Pour les jeux auxquels j’ai joué plus de 3-3 parties (faisant, genre, une parte de JdP tous les 3 Week End, je peux difficilement me permettre de me limiter aux jeux “beaucoup joués” ^^)
7 Wonders : 0,5 Immersion très faible après quelques parties. Je continue à voir les bâtiments que je pose et les ressources que j’utilise, mais je n’ai pas trop l’illusion de construire une ville. Le moment encore un peu immersif est quand je me lance dans une course à l’armement face à un joueur voisin.
Dead of Winter : 4 Immersion correcte, entretenue par le matériel (personnages uniques), le suspense des “morts de personnage” et les possibles trahisons entre groupes de survivants. Perdre une de mes “petits bonhommes” est plus désagréable que le serait la perte d’un meeple anonyme. J’arrive à croire à notre lutte pour la survie.
Race for the Galaxy : 1 Immersion faible. Je m’amuse à faire mon petit empire, mais la foire au n’importe quoi imposée par les cartes fait que je ne me raconte pas une histoire.
HàA JCE : 5 Immersion très forte. Attachement au personnage que je joue au long de la campagne, alliés récurrents qui finissent par prendre vie dans mon esprit, sentiment de découverte renouvellé par les scénarios. Même quand les cartes imposent un résultat improbable (genre tirer une faiblesse “homme de main de la mafia” alors que je suis dans une dimension parallèle), j’essaye de me raconter une petite histoire de comment c’est arrivé, ce qui est signe que je suis suffisamment “dans l’histoire” pour faire l’effort de préserver mon immersion.
Mage Knight : 2,5 Immersion mediocre. Peut être le fait que la vue “de dessus” montre une grosse figurine qui se déplace sur un tout petit royaume, et l’absence d’une histoire à part “casser la gueule de tout ce qui bouge”. L’épuisement des cartes de ma main, réduisant mes options, va aussi renforcer le sentiment artificiel (même sentiment sur Gloomhaven, mais je n’y ai joué que 2 fois)
Battlestar Galactica : 4 rejoint l’avis sur Dead of Winter. Le fait de jouer un personnage d’une série que je connais fait que j’ai plus de facilité à me projeter dans le personnage, et à me raconter l’histoire de la partie.
Constats :
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en réfléchissant à certains de ces jeux, je m’aperçois que chez moi, la première partie est plus immersive que les suivantes : La première fois, je découvre, je vis l’experience, et comme je ne sais pas comment gagner, je fais ce qui me semble logique “pour mon perso”. Alors que quand je connais bien le jeu, sa couche “mécanique” et la recherche de l’optimisation prend le pas.
Par exemple, pour un 7 wonders, à ma première partie je m’intéressais aux merveilles disponibles, j’étais tout content d’avoir une cité bien achalandée et de construire “mon” palais. alors qu’à la dixième, ben, je pose des cartes qui vont me faire marquer des points.
Du coup, un jeu qui sort souvent et permet d’enchainer de nombreuses parties va perdre rapidement son côté immersif. Ca explique pourquoi je ne suis pas un “ponceur”, je pense.
Par contre, un jeu à scénarios qui change suffisamment à chaque partie pour m’empêcher de tout optimiser va avoir une meilleur “espérance de vie immersive”
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L’existence d’une license ou de personnages/éléments que je connais aide à me projeter. C’est le cas pour Battlestar (Je peux imaginer mon personnage, dont je connais la personnalité, mis en scène dans les décors et les situations de la série), mais aussi pour Horreur à Arkham (les jeux “Arkham Files” de FFG partagent un pool de personnages et de décors récurrents bien détaillés, ce qui fait que je les connais déjà et qu’ils sont plus “vrais” dans mon esprit, comme de vieux amis ou d’anciens persos de JdR)