Canular chez les belges !

Krka dit:
Ubik Liryc dit:Un bon texte sur le sujet :
Enseignements d’un hoax médiatique ou de la preuve que la RTBF peut avoir de l’audace

J'ai bien aimé cette analyse


Moi aussi!

Je n'arrivais pas trop à comprendre pourquoi en dépit de tous les arguments je n'arrivais pas à trouver cette émission "de mauvais goût".. Ben cette personne m'a parfaitement expliqué... Ce que je pensais déjà :wink:
Duda dit:
Et pour rebondir sur le sujet, en simple con français totalement externe au problème flammand en Belgique, j'ai trouvé ça drôle moi. Mais je ne suis qu'un con français. En même temps, si on m'annonçait en France que la Corse, ou le pays Basque, ou la Bretagne ou la Savoie ou l'Alsace ou le Limousin, ou la Seine-Saint-Denis, proclamaient leur indépendance, je m'en fouterais mais alors royalement :)

Et si le JT de France 2 (service publique) avait annoncé entre les deux tours des dernières présidentielles que les militants du FN avaient pris l'Assemblée Nationale et l'Elysée d'assaut pour mettre Le Pen au pouvoir par uhn coup d'état tu t'en serais foutu pareil ?
Moi non plus je n'aurais pas été ému d'apprendre que la ville d'Arlon se déclare indépendante, une telle annonce n'aurait d'ailleurs pas été plus crédible que celle de l'indépendance de la Bretagne. Pour comprendre il faut garder à l'esprit l'importance de d'un tel évènement par rapport à la taille du pays et ses conséquences pour la population.
Les francophones sont minoritaires en Belgique, or beaucoup vivent en flandre alors que le pouvoir politique flamand leur est ouvertement hostile. L'indépendance de la Flandre créerait une situation dramatique pour les francophones de Flandre.
Une question soi-dit en passant... Y'a-t-il eu un référendum en Flandre sur la question de la scission ? Les gens là bas, sont-ils vraiment majoritairement séparatistes ?


Le réferendum n'existe pas en Belgique (quand on voit le merdier que ça provoque en France on ne peux que s'en féliciter) et de toute façon poser la question serait déjà admettre la possibilité éventuelle de la scission, c'est qui est totalement exclu.

Quant à l'avis des flamands, un majorité est surement indiférente ou hostile à la scission, mais les scores électoraux des partis d'extrême-droite indiquent hélas qu'il existe une minorité importante qui est prête à soutenir un tel programme.
Emlyn dit:Et si le JT de France 2 (service publique) avait annoncé entre les deux tours des dernières présidentielles que les militants du FN avaient pris l'Assemblée Nationale et l'Elysée d'assaut pour mettre Le Pen au pouvoir par un coup d'état tu t'en serais foutu pareil ?

En voilà une bonne question... qui en amène d'autres.
Nous avons qq tabous en France, qui mériteraient d'être aménés sur la place publique afin que s'ouvre le débat.
Alors pourquoi pas via un canular... c'est préférable au consensus mou.
Duda dit:
Une question soi-dit en passant... Y'a-t-il eu un référendum en Flandre sur la question de la scission ? Les gens là bas, sont-ils vraiment majoritairement séparatistes ?

si je ne me trompe, il y a des élections dans 6 mois je crois qui vont probablement déclencher (ou plutôt re-déclencher) les débats...
Emlyn dit:
Et si le JT de France 2 (service publique) avait annoncé entre les deux tours des dernières présidentielles que les militants du FN avaient pris l'Assemblée Nationale et l'Elysée d'assaut pour mettre Le Pen au pouvoir par uhn coup d'état tu t'en serais foutu pareil ?

Je crois qu'il y a une différence entre un simple parti ploitique comme le FN et un mouvement qui se dit être celui d'une région, sinon d'un peuple. Ca aurait marché si tu m'avais parlé d'un FLNC au lieu d'un FN. Là, je t'aurais dit que je m'en fouterais également. Si quelqu'un veut se séparer, alors pourquoi s'y opposer ? Mais il faut effectivement que cette volonté soit partagée par une majorité, on reste toujours en démocratie à la base.
Par ailleurs, il y aussi une différence entre un coup d'état réalisé par un groupuscule quelconque (le FN dans ton exemple) pour prendre le pouvoir dans tout l'Etat et la volonté d'un parti de séparer sa région du reste du pays...

