Comment gérez vous votre F.O.M.O ? Fear Of Missing Out (ou Fievre acheteuse ?)

Bonjour,

Je viens moi même de dépoussiérer ma ludothèque afin de la renouveler, et j’ai l’impression d’avoir mis le doigt dans un engrenage terriblement bien huilé : celui du marketing ludique.

Du coup après un peu d’introspection et de recherches je me rend compte que ce dont je suis victime a un nom : FOMO pour Fear of Missing Out en anglais, littéralement “la Peur de Rater Quelque Chose”, qui se traduit par une Fièvre Acheteuse.

Et je trouve ça terrible.

Pour ma part ça faisait plus d’un an que je n’avais pas acheté de jeu, et je m’en portais très bien. Mais après en avoir acheté un, puis fait des recherches sur son auteur, et d’autres suggestions glanées par ici, un avis positif sur un site que j’aime bien … Je me retrouve avec une vingtaine de nouveaux jeux. Alors c’est cool, je vais refermer la boite de pandore, et je me retrouve avec une ludothèque assez fournie et assez variée pour faire face à tous les cas de figures pour les 30 prochaines années, ce qui était le but recherché. Ce but étant atteint, je vais me remettre en hibernation pour un moment, j’espère.

Mais ca fout le tournis, non ?

Ma ludothèque comporte actuellement une quarantaine de jeux, en comptant les petites merdes auxquelles je ne rejouerai pas et que je finirai par donner aux bonnes oeuvres. Je trouve ça déja énorme, mais si j’en crois ce que je lis sur internet, je suis dans la moyenne basse des ludovores.

En ce qui me concerne je joue au MAX une à deux fois par semaines. J’estime que pour faire le tour et se lasser d’un bon jeu il faut quoi, une trentaine de parties ? Ce qui veut dire qu’avec mes quarante jeux (en imaginant qu’ils ait tous été des achats rationnels, cad des jeux achetés après les avoir testés deux ou trois fois chez des potes, dans des salons ou ludothèques, ou en location et donc des vrais coups de coeurs - pas des achats compulsifs après avoir lu des avis en ligne et regardé la moitié d’une vidéo sur youtube ou m’être fait bourrer le mou par une autre campagne de financement participative) je devrais avoir de quoi jouer jusqu’à la fin de mes jours !

Alors qu’est ce qui nous pousse à toujours chercher d’autres jeux ? Est ce que c’est mal ? Pour nos finance ? Pour la planète ? Notre santé mentale ? Suis je le seule à le vivre mal ?

Si vous aussi vous êtes sujet à ce genre de comportement comment le vivez vous ?

Tester systématiquement les jeux avant achat (club de jeu, festival, BGA…), et n’acheter que les gros coups de coeur qu’on aura envie de creuser… Ca fait déjà un tri énorme face à la compulsion d’achat!

Dodudo dit :Tester systématiquement les jeux avant achat (club de jeu, festival, BGA...), et n'acheter que les gros coups de coeur qu'on aura envie de creuser... Ca fait déjà un tri énorme face à la compulsion d'achat!

C'est le meilleur conseil ! C'est ce qu'il faudrait oui, c'est ce qu'il faudrait...

T’as rien compris. Tu ne gère pas ton FOMO, le FOMO te gère surprise

Plus sérieusement, à toi de définir et te fixer des règles (budget / nombre d’achats par mois conditionné par des reventes / place dans ta ludo) tu ne pourras de toute façon jamais jouer à tout ! 

C’est plus dur sur le financement participatif mais KS est très souvent une mauvaise idée avec la TVA & les frais de port et, sauf exception, tu trouves tjs moins cher en boutique ou sur le marché de l’occasion.

De mon côté j’ai arrêté de me prendre la tête, j’ai tendance à la collectionnite mais j’ai la chance d’avoir une famille qui joue bcp. J’achète à des prix “raisonnables” & je vends régulièrement & rarement avec une grosse décôte. Le marché de la seconde main bouge bien. Donc si je vois un truc dans ma wishlist à un prix intéressant je prends, quitte à revendre plus tard. Ma boussole c’est surtout mon envie / ma motivation à apprendre de nouvelles règles.   

