Les deux tomes de 80 pages Miss Endiccott sont parus à un mois d'intervalle,
Tiens, en passant : quid de cette petite série au graphisme fort alléchant ?
Miss Endicott : et
Je copie/colle mon avis laissé sur bdtheque.com :
Les premières critiques élogieuses lues ça et là m'ont poussé à acheter le premier tome, peu de temps avant la sortie du second. Le dessin est spécial, mais cela passe plutôt très bien avec l'ambiance. Cette Miss Endicott est une héroïne hors norme s'attachant à résoudre les problèmes des uns et des autres, en jouant du point, des aiguilles à tricoter, ou du revolver au besoin. Et c'est là que l'histoire dévie : la fin du tome est portée sur l'action (pas très bien rendue à mon avis car trop statique) et laisse présager d'un affrontement avec celui que j'appellerai "le grand méchant". Le tome 2 me donne raison : c'est du pur manichéisme. Le méchant veut tout détruire, la gentille aidée par ses amis va l'en empêcher. Guère de surprise, pas de suspense, mais une narration plutôt maîtrisée et des dessins toujours convaincants. Et en plus, l'héroïne qui donne son nom à la série passe clairement au second plan, au profit des personnages secondaires. On saupoudre le tout d'un peu de Steam Punk (pour être à la mode), on fait une fin qui ne surprend pas vraiment, et on obtient au final une oeuvre étrange, dont je sors de la lecture plutôt mitigé. J'en retiens une ambiance et un dessin attractifs, mais une histoire vraiment trop classique (et absolument sans surprise - et c'est vraiment dommage à mon avis) pour que cette BD puisse être considérée comme une révélation. Bref, c'est sympathique, mais j'en attendais clairement plus, à la lecture des avis postés sur le premier tome (dont la fin n'augurait tout de même pas quelque chose d'exceptionnel - ou alors il aurait fallu assurer et/ou surprendre au niveau scénario). Le prix honnête (15 euros et 80 pages pour chaque tome) fait que je ne regrette pas vraiment l'achat de cette série, bien que je me sente un peu trahi par le scénariste (de très bien au départ, on dévie vers le passable tout au long du tome 2).
Rody dit:Et malheureusement, ça va empirer : pas mal d'éditeurs ont décidé de sortir des séries plus courtes (diptyques ou triptyques) à la parution très raprochée.
C'est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle. Bonne parce qu'il y en a marre d'attendre des années entre deux tomes de séries à rallogne (sans compter celles où le dessinateur change, genre Kookabura) ; mauvaise car une hausse de la production n'est pas synonyme d'une hausse de la qualité ni de l'originalité -> tout le monde se découvre une passion pour le steampunk en ce moment, c'est risible
C'est "marrant" cette façon de concevoir l'édition de BD comme on vend des voitures. Je reste naif mais pour moi un travail artistique se conjugue pas trop avec une logique de marché. Si l'histoire est bonne et que le scénario nécessite 3 tomes ben on signe trois tomes. Après ce devrait être le travail de l'éditeur d'assumer le risque que les tomes ne se vendent pas. Mais s'il prend le risque c'est pour l'oeuvre complète et non pas pour faire un tome, voir si ça mord, et sortir la suite en fonction du résultat.
Malheureusement je ne me fais pas d'illusion sur le système actuel. J'ai qd même remarqué que perso je regardais de moins en moins les débuts/départ de série. Je préfère attendre qu'elle soit finie pour commencer ou alors je m'oriente vers des albums uniques.
Il n'y a plus guère que les Cités Obscures que je suis, et encore c'est plutôt de l'ordre de l'album unique.
A ce propos le dernier tome vaut quoi. Mon libraire me le recommande chaudement, mais vous ?
djbi dit:Après ce devrait être le travail de l'éditeur d'assumer le risque que les tomes ne se vendent pas. Mais s'il prend le risque c'est pour l'oeuvre complète et non pas pour faire un tome, voir si ça mord, et sortir la suite en fonction du résultat.
Dans un monde idéal, cela serait le cas ; ça l'est d'ailleurs pour les indépendants. Mais chez les gros de l'édition, il n'y a plus de milieu. Soit ça ne marche pas et la série se fait tronquer sans avoir eu le temps de trouver son public ; soit cela marche et l'on obtient des séries interminablement creuses....
A ce propos le dernier tome vaut quoi. Mon libraire me le recommande chaudement, mais vous ?
Pas encore lu ; car en ce moment, ma carte bancaire chauffe trop dans le domaine ludique...
Rody dit:bien que je me sente un peu trahi par le scénariste (de très bien au départ, on dévie vers le passable tout au long du tome 2).
