J’ai vu Children Of Men et j’ai adoré. Attention y’a du SPOILER !
Je partage l’avis de Heuhh : la claque.
La mise en scène est exceptionnelle et des plus inventive et la réalisation à couper le souffle. Rarement j’ai vu un réalisateur amener autant de modernité dans son visuel.
Par là je parle des 3 plans séquences dignes de la “Soif du Mal” (l’attaque en voiture, la naissance, la fuite finale)… anthologique… je n’ai jamais vu un truc pareil.
Le flou scénaristique quant à la stérilité et l’arrivée d’une femme enceinte, sans explication, donc, a énervé bon nombre de spectateurs. Pour ma part je trouve plus que judicieux de ne rien dévoiler. Pourquoi toujours tout expliquer ?.. surtout quand le but de ce film est ailleurs : parler du monde sordide des adultes, sans foi ni espoir, sans but ni avenir, un monde qui expose ses regrets dans le souvenir des enfants qu’ils auraient dû chérir et mettre en avant.
Loin du mièleux et de la facilité, le film n’offre aucune réponse, aucune solution. “faites gaffe”… voilà ce que j’ai entendu au fond de moi en sortant de la salle… “faites gaffe, on va tous un jour pleurer. Il ne nous restera que des projets de passé…”
L’aspect caméra épaulé couplé aux décors magnifiques et complexes, à la finesse des effets spéciaux (rien de tape à l’oeil, tout en subtilité) accroit la sensation de vérité pour nous cueillir dans le présent et nous projeter dans une anticipation inplacable de réalisme.
Charmé, choqué, amoureux de ce film.
PS :
Rody dit:
C’est long, ennuyeux, trop mou (une bonne heure et demie est à jeter), trop souvent filmé avec les pieds (pour moi, donner une caméra à un parkinsonien pour qu’il filme à l’épaule n’est qu’un manque de moyen),
On a vu le même film ?.. Je dis ça car le film dure justement 1H35/1h40 en retirant le générique.
Filmé avec les pieds ? … hum

C’est pas de la chorégraphie à la John Woo (ras le bol d’ailleurs, du léché asiatique), c’est certains mais je te conseille de regarder à nouveau et d’analyser au mieux le découpage et la rythmique de chaque plan : c’est un véritable travail d’orfèvre. Cela me rappelle d’ailleurs les approches ultra-réalistes de McTiernan (je parle de la photo) que personne ne comprenait, pas même ces directeurs de photo qui rendaient leur tablier.
Par exemple : ne pas mettre au courant l’équipe de la photo de ce qui va se passer dans une scène pour qu’elle la filme “à l’arrache”, dans un instant de surprise totale et ceci afin de rendre une sensation de stupeur au spectateur.
Rody dit:
le message d’espoir est d’un ridicule et d’une niaiserie affligeants, on n’apprend rien sur rien (ni le pourquoi, ni le comment, etc.)
De quel message d’espoir parles-tu ? Il n’y en a aucun !!! (!!!)
Les combats cessent, stupeur devant l’enfant. Emotion (qui ne le serait pas face à l’unique enfant de la Terre ?.. je le serai, c’est évident)… mais les combat reprennent la minute suivante. A croire que la bêtise humaine n’a pas de frein et ceci jusqu’au bombardement du ghetto… espoir ? je trouve au contraire affligeant.
L’arrivée du Tomorow est décevante (c’est justement ce qui est excellent), un pauvre bateau avec quelques révolutionnaires à bord pour recueillir la pauvre maman et son bébé dans une barque pourrave… rien d’autre, on reste pantelant… Pas de fanfare, pas de petites fleurs joyeuses. Les hommes continuent leur luttes incompréhensible… Je ne vois pas où est la niaiserie tant Cuaron a tout fait pour ne pas y sombrer.
Le seul espoir est dans la mort : le Quietus. Et, la vie, les rires des enfants sur fond noir après le dernier plan résonnent comme de vieux fantômes (pas d’image, il ne reste qu’un vieux souvenir). Tragique. La vie ne reviendra pas, le miracle était isolé.
Finalement, et comme je disais plus haut : on apprend rien sur rien (ni le pourquoi, ni le comment)… et c’est TANT MIEUX !! Pourquoi expliquer ? Ce n’est pas le but ! L’intérêt est bien de ne pas savoir pourquoi les femmes sont stériles et pourquoi la vie revient !.. certains protagonistes y voient la colère de Dieu, d’autre une résultante de la pollution. Dans l’ignorance, leurs avis sont partagés.
Si les personnages ne savent pas pourquoi le spectateur aurait-il droit à une explication ? N’est ce pas le meilleur moyen de nous faire partager leur désarroi ?
Quoiqu’il en soit, je ne dis pas que tu as tort, Rody… je te demande simplement de le revoir un jour… d’un oeil différent.