Call to adventure, des retours?

je suis pareil j’adore m’imaginer des histoire cohérentes, j’ai même rédigé les premières sur un cahier (il y en a une au début de ce sujet), mais je me rend compte que sur mes dernières parties j’ai vachement pris en compte le scoring et les runes pour battre l’adversaire, en tout cas je sens que ça m’importe plus qu’avant, mais comme je vois que je gagne assez facilement en général, je vais tacher de revenir vers plus de scénarisation car c’est vraiment l’intérêt du jeu et ça me correspond complètement. Et un échec est un excellent outil narratif (on le sait quand on a joué aux jeux adaptés des oeuvres de Lovecraft :slight_smile:

Je me demande même si on pourrait pas rajouter une petite règle pour la dualité d’un personnage. Genre s’il est à cheval entre moralité et corruption, pour savoir s’il choisit dans un défi la voie obscure ou lumineuse, lancer une ou plsuieurs runes noires, la face basique représentant le côté lumineux et la face lune le côté obscur. C’est une idée, je ne sais pas si je vais l’appliquer peut-être pour trancher quand deux options de narration me paraissent ausi intéressantes l’une que l’autre, ça peut aussi aider à choisir entre deux défis aussi.

Le fait d’avoir ajouter cette dualité est vraiment très bien de la part des créateurs en tout cas, ça ajoute beaucoup de profondeur et de rejouabilité. Mais j’apprécie tout en fait, les images, les mécaniques, la liberté dans notre stratégie et dans notre scénarisation, les runes (auxquelles je me suis fait très rapidement), les nombreux boss (et leur influence sur notre stratégie), je trouve le jeu très complet, généreux et fluide et vu la qualité du matériel (sans parler du rangement impeccable) je regrette vraiment pas mon achat (prix très attractif lui aussi).

Oui entièrement d’accord avec toi.
Dès le jeu de base on sent une grande multiplicité d’histoires à (se) raconter, ainsi qu’un petit côté ‘bac à sable’, laissant la possibilité de différents modes de jeu: Campagne, plus narratif, plus optimisation de pv, et l’utilisation des runes noires me donne des idées, comme, par exemple:
* upgrader le level du boss, en lançant 3 runes noires pour chaque challenge réussi.
 sur l’obtention de 2 lunes, le boss prend +1 en force.
(thématiquement, le mal progresse quand le héros avance vers sa destinée)
* prendre connaissance de son destin uniquement à la fin de l’acte1
etc…
Mais à vrai dire au final le jeu me plaît aussi tel qu’il est, et loin de l’avoir rincé, j’en attends pourtant déjà l’extension (VO) que je devrais recevoir la semaine prochaine.

hardcore le coup des runes noires mais pourquoi pas, moi j’avais pensé ajouter 1 point à l’advseraire par point d’xp en sa possession. Ton histoire a fini de me convaincre de relancer une partie en me lâchant sur la narration et j’ai obtenu une histoire très appréciable. Je l’ai écrit et ça m’a vraiment plu de la faire moi qui n’écris plus d’histoire alors que c’est ma première passion de base, ce jeu est une bénédiction. Elle fait 3 pages et demi je la recopierai ici dès que possible.

Oui je trouve que c’est une belle passerelle pour la rédaction de nouvelles.
Il me tarde de lire la tienne.
J’ai lu avant sur ce topic que tous les jeux peuvent raconter leurs propres histoires.
C’est vrai pour la plupart, certains échappent toutefois complètement à cette valeur:
je n’ai jamais su me raconter quoique ce soit autour d’un Splendor, Keltis ou d’un Kingdom Builder.
En général, les jeux dont la mécanique est centrale ne se prêtent pas à l’imaginaire.
D’autres permettent de se laisser aller davantage: Terraformer Mars ou bâtir une ferme dans Agricola, repousser l’ennemi et célébrer l’Olympe dans Cyclades, pourchasser Jack the Ripper dans Whitechapel…
D’autres enfin se veulent narratifs mais finissent par être trop scriptés pour moi (HàA/SDA JCE, Bertrayal…), ou trop envahis par la mécanique et les règles pleines d’exceptions (HàA).


