Concours fictif Minopoli 2012
Imaginez un mécène passionné des jeux qui décide d’aider les créateurs de jeux de société.
Il aurait le plan suivant :
- Organiser un concours permanent tous les 4 mois.
- Gratuit et ouvert à tous et à toutes sans dictinction de langues, de pays, d’âge, bref un concours universel.
- Une limite : les 100 premiers inscrits verraient leurs projets étudiés.
- Chaque projet serait minutieusement examiné par une commission de 5 personnes expérimentées (rémunérées pour tout leur travail). Tout projet peu importe les erreurs qu’il comporte, les maladresses etc… ferait l’objet d’une correspondance permanente avec l’initiateur du projet de manière telle que tout point soit éclairci. Cela prendrait 2 mois. Tout inscrit se verrait donc au terme de cette phase avec un projet clair : règles bien écrites, projet prêt à être envoyé à tout éditeur.
- Sur les 100 premiers inscrits choisir 10 projets (ni plus ni moins). Les projets feraient l’objet de tests en réel durant un mois. L’organisateur mettrait en place un système de tests rémunérés et choisirait progressivement un groupe de 20 testeurs à professionnaliser. Ils seront régulièrement payés pour tous leurs tests.
- La fabrication des prototypes seraient à la charge des initiateurs de projets mais avec l’aide technique et financière de l’organisateur (pour les cas limites). Les 10 prototypes seraient remboursés en fait puisque les récompenses se feraient de la manière suivante :
1er prix : 4500 euros
2ème prix : 2500 euros
3ème prix : 1500 euros
4ème prix : 750 euros
5ème prix : 250 euros
et du 6ème au 10ème : 100 euros chacun
- à la fin de chaque année : 1 jeu parmi les 3 premiers prix serait choisi par une commission plus large en plus des internautes. Il serait édité en bonne et due forme par l’organisateur à 2000 exemplaires : 50% des bénéfices irait directement dans les poches de l’élu. L’initiateur ne paierait pas un rond et garde la possibilité de se faire éditer ailleurs. Il serait toutefois tenu par un engagement moral au cas où il deviendrait riche de participer au financement des prix à venir et serait d’office membre d’honneur de l’Association organisatrice.
Je viens de finir mon rêve.
Serait-il prémonitoire?
Vu le montant des prix (10 000€ au total), tous les 4 mois, ça fait 30 000€ par an.
Plus le salaire (si j’ai bien compris) des gens qui feraient parti du jury, plus les “extras” pour les testeurs…
Comment se paye cet “organisme” ?
Et ne me dit pas “en éditant le jeu” et en recevant des bénèf… Car cela coute encore plus cher de faire éditer un jeu, sans parler du risque que ce soit un flop et te retrouver à 1500 exemplaires d’invendus…
Un mécène par définition c’est quelqu’un de riche.
Son but n’est pas de s’enrichir.
Se donner les moyens de soutenir en partie un projet car ce serait absurde d’éditer un jeu et de donner tout le bénéf au créateur. Ne pas prendre 100% du bénéf est indirectement un moyen pour l’initiateur de soutenir son projet.
Un budget de 200 000 euros par an c’est amplement suffisant.
minopoli dit:Un mécène par définition c'est quelqu'un de riche.
Effectivement, arrivé en fin de lecture, j'avais oublié ce mot.... Autant pour moi...
Je te promets que si je gagne à la loterie nationale (ou européenne...), je serai cet homme.
Mis à part cet hypothétique scénario (faudrait que je joue, déjà...), je pense que cela restera un rêve, voir un fantasme...
Mais loin de moi l'idée de t'empêcher de rêver. Qui suis-je pour empêcher les gens de réver !
Bonjour Minopoli.
Ton idée :
1) tu l’as rêvé ?
2) tu es parti dans un délire comme ça pour rien ?
3) tu connais un mécène ?
4) tu as une autre idée derrière la tête ?
5) non rien de tout ça.
oui ben quoi alors ?
Et ben, c’est une belle idée, ça. Je n’ai pas assez de connaissance du milieu ludique pour te dire si elle est réalisable ou pas mais ça reste une belle idée.