Moi non plus je n'aurais pas été ému d'apprendre que la ville d'Arlon se déclare indépendante, une telle annonce n'aurait d'ailleurs pas été plus crédible que celle de l'indépendance de la Bretagne. Pour comprendre il faut garder à l'esprit l'importance de d'un tel évènement par rapport à la taille du pays et ses conséquences pour la population.
Les francophones sont minoritaires en Belgique, or beaucoup vivent en flandre alors que le pouvoir politique flamand leur est ouvertement hostile. L'indépendance de la Flandre créerait une situation dramatique pour les francophones de Flandre.

Ben ouais, mais s'ils sont minoritaires et que la majorité veut se séparer (encore une fois, ce n'est qu'une supposition), alors, ils n'ont rien à dire et suivre le mouvement. Tu ne vas pas forcer quelqu'un de t'aimer quand même.

Le réferendum n'existe pas en Belgique (quand on voit le merdier que ça provoque en France on ne peux que s'en féliciter) et de toute façon poser la question serait déjà admettre la possibilité éventuelle de la scission, c'est qui est totalement exclu.

Quel merdier ? Pourtant c'est ce qu'il y a de plus simple et de plus démocratique comme moyen de savoir ce que veut vraiment le peuple. Et pourquoi la scission serait-elle exclue ? Parce qu'il a les règles communautaires, la constitution, etc, etc ? Mais ca se modifie une constitution, et le Traité de l'Union, pour l'avoir étudié en Fac, il ne dit nulle part qu'il est impossible de s'y soustraire (et je me rappelle qu'un moment l'Autriche avait envisagé cette possibilité).
Encore une fois, quand quelqu'un veut vraiment se séparer, y'a rien dans le droit qui pourrait vraiment l'en empêcher (en tout cas c'est ce que prétendait mon prof en droit public international).

Quant à l'avis des flamands, un majorité est surement indiférente ou hostile à la scission, mais les scores électoraux des partis d'extrême-droite indiquent hélas qu'il existe une minorité importante qui est prête à soutenir un tel programme.

C'est pourquoi un réferrendum serait la solution pour savoir vraiment ce que veut le peuple, peu importe les conséquences.
On critique les Etats du tiers-monde parce qu'ils refusent aux séparatistes le pouvoir de faire scission, par différents moyens (au hazard le Sri Lanka, l'Indonésie, les Philippines, l'ex-Yougoslavie, l'Inde, la Chine, etc), mais dès que le problème vient devant notre porte, on s'indigne et on l'élude par tous les moyens (et là je parle de la France, de l'Espagne, de la Pologne, de la Belgique, du Royaume Uni).
Les Canadiens il n'ont pas hesité eux. Le Quebec souhaitait se séparer - ils ont fait un référendum. Le non l'a emporté, mais au moins on sait ce qu'il en est vraiment de la volonté vraie du peuple. [/quote]

+1 à Duda !
J’étais Yougoslave quand j’étais jeune, et je suis toujours surpris par la différence de traitements par les occidentaux des problèmes selon qu’ils touchent l’un d’eux ou un Pays Non Allignés.

Krka dit:+1 à Duda !
J'étais Yougoslave quand j'étais jeune, et je suis toujours surpris par la différence de traitements par les occidentaux des problèmes selon qu'ils touchent l'un d'eux ou un Pays Non Allignés.


Dans la Constitution française, l'article 53 (3ème alinéa) exige "le consentement des populations intéressées" en cas de cession, échange ou adjonction de territoire, disposition aussi applicable en cas de décolonisation ou de sécession.
La commission Badinter sur l'ex-Yougo, au moment de l'éclatement, recommandait aussi le consentement des populations concernées et le respect des minorités. Je ne vois pas trop le "deux poids, deux mesures".

Dans le traitement de l’information notamment.
Terroristes sanguinaires s’ils sont en occidents, héros luttant contre la tyrannie dans l’autre.

Je me rappelle les propos d’Aznar en 99, alors qu’il bombardait avec ses copains à l’uranium appauvri des hôpitaux et des écoles et faisant la comparaison avec l’ETA. A ceci près qu’il condamnait l’ETA et défendait l’UCK. J’ai trouvé son raisonnement assez incohérent.

Les Anglais n’ont pas eu la même politique avec l’IRA qu’avec l’UCK.
(C’est la police anglaise qui tiraient sur les foules dans les années 70 !)

Il y a 90% de Corse en Corse, et nos politiques s’indigent quand on parle de peuple Corse composant du peuple français.

Krka dit:comparaison avec l'ETA. A ceci près qu'il condamnait l'ETA et défendait l'UCK. J'ai trouvé son raisonnement assez incohérent.

