[Cinéma] Inglourious Basterds

Kouynemum dit:
jean Patrick dit:Exorcisme par le feu. Mais le cinéma de Tarantino n'est pas moins inoffensif. Le parallèle m'a sauté aux yeux : dans le film nazi, un sniper, perché en haut d'un clôcher, fusille tout ce qui passe à portée de canon, devant un public de nazis conquis qui trouve ça cool, fun, jubilatoire. Plus tard, les bastards, perchés sur un balcon, fusillent tout ce qui passe à portée de canon, devant un public où je me trouve qui trouve ça cool, fun, jubilatoire. Ou comment soigner le mal par le mal. Bof, bof.

la scène dans le cinéma est bien plus que ça.
le film que shoshanna a tourné qui a pris le relais du film de goebbels, continue, malgré la destruction de l'écran, à se projetter sur la fumée.
mort en cabine de projection, la vie du soldat continuait sur l'écran du cinéma. après avoir tué lui-m^me shoshanna, les bobines changent.
morte également, la vengeance de shoshanna lui survit sur la fumée de l'incendie purificateur. c'est elle qui triomphe, finalement, et de façon immatérielle.


Bien plus que ça je ne sais pas, Shosanna se venge effectivement en mettant le feu, les bastards se font exploser, le cinéma est littéralement détruit, on reste dans une approche destructrice où il ne reste rien. Un cinéma total, quoi.
:skullpouic:

Comme toujours, en vous lisant, je découvre que je suis très bon public.

:lol:

Inglorious Bastards m’a tout de suite plu. Filmé comme un western dans un décor de seconde guerre mondiale, avec un découpage assez improbable et de longs dialogues typique de Quentin Tarantino, ce film est à la fois aussi décalé que ce que j’attendais, et en même temps assez surprenant de par la tournure des événements.

Le Colonel Anda est vraiment le méchant qu’on aime détester, à la fois sadique et pernicieux, subtil et violent, cultivé et barbare. En fait, il est tellement bon que les autres interprètes semblent relégués au second plan.

Sherinford dit:Comme toujours, en vous lisant, je découvre que je suis très bon public.
:lol:


+1 ^^

En même temps, bouder son plaisir lors d'une soirée cinéma est faire preuve d'un certain snobisme :1900pouic:

Prennons à coeur de passer une bonne soirée à regarder un film, ensuite on pourra en dire du mal :twisted:

Ceci dit, c'est comme au resto: on peut aimer ou pas, quand bien même la bouffe serait objectivement saine et copieuse. Mais dans tout les cas, si le resto est correct, vous en ressortirez au moins l'appétit satisfait. (et l'esprit plein de critiques, certes ^^)
Padawan dit:Et ben pas du tout d'accord de mon coté, (bien que l'intérêt de ce dernier soit tout relatif).
Je n'ai pas la culture cinématographique de certains intervenants, mais pour ma part, j'avais adoré PULP FICTION, ses références, son humour décalé, sa bande sonore tellement juste et son scénario à deux balles (sans oublier la réalisation qui m'avait bluffé).
J'ai regardé la plupart de ses films suivants en alignant déception sur déception. (Jackie Brown mis à part mais c'est vrai qu'il est plus dur de distinguer la marque Tarentino dans ce film).
J'écoutais les commentaires parfois dithyrambiques sur les multiples références de tel ou tel film.....me demandant vaguement s'il suffisait vraiment d'aligner sa culture pour faire de bonnes productions, ou me disant que des hommages trop appuyés aux séries X, Y et Z finissaient par ressembler un peu trop à des copies. Je n'arrivais pas à voir dans une bonne partie de ses oeuvres suivantes le recul qui permettait de distinguer le film du nanar original. Son immense culture cinématographique me donnait plutôt l'impression d'une automasturbation intellectuelle.
Et bien, j'ai retrouvé dans Inglourious Basterds tous les ingrédients qui m'ont rendu mon enthousiasme:
Scénario "prétexte" à un découpage en chapitres avec des scènes mémorables et des personnages pour le moins improbables, le tout accompagné d'une bande son incroyablement bien choisie,
une alternance de moments de repos plutôt légers et d'actions d'une brutalité frappante (ce qui avait m'avait gaché mes sensations dans kill bill dont le n°1 était trop frénétique et le n°2, trop lent à mon goût)
et surtout, cette sensation de décalage, ce fossé entre les deux genres de scènes qui rendent tout cette violence pas si gratuite que cela, voire humoristique (merci encore à la bande son).
La réalisation est excellente et est servie par des interprètes formidables.
Après avoir passé une excellente soirée à voir ce film, je dirais que je suis assez d'accord avec certains commentaires plus haut. Ceux qui ont aimé PULP FICTION devraient sans doute aimer INGLOURIOUS BASTERDS. Pour les autres, et bien il y a d'autres bons films à l'affiche (beaucoup aimé le prophète aussi).
Personnellement, j'ai encore une préférence pour l'esprit Rock'n Roll de Pulp Fiction mais la plus grande férocité et le plus grand cynisme d'Inglourious Basterds collent mieux au thème.
Vive Quentin Tarentino car je ne sais jamais quand il arrivera à me surprendre.
Et merci pour les Trictractriciens dont les avis et les débats m'ont donné envie d'aller voir ce film.


