J’ai loupé the master et Mud au ciné, mais ils étaient clairement les 2 films que je voulais le plus voir cette année…
The Master c’est bien, y’a des plans superbes, des acteurs très impliqués, mais il y a un côté volontairement déroutant qui peut énerver. Le film terminé on n’aura toujours pas cerné vraiment la relation qui unit les deux personnages. Moi j’aime beaucoup, mais ça en a énervé certains.
Mud, c’est tout bonnement superbe. Nichols aime ses personnages, équilibrés, rarement exemplaires mais toujours profondément humains. C’est de la boulasse complètement exempte de tout cynisme. Et ça fait du bien.
C’est vachement plus “laid-back” et insouciant que ses deux précédents films, aussi.
7Tigers dit:
Car côté scénario, Avatar est super-complexe par rapport à Gravity![]()
Ah ouais... ca doit être vraiment merdique alors!

Je sais pas d’où vient ce culte de la complexité des scénarios là, mais c’est vraiment con.
manouch' dit:7Tigers dit:
Car côté scénario, Avatar est super-complexe par rapport à Gravity![]()
Ah ouais... ca doit être vraiment merdique alors!
Pas merdique non. Juste une "pauvreté" de l'intrigue (exemple flagrant: le flashback) qui a bien du mal a ne pas générer des longueurs dans ce pourtant très court film.
Et Clooney était beaucoup mieux dans Solaris, film qui lui, avait une histoire.
Mais c'est compensé par les superbes images de synthèse et le caractère particulièrement immersif du film qu'il faut absolument voir au ciné et pas devant son écran PC 24".
Insuffisant pour moi mais je suis apparemment en minorité

Yep Mud c’est du grand film ricain comme ils faisaient dans les 70’s.
Et le jeune Tye Sheridan… Il renvoi à l’école d’acteur bon nombre de comédien plus âgés.
La question qui se pose est de savoir si Isaac Newton est crédité au générique.
7Tigers dit:
Pas merdique non. Juste une "pauvreté" de l'intrigue (exemple flagrant: le flashback) qui a bien du mal a ne pas générer des longueurs dans ce pourtant très court film.
Et Clooney était beaucoup mieux dans Solaris, film qui lui, avait une histoire.
Mais c'est compensé par les superbes images de synthèse et le caractère particulièrement immersif du film qu'il faut absolument voir au ciné et pas devant son écran PC 24".
Insuffisant pour moi mais je suis apparemment en minorité
Des superbes images ont jamais fait un bon film. Autant aller au futuroscope si c'est juste pour voir des belles images...
manouch' dit:Des superbes images ont jamais fait un bon film. Autant aller au futuroscope si c'est juste pour voir des belles images...
Contre exemple :

Bon et bien vous m’avez donné envie… Malin ça…
Pareil que Dncan…
Et encore une fois : Non, Gravity n’est pas juste un film catastrophe avec des jolies images. Il y a un putain de fond. Alors ça ne passe pas par une intrigue de fou ou une verbalisation philosophique, mais clairement les symboles sont là, les métaphores aussi.
De plus ce film offre une approche de l’introspection très particulière. En permettant une immersion total du publique on se prend à ressentir le même côté dépressif que le personnage de Bollock et donc à ce poser les même questions qu’elle.
Ici la réflexion ne naît pas d’une question pholosphique, donc qui s’adresse directement à l’intellect, posé par le cinéaste de manière explicite (ce qui est le cas dans 2001), mais de manière sensitive. Tout est fait pour ressentir l’absolue et total fascination du vide et de la mort. Et cela fait sens.
C’est du cinéma, pas de la littérature.
Mat dit:
Il y a un putain de fond.
Non.
clairement les symboles sont là, les métaphores aussi.
Oui, mais j'ai trouvé cela un peu (beaucoup) grossier. Le film n'est certes pas vide sens, mais ça reste tout même bien léger. Pas de quoi écrire un thèse...
...on se prend à ressentir le même côté dépressif que le personnage de Bollock et donc à ce poser les même questions qu'elle.