Ce que j’aime dans Call to Adventure, c’est que l’histoire est simplement induite et suggérée, c’est un portail ouvert sur l’extrapolation scenaristique.
La mécanique est simple mais tout de même propice au défi, le hasard rend bien l’idée de déterminisme, et au final l’équilibre est parfait entre mécanique et narration, choix et orientations stratégiques.
Une des meilleures découvertes de ces dernières années pour moi.
Tiens j’ai un peu de temps avant mes cours aujourd’hui.
Je fais me refaire une partie! ;  )

Un nouveau CR, en raccourci (je choisis de ne révéler mon destin qu’en fin de phase 1):

Natif de l’ Etranger, avec la motivation d’être Seul Survivant, je commence par trouver un enfant abandonné (ma spécialité décidément, ‘faudrait que je réfléchisse à bosser à l’UNICEF), que j’arrache aux mains de ses Ténardier (Combat).
Je m’oriente plutôt sur un chemin vertueux lorsque soudain, mon destin se dévoile: Je suis programmé pour devenir un Scélérat!.
Ayant besoin d’icônes de masques (Intrigue), je deviens donc un criminel (âge 2), organise une bande de hors-la-loi, et en délivre un qui s’ était fait capturer.
Mais c’est bientôt (âge 3) à mon tour d’être fait prisonnier pour tout une série de méfaits, dont avoir mené une fronde de rebelles contre le seigneur local, et je demande une grâce que je n’obtiens pas.
Bien au contraire, on m’enferme dans une crypte, où je suis censé être la proie d’une demi-liche, que ma ténacité et ma force me permettent de vaincre.
Retrouvant l’air libre je m’en vais régler les comptes avec l’occultiste qui m’a dénoncé, et n’en fais qu’une bouchée, alors qu’il était déjà à 3 PV du fait d’échecs répétés en challenges, mais en comptant mes PV, je n’arrive qu’à 29, à un seul point des 30 exigés pour la victoire!
N’ayant pas su accomplir ma destinée, frustré de ne pas être le Scélérat qui prendra la place du seigneur, je décide de mettre fin à mes jours, dans ce destin digne de celui de Jean Valjean.

Configuration finale de mon tableau:

très drôle le coup de l’UNICEF :slight_smile:

sympa de dévoiler la destinée plus tard, peut-être aurais-tu pu expliquer comment tu es passé brusquement de la lumière à l’ombre ?  A moins que quand tu dis programmé, c’est conditionné. Sympa le parcours bien tragique, je ferai un CR du mien au plus tard dimanche.

Cromkrull dit :très drôle le coup de l'UNICEF :-)

sympa de dévoiler la destinée plus tard, peut-être aurais-tu pu expliquer comment tu es passé brusquement de la lumière à l'ombre ?  A moins que quand tu dis programmé, c'est conditionné. Sympa le parcours bien tragique, je ferai un CR du mien au plus tard dimanche.

En vérité, le passage dans les masques (Intrigues) ne m'a pas amené dans l'ombre, grâce à des cartes Héros.
Mais je me suis détourné du chemin vertueux initial pour gagner des PV au vu de ma Destinée.
J'ai privilégié la mécanique , et mal m'en a pris, car j'ai échoué d'un point malgré tout.
D'un point de vue narratif, on peut supposer que j'avais en moi un karma tourné vers la manigance et l'égo, le sauvetage de cet enfant des origines n'était qu'à des fins de reconnaissance et d'orgueil.

Je l’ai testé à 4 et c’est agréable surtout quand 1 des joueurs (habitué des jeux de rôles) est présent. En solo, je n’ai pas accroché.

voici mon CR narratif, attention gros gros pavé :

La Traîtrise des Elements

Je vis parmi une communauté de vagabonds. Etranger (Origine) à ces terres que nous foulons depuis quelques jours. 