Je viens (enfin) de voir Inglorious Basterdz et je rejoins presque intégralement Padawan sur ce coup-là.

Sauf que je suis assez mitigé, au final.
_ Je prends un plaisir jubilatoire pendant toutes les longues scènes de dialogues (je vois pas en quoi ils pètent plus haut que leur cul) qui se terminent généralement de manière super abrupte.

_ Les acteurs sont excellents à part comme le dit Mirmo, les acteurs français qui sont incroyablement mal dirigés.
Pour illustrer ça, la scène qui pourrait être la plus marquante, ou Shoshanna révèle son plan, est un incompréhensible ratage, même au niveau du choix des plans => position des acteurs et de la caméra complètement incompréhensible, ou alors j'ai raté un truc...)

_ Il reste des personnages et situations absurdes comme je les aime, des stéréotypes bien drôles, des faux personnages clés... J'aime beaucoup ces persos annoncés comme des brutes effrayantes, et qui finalement ne sont pas utilisés. Je pense au contraire de Mirmo que c'est une blague filée de Tarantino qui me fait toujours bien marrer ( => la crampe dans pulp fiction, Harvey Keitel dans pulp fiction qui leur explique juste comment nettoyer une bagnole....)

_ L'utilisation que fait Tarentino des différents langages des personnages, qui font vraiment partie de l'intrigue, est excellente aussi. On ne se contente pas de mettre un mec qui parle telle langue et de sous-titrer, le langage est au coeur du film.

Pourquoi suis-je mitigé au final?
Parce que dans ce film, la violence ne m'a que très rarement fait rire, c'est très gore et bien gratuitement parfois. Je sais pas pourquoi ça m'a gêné là et pas dans Pulp Fiction, assez violent aussi. Peut-être le contexte historique, peut-être aussi parce qu'elle est vraiment un degré au-dessus.

Je ne suis pas un inconditionnel de Tarantino, mais ce film rejoint mes préférés : Pulp Fiction et Jackie Brown, et me fait oublier Kill Bill et ses 72 mecs découpés au sabre, masturbatoire au possible.
viking dit:
...
Pourquoi suis-je mitigé au final?
Parce que dans ce film, la violence ne m'a que très rarement fait rire, c'est très gore et bien gratuitement parfois. Je sais pas pourquoi ça m'a gêné là et pas dans Pulp Fiction, assez violent aussi. Peut-être le contexte historique, peut-être aussi parce qu'elle est vraiment un degré au-dessus.
Je ne suis pas un inconditionnel de Tarantino, mais ce film rejoint mes préférés : Pulp Fiction et Jackie Brown, et me fait oublier Kill Bill et ses 72 mecs découpés au sabre, masturbatoire au possible.


Je me sens obligé de réagir. Je ne vais pas revenir sur les goûts cinéma de chacun mais plutôt sur le cinema de tarantino et son appréciation, bien plus complexe qu'il y paraît au 1er abord.

Il s'agit avant tout d'un cinéma référentiel, voire nostalgique. Tarantino semble désireux de consacrer chacune de ses oeuvres à un, voire plusieurs genre(s) cinématographiques. A noter que je n'utilise pas le mot "genre" par hasard.

Je trouve ainsi logique que vous soyez nombreux à ne pas aimer l'oeuvre de Tarantino dans sa globalité. Moi, par ex., je n'aime pas Reservoir dog, et je ne vais pas me forcer parce que c'est tarantino...A l'inverse, (les 2) kill bill et Jacky Brown suscitent en moi une émotion intense, rare, presque inexpliquable et probablement démesurée compte tenu de la valeur cinématographique objective de ces films. Parce que le cinéma de Tarantino se vit davantage qu'il ne se commente (d'un point de vue technique) .

Je suis toujours agacé quand mes potes me sort "Kill bill (1) c'est de la merde, mais le 2 est un chef d'oeuvre".