Ça, c'est très subjectif. Personnellement je ne me suis à aucun moment senti proche du personnage. La réalisation est certes sublime et en met plein les mirettes. Mais le sens du spectaculaire et les métaphores beaucoup trop appuyées m'ont rendu l'ensemble froid, clinique et le film se déroule si linéairement que je suis rester spectateur tout du long de la séance sans jamais me sentir impliqué, sentiment assez paradoxal pour un film jouant à fond l'immersion. Le film est un incroyable rollercoaster, on avance sur un rail qui vous retourne dans tout les sens, mais une fois descendu du formidable manège on n'en retire rien, si ce n'est l'immense moment de fun que l'on vient de passer. Et si on en attendait pas plus, impossible d'être déçu du voyage.
Alors, oui, Gravity est un bon, voire un très bon film. Mais de là à parler de chef-d’œuvre, non... Si Gravity est un chef-d’œuvre, que sont (entre autres...) 2001, Apocalypse Now, Les enfants du Paradis, Il était une fois en Amérique ou même There will be blood ? Des chefs-d’œuvres + ? Des über chef-d’œuvre ?
Qualifier ce film de chef d'oeuvre, c'est, je pense, se laisser déborder par l'enthousiasme.
Après chacun est libre de considérer ce qu'il veut comme chef d'oeuvre, hein... Même Matrix, Le seigneur des anneaux, Sharknado ou Human centipede... Et à ce moment là, mon intervention n'a plus de sens...
Je suis allé voir le film.
Cuaron mise clairement plus sur la puissance que sur la subtilité, mais la puissance est bien là.
Pour que le film fonctionne au-delà du tour de manège étourdissant qu’il représente, il faut que l’empathie avec les personnages soit là. En ce qui me concerne ça a immédiatement fonctionné. Je trouve (ça a rarement été souligné par tous les haters de S.Bullock qui se moquaient déjà d’elle avant d’avoir vu le film) que Cuaron sur ce coup-là peut remercier ses acteurs. Clooney ne m’a pas surpris, le rôle semble écrit pour lui, mais Bullock accomplit une performance géniale typique des actrices de film d’horreur. On a terriblement envie qu’elle s’en sorte.
Il me semble que c’était nécessaire pour que le film fonctionne.
Et il a bougrement fonctionné sur moi! Le premier quart d’heure est réellement magique, et la suite ne descend pas en intensité, même si le film souffre du genre auquel il appartient : les péripéties doivent s’enchaîner, l’escalade des péripéties pourrait agacer, mais il y a toujours cette mise en scène scotchante, cette 3D enfin réellement immersive (avant le film j’ai vu des bandes annonces d’autres films en 3D, toujours cette impression de voir un alignement de plans plus qu’une réelle profondeur, une utilisation totalement inintéressante de cette techno).
Une surprise, c’est ce mélodrame qui vient se greffer (assez naturellement) sur le survival spectaculaire, et là aussi, malgré les grosses ficelles, on se laisse berner. En partie je pense grâce à l’empathie dont je parle plus haut.
Sur le fond, je suis plutôt de l’avis de Air : il est plutôt maigre. Il y a de belles choses simples, de belles idées de cinéma ( les larmes n’ont jamais ressemblé à ça au cinéma), de belles idées sur la survie, sur l’attraction qu’exerce le vide et sur ce qui fait qu’on y résiste…
Mais y voir plus qu’un très beau film à grand spectacle me paraît un peu osé. Je crois surtout qu’on a perdu l’habitude d’être émerveillé au cinéma, les blockbusters ne parviennent plus à nous surprendre, à nous faire éprouver ce plaisir intense de s’être fait avoir! En beauté.
viking dit:presque tout ce que je voulais dire, mais bien mieux que moi…
On peut débâtre pendant des pages, mais si j’utilise le terme de chef d’oeuvre je pèse mes mots. Plus j’y repense, plus mon impression ce confirme.
