Pour les fans de Legolas qui ont du courage et beaucoup de temps à perdre : http://www.youtube.com/watch?v=VznlDlNPw4Q
(pour voir l’essentiel il suffit de s’arrêter à 2 minutes mais si le cœur vous en dit, cette vidéo peut vous accompagner toute la journée )
Celle-ci est plus courte mais il y a une version de 10h aussi : http://www.youtube.com/watch?v=KaqC5FnvAEc
Remettons un peu dans le contexte : j’entendais bien “simple” et “facile” pour des professionnels. Il est évident qu’il n’est pas simple et à la portée de tous d’adapter un roman au cinéma. Pour être plus précis, je devrais donc dire que le travail d’adaptation du SdA est “plus simple” ou “plus facile” que pour d’autres romans.
Le récit est linéaire dans le sens où même s’il y a plusieurs groupes à suivre (ce qui est un bon plan dans un film, cela permet en effet de casser le rythme et d’éviter de toujours suivre les mêmes personnes) mais tout le cheminement est clair et simple à représenter à l’écran. Il n’y a aucun effet de manche complexe. Même pas un seul flashback puisque les événements passés sont racontés par les protagonistes.
Bref on est loin des problématiques d’un Dune de Herbert où l’aspect mental du récit est très complexe à représenter à l’écran. Ou encore de la Tour Sombre de King avec ses univers parallèles et les délires de l’auteur.
Cela ne veut pas dire que le travail de PJ est à jeter aux orties encore une fois. La trilogie est plutôt bonne mais elle n’est pas parfaite. J’ai déjà souligné les problèmes d’adaptation et de faiblesse dans la réalisation qui me posaient problème et je ne pense pas faire preuve de fanatisme, les points qui m’ont choqué sont ceux qui me paraissaient contradictoires avec l’esprit du roman (et non pas la lettre).
Lorsqu’on m’annonce que, potentiellement (je me raccroche au conditionnel pour garder espoir), PJ envisage de faire commander les forces du Mal par Sauron à la Bataille des Cinq Armées ben forcément ce genre de changement allant à l’encontre de l’esprit de l’univers de Tolkien me rappelle les précédentes erreurs commises pour le SdA.
En fait mon véritable reproche au sujet de l’adaptation est surtout que le choix fait est celui du spectaculaire. Les Elfes à Helm, les Morts à Minas Tirith et le fait d’envisager Sauron combattant Aragorn à la Bataille de la Porte Noire ne sont pas des choix illustrant une vision particulière (et forcément personnelle mais relevant bien du travail d’adaptation) de l’oeuvre mais bien la volonté d’en mettre plein la vue.
Arnolad dit:fbruntz dit:
Les difficultés que tu évoques sont très faciles à surmonter sur une saga de 9h! Et d'ailleurs PJ les a surmonté sans gros problème.
Il y a beaucoup de protagonistes, ok, mais le récit est très linéaire et l'intrigue relativement simple.
Bonjour fbruntz,
Lisant ma "revue de presse" Tric Trac ce matin, je tombe sur ta remarque.
Je ne sais pas bien ce que tu entends par "très facile".
Visiblement, tu fais allusion uniquement à l'aspect "quantité narrative" des 9h qui, je te l'accorde, permet de développer son propos en plus de temps qu'un film unitaire classique.
Cet aspect pourrait déjà se discuter car la quantité, justement, peut nuire considérablement à la qualité. L'équilibrage des "arcs narratifs", le rapport entre intrigue principale/intrigues secondaires, la montée en puissance des scènes dynamiques, leur gestion, les 100.000 points de montage comme autant de points de vue qui se travaillent à l'image près pour une fluidité otpimum... Le tout avec une armée d'intégristes de Tolkien derrière ton épaule qui seront prêts à te dévorer pour la moindre entorse à l'OEUVRE... Bref, raconter ce roman sur un autre support, était tout sauf facile.
Pour le reste (production/réalisation/choix du casting/décors/costumes... et les 1000 atres choses qui font un film), on atteint un degré de complexité et de savoir faire hors du commun.
