jmguiche dit : Pourtant, en terme de liberté individuelle, on n’en a jamais eu autant. Je viens d’une époque lointaine ou la contraception était interdite, ou l’avortement était un crime (qui pouvait mener à la peine de mort), ou être gay était, en fonction des pays soit une maladie mentale soit un crime, ou les trois chaînes de télé étaient d’état, tout comme les radios, avec un ministère de l’information qui plus est. Un monde ou un gouvernement pouvait interdire un journal pour une caricature. Cela a quand même bien évolué en France et pas mal dans le monde.On est d'accord. C'est aussi pour ça que j'axe mon message sur l'évolution de la situation, plus que la situation elle même. Comme tu dis, ton "époque lointaine", était une situation bien pire que maintenant sur plein de sujets. Et vous avez vu, lors de votre vie jusqu'à présent, de grandes améliorations. La situation était pourrie, elle est bien mieux maintenant. Ça aide à être optimiste, forcément (surtout quand on a vécu son adolescence dans une dictature).
J'ai l'impression d'être né à l'apogée de cette époque d'améliorations et d'évolution positive. Et après l'apogée, c'est la chute. Il y a eu quelques "progrès" (grandement contestés), comme le PACS, le mariage pour tous, et les 35H, mais à part ça, sur les dernières décénies, on a l'impression de stagner, ou de reculer plutôt qu'autre chose. (Assouplissement des 35h, recul de l'âge de la retraite, reculs sur l'écologie avec la ré-autorisation des néo-nicotinoïdes, violences policières qui ne favorisent pas vraiment la liberté de militer ou manifester...)
Et professionnellement, c'est assez décourageant aussi. J'ai déjà travaillé pour 2x plus d'employeurs, en à peine 10 ans, que ma mère dans sa carrière complète. (Je compte les employeurs, mais 2 d'entre eux étaient des sociétés de service, avec qui j'ai fait pas mal de clients. Même si l'employeur et le salaire restent les mêmes, on change de lieu de travail, de conditions, de méthodes, de collègues, avec des entretiens d'embauche à chaque fois. Je n'ai pas travaillé plus de 8 mois au même endroit en 5 ans...)
Édit pour répondre au tien :
jmguiche dit : edit : allez, allons plus loin... je pense même que si nous voulons réellement résoudre les problèmes que nous avons à résoudre, les libertés individuelles devraient en prendre un coup ! Limiter la consommation d’énergie, organiser un meilleur partage des richesses pour réduire les inégalités (je suis partisan de l’abolition de l’héritage pour pouvoir redistribuer aux jeunes plutôt que faire hériter les vieux. Aujourd’hui, on hérite de ses parents à 60 ans ! C’est cretin et contre productif). Je rêve d’un monde sans religions, exit la liberté de croire et de se haïr pour des conneries. Interdiction des activités polluantes. Limitation de la consommation de produits polluants (viandes, fruits exotiques, plastique...). Certain font déjà cela, mais tant que cela ne sera pas limité par la loi, cela sera une goute d’eau, un choix minoritaire.
On a l'air de partager un certain nombre d'idées. L'héritage est effectivement mal fait, et source d'inégalités (il y a une vidéo du Monde intéressante sur le sujet. Je ne m'étais pas vraiment posé la question avant, mais les arguments avancés sont pertinents).
Je n'aime pas les religions non plus, (mais je ne vois pas comment la loi améliorerait ceci. Historiquement, les persécutions religieuses n'ont pas vraiment amené à l'exctinction de ses religions...)
Cependant, j'y vois beaucoup de libertés à gagner, quand tu parles de restrictions :)
Un meilleur partage des richesses (revenu universel?) permettrait pas mal de libertés en plus. Certes les ultras riches pourraient pas se payer un 5ème yacht, (mais c'est bon pour limiter la consommation d'énergie), mais on courerait moins après l'argent pour l'argent. Moins de "bullshit jobs" (hop, économies d'énergies probables aussi), moins de frustration et de fatigue pour les boulots difficiles. L'informatique et la robotique pourraient servir les buts nobles pour lesquels elles ont été conçues ou pensées (donner le travail difficile aux machines, pas pour que les patrons s'engraissent en se débarassant des humains lents qui tombent malades et se mettent en grève, mais pour que plus personne n'ai à ramasser les poubelles). Les gens pourraient consacrer plus de temps à leurs loisirs (qui ici, n'aimerait pas avoir plus de temps pour jouer, ou trouver l'énergie et le temps nécessaire pour transformer une vague idée de jeu en un proto potable, à montrer à des éditeurs. Ou écrire un livre, composer de la musique, apprendre des choses sur des sujets qui ne leur sont d'aucune utilité, pour le plaisir de la culture, ou voyager, "à l'ancienne", de façon plus propre. J'adorerai voir la Mongolie, personnellement, mais ça serait encore mieux d'avoir le temps d'y aller en train (électrique) ou en bateau à voile. Difficile en une semaine de congés payés...) ou à la société, aider les personnes dans le besoin, s'intérésser à la démocratie, y réfléchir et pousser de nouvelles idées (référendum d'initiative citoyenne? Refonte du système de financement des partis politiques avec les BED? Vote par jugement majoritaire?), ou jardiner, prendre le temps de produire une partie de son alimentation (et ainsi (ré)apprendre le cycle des saisons, pas de fraises en hiver, et bim, en plus, c'est aussi bon pour la planète.)
On peut y voir une restriction des libertés, ou un cercle vertueux. Couper quelques libertés à ceux qui en ont beaucoup, pour en donner aux autres.
Mais comme j'ai dit plus haut, ceux qui y perdraient un peu sont ceux qui ont la possibilité de changer ça. Et ils n'ont pas d'intérêt personnel à le faire...