Ayant plongé récemment dans les jeux de société, je me surprends à analyser leurs effets sur mon cerveau. Il y a certains jeux que l’on apprécies mais qui nous laissent indifférent une fois la partie terminée. On se rappelle avoir aimé y jouer mais nous sommes incapable de nous souvenir d’une partie qui nous serait possible de narrer.
Quant à d’autres, je me surprends à me mémorer de “faux souvenirs” provenant directement de mon subconscient, me faisant oublier que j’ai simplement manipuler des éléments d’un jeu de société et qu’il n’était ni question d’un film ou d’un jeu vidéo. Je me retrouve ainsi avec un emsemble d’images illustrant ma partie, finissant par s’ancrer en tant que vérité, et me faisant oublier que ces souvenirs sont le fruit de mon imagination.
Afin d’illustrer mon propos, je vais prendre l’exemple de deux jeux auquels j’ai joués.
Res Arcana et Nemesis.
Res Arcana d’un point de vue personnel me procure de la satisfaction lors de mes parties. J’aime ce challenge de créer mon moteur à ressources et à points de plus en plus puissant. Mais qu’en reste-t-il après une partie ? Ce souvenir que le jeu est apprécié dans sa globalité et que j’ai transformé de simples ressources en une autre pour marquer des points… Mon subconscient me montre simplement des cubes de couleurs qui s’échangent.
Quant à Nemesis. Je me surprends d’avoir des souvenirs me donnant cette impression d’avoir vécu une réelle histoire. J’ai de véritables visuels en tête des personnages en action me faisant oublier qu’il n y avait rien de tout cela, à part des cartes, un plateau, des dés et des figurines.
Mon cerveau est donc dupé par l’immersion forte du jeu qui a réussi à faire passer mon cerveau en état de subconscience au cours de la partie stimulant ainsi mon imagination.
Je ne suis peut-être pas clair dans la description de mon ressenti mais pour ceux qui comprennent ce que je veux dire, je suis curieux de savoir quels sont les jeux qui ont réussit et réussissent encore à vous duper par leur qualité immersive ?
Facile : Les JdR
Bonjour,
Sujet intéressant.
Personnellement, d’une partie, je me souviens surtout des joueurs avec qui je joue.
Leurs rires, leurs sourcils froncés de réflexion, leurs bougonnements, leurs anecdotes racontées, leurs regards, leurs commentaires, etc.
Ce sont bel et bien les joueurs qui font le jeu…
Bons jeux à tous.
Oui, les joueurs font le jeu :)
Et les JdR ont une qualité immersive peut être inégalable
J’ai encore le souvenir de mon unique partie de Némésis. Mais je n’y jouerai plus. Il y a une forme de magie dans ce jeu de survie qui force notre concentration à rester éveillée pour répondre aux attentes des autres joueurs, prendre soin d’eux pour parvenir à s’en sortir. C’est un jeu assez coopératif et exigeant et donc je comprends qu’il puisse marquer l’esprit. Je n’y rejouerai plus parceque nous avons réussi notre objectif mais j’aurai entamé une autre partie en cas d’échec. Vu le prix du bestiau, c’est un peu du gâchis mais déjà le jeu n’est pas à moi et ensuite je tiens à conserver le plaisir et la mémoire de cette partie.
Je m’aperçois que c’est aussi la même chose pour Andor…
Les jeux coopératifs amenant un type bien particulier de tension doivent sans doute contribuer au souvenir onirique des parties, non ?
Les jeux à épisodes, les “legacy” me font aussi cet effet. Je pense à 7th continent ou à Gloomhaven en particulier.
Donc, parfois, ce peut aussi être des expériences personnelles sur des jeux solo.
Voilà voilà
Gabriel Ombre dit :...Etonnant !
J'ai encore le souvenir de mon unique partie de Némésis. Mais je n'y jouerai plus. Il y a une forme de magie dans ce jeu de survie qui force notre concentration à rester éveillée pour répondre aux attentes des autres joueurs, prendre soin d'eux pour parvenir à s'en sortir. C'est un jeu assez coopératif et exigeant et donc je comprends qu'il puisse marquer l'esprit. Je n'y rejouerai plus parce que nous avons réussi notre objectif mais j'aurai entamé une autre partie en cas d'échec. Vu le prix du bestiau, c'est un peu du gâchis mais déjà le jeu n'est pas à moi et ensuite je tiens à conserver le plaisir et la mémoire de cette partie....
