[cinéma] Million dollar baby

[Cinema]

4 oscars, des critiques élogieuses un peu partout, et au final, très déçu par ce film que j’ai vu hier.
Un scénar qui tient sur un timbre poste et absolument rien d’original, aucune surprise. Une platitude désespérante.
Alors je me dis que j’ai peut être loupé quelque chose et que quelqu’un pourrait éclairé ma lanterne, parce que là, je ne vois pas.

loic dit:4 oscars, des critiques élogieuses un peu partout, et au final, très déçu par ce film que j'ai vu hier.
Un scénar qui tient sur un timbre poste et absolument rien d'original, aucune surprise. Une platitude désespérante.
Alors je me dis que j'ai peut être loupé quelque chose et que quelqu'un pourrait éclairé ma lanterne, parce que là, je ne vois pas.


[ATTENTION, LÉGERS SPOILERS]
L'intérêt du film est à mon sens tient à plusieurs choses :
. ça commence comme du (bon) Rocky
. il y a une rupture brutale aux 2/3 du film (que je n'ai absolument pas vu venir), et que j'ai appréciée
. il y a un beau pied de nez à l'église, et ça j'adore, surtout de la part d'un cinéaste américain.

J'avoue avoir été personnellement enthousiasmé par ce film, mais je connais d'autres personnes (plus âgées) qui l'ont trouvé quelconque, en me disant notamment que c'était du déjà vu. Peut-être... il n'empêche que ça reste mon film préféré d'Esatwood, avec Sur la route de Madison (des choses simples, racontées de manière "vraie").

Moi j’avais été un peu déçue parce que je m’attendais à un film “sportif” et ce n’est pas du tout le cas… Par contre, au niveau émotion, c’est dans mon souvenir assez impressionnant… A ne pas regarder quand on a des tendances dépressives !!!

Bref, on final, j’avais trouvé ça plutôt bien…

Oula, ça fait un moment, je me rappelle plus en détails, mais perso je me souviens avoir adoré. Dans mon souvenir, c’est super bien joué, c’est émouvant, et si le scénar n’est pas si original, le traitement l’est un peu plus (difficile de le classer dans la catégorie Film sportif vu la charge émotionnel et le propos final, mais ce n’est pas non plus traité comme un film dramatique, notamment au début…). Après, les goûts les couleurs… :roll:

J’étais vanné quand je l’ai vu (genre un dimanche soir après une nuit blanche le samedi soir), donc j’ai pas eu de mal à avoir la larme à l’oeil, mais ça m’a gonflé de chiallé pour ça.

C’est 'achement mieux fait dans Cyrano… :mrgreen:

Autant Big Fish (regardé dans les mêmes conditions m’a bien plus ému).

Bon, OK pour la rupture des 2/3 tout ça… Mais le reste… Non.

“M’sieur ! Vous m’entrainez ?
- Non.
-M’sieur ! Vous m’entrainez ?
- Non.
-M’sieur ! Vous m’entrainez ?
- Bon d’accord…”

Arf… :pouicnul:

Mattintheweb dit:Oula, ça fait un moment, je me rappelle plus en détails, mais perso je me souviens avoir adoré. Dans mon souvenir, c'est super bien joué, c'est émouvant, et si le scénar n'est pas si original, le traitement l'est un peu plus (difficile de le classer dans la catégorie Film sportif vu la charge émotionnel et le propos final, mais ce n'est pas non plus traité comme un film dramatique, notamment au début...). Après, les goûts les couleurs... :roll:


Assez d'accord avec toi, j'ai beaucoup de mal à qualifier ce film de film sportif même si on y parle bien évidemment de boxe féminine.
J'ai adoré ce film même si comme le dit Mattintheweb, le scénario n'est pas ultra-original car les acteurs sont par contre exceptionnels. Le film traite plus à mon avis de la difficulté de s'attacher pour des êtres déracinés (elle par rapport à sa famille, lui par rapport à sa vie).
J'ai été touché par ce fillm.

Le dernier tiers est affreusement long et d’une facilité larmoyante affligeante.

Dommage, ça partait bien, mais amha il n’a pas su finir son film.

Comme Rody, je pense que “Million dollars Baby” est l’un des meilleurs film de Clint Eastwood en tant que réalisateur avec “Sur la route de Madisson”.