Faut juste pas être prisonnier des jeux que tu n’as pas encore joués et surtout jouer aux jeux auquel tu as envie de jouer !

Edit : très bon conseil des mes VDDs. Pour ma part, entre le boulot et la famille j’ai pas le temps d’aller jouer en asso. Je n’organise jamais de soirées “jeux”, on joue en famille.

Le FOMO nous frappe un peu à tous et ca dépend des périodes de notre pratique.
Pour ma part, j’achetais bcp avant puis j’ai ralenti, puis j’ai repris plus régulièrement le jds et ca m’a fait acheter trop de jeux.
J’ai acheté sous l’effet du FOMO (précommandes ou KS). Ce sont des choses que je m’interdis de faire désormais. Cette année par exemple j’avais backé Chateaux de Bourgogne et me suis rétracté en me disant que de toutes façons il viendra en retail et que c’est mieux d’attendre. J’ai précommandé Obsession et là je crois que c’est exactement ce que je ne dois plus refaire.

Avec un peu de sagesse dans la pratique, le FOMO peut se gérer correctement. Mais je vous avoue, que tous les 3/4 ans je suis pris d’une fievre acheteuse de renouvellement de ma ludotheque. Je crois l’avoir comme je le veux désormais.

La prochaine étape c’est de me déconnecter de tout suivi d’actualités ludiques et de me satisfaire de ce que j’ai, car cette fois ci, je crois que je suis vraiment arrivé à quelque chose de cool.

Sans m’empecher de forumer sur TricTrac car, en effet c’est pas trop là où l’on parle de nouveautés. (et c’est dommage d’ailleurs, TricTrac avait auparavant vocation à cela… autre sujet qui est relatif à l’avenir de TricTrac).

Le FOMO est quelque chose qui vient naturellement avec le suivi de l’actualité ludique.
Personnellement, je trouve que ce n’est pas un problème et j’ai appris à l’assumer. Oui, on peut considérer que le seul modèle “sain” de consommation est d’acheter peu de nouveautés et de tourner sur sa ludothèque de 40 jeux triés sur le volet, mais je ne suis pas d’accord. Il y a d’autres modèles possibles, et personnellement, ça m’intéresse d’un point de vue culturel de suivre l’actualité et de jouer à autant de choses que possibles qui piquent ma curiosité, quand bien même je n’en ferais qu’une ou deux parties. C’est une manière de se tenir à jour, ce n’est sans doute pas important pour tout le monde, mais ça l’est pour moi. Et comme le dit SDO, on peut avoir une ludothèque extrêmement tournante en faisant un peu de revente.

Le FOMO devient un problème si :
 - Il met vraiment à mal nos finances parce qu’on ne sait pas se retenir.
 - Il crée un sentiment profond de frustration. Il faut réussir à accepter qu’on ne peut pas jouer à tout. (ni voir tous les films, binger toutes les séries, écouter tous les albums, apprendre toutes les langues…)

Mais en dehors de ça, ne vous sentez pas trop coupable sur votre manière de consommer.

Ma solution adoptée depuis cette année :
Nouvelle entrée=Sortie d’un jeu et inversement.
Soit je le fais par nombre de jeux soit  a la  hauteur de la somme de la revente de mes jeux.
Ma ludothèque à diminué mais aucun regret au final.
J’ai arrêté de faire de la “collection” de jeux pour me concentrer sur ceux que je suis sûr de jouer.
Fini la hype et le côté “oui je l’ai”.

J’avais écrit un méga pavé mais je l’ai perdu. Tant pis.

Le plus important :
Il y a trop de jeux donc : 
1) faire le deuil de jouer à tout. Une occasion loupée sera remplacée par autre chose.