Il y a vraiment une expérience sensitive unique qui est offerte dans ce film. Une expérience que je n’ai jamais vécu avant, même dans mes films préférés que sont 2001 et Blade Runner. L’expérience de me mettre face au vide et de me plonger dans un voyage introspectif qui n’est toujours pas terminé et ce sans passer par l’intellect mais directement par les tripes.
Mais bon tout le monde n’a pas le même vécu et ne réagit pas pareil devant une oeuvre cinématographique et le débât “t’as raison ou pas de dire que c’est un chef d’oeuvre” et quelque peu vain.
En ce qui me concerne Mat, chef-d’oeuvre ou pas je sais pas trop ce que ça veut dire.
Ce que je trouve amusant c’est que beaucoup de gens ne sont pas capables de reconnaître qu’un très bon film peut avoir un fond pas très épais. C’est pas sale, un bon film qui t’en met surtout plein la gueule, te fait stresser, rire, pleurer c’est déjà pas mal.
Comme si c’était pas bien de se faire avoir tout simplement par un film. Alors que c’est quand même ça aussi, le cinéma.
En tant que grand naïf, j’ai été complètement retourné par le premier quart d’heure de Gravity (j’ai même pleuré! n’importe quoi, il n’y a rien de triste), mais je reconnais que c’est la mise en scène et les images qui m’ont fais cet effet-là, pas ce que ça raconte.
En fait j’ai ressenti un peu la même chose que lorsque j’ai vu Jurassic Park au cinéma : “merde, c’est vrai”. Sensation très rare au cinoche, de se faire berner. Et ça ne m’empêche pas de dire que ce que raconte Jurassic Park, ça casse pas des briques.
Je suis assez d’accord avec viking, mais j’ai bien aimé aussi le rapprochement de air avec un rollercoaster : c’est exactement ça !
Ca démarre tranquillement les premières minutes, et très vite ça ne nous lâche plus les tripes jusqu’à la fin, qui est rapide. Une fois que ça ne va plus à toute vitesse, pas besoin de s’éterniser. Cuaron n’a pas commis l’erreur de prolonger un épilogue qui ne sert à rien. Il nous sert juste un plan final d’anthologie que j’avais jusqu’ici vu surtout dans des jeux vidéo. spoiler:(Ryan en contre plongée fait très Lara Croft).
Quant à l’immersion, j’ai même des amis qui refusent d’aller le voir parce que la bande annonce a suffi à les rendre malades (ils ont le vertige).
Par contre, je ne vois pas en quoi la simplicité du scénario doit interdire au film d’être considéré comme un chef d’œuvre. C’est du cinéma, et le cinéma c’est d’abord du spectacle. Et Gravity, excusez-moi pour le langage, c’est quand même un “putain de spectacle”. Je me demande même si un scénario plus travaillé n’aurait pas desservi le film, car en nous donnant plus de “matière” à penser il nous aurait éloigné des sensations plus primales qu’il cherche à provoquer…
Et surtout je me dis que Georges Méliès n’aurait pas désavoué ce film, ce qui est un peu paradoxal quand on pense qu’il faisait dans l’imaginaire alors que Gravity cherche à être le plus réaliste possible. Mais comme pour la plupart d’entre-nous aller dans l’espace reste de l’imaginaire…
Très bon spectacle. J’en ai pris plein les mirettes, dans le genre space mountain d’une heure trente,il se pose là! J’aurais bien aimé une fin à la planète des singes, mais bon, ce n’était certainement pas le propos. En tout cas, à refaire, sans aucun déplaisir.
Dncan dit:
Par contre, je ne vois pas en quoi la simplicité du scénario doit interdire au film d'être considéré comme un chef d'œuvre. C'est du cinéma, et le cinéma c'est d'abord du spectacle.
C'est ta définition a toi.
Pour d'autres , le cinéma ce n'est pas du spectacle.
Après un film peut être un chef d'oeuvre sans avoir un scénario complexe. Mais des belles images ne suffisent pas, enfin... pour ma part!

C’est pas toi qui kiffe 300?
Bon, troll mis à part, je crois qu’on l’a assez souligné, il ne s’agit pas seulement de “belles images” ici, mais de mise en scène.