Bon, maintenant je réponds à la seule réponse intéressante qui m’est faite :
Sherinford dit:Mouais… Je n’aime pas trop l’amalgame que tu fais entre la production de masse et le manque de qualité littéraire. Si on suit ce raisonnement, Balzac est à ranger au côté de Dan Brown, de même que Eiji Yoshikawa…
Eiji Yoshikawa, c’est chiant comme la pluie. En tout cas, son uberchiant “La Pierre et le Sabre”… J’ai ouvert que cuilà.
Je reviendrai sur Balzac (ou Zola, ou Dumas, ou Verne).
Déjà le terme “qualité littéraire” est en soi assez ridicule. C’est quoi, la qualité littéraire, au juste? Employer des termes et un vocabulaire abscons dans des phrases ampoulées que seul le gotha appréciera à sa juste valeur? Je trouve cette façon de voir les choses non seulement élitiste, mais parfaitement ridicule. Les écrivains écrivent pour être lu, c’est évident, et je ne pense pas que ce soit un mal.
Nivellement par le bas, ou par le haut, mon cœur balance…
Ta manière d’essayer de combattre mes clichés pourris par d’autres ne fonctionne pas.
Il faut lire du Da Vinci Code (ou du SAS, c’est pareil) mais ne pas - ne jamais - se contenter de cela. Si le DVC ou les PdlT est le meilleur bouquin que vous ayez lu, c’est inquiétant.
La littérature se doit d’être un loisir et une distraction mais si on se complait dans le médiocre sans jamais évoluer, sans tout essayer, sans varier, quel dommage.
C’est
exactement comme manger au McDo tous les jours.
Le McDo, c’est bon, c’est agréable, c’est sympa de temps à autres. Mais :
1/ c’est
pas de la gastronomie
2/ j’y mange pas tous les jours
Comme pour les jeux, je crois qu’on ne recherche pas tous la même chose dans un roman: la prose imbuvable des uns est la qualité littéraire des autres, et ce n’est pas parce que tu n’aimes pas quelque chose que cette chose est nécessairement de mauvaise qualité…
Je maintiens mon analogie littérature de gare/fastfood.
J’adore (ais) le fastfood. Pourtant, il ne m’est
jamais venu à l’idée de dire que c’était de la bonne qualité…
Toute la question étant “qu’est-ce que de la bonne qualité” ?
Le point intéressant de ton texte, celui qui m’a fait réfléchir, c’est ta référence à Balzac. Bien vu.
Balzac, Simenon, Zola, Dumas, voire Hugo et d’autres, ont fait de la littérature de masse. Les feuilletons. Pourtant, leur qualité littéraire se mesure-t-elle seulement au nombre d’exemplaires vendus ?
Non.
Dans deux ans, Da Vinci Code ou Piliers de la Terre seront dans les rayons soldes des MaxiLivres, remplacé dans le métro par le dernier pageturner “génial” à la mode.
D’un autre coté, qui lit Hugo, aujourd’hui. Allez, avouez : avez-vous lu un livre de Victor Hugo, Stendhal, Balzac récemment ? Entier ?
Et donc ça me fait m’interroger…
Dois-je encenser celui qui est lu ou celui qui donne à son roman des qualités d’écriture ? Pourquoi n’aurais-je pas droit aux deux dans le même livre ?
Parce que c’est cela le vrai point problématique : pourquoi celui qui aime la littérature ne se retrouve-t-il pas dans les romans encensés par Métro, TF1, 20 minutes et Auchan ? Trop exigeant ? Je ne crois pas. D’ailleurs, j’ai lu avec plaisir les Piliers de la Terre. Dans le métro et les chiottes, tout comme Le Rivage des Syrtes qui, lui, est un livre que je classerais dans “littérature” : mes lieux de lecture ne sont pas en regard des qualités intrinsèques du livre. J’ai différent plaisirs de lecture. J’avouerais même que je sais pas où j’ai trouvé mon plaisir dans les Piliers (alors que dans le DVC, c’est surtout la poilade), mais je ne le nie pas.
Je crois que c’est, d’un coté, le portage aux nues qui m’emmerdent, et de l’autre, la déception de voir que ce que je considère comme un vrai travail littéraire, finalement, personne ou presque ne les lit. Ni ne s’y intéresse

Ah si, Gagner La Guerre de Jaworski ou Le Pendule de Foucault ont été lus par ici.
Remarque, la littérature du XIXè m’emmerde profondément, hein, mais je ne nie pas ses qualités…
Bref, il vaut mieux dire “je n’aime pas ce livre” que “c’est un torcheballe”…
Je pense que j’écris ça parce que j’en ai marre de tendre l’autre joue.
Note que si quelqu’un déclarait qu’il faut brûler la littérature de gare, je lui rentrerais dans le lard tout aussi sûrement. Il faut lire de tout et beaucoup. Et savoir accepter d’aimer quelque chose malgré ses défauts mais en admettant ces défauts. Un autre exemple : j’adore les films “nanars” (pas les navets) et les blockbusters. Mais quand j’en mate un, même si ça m’éclate, je fais la part des choses. J’ai pris mon pied, mais je sais que c’est pas un grand film (ou rarement). Quand je me fais chier devant “Le 7è sceau”, je sais que je me fais chier devant un très grand film

greuh