Aznar n'est sans doute pas un modèle de cohérence, ni l'UCK un modèle tout court, mais la petite différence est qu'Aznar n'envoyait pas de milices castillanes auprès de la population basque pour commettre le genre d'exactions que commettaient les milices serbes (Arkan, etc.) au Kosovo comme elles l'avaient fait en Croatie et en Bosnie.

Les anglais tirent sur les foules (bloody sunday et autres massacres).
Le GAL était une organisation terroriste espagnole financé par les services secrets espagnoles qui assassinaient des basques.
Ouvéa est une grotte fameuse, ou l’armée francaise n’a pas fait de prisonier. Jean Marie Djibaou et Ywene Ywene ont été assassiné.

Et je ne parle pas des massacres au Rwanda et au Burundi, ou le role de la france n’est pas très claire.

Pour ce qui est de la coérance de Chirac, des Socialistes ou des verts français, l’intervention de 99 en Yougoslavie et la non intervention en Irak est un sommum.
Ils traitaient de fachistes en 99 ceux qui utilisaient les arguments qu’ils ont utilisés en 2002 contre l’intervention en Irak.
(pour ce qui est des résultats, les deux interventions ont des résultats assez comparables : chef d’état du pays attaqué en prison (mort maintenant pour Milosevic), et nombre des morts de la population civiles infiniments plus importants que sous l’ancien régime)

OK. Tout ça tombe dans la catégorie du mal. C’est mal, c’est péché, faut pas tuer. Soit. Après, une analyse un peu consistante impose de différencier ce qui a été qualifié internationalement de génocide (Bosnie, Rwanda) et ce qui relève de la répression. Bloody sunday : 14 morts (et 28 blessés). Ouvéa : 21 morts (dont 2 militaires). Dans les deux cas précédents, on parle de centaines de milliers de personnes.
Et je te renvoie ton appréciation sur le traitement différencié des cas, que tu appliques. Trente ans après, on nous rebat encore les oreilles des 14 morts du Bloody sunday; il y a trois ans, dans mon actuel pays de résidence, le maintien de l’ordre à l’arme lourde a fait 60 morts en deux jours. Ca a bien dû tenir trois jours dans les médias au maximum, et je ne pense pas que dans trente ans les internautes en parleront sur les forums.

Si, il ya évidemment une différence. le génocide a une définition précisde et je trouve grave d’utiliser ce terme pour tout et n’importe quoi (le génocide vendéen et Cie…)

Bon pour expliquer le pourquoi de l’aspect effrayant d’une déclaration d’indépendance de la Flandre il y a une chose capitale à comprendre.

Il y a 40 ans les mouvements nationalistes flamands ont voulu une séparation territoriale sur base linguistique entre les francophones et les néerlandophones. Pour 8 des 9 provinces belges ça a été facile. Pour la neuvième, le Brabant, ça a été un cauchemar et la solution politique trouvée (ou plutôt imposée) à l’époque, est le moteur de fond des problèmes communautaires actuels.

Cette province du Brabant comprenait Bruxelles et Leuven. Elle était habitée par 60% de francophones et 40% de néerlandophones ; il s’agissait donc de la seule province montrant une répartition plus ou moins équitable des langues nationales. En toute logique il aurait fallu laisser le Brabant bilingue, mais les flamands ne l’ont pas entendu de cette oreille. En effet Leuven était en quelque sorte le point de cristallisation de la haine anti-francophone de l’époque ; Leuven ne pouvait donc pas être bilingue mais DEVAIT être flamande à 100%.

Les Flamands ont donc exigé la scission du Brabant. C’est là que les emmerdes commencèrent vraiment. Quand on veut séparer une province bilingue en 2 on se baserait logiquement sur la répartition linguistique des populations dans le Brabant. Ce genre d’exercice aurait mené à l’époque à une répartition de l’ordre de 65% du Brabant pour les francophones et seulement 35% pour les néerlandophones … IMPENSABLE puisque les flamands sont majoritaire en Belgique ! Ils ont donc imposé que les riches communes périphériques de Bruxelles à 95% francophones soient rattachées de force à la Flandre. Vous imaginez la stupeur et la joie de ces communes aujourd’hui encore toujours peuplées à 80-95% de francophones.

