bienvenu dans un monde merveilleux!

Je suis atterré que l’on puisse en arriver là… Dite moi que je ne suis pas le seul? On marche sur la tête?

http://www.lemonde.fr/planete/article/2011/11/29/le-texte-sur-la-protection-des-semences-adopte_1610493_3244.html


C’est un peu l’esprit d’Agricola que l’on a tué aujourd’hui en France pas d’action semailles sans payer à son percepteur p’tain :-(

Quand j’ai entendu cette info je me suis dit que vraiment la connerie de certains politiques n’a pas de limite car bien entendu il ne saurait être question de pognon ils sont si honnêtes ces braves gens.
Donc c’est de la connerie pure, de la bonne, pas coupée avec de la réflexion par exemple.

C’est proprement scandaleux !

Et après ils vont faire quoi ?
Taxer l’air qu’on respire ?

:oops: :oops: :oops: :oops:
edit [hors sujet]

En fait ce que qui est le pire, c’est que l’interdiction de réensemencer avec une partie de sa propre production date du début des années 70, ce n’est donc pas récent.

Mais comme la loi était très mal appliquée, plutôt que de s’enliser dans des démarches juridiques à n’en plus finir, les vendeurs de semences préfèrent en passer par un forfait… :roll:

Nous marchons effectivement sur la tête, mais depuis plus longtemps qu’on ne le pense.

Don Lopertuis

C’est tout le problème.
Les semenciers investissent des millions / milliard de dollars pour créer une nouvelle espèce qui tienne la route (meme si ce n’est pas OGM, ce que vous avez dans votre assiette est le résultat de croisement et de manipulation des plantes (et de leur génome) assez complexe).

Si l’agriculteur achete un sac à pas cher et se met à planter, recolter, replanter, le semencier ne gagne pas un sous…

Un peu comme pour n’importe qui qui invente un truc et, à partir du moment ou on sait le produire / copier, on a le droit de le faire. Dans ce cadre, pourquoi empêcher le piratage logiciel ou d’oeuvre numériques, ou de livres, voire même de médicaments, de jeux de sociétés, et de tout ? Ben simplement, parce que si les gens qui créent et produisent ne gagnent plus leur vie en le faisant, ils vont faire autre chose.

C’est la remise en cause du droit d’auteur. Beaumarchais…

S’il n’y a pas de protection de ce genre, il n’y a pas de nouvelles espèces. Il faudrait être con pour claquer des tonnes de $€ pour ne rien gagner.

On est pas ici en train de parler des “vieilles espèces”, mais de celles que vous achetez chez votre primeur ou de celle qui sont utilisées pour faire votre pain.

Alors évidement, on peut se poser la question, pourquoi de nouvelles espèces ? Ben parce qu’elles se conservent mieux, produisent plus et donc sont moins chère pour le client final et permettent de nourrir plus de monde avec la même surface, résistent mieux au transport, ont un peu de gout même si elle poussent sur du coton, résistent au parasites ou aux pesticides, etc…

C’est pas beau de pas bien de pas moral ? Peut être, mais c’est comme ça. C’est comme ça que ça marche. On peut le regretter et lutter contre, mais il va falloir aussi financer la recherche. Il va falloir que les organisations / gens créatifs gagnent des $ en créant, sinon, ils vont faire trader à la bourse…
(en fait, c’est déjà le cas, les polytechniciens font trader maintenant… Et un mauvais commercial gagne plus qu’un bon ingénieur. C’est ça vraiment marcher sur la tête).

le juste milieu n’est pas trivial.

Don Lopertuis dit:En fait ce que qui est le pire, c'est que l'interdiction de réensemencer avec une partie de sa propre production date du début des années 70, ce n'est donc pas récent.
Mais comme la loi était très mal appliquée, plutôt que de s'enliser dans des démarches juridiques à n'en plus finir, les vendeurs de semences préfèrent en passer par un forfait.... :roll:
Nous marchons effectivement sur la tête, mais depuis plus longtemps qu'on ne le pense.
Don Lopertuis