Le climat est rude, les ressources rares. Mais cela ne fait que renforcer mon sens de l’Honneur (Destinée) envers ma tribu et aiguiser mon esprit Aventureux.

Après avoir vainement cherché de la nourriture, je me retrouve seul face à un prédateur d’une taille peu commune. Malgré le danger, je m’approche en toute confiance et parvient à l’apprivoiser avec des gestes simples.

Me voici bientôt affublé d’un Fidèle Compagnon des plus insolites qui me vaut la curiosité et le respect de la tribu. Les quelques indécis sont vite rassurés lorsque mon familier ramène du gibier sans crier gare. 

Cette expérience ouvre ma spiritualité et j’apparaîs de plus en plus comme un Maître Eclairé (Motivation) aux yeux des autres et aux miens. 

Las. L’expérience n’est pas qu’un chemin baigné de lumière.
Une nuit, plus sombre que les autres, notre camp est sauvagement attaqué. Les miens tombent, hurlent et je ne vois qu’une ombre fantastique et deux paires d’yeux d’un rouge funeste. 
Je m’empresse de Guérir les blessés, mais les pertes sont nombreuses.

Alors que nous nous remettons doucement de cette tragédie, notre plus précieux combattant est assassiné. Cette fois, personne n’a rien vu, son corps est retrouvé sans vie.

Je décide d’Elucider ce meurtre et de trouver le coupable. Encore cet allié des ombres ? Il me faut savoir.

Mais alors que je suis sur le point de trouver des indices, je sens un un froid glaçant m’envahir et me geler jusqu’à la moelle. Pas le froid naturel de la nuit, non, un autre, plus insidieux, celui de la peur, la peur d’échouer, de ne pas honorer mes soeurs et mes frères, la peur d’attirer le mal sur nous.
​​​​​​Car après tout, était-ce une si bonne idée d’adopter cet animal auvage ? N’ai-je pas conclu un pacte à double tranchant dont nous payons maintenant le prix ?
 
Pétri de doutes, j’abandonne mon enquête et préfère les chasser en Communiant avec la Nature. Ainsi et seulement ainsi, je saurai si je suis dans mon bon droit. Un dialogue s’instaure entre elle et moi, silencieux, mais ô combien salutaire. Je me sens moins seul, moins perdu. Je me sens Eclairé.

Le matin se lève. Je rassure les miens, ragaillardi, Béni par la Nature et la Terre Nourricière. 
Nous partageons un repas revigorant grâce à la chasse experte de mon Fidèle Compagnon qui a droit à des morceaux de choix.
Alors que la fête bat son plein, notre de feu de camp s’anime soudainement. Une tempête se déchaîne, un vent rugissant se mêle aux flammes qui deviennent meurtrières. A nouveau une magie sombre nous frappe, à nouveau la mort et les cris. 

Je sens que l’on compte sur moi, moi, l’ami de la Nature je suis tout désigné pour calmer sa fureur. Mais alors que je réunis mes forces et ma sagesse face à ce brasier géant dévoreur, à nouveau ce froid m’envahit, à nouveau cette peur implacable. La nuit est tombée brutalement comme un couperet. Les yeux rouges nous menacent, je les sens plus que je ne les vois, dardés sur moi, sur mes intentions.
Je perds confiance, trop de pression, de responsabilité. Je ne suis pas prêt et mon adversaire, quel qu’il soit, le sait.

Le feu s’éteint subitement. Encore des blessés, des morts à honorer. Je ne veux pas d’une telle routine, mais je veux aussi être libre de parcourir ces terres, c’est le sens de ma vie, c’est notre raison d’être.
Je décide de rester pour ne pas céder à nouveau à la peur. Certains me suivent, bien peu en vérité.

Ils déchantent vite le soir venu. Cette fois ce n’est pas un feu vivant qui nous assaille, mais une montagne à forme humaine, un véritable Colosse de pierre. Guidé par la sagesse, je décide de l’Escalader plutôt que de chercher à le détruire. J’ai compris, enfin, la signification de tout ceci : c’est un défi lancé à notre clan pour qu’il gagne le droit de vivre un temps en ces lieux. 