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Merci pour cette critique intéressante. Mais le scénariste est-il vraiment à blâmer ? N'a-t-il pas été restreint dans sa liberté de création par un format tronqué ?
Rody dit:bien que je me sente un peu trahi par le scénariste (de très bien au départ, on dévie vers le passable tout au long du tome 2).
Merci pour cette critique intéressante. Mais le scénariste est-il vraiment à blâmer ? N'a-t-il pas été restreint dans sa liberté de création par un format tronqué ?
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Je ne sais pas : les deux albums font 80 pages, et le deuxième est plein de remplissages dans tous les sens (bon, OK, il y a quand même quelques trucs intéressants, mais trop peu pour relever le tout).
Les scénaristes français ne sont pas encore guidés par les voeux des lecteurs (comme c'est parfois/souvent le cas au Japon), et puis les deux tomes de cette série sont sortis quasi simultanément sur les étals : c'est un tout sur lequel scénaristes et dessinateurs ont bien voulu travailler, et en plus on leur a laissé un nombre de pages hors norme pour raconter leur histoire.
Après, il est possible qu'ils aient eu peu de temps pour tout faire (le premier tome me laisse penser le contraire). S'ils n'y sont pas arrivés, ils en sont selon moi tout de même responsables.
Je vais tenter un parrallèle, celui du syndrome Thorgal : ça démarre très fort, puis ça s'essouffle, pour durer dans le médiocre (le tout dernier tome avec changement de scénariste semble redonner un peu d'intérêt au tout). Avec Miss Endicott, on passe par tous ces stades en seulement 2 tomes, ce qui est AMHA regrettable.
Rody dit:Les scénaristes français ne sont pas encore guidés par les voeux des lecteurs (comme c'est parfois/souvent le cas au Japon)
C'est encore heureux, non ? Suivre aveuglément les désirs des lecterurs revient à sacrifier sa liberté artistique.
c'est un tout sur lequel scénaristes et dessinateurs ont bien voulu travailler, et en plus on leur a laissé un nombre de pages hors norme pour raconter leur histoire.
Exact.
Je vais tenter un parrallèle, celui du syndrome Thorgal : ça démarre très fort, puis ça s'essouffle, pour durer dans le médiocre (le tout dernier tome avec changement de scénariste semble redonner un peu d'intérêt au tout).
Pas lu le dernier : quid de ce nouvel opus ?
Avec Miss Endicott, on passe par tous ces stades en seulement 2 tomes, ce qui est AMHA regrettable.
Rody dit:Les scénaristes français ne sont pas encore guidés par les voeux des lecteurs (comme c'est parfois/souvent le cas au Japon)
C'est encore heureux, non ? Suivre aveuglément les désirs des lecterurs revient à sacrifier sa liberté artistique.
Oui et non. Beaucoup d'artistes japonais arrivent à concilier leurs vision de leur oeuvre avec les impératifs de l'éditeur sans trop de problèmes (mais c'est aussi une question d'habitude, je pense). Certains, bien entendu, ne veulent pas rentrer dans ce système. Chez nous, il ne faut pas s'étonner que certaines séries s'arrêtent en cours de route par manque de succès (et sans l'avis des lecteurs !). J'ai lu un peu plus haut qu'une personne n'achetait quasiment que des séries achevées, par sûreté (et ce n'est pas la première fois que je l'entends) : c'est dommage et ça ne pousse pas les éditeurs à tenter de nouveaux trucs qui pourraient marcher, mais qui ne marcheront pas car peu de monde leur laisseront leur chance (c'est cette mentalité qui a fait beaucoup de mal au jeu de rôles et qui en fait aussi à celui de la BD). Miss Endicott est l'exemple type de ce que j'exprime dans le paragraphe précédent : on sort une mini-série (pour que le lecteur ne rechigne à payer trop), en deux mois seulement qui plus est, mais malheureusement sans grande originalité. C'eut été justement l'occasion de tenter des choses, de laisser libre court à la "liberté artitisque" que tu évoquais. Ce sont les auteurs qui ont eu peur de sortir des sentiers battus, ou l'éditeur ? Ou sont-ce les deux qui se sont concertés et ont choisi cette option ? C'est dommage, car cette nouvelle politique éditoriale pourrait ouvrir la voix à un renouveau de la BD franco-belge non élitiste (que j'attends depuis bien longtemps et qui tarde vraiment à venir). J'espère que d'autres éditeurs sauront prendre quelques (petits) risques.
Je vais tenter un parrallèle, celui du syndrome Thorgal : ça démarre très fort, puis ça s'essouffle, pour durer dans le médiocre (le tout dernier tome avec changement de scénariste semble redonner un peu d'intérêt au tout).
