Carl Chudyk, le maitre du chaos

Merci Ocelau pour la mise en avant de ce remarquable auteur.
J’ai joué à:
Innovation Le meilleur de tous ses jeux…de tous les jeux ? :roll_eyes:
Uchronia De bons souvenirs de parties, un peu oublié depuis.
Gloire de Rome Je découvre l’auteur. Mouais.
Aegan Sea (très déçu)

Bons jeux.

Carl Chudyk maître du chaos ? Je croyais que c’était Bruno Faidutti… :grinning:
J’ai deux jeux de cet auteur, à savoir Red 7 et La gloire de Rome, la VF de Filosofia. Curieusement, alors que j’ai joué quelques parties de la Gloire de Rome, il semblerait que ce soit sur un autre exemplaire car les cartes de ma boite sont toujours sous emballage. Je me suis jamais intéressé à Innovation, une erreur semble–t-il vu tout le bien que j’ai pu en lire.

Tu as oublié Mottainai, me semblé-ce, qui s’inscrit dans la veine de GtR.

T’inquiète, il y a une excellente* (et très simple) variante qui évacue grandement ce bémol. :grin:

*Ceux qui ont un très fort ancrage et un faible ajustement affectif au changement de paradigme te diront qu’elle est mauvaise.

Pas joué, mais c’est vrai que j’aurais pu le mentionner au même titre que Uchronia. Il est bien ? Pas souvenir d’avoir vu de retour ici ( le jeu n’a pas eu de VF ceci dit à ma connaissance)

Pas faux les 2 ont ça en commun, même si l’approche est différente : pour moi chez faidutti c’est juste un facteur de fun et interaction ( et c’est important) là où je trouve que dans les jeux Chudyk , ça génère une touche mécanique particulière

J’ai fait 2-3 parties sur Yucata. Ça m’a pas laissé un souvenir impérissable, mais je crois que je l’ai trouvé meilleur qu’Uchronia

Celui-ci je peux le présenter.

La gloire de Rome express

Mottainai est un descendant de la gloire de Rome épuré et plus maitrisé niveau durée. Il porte bien son nom car Mottainai au japon désigne le malaise éprouvé vis à vis d’un gaspillage matériel, il s’agira comme pour son ainée d’utiliser des cartes de diverses façons en les recyclant pour construire des objets à placer en vente ou en exposition.


Décompte des points en fin de partie :sweat_smile:.
Dans ce jeu on incarne un moine qui construit des objets mis en exposition (à gauche), ou en vente (à droite).

Le jeu se recentre sur 5 actions correspondant aux 5 couleurs de cartes, le moine permet de recruter des assistants, le potier engrange des matériaux dans l’atelier, le tailleur permet de refaire sa main de cartes, le clerc transfère des cartes de l’atelier vers le magasin, le forgeron construit des objets en révélant des cartes de sa main.
En outre, n’importe quelle action peut être utilisée pour construire à partir de l’atelier, et les cartes de l’atelier ne sont pas consommées :open_mouth:!

Par conséquent le jeu se retrouve incroyablement accéléré, le moteur se met en place très vite et peut se rusher, puisqu’il suffit de construire 5 objets d’un coté ou de l’autre de son plateau pour mettre fin à la partie. C’est la gloire de Rome express en 15 min (dont 25 min d’explications :rofl:), mon seul reproche est que la fin peut être très abrupte.

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J’y pense, je possède aussi un autre jeu de Chudyk.

Le plus Rahr !

Il s’agit de Bear Valley qui est un jeu de stop ou encore.
Toujours basé sur des cartes il faudra aller d’un campement à l’autre sans se perdre, sans se faire manger par des ours (RAHR !!!), sans croiser les autres randonneurs (car oui dans ce jeu nous incarnons des sociopathes :melting_face: ?).


Pas de panique ,cette image incompréhensible est tirée des règles.

A son tour on pioche une carte et on la place sur le plateau pour former le paysage, ou bien on avance sur un sentier déjà découvert.Il est possible de le faire autant de fois que l’on veut en comptant une heure par action. Et plus on décompte d’heure, plus des choses néfastes peuvent arriver à notre randonneur. Par exemple commencer son tour en piochant un ours n’est pas très grave, on peut l’esquiver en fuyant à travers les buissons. Cependant, si on pioche une carte qui a autant de chemins d’entrée que l’heure décomptée… …et bien on est perdu… (un peu comme le lecteur de cette description :stuck_out_tongue:). Et on laisse notre randonneur sur sa carte de départ en ayant ouvert le chemin pour tout le monde.