Ça doit aussi sacrément dépendre des joueurs et des circonstances de jeu. Mais je me rappelle d’une partie d’anthologie de Dead of Winter, avec de vrais morceaux d’engueulades de joueurs pas d’accord entre eux. Un des points dont je me rappellerai longtemps est un événement où on devait choisir d’accueillir des réfugiés (bouches inutiles) ou pas. Nous avons dû discuter une demi heure sur des questions de morale et d’humanité et à aucun moment un joueur n’a prononcé un truc du genre « on n’a pas trois jetons de nourriture à dépenser » ou fait référence au gameplay du jeu. Je crois que pendant cette demi-heure nous étions tous dans notre bunker et c’est une sensation que je garde encore en mémoire.
Un autre jeu où je me rappelle encore de temps en temps de Bruno qui a eu la chance de monter dans un des blindés des casques bleus pour échapper à l’enfer de Pogoren, c’est This War of Mine. Mais c’est hélas un jeu un peu mécanique, ce qui nuit à l’immersion qui est pourtant très bonne.
Andor, et c’est pour cela que c’est mon jeu préféré, parce que justement je ne pousse pas des standies et je ne lance pas des dés, je suis à 100% dans l’aventure et ne vois pas les heures passer.
J’en ai parlé récemment avec mon conjoint qui, lui, a juste l’impression de pousser des figurines et du coup trouve ce jeu trop long.
Folklore The Affliction m’immerge également dans l’aventure, mais l’anglais m’en sort assez souvent malheureusement.
Oui, les joueurs et les circonstances de jeu, c’est vrai
Bon, je suis un peu HPE sur les bords aussi Sans doute une corrélation entre système de jeu, thème du jeu et sensibilité du joueur :
Andor, j’ai refait une partie récemment avec d’autres joueurs, des habitués du jeu. L’atmosphère a été différente et même si la curiosité de la découverte n’étaient plus là, les évènements ont fait que j’ai passé une super soirée à vivre l’aventure avec mes camarades
Étonnant ma vision de Némésis ? Peut-être mais on ne se refait pas
Bonne journée
Fief et Diplomacy sont des jeux dont on se souvient des parties et des joueurs.
Fief est épique et l’aléatoire des événements (bonnes ou mauvaises récoltes, peste par exemple) associé à une immersion certaines (mariages, élections de roi puis lignée filiale, magouilles des évêques, cardinaux et pape, levée d’armée, châteaux assiègés) le tout lié par la diplomatie forcément opportuniste et sans pitié, eb fait un jeu dont chaque partie est unique et laisse une trace.
J’ai peu joué aux jeux de rôle, mais eux-aussi me semblent taillés pour rester en mémoire. J’ai eu la chance de connaître “Maléfices” notamment.
Par contre, difficile d’envisager une mémoire des parties d’Azul ou d’Agricola…
Oui, étonnant de se dire : je n’y rejouerai plus car je veux garder en mémoire cette unique expérience.
Mais peut-être que la prochaine partie sera encore plus exceptionnelle… ou pas !
Les unlock! Grâce à l’enrobage, me font cet effet là, de parties mémorables où on est embarqué dans une histoire (light, certes). Certains scénarios plus que d’autres il est vrai.
Et ma première et unique partie de BSG (on devait être 8). C’est vrai que je ne m’en rappelle pas le détail, mais le souvenir diffus d’une partie avec une ambiance de dingue.
Ma dernière partie de Dunes aussi, où ça s’est joué sur la piste des duels entre les deux factions restantes après 4-5h de jeu.
Le fait d’avoir gagné ces deux parties aide aussi à fixer les souvenirs
Deux jeux qui ont en commun de s’appuyer sur des univers forts qui aident à l’immersion, d’autant que leurs mécaniques ont été travaillées particulièrement pour rendre ces univers.
Et d’être des jeux de blabla.
Dantrac dit :Fief et Diplomacy sont des jeux dont on se souvient des parties et des joueurs.
Fief est épique et l'aléatoire des événements (bonnes ou mauvaises récoltes, peste par exemple) associé à une immersion certaines (mariages, élections de roi puis lignée filiale, magouilles des évêques, cardinaux et pape, levée d'armée, châteaux assiègés) le tout lié par la diplomatie forcément opportuniste et sans pitié, eb fait un jeu dont chaque partie est unique et laisse une trace.
(...)
Par contre, difficile d'envisager une mémoire des parties d'Azul ou d'Agricola...