Et l'argent n'est qu'un paramètre qui fait son excellence. PJ est justement un réalisateur qui sait utiliser des techniques "low cost" à la Méliès pour que le moindre de ses dollars aille où il faut. Oui il en faut pour faire exister les armées de Sauron en synthèse mais utiliser la perspective tronquée pour traduire les différences de taille entre les personnages (cf. hobbit/humain) c'est brillant, ultra efficace, et gratuit...
Pour preuve, si l'argent d'un "blockbuster" comme tu dis était la seule valeur de sa réussite, ça se saurait (cf. Speed Racer des frères Wachowski (2008) : $108M de pertes et pourtant, après Matrix qui l'eut cru?)
Pour résumé, et en toute amitié, associer "SDA" et "Facilité" ne me semble pas le meilleur moyen, à mes yeux, d'exprimer tes réserves sur le travail de Peter Jackson. Il y en a sûrement et c'est le propre d'un jugement subjectif que je te reconnais autant que je me l'autorise.
Moi, je ne suis pas fan des dialogues "prophético/poético/pouet pouet" de Legolas "Le soleil est rouge , du sang a coulé cette nuit ...". Mais, ça doit venir de moi, j'ai jamais joué d'elfe à D&D!![]()
Sur ce, je te souhaite une bonne journée, le soleil est caché donc pas de sang cette nuit...
Je suis d'accord avec tout ça.
On peut critiquer l'adaptation du Seigneur des Anneaux faite par Peter Jackson, bien sûr, mais de là à dire que c'était facile...

C'est un roman extrêmement touffu avec énormément de lieux, de personnages, d'intrigues différentes. Déjà, c'est pas facile à adapter, même en 9 h. Mais en plus, c'est un best-seller mondial, LA référence absolue en matière de littérature fantastique, donc il fallait un film qui se mette à ce niveau-là, sans trahir l'esprit du roman et en contentant les millions de fans de cette oeuvre titanesque.
Si l'on ajoute les contraintes techniques et budgétaires, les paysages naturels à filmer, les décors à constituer, les costumes, le casting, les milliers de figurants, la création sur ordinateur, la post-production, le montage... Ce n'est pas facile, même pour des réalisateurs rompus à ce genre d'exercice. Peter Jackson explique bien dans les bonus du DVD que c'était un travail colossal qui a mobilisé une équipe énorme pendant six ans. Ils ont été jusqu'à créer la Comté un an avant le début du tournage en Nouvelle-Zélande, à façonner des objets, armes, armures en se basant sur les livres et les illustrations pour imaginer ce que serait la civilisation du Rohan ou du Gondor, comment ces gens seraient habillés... énormément de détails qu'on ne voit quasiment pas dans les films mais qui participent à la cohérence générale d'une trilogie absolument grandiose.
Il y a eu, par le passé, des films à très grands spectacles et très gros budgets, avec énormément de costumes, de décors, de figurants, d'actions, etc. Mais grosso modo, c'était des péplums et des westerns. Dans le cinéma fantastique, il faut ajouter en plus les images de synthèse, les créatures fantastiques...
Bref, avant les années 2000, la technologie ne permettait pas de faire une adaptation vraiment réussie. Quand j'étais ado, je rêvais justement de voir Le Seigneur des Anneaux au cinéma et je me disais que c'était impossible. On se souvient tous des décors en carton pâte et des trucages risibles des films fantastiques des années 70 ou 80, Le choc des Titans, Superman etc. A l'exception notable de Star Wars, je ne connais pas un film de science-fiction et/ou fantastique de cette époque qui ait bien vieilli... (2001 L'Odysée de l'espace n'entre pas dans cette catégorie pour moi car c'était de la science-fiction très réaliste, pas de guerre spatiale, d'armes lasers et de créatures imaginaires)
Adapter Tolkien au cinéma, pour la première fois, c'était comme, pour un alpiniste, s'attaquer à une face nord jamais explorée dans l'Himalaya. C'était très risqué, il fallait pour réussir une implication totale dans un projet qui ne pouvait pas être minimaliste.
Et même Star Wars à finir par vieillir… Mais oui sinon je pense tout comme Mathias!