En ce qui concerne Million dollar baby, si on y va pour voir un film sur le sport, on passa complètement à coté, car le sport, ici la boxe, est un prétexte, et le film ne se résume pas à savoir si Eastwood va entrainer Hillary Swank ou non…puisqu’on se doute qu’il va le faire…par contre la question est de savoir ce qui va le faire changer d’avis. Ce n’est pas un film sur la boxe, mais sur une certaine misère humaine. Certes, la petite boxeuse à un coté un peu “Cosette” avec sa famille peu sympathique et sa mère qui est une vieille conne interessée par le pognon que sa fille peut lui rapporter.
Le “basculement” au 2/3 du film est brutal, mais la suite est néanmoins traitée de façon fine et touchante, sans verser dans le sentimentalisme bon marché (et c’est l’un des points forts du film…).
On a certes la gorge serrée, mais il y a une grande dignité dans tout ça, au point qu’il est difficile de ne pas soutenir le geste du personnage d’Eastwood à la fin, qui se réhumanise peu à peu et retrouve une certaine dignité perdue. Pour la petite boxeuse, dont l’enthousiasme (qui traduit malgré tout une certaine joie de vivre ou du moins une “volonté” de s’en sortir" comme on dit) agace son entrainneur au début du film, la déchéance physique, auquel elle fait face dans un premier temps, fini par lui faire perdre toute raison de vivre… Bien des sujets sont approchés dans ce film, avec ces êtres à la dérive dont plus personne ne se souviendra de leur existence quand ils auront disparu.

Enfin, voilà comment j’ai vu et ressenti les choses quoi. :)

je dois être bizarre, ou sensible, mais j ai vraiment apprécié ce film, ce choc imprévu … et finalement, le mieux est de le voir sans en connaitre la trame, ce dire qu on va voir un film de boxe et au 2/3 BOUM, coup de massue

enfin bon, ca nous a bien remué ma femme et moi. on a chialé comme des gosses tous les deux


topkewl “sensible after all”

Fulgan dit:Le dernier tiers est affreusement long et d'une facilité larmoyante affligeante.
Dommage, ça partait bien, mais amha il n'a pas su finir son film.


Je suis assez d'accord avec ça. Le jeu d'acteurs est plutôt bon, il y a de l'humour et puis cette fin. Pourquoi ?
Rody dit:
. il y a une rupture brutale aux 2/3 du film (que je n'ai absolument pas vu venir), et que j'ai appréciée


Vous êtes plusieurs à parler de la "surprise" de cette rupture.
Putain, comment c'est possible. On le voit venir à des kilomètres. Ca faisait 45 minutes que j'attendais que ça arrive. C'est téléphoné à un point que ça en est affligeant. Vous l'avez vraiment pas vu venir ?
J'y crois pas en fait. C'est l'un des renversements de situation les plus prévisibles que j'ai jamais vu au ciné. C'est le néant absolu du suspense.

Je crois que c'est surtout là que le film me déçoit. Un retournement de situation visible pendant presque 1 heure et 30 dernières minutes prévisibles au possible. Impossible d'avoir la larme à l'oeil tellement c'est téléphoné.
Le Zeptien dit:
Comme Rody, je pense que "Million dollars Baby" est l'un des meilleurs film de Clint Eastwood en tant que réalisateur avec "Sur la route de Madisson".

Ca donne pas envie de voir les autres. Bon, " Sur la route de Madison" ne m'attirait, mais Impitoyable, pourquoi pas. Là, vous ne foutez les jetons.
Le Zeptien dit:
En ce qui concerne Million dollar baby, si on y va pour voir un film sur le sport, on passa complètement à coté, car le sport, ici la boxe, est un prétexte, et le film ne se résume pas à savoir si Eastwood va entrainer Hillary Swank ou non...puisqu'on se doute qu'il va le faire...

Oui, enfin, c'est même au-delà du doute.
Le Zeptien dit:
par contre la question est de savoir ce qui va le faire changer d'avis.

Oui, alors, là, à mon avis le film loupe le coche.
Le Zeptien dit:
Ce n'est pas un film sur la boxe, mais sur une certaine misère humaine. Certes, la petite boxeuse à un coté un peu "Cosette" avec sa famille peu sympathique et sa mère qui est une vieille conne interessée par le pognon que sa fille peut lui rapporter.