:shock:

Question de culture, j'ai personnellement autant baigné dans le cinéma asiatique que dans le western ou le film noir, Kill Bill représente donc pour moi une oeuvre en 2 parties très homogènes. Mais je comprend que Clint Eastwood ait davantage de fans parmi mes amis que Toshiro Mifune :) ...Tout est là!

Donc non! La scène finale de Kill Bill n'est pas "masturbatoire", mais un hommage virtuose aux films de ma jeunesse! :wink:

Tout Tarantino est une question de ressenti. Tu parles de violence. Personnellement, celle de réservoir dog ou pulp fiction me dérange. Celle de kill bill (façon manga) ou de Inglorious (façon comics), m'amuse beaucoup. Mais d'autres trouvent les scènes de Kill bill à la limite du supportable par ex. Tout est lié.

Evidemment, on ne limitera pas le Cinéma de Tarantino à son recyclage (ce n'est pas péjoratif) ou à ses références (visuelles, musicales...), mais force est de reconnaître qu'il n'aura pas apporté grand chose d'autre au 7è art. :artistpouic:

Je comprends tout à fait ce que tu dis.
Cette sensation de “masturbation” vient bien sûr du fait qu’on partage ou pas les références en question.

Mais entre les clins d’oeil de jacky brown et l’hommage appuyé ( pour ne pas dire “bourrin” ) de kill bill (aimez ça ou crevez), il y a une différence.
Je trouve que ça manque de subtilité. C’est ce que je veux dire par masturbatoire.

J’espère que tu comprends mieux mon point de vue.

Ah tiens, et ce film m’a énormément fait penser à “Wolfenstein 3D”, qui était peut-être inspiré lui-même de pleins de films que j’ai pas vu.

C’est un jeu video doom-like antérieur à doom (le premier auquel j’ai joué), ou on défonce du nazi.
On finit par se retrouver face à Hitler qui dispose d’une double mitrailleuse.

Je pense que Tarentino aurait (a dû) kiffé.

viking dit:Je comprends tout à fait ce que tu dis.
Cette sensation de "masturbation" vient bien sûr du fait qu'on partage ou pas les références en question.
Mais entre les clins d'oeil de jacky brown et l'hommage appuyé ( pour ne pas dire "bourrin" ) de kill bill (aimez ça ou crevez), il y a une différence.
Je trouve que ça manque de subtilité. C'est ce que je veux dire par masturbatoire.
J'espère que tu comprends mieux mon point de vue.


Je pense qu'on doit avoir le même point de vue.
Chez Tarantino on est de moins en moins dans la référence clin d'oeil, et de plus en plus dans le pompage intégral.
Il touche à tous les genres que j'apprécie, cela devrait donc être une bonne chose... MAIS finalement, il commence à aller dans la resucée intégrale et c'est ce qui me gêne !


Je suis un fan absolu de Jackie Brown car il y reprend des codes de la blaxploitation mais aussi parce qu'il a SON histoire !!

Kill Bill vol. 1, par exemple, c'était juste une compilation de plein de trucs vus ailleurs. Alors oui si on connaît pas c'est probablement jubilatoire mais je connais un peu et si je veux du vrai chambara, Tarantino peut aller renfiler son jogging jaune à bande noire car non il ne crée rien...

Ceci dit, Kill Bill, ce n'est pas 2 films. Les producteurs en ont fait 2 films parce que "putain Quentin ton Kill Bill il est trop long et on pourra pas le rentabiliser à raison de 2 séances par jour !". Et j'attends toujours de voir ce qu'aurait du être le VRAI Kill Bill... Avec le montage initial donc... Et peut-être que ça aurait donné un ensemble plus intéressant en lui enlevant son étiquette "déjà vu ailleurs", mais je reste tout de même sceptique.
viking dit:Je comprends tout à fait ce que tu dis.
Cette sensation de "masturbation" vient bien sûr du fait qu'on partage ou pas les références en question.
Mais entre les clins d'oeil de jacky brown et l'hommage appuyé ( pour ne pas dire "bourrin" ) de kill bill (aimez ça ou crevez), il y a une différence.
Je trouve que ça manque de subtilité. C'est ce que je veux dire par masturbatoire.
J'espère que tu comprends mieux mon point de vue.


Bien sûr que je comprend. Je suis aussi assez d'accord avec mirmo. Après, je trouve que le découpage des kill bill tient du génie. Une débauche de violence et de haine vengeresse dans le 1er, toute l'histoire racontée dans le second, du prologue à l'epilogue. Du grand art, du jamais vu, Miramax s'est encore fait enflé, comme quand ils ont voulu retirer la mort de travolta dans PULP. Magnifique.