Pas lu le dernier : quid de ce nouvel opus ?
Pas lu non plus, mais les premiers echos sont plutôt bien meilleurs que ceux des précédents Thorgal.
Avec Miss Endicott, on passe par tous ces stades en seulement 2 tomes, ce qui est AMHA regrettable.
Certes, mais financièrement moins grave !
Tout à fait, et en sens, je ne regrette pas vraiment mon achat.
Rody dit:J'ai lu un peu plus haut qu'une personne n'achetait quasiment que des séries achevées, par sûreté (et ce n'est pas la première fois que je l'entends) : c'est dommage et ça ne pousse pas les éditeurs à tenter de nouveaux trucs qui pourraient marcher, mais qui ne marcheront pas car peu de monde leur laisseront leur chance (c'est cette mentalité qui a fait beaucoup de mal au jeu de rôles et qui en fait aussi à celui de la BD)
Je pense que c'est moi la personne en question . Bon pour nuancer un peu le propos et pour être tout à fait exacte, je n'achète quasiment que de l'occas pour 90% de mon appro.
D'une part parce que financièrement je ne tiendrais pas la route sur du neuf et d'autre part parce que cela m'évite les achats compulsifs inhérants à toute pub sur les nouveautés. Cela me permet en outre de tenter beaucoup plus de trucs (je "perds" moins d'argent si la bd est naze). Je ne revends jamais mes BDs même les mauvaises. En plus sur Toulouse le marché de l'occas BD est vraiment bon, avec de nbx points de vente et les nouveautés arrivent vite en occas.
Après cela ne m'empêche pas de céder allègrement au moubourage de mon très influent libraire BD local et de découvrir ainsi de nbx trucs que j'aurais jamais tenté. Cela reste souvent qd je dois faire des cadeaux ou pour mes fêtes. Là par ex je me suis fait offrir pour mon anniv et sur ces conseils L'illusion Overlain à côté duquel je serais sûrement passé (Je sais pas encore ce que ça vaut vu que l'anniv est ds 3 jours... )
Mais pour en revenir au sujet, je marche beaucoup aussi aux critiques des autres. Il y a tellement de publications en bd que maintenant je regarde les BDs/Auteurs que des gens conseillent (copains, sites web, forums, etc...). Même si cela fait plutôt mouton que défricheur de talent à l'arrivée je m'y retrouve plus qu'il y a qqs années où je prenais en fonction des suites de séries (Loisel, XIII, Juan Solo, Memns Magna...) et du pif total.
Rody dit:Oui et non. Beaucoup d'artistes japonais arrivent à concilier leurs vision de leur oeuvre avec les impératifs de l'éditeur sans trop de problèmes (mais c'est aussi une question d'habitude, je pense).
Je trouve tout de même que lorsque tu cherches à concilier ta vision d'une oeuvre et ce qu'en veut l'éditeur, tu sacrifies une part de ta liberté créatrice. En même temps, il faut bien manger !
Chez nous, il ne faut pas s'étonner que certaines séries s'arrêtent en cours de route par manque de succès (et sans l'avis des lecteurs !). J'ai lu un peu plus haut qu'une personne n'achetait quasiment que des séries achevées, par sûreté (et ce n'est pas la première fois que je l'entends) : c'est dommage et ça ne pousse pas les éditeurs à tenter de nouveaux trucs qui pourraient marcher, mais qui ne marcheront pas car peu de monde leur laisseront leur chance (c'est cette mentalité qui a fait beaucoup de mal au jeu de rôles et qui en fait aussi à celui de la BD).
Point de vue louable de ta part, mais financièrement intenable par nombre de lecteurs : à 12 euros la bd, il est logique que tu sélectionnes tes achats et que tu recherches une forme de sécurité par rapport à ceux-ci.
Ce sont les auteurs qui ont eu peur de sortir des sentiers battus, ou l'éditeur ? Ou sont-ce les deux qui se sont concertés et ont choisi cette option ?
Je pencherais plutôt pour les deux, afin de trouver un compromis acceptable par les deux et financièrement viable.
J'espère que d'autres éditeurs sauront prendre quelques (petits) risques.
Siegfried : très bien, une ambiance très prenante. Une adaptation libre de la légende des Nibelungen mais avec le supplément d'âme que n'avaient pas les deux précédentes BD sur le même thème.
La Quête de l'Oiseau du Temps : redécouverte après une dizaine d'année et l'ai énormément appréciée, plus que la première fois, d'ailleurs. Les personnages sont réellement attachants, et c'est qui fait que cette BD est éternelle...