c'est de la semence de ferme de mémoire. Certains agriculteurs faisait d'ailleurs leur petite sélection massale. Les grands groupe comme Limagrain, Pionner, Monsento etc... font tout pour produire des hybrides dont les semences ne germent pas ensuite (exemple dans la vallée de l'Authion en Maine-et-Loire ;D). Le truc c'est que pour le blé par exemple, cultivé massivement, les hybrid, cela ne marche pas car on gagne peu en rendement car l'effet d'heterosis (croisement de gène de mémoire vs lignée pure) est peu avantageux. Du coup, avec cette directive, on empêche cela. Reste à voir si cela est que pour les variétés nouvelles dont les producteurs industriels enregistrent le code génétique pour le protégé un peu comme la propriété intellectuelle. Le risque est qu'ils enregistrent tout dès que nouvelle variété intéressante est trouvé : ce n'est pas l'agriculteur(petit) qui va enregistrer ces céréales. Et puis cela va dans le sens de la pac, tout pour les gros :pouicvomi:
Alix dit:
Don Lopertuis dit:En fait ce que qui est le pire, c'est que l'interdiction de réensemencer avec une partie de sa propre production date du début des années 70, ce n'est donc pas récent.
Mais comme la loi était très mal appliquée, plutôt que de s'enliser dans des démarches juridiques à n'en plus finir, les vendeurs de semences préfèrent en passer par un forfait.... :roll:
Nous marchons effectivement sur la tête, mais depuis plus longtemps qu'on ne le pense.
Don Lopertuis

c'est de la semence de ferme de mémoire. Certains agriculteurs faisait d'ailleurs leur petite sélection massale. Les grands groupe comme Limagrain, Pionner, Monsento etc... font tout pour produire des hybrides dont les semences ne germent pas ensuite (exemple dans la vallée de l'Authion en Maine-et-Loire ;D). Le truc c'est que pour le blé par exemple, cultivé massivement, les hybrid, cela ne marche pas car on gagne peu en rendement car l'effet d'heterosis (croisement de gène de mémoire vs lignée pure) est peu avantageux. Du coup, avec cette directive, on empêche cela. Reste à voir si cela est que pour les variétés nouvelles dont les producteurs industriels enregistrent le code génétique pour le protégé un peu comme la propriété intellectuelle. Le risque est qu'ils enregistrent tout dès que nouvelle variété intéressante est trouvé : ce n'est pas l'agriculteur(petit) qui va enregistrer ces céréales. Et puis cela va dans le sens de la pac, tout pour les gros :pouicvomi:


Ca c'est sur, les petits agriculteurs créent de nouvelles espèces ! Parce que les nouvelles espèces ne se trouvent pas, elles se créent.

Et c'est facile à faire, les semenciers sont vraiment des nuls pour dépenser autant en R&D.

Sans être un grand fana des semenciers, il faut quand même rester raisonnable.

Le système est certes très douteux, mais si on ne finance pas la R&D, il n'y a pas d'innovation.

Il ne faut pas confondre 'breveter une plante qui existe de puis toujours' et 'breveter une espèce hybride, resultat d'un gros travail de r&d, qui n'existait pas avant de la créer'.

Je vais quand même t’arrêter dans ton élan parce qu’en réalité la sélection et l’évolution sélective des céréales et plantes cultivables, on a pas attendu Monsanto pour l’inventer.

Nos bons ancêtres du paléolithique sont passé un peu avant et je pense que question brevet ça va pas être dur de prouver l’antériorité.

Maintenant sur la question “on va pas faire de la R&D pour se faire piquer notre production par les paysans” bah en fait c’est considérer que le génome des céréales leur appartient … et là encore je pense que prouver l’antériorité pour nos bons ancêtre du paléolithique ça devait pas être trop dur.

Monsanto se fait des milliards et joue avec la santé des gens sans aucun contrôle et avec la complicité des politiciens. Ce ne serait pas la première fois que, ne comprenant rien à un domaine, ils votent tout de travers. Repensons au Yellow Cake éparpillé dans toute la France comme gravat parce que le ministre de l’époque en charge n’avait pas capté que le Yellow Cake était radioactif.

jmguiche dit:
[...]
Ca c'est sur, les petits agriculteurs créent de nouvelles espèces ! Parce que les nouvelles espèces ne se trouvent pas, elles se créent.
Et c'est facile à faire, les semenciers sont vraiment des nuls pour dépenser autant en R&D.
Sans être un grand fana des semenciers, il faut quand même rester raisonnable.
Le système est certes très douteux, mais si on ne finance pas la R&D, il n'y a pas d'innovation.
Il ne faut pas confondre 'breveter une plante qui existe de puis toujours' et 'breveter une espèce hybride, resultat d'un gros travail de r&d, qui n'existait pas avant de la créer'.