L’affaire ne s’arrête pas là. Les Wallons, n’ayant aucune envie de voir Bruxelles jouer une part trop importante en Wallonie, ont organisé la séparation en 3 parties du Brabant, coupant ainsi Bruxelles, isolé au milieu d’un Brabant dit flamand -mais en réalité entouré de communes francophones rattachées de force à la Flandre- du reste de SON Brabant francophone.

Ainsi donc Bruxelles chef-lieu du Brabant est devenue une ville dite région mais sans aucune extension territoriale, donc non viable à long terme. Pourquoi ? Simple : on paye des impôts à l’endroit où l’on vit et pas où on travaille. Or Bruxelles fourni du travaille à 500.000 personnes vivant dans le Brabant (aujourd’hui coupé en Brabant wallon Brabant flamand) et ne payant plus d’impôts à Bruxelles.

Bruxelles est donc obligé de quémander de l’argent en Flandre et en Wallonie puisqu’on lui a coupé toute source de revenu sur base de l’impôt suite au dépeçage du Brabant qui lui appartenait, ainsi que toute possibilité d’extension puisque limitée territorialement à une peau de chagrin.

Or c’est justement les transferts d’argent vers de la Flandre vers Bruxelles et la Wallonie qui enragent les Flamands ; transferts qui auraient été un peu moins grands s’ils avaient laissé rattachées à Bruxelles ses communes périphériques peuplées de Bruxellois aisés.

De l’autre côté les Bruxellois et les francophones de la périphérie n’ont toujours pas avalé ces coups de pute qui leurs ont été faits. Le fait que les Flamands organisent en toute légalité des ballades en vélo autour de Bruxelles auxquelles participent tous les élus flamands, avec des calicots du genre “Crevez bande de rats francophones !” Ca donne juste envie d’acheter une carabine. :evil:

Bref on est pas prêt d’en voir la fin … :pouicnul:

Ce n’est pas pour te casser le morale, mais les problèmes linguistique (ou plutôt alphabétique), et les problèmes de transfert d’argent ont été les principales causes de l’explosion de la Yougoslavie (avec l’incapacité des politiques à régler les problèmes de l’inflation et du chômage).

Et pour te casser encore plus le morale, si tu regardes “avoir 20 ans dans les Auresses”, il est montré comment de jeunes bretons de gauches et antimilitaristes (comme il y en a beaucoup sur ce forum), peuvent devenir facilement des criminels de guerres et des violeurs : c’est Léotard (Philippe pas François) qui réussit à les transformer en les mettant habillement en situation.

Bref, arriver à faire le pire est possible à beaucoup d’entre nous !

Bravo à RenaudD pour ce brillant résumé de la situation. :pouicbravo:

Krka dit:Ce n'est pas pour te casser le morale, mais les problèmes linguistique (ou plutôt alphabétique), et les problèmes de transfert d'argent ont été les principales causes de l'explosion de la Yougoslavie (avec l'incapacité des politiques à régler les problèmes de l'inflation et du chômage).


ouais, enfin ça c'était la façade pour que les médias occidentaux gobent n'importe quoi, et notamment le couple nationaliste Milosevic / Tudjman face à la "menace islamiste" venant de Bosnie => carte blanche pour les massacrer, et pour les pousser à leur tour dans le nationalisme (Izetbegovic).

C'est surtout l'histoire d'un mec qui ne sait pas comment garder le pouvoir (tu as raison sur les questions de transferts de ressources entre républiques yougoslaves) et qui de communiste passe au nationalisme en faisant monter la sauce, et en sortant les vieilles reliques. C'est vrai qu'il s'appuie sur une crise économique forte, la fin du rêve yougoslave et une grande période d'incertitudes (effondrement à l'Est).
Dans ce genre de circonstances où les gens sont paumés, il suffit de montrer leur l'horizon en leur disant "vous souffrez et vous n'avez pas la place qui vous revient dans l'histoire parce que vos voisins abusent de votre travail et de votre bon coeur et de votre territoire, mais maintenant c'est terminé et ce quelques soient les moyens à employer" et il y a tout de suite quelques millions de crétins qui suivent. La montée d'Hitler en Allemagne, toutes proportions historiques gardées, correspond au même schéma.

Après, on l'habille comme on peut, au nom de la défense culturelle, au nom d'une langue soit disant différente, d'un massacre vieux de six cent ans, au nom d'une religion qu'on ne pratiquait plus, etc. (un peu comme siles Français se mettaient sur la gueule aujourd'hui entre langue d'oil / langue d'oc, ou pour venger la Saint Barthélémy).
C'est le côté obscur de la culture, destinée à faire des livres et qu'on utilise pour faire la guerre...