C’est donc un jeu rapide, d’ambiance ou le plus difficile sera de retrouver les règles de base noyées au milieu des règles additionnelles (c’est scandaleux) qui prévoient l’emploi d’objets compliqués. Le jeu est très drole, car complétement injuste et rapide.

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Pas bien noté sur BGG , je n’avais pas trop insisté sur celui-là. Tu donnerais presqu’envie :yum:

Par rapport à plusieurs autres jeux de l’auteur tels que Aegean sea et Impulse, il est jouable à condition de télécharger les aides de jeu sur BGG.

En fait j’aurais tendance à classer ces jeux en fonction de si j’ai osé ou non proposer de jouer à ces jeux à des humains.

Pas osé
La gloire de Rome → trop complexe et long et bazardique sur la table pour avoir osé le proposer
Impulse → complexe et en anglais et je maitrise mal les règles qui sont infâmement écrites.
Aegean sea → En anglais et trop complexe (interdit par la convention de Genève)

J’ai déjà joué avec des humains
Innovation → 2 fois, sans réussir à convaincre. Mais à refaire car avec la ré-édition, il revient sur le devant de la scène. Il faut avoir une amoureuse, très amoureuse pour y jouer avec soit :stuck_out_tongue:
Red 7 passe à peu près, mais c’est un petit jeu. (je n’ai jamais essayé les pouvoirs avancés).
Mottainai joué 2 fois. il faudrait plusieurs parties pour que cela prenne. Je pense cependant qu’il est très jouable si on arrive à comprendre le scoring de fin de partie.
Bear Valley finalement le plus joué, mais que sans les règles avancées. Il est rapide, même s’il est bizarre.

Je suis très très fan de Chudyk. J’adore ce côté à la fois complètement explosif mais également maitrisé. Tu peux jouer à un jeu en te disant qu’il est complètement abusé et que certaines cartes sont trop fortes mais ne jamais gagné contre quelqu’un qui sait jouer alors que tu as dans ta main ces fameuses cartes trop fortes (Innovation, Gloire de Rome, Impulse). Assez fou en y repensant d’arriver à retomber sur ses pattes en faisant cela.

Red 7 est un super filer qui peut donner des noeuds au cerveau dès que les règles intermédiaires sont ajoutées : tu peux piocher une nouvelle carte si tu ajoutes au canevas une carte supérieure à ton tableau (oui, les termes sont empruntées à la peinture sur tableau car c’est un jeu de couleurs).

J’ai Bear Valley qui traine dans un coin mais je n’ai jamais eu les joueurs pour essayer. @Tilvert je vais redonner sa chance au produit maintenant que j’ai offert Innovation à un pote, il sera plus enclin à essayer un Chudyk après ça.

Mottainai est un super jeu mais le système de score manque d’élégance contrairement au reste du jeu. Il faudrait trouver une variante à ce sujet.

Il y a également A bird told me to do it mais je n’ai jamais pu y jouer car pas de joueurs prêts à cette expérience.

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De fait, avec le recul, je juge certains jeux à gestion du chaos parmi les plus mémorables auquel j’ai joué.

J’ai une grande admiration pour les auteurs qui osent ça (surtout aujourd’hui…) parce que c’est d’abord un critère extrêmement complexe à chercher à équilibrer et qui demande aux joueurs du temps pour être “maîtrisé” et/ou en trouver certains leviers pertinents pour ce faire (ici aussi, compliqué aujourd’hui face à la profusion des sorties…). Mais au final, ce sont des jeux qui privilégient toujours le fait de vivre une expérience de jeu au-delà d’un cercle qui se restreint trop souvent à notre petite réflexion, ne serait-ce que parce qu’il confronte de facto à une dimension qui nous échappe peu ou prou et qui donc, nous oblige à relever le nez de notre nombril. Et beaucoup n’apprécient pas (très tristement actuel).

Ce qui est amusant, c’est qu’il y a bien évidemment plusieurs approches du chaos: l’interaction; ceux qui comme Eklund travaillent le chaos en fonction de la thématique qu’ils traitent pour que ce soit un des éléments qui servent cette expérience thématique (il y aura plus de chaos dans un jeu sur la soupe primordiale que dans un jeu sur la mise en place de projets spaciaux); l’asymétrie (avec la part de responsabilité/liberté laissée aux joueurs quand il ne s’agit pas bien entendu d’une “asymétrie” du type: je pars avec une pierre de plus et toi avec un bois de plus…); le chaos lié aux dés entre autres dans les wargames, etc., etc., etc.

