J’ai bien aimé. Sans plus.
Par certains côtés, je trouve quand même le film “facile”.
Je n’ai pas accroché à ce film, d’ailleurs, j’aime pas les films de Tarantino. Ce qui m’a tué dans ce film: la dernière réplique qui est pour moi un comble de mégalomanie.
Ted Lapinus & Phoenix dit:
La série CSI en est un bel exemple : au fond le pitch de la série, c'est comment surprendre le téléspectateur en lui montrant un cadavre sous une forme choquante et inattendue à chaque épisodeDes "sensations" fortes, oui, mais c'est tout. La vraie signification de la mort nous échappe totalement.
Ce phénomène de déconnexion avec l'imminence de sa propre mort est à mon avis très dommageable d'un point de vue spirituel. Mais c'est ma vision bouddhiste des choses![]()
Rhalala ça me donne envie de remater l'intégrale de "Six Feet Under" quand je lis ça tiens ^^ Une série qui avait, selon moi, su capter le rapport de l'humain à la mort, du moins pour une certaine culture...

J’ai été voir hier (oui je suis pas pressé), je suis d’ordinaire bon public mais avec un esprit qui a tendance à facilement s’égarer quand c’est un petit peu long. Honnêtement je me rappelle pas la dernière fois que je suis ressorti à ce point bluffé du cinéma.
Pourtant je suis pas fan inconditionnel de Tarantino (j’étais pas allé au bout de kill bill par exemple).
Moi j’y retourne tout à l’heure (vive les places à 4 euros en ce moment)
Un mauvais film ? Non. Un film oubliable ? Oui.
2H30 de blabla poseur où il ne se passe absolument rien, Tarantino nous arrache 2-3 sourires ça et là, nous saoule avec des dialogues chiants comme la pluie qui pètent plus haut que leur cul.
Il faudra cependant remarquer deux bonnes scènes, l’introduction et la partie de guess dans la cave (et encore c’est parce que je suis amoureux de Fassbender !).
Tarantino est un grand réalisateur c’est indéniable pourquoi filmer des dialogues complètement inutiles, superflus et indignes du moindre intérêt pendant si longtemps ? Tarantino a le talent pour créer une tension palpable en quelques secondes à peine alors quelle utilité d’étirer ces scènes jusqu’à l’endormissement ? Probablement pour cacher la vacuité de son scénario.
Enfin une chose qui démontre que Inglourious Basterds est raté à tel point que Tarantino ne savait pas ce qu’il voulait faire, où il voulait emmener son film (et là je vais spoiler) :
La scène d’introduction du personnage de Stiglitz (Schweiger qui fait la gueule à chacune de ses apparitions, wahou Riruma joue aussi bien que lui !) avec voix off, nom du perso affiché en gros caractères jaunes funky et présentation comme si le film prenait un tournant vers un gros délire pop puis vient le personnage d’Eli Roth ultra caricatural lors de sa 1ère apparition au son d’une batte de baseball qui claque dans le trou noir d’un tunnel ! Et puis ensuite, plus rien, on commence alors à bavarder pour ne rien dire, où est passé ce délire qu’on nous promet lors de la séquence précédente ? La stimulation geek retombe alors comme un soufflé…
Et l’ensemble du film avec, on regarde alors sa montre à la fin de chaque chapitre pour essayer de deviner combien il peut bien encore en rester !
Le scénario tient sur un ticket de métro et Tarantino meuble comme il peut pendant 2H30 en dirigeant ses acteurs avec génie pour les acteurs américains, british et allemands et laisse les acteurs français en roue libre (Mélanie Laurent et Jacky Ido).
Dispensable.
Mirmo dit:Des trucs.
C'est drôle, je pense exactement le contraire. C'est mon meilleur Tarantino.

Un mauvais film ? Non. Un film oubliable ? Oui.
2H30 de blabla poseur où il ne se passe absolument rien, Tarantino nous arrache 2-3 sourires ça et là, nous saoule avec des dialogues chiants comme la pluie qui pètent plus haut que leur cul.
Film splendide, où Tarantino se joue des conventions, et fait encore une fois étalage de sa culture cinématographique extraordinaire à travers une mise en scène à couper le souffle, pendant près de 3h. Une merveille.
Je rejoins Mirmo.
Quelle déception. Je préssentais déjà ce virage dans Boulevard de la Mort où on passe les 30-45 premieres minutes en compagnie d’une bande de nana qui se fait zigouiller juste ensuite. Copie blanche et on recommence avec une autre bande.