Je commence l’ascension, mais la créature est immense et très mobile malgré sa taille. Je regarde en contrebas pour obtenir un soutien parmi les miens. Il n’y a plus personne, même mon fidèle compagnon est invisible. 
Je me sens à nouveau seul, perdu. Quelque chose me frappe avec une violence inouïe, sans doute le poing de pierre du géant. Je tombe dans le vide. 

Avant de mourir, je comprends mon erreur. Ce n’était pas un défi. C’était un avertissement devenu châtiment.
Nous étions des étrangers, nous n’étions pas les bienvenus. Nous n’aurions jamais dû rester. Notre seule présence était une offense à cette terre sacrée, désireuse de rester vierge de l’Homme à tout prix.


J’ai adoré lire ton aventure,
je l’ai lue deux fois, merci!

Regarde ce que j’ai reçu aujourd’hui

Mais faut pas acheter cette extension ! Ça va encourager Patrick Rothfuss, alors qu’il a un troisième tome à finir, avant de penser à en faire des jeux. (Il avait sorti le Tak aussi, jeu joué dans les livres).
Ça fait bien 5 ans que le tome 2 est sorti… frown

Morgal dit :Mais faut pas acheter cette extension ! Ça va encourager Patrick Rothfuss, alors qu'il a un troisième tome à finir, avant de penser à en faire des jeux. (Il avait sorti le Tak aussi, jeu joué dans les livres).
Ça fait bien 5 ans que le tome 2 est sorti... frown

Je n'ai jamais lu du Rothfuss, mais au vu des résumés et des critiques, ça me tente beaucoup.
aurais-tu des conseils à me donner pour commencer?
Merci davance!

C’est facile, il a écrit environ 2 bouquins, faut commencer par le tome 1. (Le nom du vent).
La peur du sage, le tome 2, a été coupé en deux livres pour la VF, pour des questions de volume (1300 pages).
Quand tu auras lu ces deux là, il te restera la musique du silence, dans le même univers, qui est excellent si tu aimes l’écriture de l’auteur, et ne tiens pas trop à l’histoire.  

Sinon, tu peux attendre la sortie du tome 3, parce que c’est un peu frustrant d’attendre la suite ! En vo, le tome 2 est sorti en 2011…

Merci Kundalini, content que ça t’ai plu, j’ai été très inspiré. J’ai fait deux autres parties depuis, une contre le loup, sympa, sans plus, et la dernière j’ai eu la carte Marin mais j’ai perdu rapidement :frowning: Dur de retrouver une grande aventure tout de suite après celle de l’Etranger ! 

J’ai un gros doute qui m’assaille sur un point de règle : quand l’adversaire vous oblige à refaire un lancer que vous avez raté vous comptez toujours le premier échec (donc 1 xp à l’advsersaire) ? moi je l’ai fait

sinon pour les livres faudrait que je vois le style de l’auteur, si c’est à la fois simple et avec de bonnes figures de style comme Ken Follett alors oui, car trop descriptif j’accroche pas. 

Pour l’extension, super, hâte d’avoir ton retour, j’espère la trouver en français en magasin, je suis plus intéressé par les cartes pour le renouvellement que par la mécanique pour l’instant du moins.

Morgal dit :C'est facile, il a écrit environ 2 bouquins, faut commencer par le tome 1. (Le nom du vent).
La peur du sage, le tome 2, a été coupé en deux livres pour la VF, pour des questions de volume (1300 pages).
Quand tu auras lu ces deux là, il te restera la musique du silence, dans le même univers, qui est excellent si tu aimes l'écriture de l'auteur, et ne tiens pas trop à l'histoire.  

Sinon, tu peux attendre la sortie du tome 3, parce que c'est un peu frustrant d'attendre la suite ! En vo, le tome 2 est sorti en 2011...

Merci beaucoup Morgal
Tu m'as donné là une belle piste pour un cadeau de Nowel!

