traumatique).)
J’ai sincèrement l’impression que tu fais un procès d’intentions aux auteurs du manifeste. Le texte est pour moi clair, surtout dans sa version complète: l’objectif est d’inciter à explorer aussi d’autres voies pour élargir ce que le média jeu de société peut proposer. Et pas d’exclure quoi ou qui que ce soit. Ni de se battre contre le type de jeu le plus fréquent. Certes, la démarche est sans doute un peu intello (est-ce forcément mal et bobo?). Mais je suis vraiment surpris de la virulence des réactions qu’elle provoque chez certains.