Pour donner au débotté quelques exemples persos, sans même parler de la Guerre de l’Anneau, The Great Wall est exemplaire de par la responsabilité énorme qu’il fait peser sur les joueurs (le chaos dépend à 99% d’eux et les incite constamment à le provoquer/le gérer en cherchant le moyen d’en profiter plus que les autres), Carolus Magnus est un des plus grands jeux de gestion du chaos auquel j’ai joué avec ses brouettes de dés, Euphrat aussi, etc.

Bref, merci @ocelau pour mettre en valeur un maître du chaos!

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Dans la continuité de mon message ci-dessus (et pour ne pas éditer 28 fois…), je précise:

L’équilibre est souvent vu caricaturalement et/ou exclusivement comme un truc lisse: rien ne doit dépasser et/ou tout doit finalement en revenir au même…

Ce type d’équilibre propre aux jeux de gestion n’est évidemment pas le seul équilibre (même si beaucoup le conçoivent ainsi). Certains auteurs cherchent et travaillent l’équilibre de leurs jeux pour faire en sorte qu’ils garantissent aux joueurs de vivre une expérience toujours fun, thématique, unique, hors du commun, etc. D’autres estimeront que l’équilibre est de travailler à laisser un maximum de possibilités aux joueurs de pouvoir peser de diverses manières sur leur jeu. D’autres de pouvoir par exemple préparer des lancers de dés en jouant entre autres sur le timing (pour faire rapide: je perds/prends du temps pour augmenter les chances d’un succès ou je précipite un lancer de dés avec prise de risque plus importante mais dans tout les cas, l’équilibre établi par l’auteur est aussi dans la mise en oeuvre et conscience des diverses conséquences potentielles et de leurs implications directes et/ou indirectes qu’il faudra du coup assumer), etc., etc., etc.

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J’avoue qu Innovation est le meilleur jeu du monde :wink: mais la version Ultimate est trop. Le must du chaos étant de décaler ses cartes en diagonale. Je dis bravo mais pas bravo. La version iello a des bugs mais on l aime bien quand même. en tous cas, quel jeu !!

Jsute pour dire que personnellement et avec plus d’une vingtaine de parties au compteur et souvent à deux, j’adore PANDA SPIN. :v:

Un des auteurs qui a fait clairement apporté des nouvelles mécaniques, dynamique et sensations.

La gloire de Rome a totalement fait disjoncter ma femme sur une partie et ce meme jeu a été à l’origine du plus gros fou rire qu’on ait eu avec ma belle mère a cause d’une combo délirante qui lui a fait piocher des dizaines et dizaines et dizaines de carte ( je ne sais plus laquelle )

Innovation est le jeu auquel j’ai pu le plus jouer avec ma femme ( Poulp**, merci ), elle qui décrète ne pas aimer jouer … un tour de force.

Spin me fait de l’œil mais pourrais-je y jouer ?
Aegon Sea m’a fait de l’œil mais hélas il ne sortirait jamais …
Un de ces auteurs qui a apporté une énorme pierre au monde vidéo ludique !

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@ocelau J’ai joué au party game que Chudyk aurait rêvé de créer: MAGICAL ATHLETE ICI

Tu connais?

Il se joue bien à deux ? Y a t il une adaptation particulière ?

Panda Spin m’a bcp déçu. J’ai trouvé le jeu totalement incontrôlable et, en +, il y a certaines manches ou tu subis complètement.

J’ai trop peu joué Innovation, j’en garde le souvenir d’un truc violent et rigolo.

Pour le deuxième point, j’ai envie de te dire : comme tous les jeux de ce type (Gang of Four, Tichu, et c’est encore pire à Odin) et plus généralement encore la plupart des jeux de plis non joués en duplicate (belote, tarot…).

Pour le premier point, c’est carrément pas vrai, mais il faut quelques parties pour entrer dans la logique du jeu.

Ce que je lui reprocherais, c’est que la limite de 15 points proposée de base par la règle est beaucoup trop faible.

Je ne cherche pas à te convaincre, hein. Ou si en fait :grin:

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