Les Technopères ; du Jodorowsky, fidèle à lui-même, donc très surprenant ; avec un scénario souvent alambiqué, mais c'est ce qui fait la force de son oeuvre.
La Légende des Nuées Ecarlates : très bonne histoire dans une ambiance médiévale fantastique japonaise, souvent cruelle. Des illustrations magnifiques.
Je voudrais maintenant parler de Nauja ; cette BD me pose problème ; je l'ai re-feuilleté à la bibli, et je ne me rappelle vraiment pas de quoi ça parle. Pourtant, je l'ai déjà lu par trois fois auparavant, c'est dingue ! Je me rappelle juste de mon ressenti : à chaque fois j'étais enthousiaste en début de lecture mais l'histoire me décevait profondément sur la fin. Puis je l'oublie, puis je la redécouvre parce qu'elle m'intrigue... c'est assez étrange, en fait (surtout qu'en général, je me rappelle quand même bien de ce que j'ai lu, au moins de la trame principale). J'aimerais bien avoir vos impressions.
J'ai beaucoup aimé les deux premiers tomes de Lupus. Beaucoup moins la suite, j'ai eu l'impression que l'auteur avait eu une bonne idée de départ mais qu'il ne savait pas trop où tout ça allait l'emmener, résultat : essoufflement, longueur, fin pas terrible (enfin j'ai un doute, je suis plus sûr si le 4ème tome est bien le dernier ). M'enfin ça reste largement au dessus de la moyenne de ce qui sort, mais je suis resté quand même sur ma faim. Ah aussi, je sais pas si c'est moi, mais j'ai trouvé une petite inspiration Cowboy Bebop, notamment dans le design des 3 persos .
Technopères mouais, franchement très bof... Je suis rarement fan de Jodorowsky mais là c'est un de ses pires trucs selon moi.
EDIT : en Bds d'anniv, j'ai eu pour ma part les Sin City de 3 à 7 . Pas encore lu mais j'en salive déjà.
Une série intimiste, sur fond de première guerre mondiale, ou seuls quelques personnages hauts en couleurs vivent à l'écart de tout, en Normandie, dans un Zoo privé. C'est beau, c'est assez rude (notammment l'histoire de cette femme sans nez), c'est sans espoir. Une très très grande BD commancée il y a bientôt 10 ans, et enfin achevée il y a quelques semaines.
Sinon de Frederik Peeters, j'ai lu récemment Pilules bleues :
Si on arrive à passer ce dessin que je qualifierais d'extrêmement moche (j'ai vraiment eu du mal), l'histoire de cette homme (l'auteur) qui est tombé amoureux d'une séropositive (qui a aussi un enfant séropositif) est raconté tout en finesse. C'est vraiment très touchant, et on en apprend pas mal sur la vie de tous les jours de ces personnes atteintes.
Rody dit: Sinon de Frederik Peeters, j'ai lu récemment Pilules bleues :
Si on arrive à passer ce dessin que je qualifierais d'extrêmement moche (j'ai vraiment eu du mal), l'histoire de cette homme (l'auteur) qui est tombé amoureux d'une séropositive (qui a aussi un enfant séropositif) est raconté tout en finesse. C'est vraiment très touchant, et on en apprend pas mal sur la vie de tous les jours de ces personnes atteintes.
Ah je vous avez bien dit que c'était très très bon ! Perso les dessins j'aime bien même si bien évidemment c'est pas un génie de la couleur ou du détails Je trouve qu'ils vont bien avec le type d'histoire racontée : simple, intime et sincère.
M.Jack dit:J'ai beaucoup aimé les deux premiers tomes de Lupus. Beaucoup moins la suite Ah aussi, je sais pas si c'est moi, mais j'ai trouvé une petite inspiration Cowboy Bebop, notamment dans le design des 3 persos .
Tu me fais peur... mais cela ne m'empechera pas de commander au Père Noel (introuvable d'occas à prix normal...) Je connais Cowboy Bebop que de nom et de loin... je suis donc pas qualifié pour répondre.
Bof t'inquiète pas trop, j'étais peut-être juste pas réceptif quand j'ai lu les derniers tomes (d'ailleurs je crois c'est plus le 4 que le 3 qui m'avait un peu déçu), ou je sais pas, c'est juste la direction que prend l'histoire à partir d'un moment auquel j'ai pas trop accroché, mais globalement ça reste quand même très bon. Et perso j'aime beaucoup aussi les dessins de Peeters, y compris dans Pilules bleues qui je suis d'accord, est un excellent bouquin intéressant, touchant et pourtant drôle assez souvent .