J'ai eu vraiment la chance dans mon parcours ludique de croiser à certaines périodes des joueurs parfaits pour Fief. Parmi mes meilleurs souvenirs de parties, il y a celles de Fief, il est d'ailleurs assez facile d'en faire un récit dans le cadre d'un CR. A part dans ma mémoire, je n'ai hélas aucune trace écrite ou photographique de mes lointaines parties de Fief des années 80/90, mais en revanche, pour celles jouées sur les rééditions, deux exemples parmi d'autres :
https://www.jedisjeux.net/jeu-de-societe/fief/parties/2843
https://www.jedisjeux.net/jeu-de-societe/fief/parties/2827
D'autres parties de jeux comme Res Publica Romana, Battlestar Galactica, Fortunes de mer, Warrior Knight, Byzantium, etc...m'ont laissé aussi des souvenirs fabuleux , mais comme dit plus haut, cela dépend en grande partie des joueurs présents. Il suffit que certains ne soient pas "dans l'esprit" et là, c'est la douche froide. Depuis une partie de Mare Nostrum jouée à 6 avec des joueurs qui agissaient dans leur coin façon comptable-gestionnaire ne prenant aucun risque, je n'ai plus jamais voulu rejouer à Mare Nostrum : ils ont trouvé le moyen de m'en dégouter ! Un jeu pareil...! Là, ils ont fait fort hein...
Sinon j'ai assez peu de souvenirs de jeu qui m'auraient vraiment dupé sur le plan du ressenti thématique... trois ou quatre peut-être.
Moi de Nemesis je me souviens de mes 4 parties ou5 à chaque fois tout le monde soufflaient, ralaient contre le hasard, voulaient arrêter en cour de partie, etc. bref, de la pénibilité du jeu, de son mecanisme lourd.
Par contre, dans le même esprit mais mecaniquement plus abouti, plus immersif, olus tendu, okus fun avec encore plus d’histoite raconter, Conan nous transporte, nous conquis.
Sinon, pour en revenir au sujet, des jeux comme Brass, Maracaibo, On Mars ou encore Champ d’honneur ( étonnement) nous racontent des histoires pendant les parties mais ce qui reste chez nous comme plaisir une fois chaque jeu fini, c’est ce que sa mécanique nous a apporté.
kibitzerCripure dit :Bonjour,
Sujet intéressant.
Personnellement, d'une partie, je me souviens surtout des joueurs avec qui je joue.
Leurs rires, leurs sourcils froncés de réflexion, leurs bougonnements, leurs anecdotes racontées, leurs regards, leurs commentaires, etc.
Ce sont bel et bien les joueurs qui font le jeu...
Bons jeux à tous.
C'est vrai, je me souviens d'une partie mémorable sur Dead of Winter par l'action d'un joueur, bien que le jeu ne m'a pas vraiment transporté.
Je dirai donc qu'il y a des souvenirs tournés principalement vers le jeu. Les souvenirs sont conditionnés par notre faculté à s'immerger dans le jeu, propre à chacun, dépendant fortement du jeu, de notre accroche à sa thématique, aux sensations apportées par les règles et mécaniques.... mais aussi de notre capacité à faire travailler notre imagination.
Et il y a les souvenirs tournés principalement vers l'environnement, l'ambiance dégagée et les personnes avec qui nous jouons. Si nous jouons avec une personne que nous aimons et que notre attention est portée sur elle, il y a de grande chance que nos souvenirs seront localisés sur les expressions du visage, sourire, rire... que sur le jeu.
Après je pense que les deux sont aussi liés. Nous n'avons pas besoin d'avoir ces deux situations à leur paroxysme réunissant le meilleur de chacun mais jouer avec des joueurs qui plombent l'ambiance et qui nous est perçu très négativement nous empêchera de nous immerger dans le jeu. Il se peut même que ce souvenir nous dégoute même du jeu que nous aurions peut être aimé s'il avait été joué dans de meilleures conditions.
Et dans l'autre sens, jouer dans une bonne ambiance avec des personnes que nous appréçions à un jeu que nous n'aimons pas peut est une source de grands souvenirs.
Pour conclure, les joueurs autour d'une table ont bien plus d'impact sur nous que le jeu lui même bien que ce dernier peut aussi nous procurer de grands souvenirs.
Je suis étonné des commentaires sur Andor qui pour moi est juste un gros tableau excel déguisé en médiéval…
Par contre je vous rejoins sur des Fief, Res Publica, Civilization (Descartes), Cyclades, Battlestar Galactica…
En gros, les jeux qui sont mis en valeur par la qualité des interactions entre les joueurs. Ca chouine, ca fait la pleureuse, ca menace, ca trahi, ca se marie, ca retrahi,…
Cela raconte une véritable histoire, que l’on se remémore avec plaisir.
Je me rappelle d’une chouette partie de Chevaliers de la table ronde, dans laquelle j’ai parlementé un temps dingue (genre 20 min) pour convaincre un joueur que je n’étais pas le félon mais que c’était le joueur à sa gauche, et que si il ne prenait pas la bonne décision tout de suite on avait perdu.
J’avais trompé ce joueur quelques mois plus tôt à un jeu du genre, et il ne voulait pas se faire rouler 2x par le même joueur… la discussion a été rude mais il a fini par faire le bon choix et la partie s’est immédiatement terminée avec une victoire pour nous
Je suis en train de me faire une petite liste de jeu à tester afin de savoir si j’arrive à y rentrer pleinement.