Finkel dit:Et même Star Wars à finir par vieillir...
oui. Vivement le remake. ^^
Finkel dit:Et même Star Wars à finir par vieillir... Mais oui sinon je pense tout comme Mathias!
Star Wars IV a mal vieilli mais pas le V qui malgré des effets spéciaux dépassés ne s'en sort pas mal du tout je trouve.
Pour le reste, je suis d'accord avec Mathias, je vous invite à lire mon message posté juste avant lui (et qu'il n'a pas dû lire puisque nous rédigions nos interventions en même temps je pense) où je précise le contexte de mon "facile".

Je parle uniquement d'adaptation du récit mais pas de la problématique technique (effets spéciaux et autres décors).
El comandante dit:Finkel dit:Et même Star Wars à finir par vieillir...
oui. Vivement le remake. ^^
Yep j'imagine très bien les nouveaux 4, 5, 6 avec du Jarjar Binks dedans

bon je

A+
fbruntz dit:Je parle uniquement d'adaptation du récit mais pas de la problématique technique (effets spéciaux et autres décors).
Mouais, adapter LOTR c'était sans doute pas non plus le truc le plus facile au monde. Quand on adapte une oeuvre, il faut "juste" la réécrire entièrement en coupant et modifiant ce qui doit l'être. Perso, j'écris de la fiction depuis des années en amateur et j'ai adapté quelques trucs existants et autant te dire que ça n'a rien de "facile" ! D'ailleurs, un petit tour sur wikipédia permet de se rendre compte de la galère dans laquelle se sont embarqués Peter Jackson et Fran Walsh.
Jackson et Walsh présentent à Harvey et Bob Weinstein leur projet d'adaptation trois mois plus tard (juillet 96) avec un premier film, The Fellowship of the Ring, s'achevant sur le départ de Gandalf et Pippin à Minas Tirith, et un second nommé The War of the Ring. Les deux frères producteurs donnent leur accord pour faire ces deux films avec un budget de 75 000 000 $.
Jackson et Walsh commencent alors à écrire le scénario avec l'aide de Stephen Sinclair et de sa compagne, Philippa Boyens, grande admiratrice des livres de Tolkien. Ce processus d'écriture des deux films leur prend un peu plus d'un an. Sinclair doit quitter le projet en raison d'autres obligations professionnelles et d'autres problèmes surgissent lorsque Miramax réalise que les films sont susceptibles de coûter le double du budget initial prévu. Les producteurs, qui ont déjà investi 15 000 000 $, décident de fusionner les deux films en un seul et, le 17 juin 1998, Bob Weinstein propose à Jackson de faire un seul film de deux heures, suggérant de supprimer les passages concernant Bree et la bataille du gouffre de Helm, ainsi que le personnage de Saroumane, de faire du Rohan et du Gondor le même pays, avec Éowyn comme sœur de Boromir, de raccourcir considérablement les passages à Fondcombe et dans la Moria, et que les Ents empêchent les Uruk-hai d'enlever Merry et Pippin. Bouleversé à l'idée de perdre la moitié de son projet, Jackson refuse et Harvey Weinstein lui laisse quatre semaines pour trouver un autre studio de production qui lui rachèterait les droits. Jackson fait le tour des producteurs d'Hollywood en leur présentant une vidéo de 35 minutes de son projet mais personne ne semble intéressé alors que l'échéance arrive à son terme. Il rencontre en dernier recours Mark Ordesky et Robert Shaye, de New Line Cinema, qui, après avoir vu la vidéo, lui demandent pourquoi il veut faire deux films alors qu'il y a trois livres et lui proposent de réaliser une trilogie.