Dans IB (marre de l’ecrire) ben c’est idem. Ca fait sourire (bon sauf quand Brad Pitt parle italien, là je me suis marré) mais c’est une succession d’impasse qui rend le film bien indigeste. De meilleurs dialogues on en trouve dans Reservoir Dogs par exemple mais chez d’autres réalisateurs. Une mise en scène grand guignol, idem, ce n’est pas l’apanage de Tarantino.
La galerie de personnage est à peine effleurée (sauf Landa évidemment) mais le reste est bien maigre.
Bref en sortant de la scéance j’ai eu cette désagréable impression que je n’avais pas eu depuis longtemps et qui ne s’est pas estompé par la suite: bof.
Heureusement que District 9 est passé après…
Et effectivement comme dit Duda c’est un film “un peu facile” genre je me foule pas.
Mirmo dit:Un mauvais film ? Non. Un film oubliable ? Oui.
2H30 de blabla poseur où il ne se passe absolument rien, Tarantino nous arrache 2-3 sourires ça et là, nous saoule avec des dialogues chiants comme la pluie qui pètent plus haut que leur cul.
Il faudra cependant remarquer deux bonnes scènes, l'introduction et la partie de guess dans la cave (et encore c'est parce que je suis amoureux de Fassbender !).
Tarantino est un grand réalisateur c'est indéniable pourquoi filmer des dialogues complètement inutiles, superflus et indignes du moindre intérêt pendant si longtemps ? Tarantino a le talent pour créer une tension palpable en quelques secondes à peine alors quelle utilité d'étirer ces scènes jusqu'à l'endormissement ? Probablement pour cacher la vacuité de son scénario.
Enfin une chose qui démontre que Inglourious Basterds est raté à tel point que Tarantino ne savait pas ce qu'il voulait faire, où il voulait emmener son film (et là je vais spoiler) :
La scène d'introduction du personnage de Stiglitz (Schweiger qui fait la gueule à chacune de ses apparitions, wahou Riruma joue aussi bien que lui !) avec voix off, nom du perso affiché en gros caractères jaunes funky et présentation comme si le film prenait un tournant vers un gros délire pop puis vient le personnage d'Eli Roth ultra caricatural lors de sa 1ère apparition au son d'une batte de baseball qui claque dans le trou noir d'un tunnel ! Et puis ensuite, plus rien, on commence alors à bavarder pour ne rien dire, où est passé ce délire qu'on nous promet lors de la séquence précédente ? La stimulation geek retombe alors comme un soufflé...
Et l'ensemble du film avec, on regarde alors sa montre à la fin de chaque chapitre pour essayer de deviner combien il peut bien encore en rester !
Le scénario tient sur un ticket de métro et Tarantino meuble comme il peut pendant 2H30 en dirigeant ses acteurs avec génie pour les acteurs américains, british et allemands et laisse les acteurs français en roue libre (Mélanie Laurent et Jacky Ido).
Dispensable.
Sans aller jusqu'à ce point ("ex, raté"), je suis plutôt d'accord avec toi (et avec ce que dit EL commande à propos de JBrown et PulpFiction).
Et ben pas du tout d’accord de mon coté, (bien que l’intérêt de ce dernier soit tout relatif).
Je n’ai pas la culture cinématographique de certains intervenants, mais pour ma part, j’avais adoré PULP FICTION, ses références, son humour décalé, sa bande sonore tellement juste et son scénario à deux balles (sans oublier la réalisation qui m’avait bluffé).
J’ai regardé la plupart de ses films suivants en alignant déception sur déception. (Jackie Brown mis à part mais c’est vrai qu’il est plus dur de distinguer la marque Tarentino dans ce film).
J’écoutais les commentaires parfois dithyrambiques sur les multiples références de tel ou tel film…me demandant vaguement s’il suffisait vraiment d’aligner sa culture pour faire de bonnes productions, ou me disant que des hommages trop appuyés aux séries X, Y et Z finissaient par ressembler un peu trop à des copies. Je n’arrivais pas à voir dans une bonne partie de ses oeuvres suivantes le recul qui permettait de distinguer le film du nanar original. Son immense culture cinématographique me donnait plutôt l’impression d’une automasturbation intellectuelle.