@ Cromkrull:

Comment as-tu perdu, dans l’aventure du marin?

Pour la règle du relancer, moi aussi j’applique l’effet de l’échec, s’il y a lieu, avant de retirer les runes.

Je te joins quelques photo de mon ‘open the extension’, ci après.
Je donnerai un avis sur son apport après quelques parties.

D’abord, le petit plateau ‘Naming’,avec les jetons d’élémentaires:



Puis les cartes des nouveaux vilains:


Et les nouvelles Origines (3), Motivation (1) et Destinées (5):

Tric Trac

@Cromkull, c’est difficile à décrire comme style, il a une écriture particulière.
C’est très fluide à lire, celà dit.

La première page : (les sauts de ligne ont disparus avec le copier coller, désolé)

PROLOGUE C’était de nouveau la nuit. L’auberge de la pierre levée était plongée dans le silence, un silence en trois parts. Le premier était un calme en creux, l’écho de choses absentes. S’il y avait eu du vent, il aurait soupiré en passant entre les arbres, fait grincer la chaîne de l’enseigne et chassé le silence comme un tas de feuilles mortes. S’il y avait eu une foule de clients, même une poignée seulement, attablés dans la salle de l’auberge, ils auraient remplis le silence de leurs conversations et de leur rires, du vacarme et des clameurs que l’on s’attend à trouver dans un débit de boisson à une heure avancée de la nuit. S’il y avait u de la musique… Mais non, bien sûr, il n’y avait pas de musique. En fait, il n’y avait rien de tout ça et seul le silence demeurait. A l’intérieur de l’auberge, deux hommes étaient installés à un bout du comptoir, ils buvaient avec une tranquille détermination, évitant de discuter des nouvelles inquiétantes. Ainsi, ils ajoutaient un petit silence maussade au premier, celui qui était plus vaste, celui qui était creux, combinant avec lui une sorte d’harmonie. Le troisième silence n’était pas facile à remarquer. Si vous aviez tendu l’oreille pendant une heure, vous auriez pu commencer à déceler sa présence dans les lattes du plancher sous vos pied dans le bois rugueux des barils disposés derrière le comptoir. Il était dans le poids des pierres noircies du foyer , qui retenaient encore la chaleur d’un feu depuis longtemps éteint. Il était dans le lent va et viens du chiffon de lin blanc qui passait et repassait sur le comptoir. Et il était entre les mains de l’homme qui se tenait là, astiquant la planche d’acajou qui luisait déjà sous la lampe. L’homme avait les cheveux d’un roux violent, d’un rouge de flammes. Le regard sombre et lointain, il se déplaçait avec l’assurance tranquille de celui qui sait beaucoup de choses. L’auberge de la pierre levée lui appartenait, tout autant que ce troisième silence. Et c’était approprié, car c’était le plus vaste silence des trois, celui qui enveloppait tous les autres. Il était profond et ample, comme une soirée au début de l’automne. Il était lourd comme une grosse pierre polie par la rivière. Comme l’écho résigné d’une fleur coupée, d’un homme qui attend la mort.

 

Notez que c’est le début du prologue. C’est révélateur de la qualité d’écriture, mais il se passe des choses quand même dans la suite.

Morgal dit :@Cromkull, c'est difficile à décrire comme style, il a une écriture particulière.
C'est très fluide à lire, celà dit.

