Eric dit:shingouz dit:C'est aussi une convention dans ce genre de film, le héros évite miraculeusement toutes les balles et les roquettes pendant 1h30, sauf la dernière bien sûr. .
En même temps, c'est aussi la convention à la guerre : le soldat évote miraculeusement toutes les balles et toutes les roquettes sauf celle qu'il reçoit. C'est même la convention dans la vie, nous évitons tous les coups mortels sauf celui qui nous tue...
Or ici, le héros n'est pas le héros, c'est le personnage que nous suivons, Juliane est bien plus une héroïne et elle, son aprcours s'arrête avant la moitié du film...
Je suis bien d'accord avec ton idée, Eric. Jusque là, nous évitons toutes les embuches en attente de celle qui nous épiloguera.
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Mais En matière de cinéma (ou tout autre média) il y'a tout de même un point important à ne pas négliger :
Si on tue le "héros" (dans le sens de personnage principal) dés le début du film il devient difficile de continuer la narration.
Si un scénariste décide que son personage principal décède tôt dans la narration, il prend le risque de déstabiliser le spectateur qui inconsciemment se rattache à lui.
Le héros meurre ou ne meurre pas à la fin. Point. Reste l'histoire qui peut en plus se terminer bien ou mal.
L'intérêt de faire mourir Théo à la fin est purement symbolique. Il meurre à l'entente d'une réplique : "Je vais appeler ma fille Dillan". Une manière, si on a bien suivit le film, le lui redonner la foi (rapport au monologue de Michale Caine explicant comment Théo est passé de la Foi au Hasard dans son drame personnel). Traduction : je peux mourrir en paix, car je me sens en vie.
Pourtant, je me souviens à l'instant d'un exercice de style risqué employé par William Friedkin (L'Exorciste, French Connection, Jade...) dans le trop méconnu "Police Federal Los Angeles" (to Live and die in L.A. avec le méconnu, à l'époque, William L. Petersen) . Le réalisateur avait eu le culot de "tuer" le héros 1/2 heure avant la fin esseulant le spectateur. Le film continue en mettant les seconds rôles en avant-plan. Surprenant ! (et à voir). Le film date de 1986 et n'a pas rencontré le succés mérité.
Ce film prouve qu'il est possible de briser cette règle narrative du suivi émotionnel (identification spectateur/héros), cependant, l'oeuvre gagne en froideur, on se détache des rapports humains pour être plus captivé par les enjeux... dans le sens global.
Encore une fois, une loi narrative semble exister pour être brisé. Les effets s'en ressente dans les apréciations de chacun... mais là, il n'ya aucune règle.