En tant qu’auteur non édité, je préfère un concours aboutissant à des publications qu’a des sous. Pour moi, un jeu est vivant à partir du moment ou il est public : il peut survivre à son créateur, muter dans son dos… Je pense à la théorie des mèmes de Richard Dawkins.
Après les PDF, et le portage de jeux sur VASSAL, l’arrivé des tablettes type ipad va rendre ça encore plus abordable… à condition de se distinguer de la masse. Une sorte de concours permanent, avec le bouche à oreille pour jury.
Ajoute à ça qu’il y a déjà pas mal de concours, et qu’ils manquent de visibilité - chez les Geeks comme chez le grand public : contrairement à l’allemagne, ici, c’est le festival de BD d’Angoulême qui à droit aux honneurs (mérités) du 20h, pas le vainqueur du Spiel des Jahres local.
En temps que membre des Protoludiques, je préfère de toute façon notre système : Un jeu par mois sélectionné et mis en avant, et surtout tous les jeux testés qui ont droit aux fiches test pour recueillir les critiques des testeurs - souvent d’autres auteurs - ce qui permet d’améliorer le jeu. Plus le portage des meilleurs sur VASSAL, grâce à l’équipe ProtoForge. Aider les jeux en cours de création à s’améliorer, c’est plus positifs que de sélectionner les meilleurs - mais tout ça n’augmente pas l’audience totale des jeux.
Si un mécène avait vraiment tant d’argent que ça à mettre dans notre loisir, je préférerais qu’il le dépense à convaincre le grand public que le jeu est un média, au même titre que le cinéma ou l’écriture, et peut permettre à un auteur de s’exprimer, de transmettre des idées ou des connaissance, pas seulement à divertir les enfant et à bêtifier les adultes.
Etant entendus que les autres médias ne sont pas nobles en permanence, mais ne s’offrent qu’un chef d’oeuvre de temps en temps (non, ce n’est pas de “mon curé chez les nudistes” que je veut parler).
Pour notre loisir, je peut citer sans réfléchir : Vertigo, Res Publica Romana, Successors, Civilisation, la Vallée des Mammouths (avec son humanité qui peut se faire éliminer par le jeu/la nature)…
Par exemple, lancer une revue avec un jeu en encart, comme VAE VICTIS, mais sur des thème d’actualité, histoire d’accrocher le public.
En même temps, on est dans la civilisation “maillon faible”, le Poker remplace les Echecs en temps que jeu d’opposition père/fils et de passage à l’âge adulte…
Bref, en plus de sa réputation infantile - j’ai toujours droit des remarques en ce sens, du moins quand les gens comprennent que je ne leurs parle pas de MMORPG (pour changer de M. Dumas et du JDR qui rend fou) - notre loisir à le gros défaut de demander au gens de réfléchir. A l’ère de la consommation, demander un investissement intellectuel (1h pour relire les règles de Res Publica avant une partie), c’est impardonable.
numérobis
Le seul vrai problème dans ton idée (en partant du principe qu’un tel mécène existe) est de recevoir 100 règles de jeu à étudier sur une période aussi courte pour n’en choisir que 10. C’est impossible à mon avis.
Mon avis l’a du fumer quel chose de pas très catholique le garçon pour faire ce genre de rêve… où alors c’est lui le mécène (messie ?) et il tâte le terrain.
le seul hic dans toute ta belle histoire c’est que tu fais fi de toute la réalité du processus d’édition d’un jeu de société, du point de départ (une idée dans la tête d’un auteur) au point final (le ressenti du joueur quand il jouera pour la première ou deuxième fois au jeu qu’il vient d’acheter. bref un détail quoi…
Je pense que tu veux trop en faire en si peu de temps.
1 mois pour rendre un proto éditable (règle et matos) est vraiment très court (une modif demande souvent plusieurs jours, après chaque modif, le jeu doit être complètement retesté,… )
Au delà du projet, le nombre de jeu édité dépasse largement le seuil de ce que le marché peut absorber.
Monter une usine à faire des jeux en quantité me semble aller à l’encontre de notre objectif : faire de bons jeux*
Je ne vois donc aucun intérêt à ce genre d’approche.
(même si l’idée de base est sympa et séduisante)
*
Un bon jeu est un jeu qui se vends beaucoup
Le processus créatif (du proto à l’édition) à besoin de temps.