Et bien, j’ai retrouvé dans Inglourious Basterds tous les ingrédients qui m’ont rendu mon enthousiasme:
Scénario “prétexte” à un découpage en chapitres avec des scènes mémorables et des personnages pour le moins improbables, le tout accompagné d’une bande son incroyablement bien choisie,
une alternance de moments de repos plutôt légers et d’actions d’une brutalité frappante (ce qui avait m’avait gaché mes sensations dans kill bill dont le n°1 était trop frénétique et le n°2, trop lent à mon goût)
et surtout, cette sensation de décalage, ce fossé entre les deux genres de scènes qui rendent tout cette violence pas si gratuite que cela, voire humoristique (merci encore à la bande son).
La réalisation est excellente et est servie par des interprètes formidables.
Après avoir passé une excellente soirée à voir ce film, je dirais que je suis assez d’accord avec certains commentaires plus haut. Ceux qui ont aimé PULP FICTION devraient sans doute aimer INGLOURIOUS BASTERDS. Pour les autres, et bien il y a d’autres bons films à l’affiche (beaucoup aimé le prophète aussi).
Personnellement, j’ai encore une préférence pour l’esprit Rock’n Roll de Pulp Fiction mais la plus grande férocité et le plus grand cynisme d’Inglourious Basterds collent mieux au thème.
Vive Quentin Tarentino car je ne sais jamais quand il arrivera à me surprendre.
Et merci pour les Trictractriciens dont les avis et les débats m’ont donné envie d’aller voir ce film.
Jer dit:(Shosanna devient réalisatrice lorsqu'elle tourne son petit film à destination des nazis. Au passage elle est projectionniste, un métier adoré de Tarantino. On pourrait voir en elle une projection de l'auteur) qui réussit là où tout le monde échoue.
Une subtile démonstration de la puissance du cinéma et de ceux qui le font.
Au passage, la phrase que sort Shosanna à Fredrick Zoller, "En France, on respecte les réalisateurs", peut être comprise à plusieurs niveaux. Comme une critique au poids des producteurs dans le système hollywoodien par exemple.
Je trouve ce film de plus en plus intéressant en fait.
La fin du film dans le cinéma est l'occasion de plein de petits clins d'oeil....
A propos du métier de projectionniste, j'ai bien aimé le jeu sur les repères de changement de bobine.
(De nos jours, les repères sont situés dans le coin supérieur droit de l'image, mais dans le film de Shoshanna, il est au milieu de l'image, car c'était un peu à l'arrache que ça se faisait.(chaque projectionniste faisait les siens). Et donc, Tarantino place ses propres repères (des bobines d'IB) au milieu à droite)
Bon, ok, je crois que mon post va faire un flop....

y’a aussi peut être en filigrane l’idée que le cinéma peut être une arme…
En fait, Inglourious Basterds a un scénario tellement riche que beaucoup passent à côté en cherchant à s’accrocher à un fil narratif simple.
Je pense qu’on découvre encore plein de choses en le revoyant et que Tarantino a particulièrement bien bossé son truc.
Jer dit:En fait, Inglourious Basterds a un scénario tellement riche que beaucoup passent à côté en cherchant à s'accrocher à un fil narratif simple.
Je pense qu'on découvre encore plein de choses en le revoyant et que Tarantino a particulièrement bien bossé son truc.
exactement.
je l'ai vu deux fois avec un plaisir renouvelé et je suis partante pour autant de visions que de découvertes.
QT laisse parler sa passion pour le cinéma, il en fait un thème, un argumentaire et un support, dans une sorte de mise en abîme continuelle.
c'est clair que la comm autour de son film, le présente plutôt comme un film d'action un peu épicé et ça doit induire en erreur pas mal de spectateurs sur ce qu'ils vont voir. (sa diffusion en VF, de ce point de vue me parait assez bizarre : les bandes annonces VF laissent une impression de nanard guerrier prononcé)
reste qu'il faut sûrement déjà adhérer à sa démarche pour y être sensible.
de mon avis très personnel, un film vraiment brillant.
Jer dit:En fait, Inglourious Basterds a un scénario tellement riche que beaucoup passent à côté en cherchant à s'accrocher à un fil narratif simple.
Je pense qu'on découvre encore plein de choses en le revoyant et que Tarantino a particulièrement bien bossé son truc.
Je veux bien que tu détailles en quoi son scénario est si riche que ça, parce que là j'ai dû vraiment passer à côté !
Pour le décalé, l’humour noir et le cynisme de la vie, je réalise une fois encore que je jubile bien plus avec le cinéma des frères Coen.
À part quelques bonnes surprises, l’ennui l’a emporté sur le reste.