- Gloomhaven
- Anachrony
- Black Rose War
- War chest
- Tainted grail
- On Mars
- Dune
- Gaia project
- 7th continent
- Barrage
- Harkam Horror LCG
- Terraforming Mars
- Scythe
- Spirit Island
- Robinson Crusoe
- Kingdom Death Monster
Les jeux qui ont été validés personnellement :
- Nemesis
- Marvel Champion
Les jeux qui ont échoués sur moi :
- Aeon’s end
- Res Arcana
- Battlecon
- Unmatched
- Flesh and blood
- Bataille pour Rokugan
Tellement...👍Je suis étonné des commentaires sur Andor qui pour moi est juste un gros tableau excel déguisé en médiéval...
Sujet intéressant, avec une description en intro pas évidente, car sur les ressentis personnel, mais tu t’en es sortit !
Je rejoins les autres intervenants du fil : si pas déjà fait faut tester FIEF !
Attention à bien choisir les joueurs, ne pas prendre des purs comptables, mais des joueurs vivants, qui hésite pas à faire un peu le spectacle ; et là le jeu deviens magique, généralement on se souviens de la partie, on à “vécu” une histoire.
Par contre la durée d’une partie marquée sur la boite…chez nous c’est plus plus 3-4 heures (et du coups des parties trop rares)
anecdote : une partie de fief, avec que des joueurs à fond et qui ne veulent rien lâcher, une trahison multiple préparée sur 3 heures de jeu par deux joueurs = des amis qui ne se sont plus appeler suite à ça pendant 15 jours, et qui ont hésité à ressortir la boite pendant 2 ans (ça peut paraitre triste, mais ça veut aussi dire qu’on avait tous vécu une époque le temps d’une soirée et pas seulement posé des châteaux en carton)
mayrik dit :
anecdote : une partie de fief, avec que des joueurs à fond et qui ne veulent rien lâcher, une trahison multiple préparée sur 3 heures de jeu par deux joueurs = des amis qui ne se sont plus appeler suite à ça pendant 15 jours, et qui ont hésité à ressortir la boite pendant 2 ans
J'avoue que j'adore me prendre au jeu et que j'y vais à fond : fausses alliances et trahisons..
En revanche, une fois la partie terminée et le jeu plié, c'est fini pour moi. Des gens qui se brouillent en vrai à cause d'un jeu, j'ai jamais trop compris.
Des parties mémorables, j'en ai à foison, mais cela n'implique pas forcément que je me sois à chaque fois totalement imprégné de l'univers proposé par le thème. Je vois cité Les chevaliers de la table ronde & ma toute première partie à ce jeu restera mémorable (un peu pour les mêmes raisons), mais ce n'est pas pour autant que j'étais rentré dans l'univers, je jouais des cartes pour en piocher des nouvelles & ainsi de suite.
Sinon, dans ce domaine, Les loups-garous de Thiercelieux est chez moi le meilleur candidat. Des parties de négociations & autres débats ou discussions interminables pour notre plus grand plaisir ... sans pour autant que je me prenne pour un vrai loup-garou ou un réel idiot ou autre rôle du jeu.
Pour Andor, ce n'est pas un jeu qui me fait super vibrer, je l'aime bien tout de même, & je peux concevoir que certains se laisse prendre au jeu & d'autres non.
A l'inverse, il y a des jeux dont je ne me souviens pas forcément des parties mais qui je sais me transporteront dans leur univers le temps d'une victoire ... ou d'une défaite. Par exemple, je sais qu'à Petits meurtres & faits divers, je vais m'imprégner de mon personnage & me faire toute une histoire pour vivre la partie à fond, mais je suis incapable de citer une partie précise, juste qu'à chaque fois j'ai passé un super moment.
Ceci dit, je suis d'accord avec ceux qui disent que les joueurs autours de la table sont tout aussi importants que le jeu en lui-même pour s'imprégner de l'univers. Jeux de rôles y compris. Il m'y est arrivé une fois de ne pas rentrer dans le jeu & n'avoir juste l'impression que de jeter des dés ...
Même si ces jeux-là s'y prêtent beaucoup plus que d'autres aux thèmes plaqués ou pas très racoleurs.
Je citerai aussi Flamme rouge, où il m'arrive parfois d'avoir aussi mal aux jambes que mes coureurs ou d'être aussi heureux de voir mes coureurs gagner que quand j'ai réalisé une bonne course en vrai avec de bonnes sensations dans les jambes & dans la tête (oui, car il y a bien longtemps que je n'ai plus gagné de vraie course, je ne suis hélas plus aussi fringant qu'avant & ma meilleure place de ces quinze dernières années n'a été que 3° ...).