2) tenir une wishlist et différer les achats. Nettoyer la liste. Tester sur BGA. N’acheter que les énormes coups de coeur testés. Si jeu disparu de la circulation, alerte sur site d’okkasion, et jamais acheter plus cher que le neuf ports compris.
3) pas de KS
4) connaître son environnement de jeu et ne pas acheter des jeux qui ne sortiront jamais
5) se connaître soi et savoir déceler les jeux qui ne sont pas pour soi même si le monde entier te dit que le dernier jeu de Bidule est le meilleur du monde.
 

Rodenbach dit :
4) connaître son environnement de jeu et ne pas acheter des jeux qui ne sortiront jamais
 
 

Ah oui, ça c'est très important.
Autant je n'ai aucun souci moral à jouer à un jeu une ou deux fois seulement, pour l'essayer, autant un jeu qui sort zéro fois, ça me saoûle. J'essaie de toujours penser "avec qui je vais y jouer ?" quand j'achète. Des fois c'est même un critère plus déterminant que mes goûts propres : "Ce ne sera probablement pas mon jeu préféré, mais Machin va adorer y jouer".

Je soupçonne d'ailleurs que la profusion des modes solo désormais inclus dans les jeux est surtout un argument marketing des éditeurs pour outrepasser cette crainte. "Au pire, si je n'ai personne pour y jouer, je pourrais y jouer en solo." (Ah ah, en fait non)
 

On est surtout tous différents face à cette situation. Pour ma part, ma seule limite est financière, mes trois cents jeux pourraient très bien copiner avec trois cent jeux de plus ... pour autant je suis très sélectif & je n'achète jamais (ou une fois par an) aucun jeu sans l'avoir essayé au préalable. De fait, à quelques exceptions près (cadeau ou lassitude), je joue & j'aime jouer à tous mes jeux ... avec plus ou moins de régularité, certes ...

Acheter les jeux en occasion, et vendre des jeux aussi (vendre un jeu avant d’en acheter un autre).
Et aussi attendre un an après la sortie d’un jeu : pour voir si le jeu tient dans le temps et nous intéresse toujours après un an.
Et idéalement, jouer au jeu avant !

tom_1978 dit :Acheter les jeux en occasion, et vendre des jeux aussi (vendre un jeu avant d'en acheter un autre).
Et aussi attendre un an après la sortie d'un jeu : pour voir si le jeu tient dans le temps et nous intéresse toujours après un an.
Et idéalement, jouer au jeu avant !

J'ai mis pendant longtemps la regle des 1 acheté = 1 jeu sorti.
J'avais classé ma ludotheque en listant les jeux à vendre, les jeux que je considere vendables et les jeux que je considere, invendables pour tout un tas de raison (soit parce que c'est un jeu que j'aime beaucoup... mais j'ai beaucoup de jeux auxquels je ne joue que très rarement et que je considère comme référence, et ceux là j'arrive pas à m'en séparer...) Donc désormais, il ne me reste que peu de jeux taggés à "vendables"... Donc ma ludotheque a grandi significativement depuis deux ans.

C'est vrai que les jeux d'occasions sont aussi une solution. Il faudrait que je regarde de plus près ma ludothèque, mais je pense que la moitié est composée de jeux d'occasion. Ce qui ne gâche en rien le plaisir ludique. En même temps, à trop vouloir prendre le temps de savoir si le jeu va me plaire ou non il arrive souvent qu'il ne soit plus disponible ... il n'y a qu'à voir ma liste de souhaits ^^ C'est peut-être cela la solution, attendre assez longtemps d'être sûr & certain que le jeu nous plaise !

Pour ma part depuis 2 ans, les nouveaux jeux arrivent que à Noël (merci le noël webludique) et mon anniversaire. 

ça fait déjà du tri. Je mets dans ma wishlist les jeux qui me plaisent ou m’intéressent et quand c’est une des 2 périodes je demande a de ces jeux en général. 

Tester sur BGA des jeux aide aussi énormément. 

Sinon, parfois je contourne les règles ci-dessus et j’offre un jeu qui me fait de l’oeil a un proche (anniversaire, noël etc…) comme ça je l’ai pas chez moi mais j’y jouerai.