Si à la limite tu veux faire du mécénat dans la création des jeux, monte des ateliers, sur le principe des ateliers d’écriture.
Numerobis a écrit :
En tant qu’auteur non édité, je préfère un concours aboutissant à des publications qu’a des sous. Pour moi, un jeu est vivant à partir du moment ou il est public : il peut survivre à son créateur, muter dans son dos… Je pense à la théorie des mèmes de Richard Dawkins.
L’octroi de prix n’empêche en l’auteur de se faire éditer. Il garde ses droits d’auteur.
L’idée derrière ce concours est simple :
- encourager les véritables créateurs non les “connaisseurs”. Un connaisseur peut avoir un savoir encyclopédique ludique et être nul en matière de créativité. Qu’est-ce qu’un véritable créateur?
Un véritable créateur peut (je dis bien peut) réinventer la “roue” : s’il le fait de manière tout à fait originale et inattendue et que ce qui découle de son approche ouvre un nouveau chemin dans la création il aura mérité son talent de créateur.
Un véritable créateur peut prendre un mécanisme existant, un jeu existant, le refondre dans un autre moule et en faire un jeu nouveau.
Le véritable créateur en général suscite la surprise en ouvrant une brèche dans un système traditionnel de création. Il faut bien sûr que cela ne soit pas de l’originalité pour l’originalité. On peut techniquement créer un dé virtuel : on appuie sur un bouton et le dé est lancé dans un espace en trois dimensions et se déploie devant les joueurs. Super! Mais cela ajoute quoi au dé traditionnel. Nada! On peut créer une machine qui lance des dés mais cela avance à quoi. En revanche si on tape sur la main, la tête ou la joue de son voisin-joueur et que le nombre s’affiche sur notre main cela devient plus amusant. Je sais et j’ai volontairement choisi un exemple de création de matériel nouveau. La création est indigente en matière de création de matériel. J’ai déja créé 4 types de matériel totalement nouveaux qui peuvent ouvrir de nouvelles possibilités en matière de création.
À votre avis c’est quoi un véritable créateur de jeux de société?
Débattons car le débat est inexistant sur ce forum.
On passe plus de temps sur des technicalités que sur le fond.
J’ai proposé de créer collectivement des jeux, de décortiquer collectivement des jeux, de créer une méthodologie de création, de créer des outils en matière de scoring et de système de points (ça date il est vrai) et… toujours, je dis bien toujours on m’attaque personnellement, ça ne rate pas.
minopoli dit:
À votre avis c'est quoi un véritable créateur de jeux de société?
n'importe qui
oui je sais ça ne fais pas avancer le schmilbik mais il doit y avoir autant de cas de créateur que de créateur lui-même :
- celui que tu décris qui aura à priori "réinventer" la roue mais d'une manière finalement très nouvelle
- celui qui connaitra un type de jeu et le transformera en quelque chose de différent
- celui qui sera parti sur un modèle mathématique pour l'insufler dans un jeu
- celui qui sur la base d'un thème concret en aura tirer l'essence.
etc ...
le créateur peut tout aussi bien être un "néophyte" qui aura une eu une idée géniale que le joueur confirmé qui fort de son expérience en aura dégagé quelques choses.
À votre avis c'est quoi un véritable créateur de jeux de société?
Pourquoi faudrait il qu'il y ait de "véritables", et par extension, de "faux" créateurs ? Pourquoi ne pas partir du principe que toute personne qui tente de créer un jeu peut prétendre à ce titre ? qu'est ce qui te permet d'affirmer que les "connaisseurs" ne peuvent pas réinventer la roue ? on est pas forcément formaté par notre connaissance - au contraire, connaitre ce qui a déjà été fait peut aider à entrevoir ce qui reste à faire.
+1 avec Chaudron . Je ne comprends pas non plus cette opposition, minopoli considère-tu les joueurs ayant une culture ludique comme de “faux créateurs” ? Pourquoi ?
Un exemple un peu récent (il y en a surement plein d’autres) : Vaccarino avec Dominion a créé vraiment un nouveau style de jeu. Pourtant en tant grand joueur de Magic on peut considérer qu’il avait une bonne culture. Il a pris justement le principe de préparation de deck de Magic , l’a extrait , défini un cadre et un but et en a développé une mécanique à la fois très simple et pourtant diablement riche et efficace.