Les bonnes surprises : les fausses pistes, tout d’abord. Avec un titre trompeur, on aurait pu s’attendre à une copie des 12 salopards. Finalement, on voit très peu les bastards. Tarantino avance dans son film comme dans une série B, dont il s’inspire, mais en désamorçant au fur et à mesure les grosses ficelles qu’il a mis en place quelques scènes auparavant. J’ai aussi bien aimé le coup des histoires parallèles des bastards et de Shosanna qui ne se rejoignent pas à la fin, même si les deux groupes ont le même objectif. Je retiendrai la scène du bar et le final au ciné.
Clairement, en regardant sa filmo, Tarantino n’est pas un réalisateur qui s’intéresse à proprement parler à l’Histoire. La reférence de Tarantino n’est jamais le réel mais le cinéma. Le cinéma est la réalité de Tarantino. J’y suis allé, curieux de connaître quel regard il porterait sur les événements. Que ferait-il ? Un cinéma total, comme goebbels avait proclamé une guerre totale ?
Sans aucun doute, le cinéma est le sujet du film. Sur sa puissance évocatrice. Ses rapports entre fiction et réalité. Chez Tarantino, je retiens surtout sa puissance destructrice. Dans la mise en abîme de la scène finale, il y a la vision de goebbels du cinéma, un film de propagande qui écrit une belle page à la gloire du soldat total ; et il il y a Tarantino qui se paie le luxe de ré-écrire l’Histoire en changeant la fin. Le cinéma apparaît comme une arme dangereuse chez goebbels, capable de façonner les esprits ; il l’est aussi dans sa matérialité (pellicule au nitrate hautement inflammable). Exorcisme par le feu. Mais le cinéma de Tarantino n’est pas moins inoffensif. Le parallèle m’a sauté aux yeux : dans le film nazi, un sniper, perché en haut d’un clôcher, fusille tout ce qui passe à portée de canon, devant un public de nazis conquis qui trouve ça cool, fun, jubilatoire. Plus tard, les bastards, perchés sur un balcon, fusillent tout ce qui passe à portée de canon, devant un public où je me trouve qui trouve ça cool, fun, jubilatoire. Ou comment soigner le mal par le mal. Bof, bof.
Pour revenir sur les scènes violentes, on pense souvent aux corps torturés des films de Tarantino, mais en fait ce qui me gène le plus chez ce réalisateur, c’est paradoxalement le manque de chair des personnages. Le problème que j’ai avec les personnages de Tarantino, c’est que je n’éprouve a priori aucune empathie pour eux. Ils dépassent raremement le cadre que leur assigne le scénario, Jackie Brown excepté, mais il a plus la griffe de Elmore Leonard que de Tarantino. Ils ont peu d’épaisseur et finalement, seule la parole les anime. Les dialogues sont la chair des personnages. Mais la voix reste impalpable, sans réalité visuelle, et renforce cette sensation d’immatérialité. J’ai le sentiment que leur massacre, leur mutilation méticuleuse leur permet de changer de statut. D’accéder enfin à une densité, une chair qui leur faisaient défaut. D’une certaine manière, leur mort violente m’amène à éprouver une empathie à leur égard que je n’aurais pas ressenti autrement. Ils ne seraient restés que paroles, archétypes, vacuité. Et le personnage qui me pose le plus de problème est celui de Shosanna. J’en suis encore à me demander si l’actrice est complètement nulle où si son personnage était trop ténu. Quand on voit le baiser qu’échange Shosanna et le projectionniste. Le baiser le plus froid de l’histoire du cinéma. Qui peut croire une seconde qu’ils sont en couple ? Le scénariste, sûrement.
jean Patrick dit:Pour le décalé, l'humour noir et le cynisme de la vie, je réalise une fois encore que je jubile bien plus avec le cinéma des frères Coen.
À part quelques bonnes surprises, l'ennui l'a emporté sur le reste.
Les bonnes surprises : les fausses pistes, tout d'abord. Avec un titre trompeur, on aurait pu s'attendre à une copie des 12 salopards. Finalement, on voit très peu les bastards. Tarantino avance dans son film comme dans une série B, dont il s'inspire, mais en désamorçant au fur et à mesure les grosses ficelles qu'il a mis en place quelques scènes auparavant. J'ai aussi bien aimé le coup des histoires parallèles des bastards et de Shosanna qui ne se rejoignent pas à la fin, même si les deux groupes ont le même objectif. Je retiendrai la scène du bar et le final au ciné.