Cliché, mais clihé. Heureusement qu'il ya de l'humour, sinon...
Le Zeptien dit:
Le "basculement" au 2/3 du film est brutal,

Aussi brutal qu'un truc qu'on attend depuis une heure. Aucune surprise dans tout cela (bon d'accord je m'attendais à un truc un peu moins violent, mais c'est évident que ça va finir comme ça, et pourtant, je ne connaissais rien du film).
Le Zeptien dit:
mais la suite est néanmoins traitée de façon fine et touchante, sans verser dans le sentimentalisme bon marché (et c'est l'un des points forts du film...).

C'est bien mon problème : ça vire bien trop à la mièvrerie, c'est du sentimentalisme à 2 balles : 100 minutes de film pour qu'on s'attache aux persos pour préparer la demi heure de mouchoirs finale. Je ne vois rien d'autre dans ce film et c'est bien ce qui me gêne.
Le Zeptien dit:
On a certes la gorge serrée, mais il y a une grande dignité dans tout ça, au point qu'il est difficile de ne pas soutenir le geste du personnage d'Eastwood à la fin, qui se réhumanise peu à peu et retrouve une certaine dignité perdue.


Pareil, tout ça et sans surprise, téléphoné, juste là pour nous faire chialer.

Bon, je suis un peu tout seul, mais c'est pas mal de pouvoir confronter d'autres avis.

Je viens de me souvenir que j'avais vu Mystic River il y a quelques temps qui est aussi de Eastwood. J'avais eu la même impression de savoir 30 minutes ce qui allait se passer tellement les persos et le scénar sont stéréotypés. J'en avais pleuré d'avoir perdu mon temps devant un film aussi "banal". Eastwood n'arrive pas, à mon goût, à apporter la petite touche qui pourrait rendre son film bon. Il reste trop classique.
loic dit:
Rody dit:
. il y a une rupture brutale aux 2/3 du film (que je n'ai absolument pas vu venir), et que j'ai appréciée

Vous êtes plusieurs à parler de la "surprise" de cette rupture.
Putain, comment c'est possible. On le voit venir à des kilomètres. Ca faisait 45 minutes que j'attendais que ça arrive. C'est téléphoné à un point que ça en est affligeant. Vous l'avez vraiment pas vu venir ?


Moi, pas du tout. Je regardais simplement un Rocky-like à la sauce Eastwood quand ce passage arrive.

Le coup de théâtre de Usual Suspect est à mon avis bien plus téléphoné (simplement parce qu'il ne se passe rien pendant tout le film et qu'il faut que quelque chose se passe pour le rendre tout d'un coup intéressant). Ce qui n'est pas le cas de Million Dollar Baby : c'est juste une histoire simple... qui finit mal (mais qui aurait simplement pu finir bien - c'est là qu'est le talent de réalisateur d'Easwood).

Le cliché le plus établi sur les films américains est que l’histoire soit une succes-story, ce n’est pas le cas ici alors que le film prend cette direction au début.

Ensuite, en général, dans les films américains, le héros ne meurt pas à la fin sauf si sa mort le glorifie, le rachète, etc. Ce n’est pas non plus le cas ici. La boxeuse jouée par Hilary Swan ne gagne pas son match à un million de dollars et ne décroche aucun titre.

En outre, elle est assez âgée pour entamer une carrière de boxeuse et cela est aussi plutôt rare : en génal on a droit à un jeune loup aux dents longues qui doit encore tout apprendre ou à un vieux briscard qui a perdu la flamme et la retrouve pour un temps et une cause / une personne.

On a affaire à de la boxe féminine. Le film le plus proche de ce thème-là que je vois est un film avec Peter Falk sur deux catcheuses…

Donc, on est pas à fond dans le cliché, AMHA. Maintenant que l’histoire soit simple et soit simplement racontée, je n’en disconviens pas.


Enfin, il faut voir aussi que ce film est déjà sorti depuis quelques années et qu’on en a largement parlé dans les médias. Ceux qui le regardent aujourd’hui ont peut-être eu des infos que l’on avait pas, à l’époque en entrant en salle.