C’est bien un créateur de jeu ? sinon aurais-tu un exemple auquel tu penses ?
minopoli dit:En revanche si on tape sur la main, la tête ou la joue de son voisin-joueur et que le nombre s'affiche sur notre main cela devient plus amusant.
Ben je te propose de continuer à te taper sur la tête, sur la main, sur ta joue (sur celle de ton voisin j'ai plus de doute) et quand ta nouvelle mécanique sera bien huilée, réglée, disséquée, décortiquée, analysée, ... ben tu reviens nous voir pour qu'on en débatte...
ocelau dit:+1 avec Chaudron . Je ne comprends pas non plus cette opposition, minopoli considère-tu les joueurs ayant une culture ludique comme de "faux créateurs" ?
C'est tout à fait ça... pour ce môsieur tout joueur qui a un tant soit peu de culture ludique ne peut pas être un bon créateur et il n'y a que lui qui a pris réellement conscience que c'est dans l'ignorance de la chose ludique que peut apparaître le génie de la création ludique. Ce qui a priori doit le rassurer quelque part.
Honnêtement, je suis content que certains amorcent un réel débat.
Cela me rassure.
Quant à ceux qui se cantonnent dans l’attitude de celui qui se sent agressé ou ceux qui s’acharnent sur Minopoli, je déplore leur attitude mais je ne leur en tient pas rancune. Ils finiront pas comprendre que le débat n’est pas une affaire entre un et les autres mais bel et bien une discussion entre tous et toutes.
On peut avoir une vaste culture ludique et prétendre être créateur comme on peut avoir de vrais beaux seins ou des seins siliconés.
La question essentielle à se poser est : qu’apporte le créateur (le véritable j’entends) au jeu en général et à la création en particulier?
Le véritable créateur en vérité suscite souvent des clones.
Il ouvre une voie où d’autres viennent s’engouffrer. Certains imitent maladroitement le “brècheur” (celui qui découvre et ouvre la brèche), d’autres et ils sont rares font mieux que le “brécheur”.
Je me suis amusé à rechercher la liste du matériel utilisé par les créateurs : elle est bien mince.
Je me suis amusé à rechercher dans un grand nombre de jeux le matériel utilisé. Constat : du matériel parfois spécifique.
Bref, aucune nouveauté notable dans ce domaine.
Je poserai une question :
Que pensez-vous de l’ajout du son au jeu?
Je parle d’un matériel spécial à incorporer dans tout jeu. Où le son fait partie du jeu. Une utilisation générale. Je ne parle pas de claquement des mains ou de sonnerie etc…
On tire une carte de la pioche par exemple et cette carte a un sens, une propriété, un pouvoir etc… dans le jeu.
minopoli dit:Je me suis amusé à rechercher dans un grand nombre de jeux le matériel utilisé. Constat : du matériel parfois spécifique.
Le problème du matériel spécifique c'est qu'il en découle une grande difficulté / voire une impossibilité d'édition pour une raison de surcoût.
Je parle en connaissance de cause puisque Froggy Rally qui plait généralement beaucoup s'est vu fermé toutes les portes parce qu'il utilise des "cartes" en moquette ...
Sinon conernant un jeu avec du bruit, va jeter un oeil du côté de Linkowsky qui avec son jeu "faites du bruit" devrait te faire plaisir
Pourquoi faudrait il qu'il y ait de "véritables", et par extension, de "faux" créateurs ? Pourquoi ne pas partir du principe que toute personne qui tente de créer un jeu peut prétendre à ce titre ? qu'est ce qui te permet d'affirmer que les "connaisseurs" ne peuvent pas réinventer la roue ? on est pas forcément formaté par notre connaissance - au contraire, connaitre ce qui a déjà été fait peut aider à entrevoir ce qui reste à faire.
Excuse moi, je n'ai pas l'impression de t'agresser par mes propos, et pourtant tu n'as pas répondu à mes questions. Un débat c'est un échange, pas un monologue. J'ai répondu à ta question, peux tu s'il te plait répondre aux miennes ?
de nombreux jeux utilisent le son et le sens de l’ouïe et ce depuis bien longtemps.