Clairement, en regardant sa filmo, Tarantino n'est pas un réalisateur qui s'intéresse à proprement parler à l'Histoire. La reférence de Tarantino n'est jamais le réel mais le cinéma. Le cinéma est la réalité de Tarantino. J'y suis allé, curieux de connaître quel regard il porterait sur les événements. Que ferait-il ? Un cinéma total, comme goebbels avait proclamé une guerre totale ?
Sans aucun doute, le cinéma est le sujet du film. Sur sa puissance évocatrice. Ses rapports entre fiction et réalité. Chez Tarantino, je retiens surtout sa puissance destructrice. Dans la mise en abîme de la scène finale, il y a la vision de goebbels du cinéma, un film de propagande qui écrit une belle page à la gloire du soldat total ; et il il y a Tarantino qui se paie le luxe de ré-écrire l'Histoire en changeant la fin. Le cinéma apparaît comme une arme dangereuse chez goebbels, capable de façonner les esprits ; il l'est aussi dans sa matérialité (pellicule au nitrate hautement inflammable). Exorcisme par le feu. Mais le cinéma de Tarantino n'est pas moins inoffensif. Le parallèle m'a sauté aux yeux : dans le film nazi, un sniper, perché en haut d'un clôcher, fusille tout ce qui passe à portée de canon, devant un public de nazis conquis qui trouve ça cool, fun, jubilatoire. Plus tard, les bastards, perchés sur un balcon, fusillent tout ce qui passe à portée de canon, devant un public où je me trouve qui trouve ça cool, fun, jubilatoire. Ou comment soigner le mal par le mal. Bof, bof.
Pour revenir sur les scènes violentes, on pense souvent aux corps torturés des films de Tarantino, mais en fait ce qui me gène le plus chez ce réalisateur, c'est paradoxalement le manque de chair des personnages. Le problème que j'ai avec les personnages de Tarantino, c'est que je n'éprouve a priori aucune empathie pour eux. Ils dépassent raremement le cadre que leur assigne le scénario, Jackie Brown excepté, mais il a plus la griffe de Elmore Leonard que de Tarantino. Ils ont peu d'épaisseur et finalement, seule la parole les anime. Les dialogues sont la chair des personnages. Mais la voix reste impalpable, sans réalité visuelle, et renforce cette sensation d'immatérialité. J'ai le sentiment que leur massacre, leur mutilation méticuleuse leur permet de changer de statut. D'accéder enfin à une densité, une chair qui leur faisaient défaut. D'une certaine manière, leur mort violente m'amène à éprouver une empathie à leur égard que je n'aurais pas ressenti autrement. Ils ne seraient restés que paroles, archétypes, vacuité. Et le personnage qui me pose le plus de problème est celui de Shosanna. J'en suis encore à me demander si l'actrice est complètement nulle où si son personnage était trop ténu. Quand on voit le baiser qu'échange Shosanna et le projectionniste. Le baiser le plus froid de l'histoire du cinéma. Qui peut croire une seconde qu'ils sont en couple ? Le scénariste, sûrement.
On a vécu/subi le même film

Super critique en tout cas et bien vu le parallèle clocher/balcon du cinéma qui montre à quel point Tarantino peut parfois être un réel manipulateur...

jean Patrick dit:Exorcisme par le feu. Mais le cinéma de Tarantino n'est pas moins inoffensif. Le parallèle m'a sauté aux yeux : dans le film nazi, un sniper, perché en haut d'un clôcher, fusille tout ce qui passe à portée de canon, devant un public de nazis conquis qui trouve ça cool, fun, jubilatoire. Plus tard, les bastards, perchés sur un balcon, fusillent tout ce qui passe à portée de canon, devant un public où je me trouve qui trouve ça cool, fun, jubilatoire. Ou comment soigner le mal par le mal. Bof, bof.
la scène dans le cinéma est bien plus que ça.
le film que shoshanna a tourné qui a pris le relais du film de goebbels, continue, malgré la destruction de l'écran, à se projetter sur la fumée.
mort en cabine de projection, la vie du soldat continuait sur l'écran du cinéma. après avoir tué lui-m^me shoshanna, les bobines changent.
morte également, la vengeance de shoshanna lui survit sur la fumée de l'incendie purificateur. c'est elle qui triomphe, finalement, et de façon immatérielle.
Mirmo dit:et laisse les acteurs français en roue libre (Mélanie Laurent et Jacky Ido).
Je crois qu'au contraire, Tarantino a du leur demander de jouer sur un registre bien particulier; Celui du ciné français des années 30 et 40 !? Et c'est vrai que ç'est un peu décalé par rapport à l'interprétation d'un Brad Pitt !