[mode vie perso ON]
Lorsque je donnais des cours sur le cinéma belge et montrais des films à mes étudiants, si certains étaient choqués lors du visionnement de “C’est arrivé près de chez vous”, d’autres ne s’en émouvaient pas trop et ne comprenaient pas bien l’émoi que ce film avait pu susciter à l’époque de sa sortie. Je devais alors remettre les pendules à l’heure : eux avaient déjà vus des films comme Seven ou autres (Saw, pour un peu actualiser) et regardaient ce film sur l’écran d’une télévision, ce qui aide à avoir de la distance et à décrocher de l’ambiance / crédulité nécessaire à l’illusion de vérité qui porte un film.[mode vie pero OFF]

Même dans un film américain, un héros qui gagne tous ces combats de boxe au premier round, ou au 2° au pire pendant 45 minutes, même Rocky, il le fait pas. Elle gagne son 1° combat et tous les suivants avant de se battre contre une fille qui est une “grosse méchante”. C’est gros comme une maison qu’elle va pas le gagner son match. Aucun réalisateur serait suffisant débile pour montrer l’histoire d’une fille qui gagne tous ses matchs et décroche le titre sans qu’il ne se passe rien. C’est gros comme une maison que ça va mal finir. Tout simplement, contrairement à Rody, parce qu’il se passe encore moins de chose que dans Usual Suspect : elle gagne des match, elles gagnes des matchs et elle se prend le bec avec sa mère. C’est tout. Il ne se passe rien sinon des victoires. Tous les films “success story” commence avec un mec au fond du trou ou presque. Au moment, où elle gagne son premier combat, je suis sûr à 50% que ça va mal finir, à la 2° victoire, on est à 75%, on dépasse les 90% dès qu’elle enchaine les victoires pour atteindre le 100% quand on découvre la “grosse méchante”. Il n’y a tout simplement pas d’autres issues possibles.
Bon, après, en effet, ça aurait pu être moins grave, mais on vient de se taper 1h de combat de boxe en 1 round, alors on ne s’arrête plus à ça. Quand on voit comment elle tombe, on sait que c’est mal barré. Bon, t’as toujours l’espoir que, parce que c’est un film, mais c’est tout.
Un film qui commence bien, qui se passe bien, et qui se finit bien, ça existe pas. A partir du moment ou ça commence bien et ou ça continue bien, on sait pertinemment que ça va mal finir. C’est presque une loi de la nature.

loic dit:Même dans un film américain, un héros qui gagne tous ces combats de boxe au premier round, ou au 2° au pire pendant 45 minutes, même Rocky, il le fait pas. Elle gagne son 1° combat et tous les suivants avant de se battre contre une fille qui est une "grosse méchante". C'est gros comme une maison qu'elle va pas le gagner son match. Aucun réalisateur serait suffisant débile pour montrer l'histoire d'une fille qui gagne tous ses matchs et décroche le titre sans qu'il ne se passe rien. C'est gros comme une maison que ça va mal finir.


Combien de combats gagne-t-elle avant d'affronter la "grosse méchante"? Ne peut-on pas y voir une progression logique? Une montée en puissance comme chaque sportif peut en connaître (et chaque personne dans son boulot)? J'y vois de la logique, quelque chose qui n'est pas comme "la chance de sa ve" que reçoit Rocky dans le premier volet de la saga où c'est un combat inespéré qu'il va livrer contre un champion qu'il n'aurait jamais dû rencontrer.

Qu'elle perde son match, ok, on le voit venir. Encore que... les scénaristes et ralisateurs peuvent, eux aussi, nous faire le coup du "double guessing", nous donner des sueurs froides et lui faire remporter son combat. Fin heureuse, l'Amérique est contente, le travail, l'hacharnement et la bonne volonté ont encore payé.

Enfin, que son état la pousse à demander l'euthanasie et que le film en vienne à parler ce ce cas de conscience (peu fouillé, certes, mais évoquer ce point-là est déjà méritoire), et que son entraineur, devenu quasi un père pour elle, lui donne la mort, c'est un peu aller à l'encontre de ce qu'on voit habituellement. En général, avec un autre réalisateur, on aurait montrer son petit doigt bouger juste avant l'injection et hop ! Sauvé, halleluyah !

C'est du moins comme ça que je vois le truc. Maintenant, je veux bien concéder une certaine naïveté, mais dans le cas présent, c'est plutôt une bonne chose.