C’est marrant, en regardant mon expérience personnelle, j’ai l’impression que la FOMO concerne surtout les gens qui découvrent le jeu de société moderne et qui s’émerveillent de tout ce qu’ils découvrent.

Aujourd’hui, après avoir joué à des milliers de jeux différents, après en avoir possédé des centaines voir milliers (je bosse en boutique, je ne les paie pas tous, et toujours pas cher), j’ai plutôt le problème inverse : Comme ne pas être blasé de tout ce qui sort, qui est déjà vu et qui sera oublié dans 3 parties d’autres jeux ?

J’ai commencé à me dire que je déconnais quand j’ai mis des jeux dans ma cave pour y jouer quand je serai à la retraite. (dans 30 ans à l’époque)
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Du coup, est-ce que devenir vieux et aigri n’est pas la solution à la FOMO ? :smiley:

Beaucoup d’éléments de réponses très intéressants ici, qui confirment mes pistes.

Si je dois résumer tout ça :

1 )Tester avant d’acheter
2) N’acheter que les gros coups de cœurs compatibles avec sa configuration sociale
3) Faire un roulement achat/revente et ne garder que la crème de la crème.
4) Limiter son exposition aux influenceurs

Pour ma part, le plus dur à maîtriser serait le point numéro 1 car je suis le moteur ludique dans mon entourage, et je ne joue pas en association (pour l’instant). BGA pourrait y remédier, bien que je n’y ai pas assez recours (je préfère mille fois jouer en physique)

En tout cas c’est rassurant, structurant et encourageant de vous lire !

KiwiToast dit :C'est marrant, en regardant mon expérience personnelle, j'ai l'impression que la FOMO concerne surtout les gens qui découvrent le jeu de société moderne et qui s'émerveillent de tout ce qu'ils découvrent.

Aujourd'hui, après avoir joué à des milliers de jeux différents, après en avoir possédé des centaines voir milliers (je bosse en boutique, je ne les paie pas tous, et toujours pas cher), j'ai plutôt le problème inverse : Comme ne pas être blasé de tout ce qui sort, qui est déjà vu et qui sera oublié dans 3 parties d'autres jeux ?

J'ai commencé à me dire que je déconnais quand j'ai mis des jeux dans ma cave pour y jouer quand je serai à la retraite. (dans 30 ans à l'époque)
​​​​​​​
Du coup, est-ce que devenir vieux et aigri n'est pas la solution à la FOMO ? :D

 

Merci de ton retour.

C'est une facette du problème intéressant. Cette sensation de lassitude fait partie intégrante du soucis justement. Personnellement si les jeux que je possédais me comblaient je ne ressentira pas le besoin de compléter ou modifier ma ludothèque, et une dizaine de jeux me suffiraient.

En fait quand un jeu te tente et t’invite à l’acheter, il te faut te répéter en boucle “belle la FOMO” …

J’ai beaucoup diminué mes achats tout simplement parce que ma capacité à les jouer est saturée.

Lorsque j’envisage d’acheter un jeu, je le demande quels autres jeu il va m’empêcher de jouer, et si ça me convient. Est-ce que ce nouveau jeu va diluer mes possibilités à jouer d’autres jeu, qu’en fait je préfère jouer?

J’essaie d’éviter un maximum les financements participatifs, pour plein de raisons : droits des consommateurs, est-ce que je voudrai vraiment jouer à ce jeu lorsqu’il arrivera dans quelques années , alors qu’il y aura sans doute des nouveautés plus intéressantes?

Je favorise aussi la VF d’un jeu: permet de voir les expériences plus mûres des joueurs, et souvent ces éditions bénéficient de corrections par rapport à la v1 en anglais (attention cependant aux mauvaises traductions).

C’est bien d’avoir un budget jeux, et une liste des envies. Je tiens aussi une liste des jeux que je ne veux pas acheter, avec les raisons de ce refus, pour éviter de faire une erreur alors que je m’étais déjà informé.

Fondamentalement ma plus grande limitation est le temps de jeu, la ressource la plus précieuse.

facile…

Vlaada Chvatil ne sort plus de jeu cheeky