Heu, sans vouloir t'offenser, j'ai eu l'occasion de toucher la filière et de travailler dans un laboratoire de recherche fondamentale d'un des gros cités précédemment. la recherche est tournée uniquement via les produits de pelliculage et enrobage des semences par exemple uniquement pour "verrouiller" les agriculteurs. pourquoi fait t'on des plantes qui sont étudiés pour résister à un produit phyto particulier (genre de chez basf) ? sauf que on fait des saut d'espèces impossible dans la nature (sans rentrer dans le détail, les plantes ont une énorme diversité de gènes et sont diploïdes, tétraploïdes et beaucoup plus avec des nombres de chromosomes très différentes etc...). La sélection massale existe depuis pfiou et cela fonctionne assez bien. Aujourd'hui pour aller plus vite on fait de la contre saison au Chili avec des variétés bien différentes pour l'hétérosis et surtout stérile. Ok pour la recherche mais celle ci va dans tous les sens mais sans que l'on sache les conséquences sur l'homme (aucune R&D, mais si tu veux être cobaye, libre à toi. ). Et certaines essaye même de breveté les variétés anciennes : objectif, toucher des royalties. vive la finalité de la r&d qui ne se soucie pas des effets de bord. aujourd'hui on se retrouve dans la nature avec des plantes porteuses de gènes improbables (cf colza sauvage), des adventices résistant au round up....
tupak amaru dit:Dite moi que je ne suis pas le seul? On marche sur la tête?


Tu dois faire parti des grosso modo 10% qui voteront un retour à la raison à la présidentielle 2012...

Qui détient le brevet de 5000 ans d’évolution agricole ? Ca pourrait intéresser les héritiers ? :mrgreen:

:roll:

:|



Bon cela dit y’a bien des gens qui achètent de l’eau en bouteilles amenées par l’essence des camions. :mrgreen:

El comandante dit:Qui détient le brevet de 5000 ans d'évolution agricole ? Ca pourrait intéresser les héritiers ? :mrgreen:
:roll:
:|

Bon cela dit y'a bien des gens qui achètent de l'eau en bouteilles amenées par l'essence des camions. :mrgreen:


Trop tard, c'est dans le domaine public.
Alix dit:
jmguiche dit:
[...]
Ca c'est sur, les petits agriculteurs créent de nouvelles espèces ! Parce que les nouvelles espèces ne se trouvent pas, elles se créent.
Et c'est facile à faire, les semenciers sont vraiment des nuls pour dépenser autant en R&D.
Sans être un grand fana des semenciers, il faut quand même rester raisonnable.
Le système est certes très douteux, mais si on ne finance pas la R&D, il n'y a pas d'innovation.
Il ne faut pas confondre 'breveter une plante qui existe de puis toujours' et 'breveter une espèce hybride, resultat d'un gros travail de r&d, qui n'existait pas avant de la créer'.

Heu, sans vouloir t'offenser, j'ai eu l'occasion de toucher la filière et de travailler dans un laboratoire de recherche fondamentale d'un des gros cités précédemment. la recherche est tournée uniquement via les produits de pelliculage et enrobage des semences par exemple uniquement pour "verrouiller" les agriculteurs. pourquoi fait t'on des plantes qui sont étudiés pour résister à un produit phyto particulier (genre de chez basf) ? sauf que on fait des saut d'espèces impossible dans la nature (sans rentrer dans le détail, les plantes ont une énorme diversité de gènes et sont diploïdes, tétraploïdes et beaucoup plus avec des nombres de chromosomes très différentes etc...). La sélection massale existe depuis pfiou et cela fonctionne assez bien. Aujourd'hui pour aller plus vite on fait de la contre saison au Chili avec des variétés bien différentes pour l'hétérosis et surtout stérile. Ok pour la recherche mais celle ci va dans tous les sens mais sans que l'on sache les conséquences sur l'homme (aucune R&D, mais si tu veux être cobaye, libre à toi. ). Et certaines essaye même de breveté les variétés anciennes : objectif, toucher des royalties. vive la finalité de la r&d qui ne se soucie pas des effets de bord. aujourd'hui on se retrouve dans la nature avec des plantes porteuses de gènes improbables (cf colza sauvage), des adventices résistant au round up....