Excellent film. Je me demande comment on peut voir au début que ça va se finir comme ça, aucun indice, juste l’histoire d’une boxeuse. Ou alors Loïc t’es devin ?
Prédictabilité est le maître-mot en ce qui concerne les films formatés ricains (les blockbusters surtout). Là on a un film qui casse ce schéma lave-cerveau et qui en plus balance une pro-euthanasie relativement pudique.
Très fort, très émouvant.
Mais de toute façon, les goûts et les couleurs… Que ceux qui l’ont trouvé larmoyant, prévisible ou “affligeant d’une prévisibilité larmoyante” ou larmoyant d’une prévisibilité affligeante" ou “prévisible d’une affligeante larmoyeusité” ou encore… enfin bref, essayez pas de changer d’avis, là c’est déjà foutu. Quand on se dit qu’un film est nul, il reste nul. Alors à quoi bon chercher autre chose.

BananeDC dit:Excellent film. Je me demande comment on peut voir au début que ça va se finir comme ça, aucun indice, juste l'histoire d'une boxeuse. Ou alors Loïc t'es devin ?


Pas devin, logique. Les films où tout se passe bien du début à la fin, j'en connais pas. Comme tout se passe bien pendant 90 minutes, à la 91°, j'étais au-delà de la suspicion. La blessure grave, je l'ai "attendu" pendant plus de 45 minutes et, en ce moment, je dois 10 films par an, grand max, donc je suis pas du genre à en voir suffisamment pour me dire "Pff, encore du déjà vu". Mais là, franchement, je l'ai vu arrivé. A part si vous me trouvez un film, hors comédie, où tout se passe bien du début à la fin, je continuerez à penser qu'on comprend très vite que ça va mal se passer à un moment.
loic dit:
Pas devin, logique. Les films où tout se passe bien du début à la fin, j'en connais pas. Comme tout se passe bien pendant 90 minutes, à la 91°, j'étais au-delà de la suspicion. La blessure grave, je l'ai "attendu" pendant plus de 45 minutes et, en ce moment, je dois 10 films par an, grand max, donc je suis pas du genre à en voir suffisamment pour me dire "Pff, encore du déjà vu". Mais là, franchement, je l'ai vu arrivé. A part si vous me trouvez un film, hors comédie, où tout se passe bien du début à la fin, je continuerez à penser qu'on comprend très vite que ça va mal se passer à un moment.

Certes, vu comme ça c'est pas faux, on peut penser qu'un changement va survenir, mais il est impossible de deviner que le film va changer de focalisation et sortir du monde de la boxe, sortir du film d'action pour offrir au spectateur une dose de psychologie, un focus sur le choix crucial et ô combien difficile que doit faire un humain, à savoir continuer à voir souffrir un être cher ou lui donner la mort.
Autant j'ai apprécié le côté histoire de boxe sympa et bien rythmée, autant j'ai adoré ce changement à 180 ° dans le film pour passer du physique à un côté beaucoup plus profond. Et c'est cela qui n'est pas habituel dans les films américains. On est surpris quand ils nous surprennent.
BananeDC dit:Certes, vu comme ça c'est pas faux, on peut penser qu'un changement va survenir, mais il est impossible de deviner que le film va changer de focalisation et sortir du monde de la boxe[...]

Sauf si on sait avant visionnage qu'il a 4 oscars, qu'il est considéré comme un film marquant, ... La première vision est biaisée sans même rien savoir de l'histoire.

L'exemple classique, c'est le 6° sens, à l'époque, tout le monde en sortait et en discutait en parlant surtout du fait qu'il faut pas en parler pour pas gacher l'effet de surprise. Conclusion, moi qui ne l'avait pas vu car j'allais très peu au ciné à cause du gamin et connaissait à peine l'histoire (juste un truc de gamin qui disait voir des morts), j'ai demandé simplement si par hasard, ce n'était pas un des 2 personnages qui en fait était mort... Ca me semblait tellement logique à froid comme ça, et de toutes manières, il fallait que ce soit gros pour marquer autant les spectateurs...
Forcément, quand je l'ai vu à la télé quelques années après, je n'ai pas vraiment accroché au film, ce qui aurait été probablement très différent à sa sortie, dans une salle de ciné, sans à priori...
De là à dire que le film est sur-estimé...

Usual Suspects, vu à sa sortie au ciné, j'ai été bluffé, même si effectivement, on se doutait qu'il allait y avoir un petit truc.
Million Dollar Baby vu à la sortie DVD, un peu moins forcément. De mémoire, le sentiment principal, c'était surtout "waow, il a osé..."
Et de toutes manières, j'aime bien Eastwood en général comme réalisateur, ça fausse aussi mon jugement