La première page : (les sauts de ligne ont disparus avec le copier coller, désolé)
PROLOGUE C'était de nouveau la nuit. L'auberge de la pierre levée était plongée dans le silence, un silence en trois parts. Le premier était un calme en creux, l'écho de choses absentes. S'il y avait eu du vent, il aurait soupiré en passant entre les arbres, fait grincer la chaîne de l'enseigne et chassé le silence comme un tas de feuilles mortes. S'il y avait eu une foule de clients, même une poignée seulement, attablés dans la salle de l'auberge, ils auraient remplis le silence de leurs conversations et de leur rires, du vacarme et des clameurs que l'on s'attend à trouver dans un débit de boisson à une heure avancée de la nuit. S'il y avait u de la musique... Mais non, bien sûr, il n'y avait pas de musique. En fait, il n'y avait rien de tout ça et seul le silence demeurait. A l’intérieur de l'auberge, deux hommes étaient installés à un bout du comptoir, ils buvaient avec une tranquille détermination, évitant de discuter des nouvelles inquiétantes. Ainsi, ils ajoutaient un petit silence maussade au premier, celui qui était plus vaste, celui qui était creux, combinant avec lui une sorte d'harmonie. Le troisième silence n'était pas facile à remarquer. Si vous aviez tendu l'oreille pendant une heure, vous auriez pu commencer à déceler sa présence dans les lattes du plancher sous vos pied dans le bois rugueux des barils disposés derrière le comptoir. Il était dans le poids des pierres noircies du foyer , qui retenaient encore la chaleur d'un feu depuis longtemps éteint. Il était dans le lent va et viens du chiffon de lin blanc qui passait et repassait sur le comptoir. Et il était entre les mains de l'homme qui se tenait là, astiquant la planche d'acajou qui luisait déjà sous la lampe. L'homme avait les cheveux d'un roux violent, d'un rouge de flammes. Le regard sombre et lointain, il se déplaçait avec l'assurance tranquille de celui qui sait beaucoup de choses. L'auberge de la pierre levée lui appartenait, tout autant que ce troisième silence. Et c'était approprié, car c'était le plus vaste silence des trois, celui qui enveloppait tous les autres. Il était profond et ample, comme une soirée au début de l'automne. Il était lourd comme une grosse pierre polie par la rivière. Comme l'écho résigné d'une fleur coupée, d'un homme qui attend la mort.

 

Notez que c'est le début du prologue. C'est révélateur de la qualité d'écriture, mais il se passe des choses quand même dans la suite.

Oh ça c'est gentil Morgal, merci
Je dois dire que ce passage me plaît déjà beaucoup dans sa manière d'installer une ambiance.
Lorsqu'on est fan de Lovecraft, on n'a pas peur des descriptions hi hi.
La lenteur  qui transparaît dans ce prologue me fait penser à l'intro d'un Sergio Leone

Merci Morgal, j’aime bien le style, c’est particulier, oui, mais vraiment intéressant. C’est descriptif mais c’est entre la prose et la poésie, c’est fluide en effet le texte nous emporte c’est sensitif comme style je dirais.
Lovecraft justement moi j’ai du mal à relire, car déjà il n’y a quasiment pas de dialogue c’est quasiment que du style indirect et je trouve ça un peu lourd, un peu trop vieillot c’est comme Tolkien j’ai dévoré ça ado mais maintenant les descriptifs géographiques notamment me saoulent vite. Quand ça fait trop documenté, j’accroche pas, quand ça fait plus appel au ressenti du lecteur, à des choses concrètes je préfère, avec une forme simple mais percutante.

Merci pour les photos, le visuel me plait beaucoup, j’avoue que dans le jeu de base certains dessins manquent de détails, là c’est classe. Il y a combien de nouvelles cartes Défis et traits ? 

Pour le Marin j’ai cumulé rapidement les échecs et donc l’advsersaire l’XP, j’ai même pas fini l’Acte II, c’est dire ! J’ai pas fait les choix plus faciles, mais je voulais privilégier la narration.

Cromkrull dit :
Merci pour les photos, le visuel me plait beaucoup, j'avoue que dans le jeu de base certains dessins manquent de détails, là c'est classe. Il y a combien de nouvelles cartes Défis et traits ? 




Il y a 12 cartes Acte I, 20 Acte 2 et 21 Acte 3. 

* Un seul Trait à l'acte 1: Musicien, 2 Alliés: Le Père et le Bricoleur.
* Idem à l'Acte 2: Re'lar (= faciliter l'action 'Nommer'), et 2 Aliiés: Des amis loyaux et Maître musicien (Patron)
* A l'acte 3: uniquement des défis!