Je ne dis pas que tout est bien.

Réduire la R&D à l'enrobage est un peu léger.

Je ne vois pas pourquoi basf chercherai à sélectionner des semences résistantes à un phyto qui ne serait pas basf. On ne vie pas chez les bisounours.

Et je suis bien d'accord, les dérives sont nombreuses. Même si ce ne sont pas forcément celles qui font la une des journaux.

Mais si il n'y a pas de retour sur investissement r&d, il n'y a pas de r&d. Les solutions a trouver ne sont pas dans les caricatures.
Même si le coté simpliste des caricatures permet de mieux mobiliser les foules électorales.

Mais, en même temps qu'elles mobilisent, ce qui est bien, les positions simplistes plombent aussi les possibilités d'évolutions.

Rien n'est simple.
jmguiche dit:Mais, en même temps qu'elles mobilisent, ce qui est bien, les positions simplistes plombent aussi les possibilités d'évolutions.
Rien n'est simple.


Donc ne nous exprimons pas sur un tel sujet sans avoir pris connaissance de tous les enjeux et en apportant toutes les nuances nécessaires dans notre discours pour ne pas être simpliste?

Je pense au contraire que la réaction à vif sur ce genre de sujet montre bien une fracture entre les dérives du capitalisme mené par nos dirigeant et les valeurs des citoyens...
Bref une grosse incompréhension, enrobé d'une sensation de se faire avoir vu le silence médiatique.

Je comprends les propos de jmguiche. Cela dit je pense que c’est très peu le cas avec des secteurs R&D qui travaillent pour des grands groupes.
Ça aurait un sens avec un investissement de recherche public et dont le but principal ne serait pas de verrouiller les gains de l’entreprise dans laquelle ils sont.

Position simpliste ? Sur le b.à.-ba de l’agriculture ? :shock:

Je trouve ca hallucinant… Les agriculteurs n’ont qu’a revendre l’oxygène produit par leurs plantes, çà pourrait être drôle :D

BananeDC dit:Position simpliste ? Sur le b.à.-ba de l'agriculture ? :shock:


oui c'est cela qui me révulse : c'est que le b.a.-ba de l'agriculture soit devenu hors norme, illégal. Récolter les céréales et payer les royalties si vous garder les graines des semenciers qui "oligopolisent" le marché dans lequel aucun particulier ne pourra rentrer, oui je suis simpliste et cela me fait vomir. Car on oublie aussi l'interdiction de commercialiser les semences anciennes qui ne font par partie du catalogue officiel (je recommande chaudement kokopelli qui les recueille), donc pas d'échappatoire il faut acheter la "m...e" des seuls semenciers la boucle est bouclée. C'est horrible.

merci à tous ceux que cela choque je me sens moins seul, car médiatiquement parlant c'est le désert.
jmguiche dit:Des trucs


Première remarque : remplace tout tes "espèces" par "variété", "lignée" ou "hybride", ça aura l'avantage de na pas être complétement faux tout en continuant à faire sens dans ton argumentation ;) !

Deuxième remarque : la R&D en agriculture (en France), n'est que marginalement financer par les semenciers ou chimiste. C'est du public. Et, encore plus fort, l'INRA finance les efforts de R&D du privé... qui sont déjà financés par les crédits Impôts-recherche (qui sont de l'argent public qui part dans le privé, hein, pas vers la recherche fondamentale, faudrait voir à pas déconner les mecs, c'est des gauchistes ceux-là, et on vit dans un monde pragmatique de chez faut arrêter de rêver et aller chercher la croissance avec les dents au fonds des chiottes en restant droit dans ses bottes, madame Chabot).

Bref. :roll:

Reste effectivement que suis bien mort de rire à l'idée de devoir payer une taxe si jamais il me prenait l'idée de ressemer, ou de greffer (c'est prévu ça aussi ?) des machins à base de vraies variétés anciennes (genre pas la gariguette... ah, on me signale que la gariguette est issue de la recherche publique. Mince).