Jackson, Walsh et Boyens se remettent au travail pour écrire trois nouveaux scripts, l'expansion du projet étant un surcroît de travail mais leur accordant en contrepartie une plus grande liberté pour développer l'histoire. Les trois scénaristes décident d'adopter une approche plus chronologique que celle des livres et de faire de la quête de Frodon l'élément central du scénario, l'intrigue autour d'Aragorn en étant l'élément secondaire. Le découpage des trois films n'est en conséquence pas exactement le même que celui des trois volumes du livre et les personnages et les événements qui ne contribuent pas à ces deux éléments, tels Tom Bombadil et le « nettoyage de la Comté » sont abandonnés. La caractérisation de nombreux personnages est altérée par rapport aux livres pour des raisons d'ordre dramatique et l'écriture du scénario continue d'évoluer pendant le tournage en raison des suggestions des acteurs concernant leurs personnages. Le changement le plus notable concerne le personnage d'Arwen, qui devait être à l'origine une guerrière plus impliquée dans les événements, et notamment dans la bataille du gouffre de Helm, avant que les scénaristes ne la fassent revenir à une image plus proche de celle du livre.
Comme on peut le voir, on a quand même frôlé la catastrophe et les puristes se seraient sans doute immolés en masse sur la place publique après avoir vu ce War Of The Ring...
Il y a en France un manque de considération des scénaristes et de leur travail qui est assez incroyable. Sans doute parce qu'ici on a très peu de bons scénaristes. N'empêche que sans scénario, pas moyen de démarcher un producteur, donc pas de budget et pas de film. Ils sont quand même à la base d'un projet cinématographique ou télévisuel !
C'est certes ton opinion, mais je ne suis pas d'accord pour dire que LOTR est une histoire facile à adapter. Je prends d'autres exemples récents :
- La Tour Sombre, ça ne va pas être de la tarte, c'est clair. D'ailleurs ça explique un peu pourquoi le projet d'adaptation film/série tv met tant de temps à décoller, comme pour LOTR.
- Game Of Thrones de HBO, là aussi pas facile. Une intrigue certes linéaire et simplement résumée mais énormément de personnages qui s'entrecroisent, de manipulations politiques, de faux-semblants. Là, je dis chapeau aux scénaristes parce qu'ils ont fait de l'excellent boulot et les bouquins suivants vont être de sacrés défis !
- En revanche, adapter le comic-book The Walking Dead, c'était facile ! Il suffisait de suivre la trame d'origine ! Là, on a affaire a des scénaristes sans talent qui n'ont pas su adapter correctement cette œuvre. Du coup, avec des scénarios de m**rde, on se retrouve forcément avec une série loupée. Sans compter que le casting et la direction d'acteurs sont assez catastrophiques.
Pour résumer, de mon point de vue, rares sont les histoires "faciles" à adapter à l'écran, il ne faut pas se leurrer. En tant que spectateurs, on ne voit que le produit fini et on se dit que c'est plus ou moins bien, mais si on se penche un peu sur le scénario et le boulot qu'il y a eu au début du projet, on se rend compte que ça n'est pas toujours le cas.
P.S: désolé de m'être éloigné autant du sujet, mais je voulais vraiment donner mon point de vue là-dessus.
Témoignage intéressant, merci Sunwalker.
C’est hors sujet mais j’attends le réalisateur et/ou scénariste qui osera porter au cinéma Les cantos d’Hypérion de Dan Simmons. Je me demande si c’est du domaine du possible. La marche est encore plus élevé que pour le SDA, à mon avis.
Mathias dit:Témoignage intéressant, merci Sunwalker.
C'est hors sujet mais j'attends le réalisateur et/ou scénariste qui osera porter au cinéma Les cantos d'Hypérion de Dan Simmons. Je me demande si c'est du domaine du possible. La marche est encore plus élevé que pour le SDA, à mon avis.
Oui très intéressant, c'est loin d'être facile : je pardonne pour les elfes à Helm, le surf de légolas, Arwen, le lancer de nain... Le contexte général est extrêmement bien rendue.
Les cantos d'Hypérion, réussir à l'adapter et rendre cette ambiance : on tend vers l'impossible, mais si quelqu'un réussissait chapeau bas!
En fait quand j’essaye d’imaginer Hyperion au ciné, je vois automatiquement un film de série B à tendance horrifique…
Sunwalker dit:fbruntz dit:Je parle uniquement d'adaptation du récit mais pas de la problématique technique (effets spéciaux et autres décors).
Mouais, adapter LOTR c'était sans doute pas non plus le truc le plus facile au monde.
Encore une fois, je t'invite à relire ma dernière précision sur l'utilisation du terme "facile".