Ce qu’il y a de génial dans LADR, c’est qu’il peut plaire autant à des joueurs novices qui ne jouent quasiment jamais qu’à des joueurs hardcores, c’est vraiment très fort !
Tout à fait d’accord avec ça et j’ai pu le constater plusieurs fois.
Très bon article de monsieur @sysyphus-0 sur un jeu qui mérite d’avoir un peu de littérature stratégico-tactique à son sujet.
J’ai joué au Legacy, toute la campagne, nous étions 4 et j’ai terminé…4ième. En fait, je ne suis pas parvenu à m’adapter au jeu qui propose pourtant plein de voies (si j’ose dire) pour marquer des points,
MAIS…il y en a une qui m’a manqué, et ceux qui ont joué au Legacy vont comprendre : Il se trouve que je marque une bonne partie de mes points le plus souvent en faisant de gros tronçons… et vouich…les “AdR Legaciens” peuvent à présent avoir une idée de ce que fut mon désarrois durant la campagne, campagne que j’ai néanmoins beaucoup appréciée.
waw, je n’ai jamais eu la patience de m’investir autant dans un jeu, mais c’est beau à voir. Combien d’heures d’analyse??? En tout cas une vrai bible. Alors oui je la consulterai pour au moins éviter les choix qui tuent de début de partie!
C’est surtout l’expérience qui fait que… pas l’analyse.
Quand tu perds et que tu regardes les tickets des autres… mince, il avait des tickets pourris et il a gagné quand même…
Tiens je m’aperçois que j’ai affronté le Maitre en partie BGA, et qu’il ne m’a mis “que” 30 points !
Désolé … Je n’ai rien compris à cette histoire de ticket mort, même avec l’explication qq posts plus loin. C’est le nom de la stratégie ? De l’un des tickets piochés ? En début de partie ? Plus tard ? Tu peux recommencer pour les 2 du fond stp ? Merci !
Je pense que c’est une combinaison des deux.
L’expérience (le nombre de partie par exemple) favorise la compréhension du jeu, mais pour passer des paliers, il faut nécessairement prendre du recul, analyser et théoriser (ou lire les retours de personnes qui l’ont déjà fait).
Je pense que sans cette étape d’analyse, on finit nécessairement par stagner (d’ailleurs il est possibles d’avoir des dizaines, centaines voire milliers de partie sur un jeu sans forcément avoir un excellent niveau).
Hello mon Zeptinouchet. Et voui, moi aussi je marque habituellement une bonne partie de mes points en faisant de gros tronçons et comme toi ça m’a un peu déboussolé dans mes parties du legacy. J’ai tout de même assez largement gagné, mais nous n’étions que deux, ma femme et moi. Ma femme qui n’est pourtant pas un grande fan de jeux, a comme moi adoré ces parties de LADR Legacy. Vraiment quel grand jeu !
J’ai retrouvé une partie qui peut l’illustrer.
Le choix Vancouver - Montreal/Calgary Phoenix/Chicago New Orleans.
Le choix naturel serait de garder les deux premiers, deux excellents tickets, ce que je ferai à 3/4/5 joueurs sûrement. A 2 joueurs, l’importance du chemin le plus long est telle que je préfère garder Chicago - New Orleans, le ticket mort, avec Vancouver Montreal.
Ça veut dire que je choisis avant le début de partie de totalement ignorer le ticket pour maximiser mes chances de gagner le chemin le plus long. C’est un choix aussi personnel parce que mon style de jeu est assez imprévisible, m’adaptant plus au jeu adverse que la majorité des autres joueurs (ça me permet d’envisager un block en cas de coup dur ou de pouvoir ralentir mes adversaires, ce que je ne pourrais pas faire avec 33 points de tickets en main, trop risqué).
Mrs Phus par exemple, adepte de l’optimisation au poil de cul, peu de risque et chemin le plus long, opterait pour Vancouver Montreal/Calgary Phoenix.
Pour le coup, mon choix c’est révélé être bon (c’est circonstanciel hein, je ne suis pas Nostradamus). Mes couleurs ne sont pas optimales (faiblesse en orange et blanc). Je connais bien mon adversaire qui aime avoir beaucoup de cartes en main, j’ai la chance de pouvoir attendre mais je démarre au final 6 jaunes.
Encore une fois, j’ai eu du nez, il ouvre 4 verts, ce qui est vraiment inhabituel et qui aurait presque condamné Calgary Phoenix dès le premier coup. Il doit être blindé d’orange et pense donc pouvoir faire l’impasse dessus.
J’enchaîne donc au nord. A sec en vert, aucune chance ou presque d’aller à la Nouvelle Orleans, par des petits tronçons lents qui m’aurait condamné une nouvelle fois. Il faut donc imposer son rythme en prenant des tronçons de 6. D’ailleurs le 6 violets fait très mal à mon adversaire.
Ça me permet de gagner le chemin le plus long et de ne pas tergiverser ni réfléchir à comment aller à Phoenix
Soyons honnête, il avait des tickets tout nazes.
Plusieurs commentaires de son côté. Il est blindé de locomotives : il aurait dû poser sur le plateau en premier pour prendre l’initiative et compléter sa main avec des couleurs ouvertes pour éviter ce 7ème orange.
En ouvrant 6 oranges, je réponds sûrement avec 6 jaunes, il peut mettre la pression sur Montreal avec 6 violets (c’est le problème des joueurs qui ne veulent pas taper dans leur stock de locos) et même poser 5 noirs ensuite. Là c’est une toute autre affaire pour moi. Il avait peur de perdre en partant battu .
Voilà j’espère avoir contextualisé tout ça.
Oui c’est très vrai. Il y en a qui joue de la même façon après 100 parties et après 10,000. Parce qu’ils sont restés bloqués sur leur propre jeu. Longtemps d’ailleurs, les meilleurs joueurs étaient persuadés que le gagnant était le meilleur optimisateur, avec une domination des joueurs allemands. En jouant tous de la même façon, les avantages tels que jouer premier joueur, jouer le chemin le plus long devenaient de plus en plus déterminants et venaient renforcer encore plus leur importance.
Il a fallu donc explorer des pistes alternatives : prendre l’initiative sur le plateau, prendre des risques en étant second joueur, développer des stratégies de blocks, faire déjouer l’adversaire, mettre le doute là où l’optimisation laissait penser que la partie pouvait être pliée rapidement.
En ayant résolu l’optimisation, il a fallu faire rentrer des facteurs humains qui faisaient déjouer les certitudes.
Ce qui est intéressant avec les ADR, c’est que tu as beau avoir un guide stratégique, tu sentiras quand même le poids des erreurs parce que l’adversaire est incontrôlable (ou presque ).
Et que l’aléatoire très présent t’empêchera de gagner toutes les parties de toute façon. Très similaire au tennis à mon avis ou tu peux gagner un point, un jeu ou même un set. Mais gagner un match est une autre paire (Benoît) de manches.
Merci pour cette analyse que je ne lirai pas jusqu’au bout
L’essentiel, c’est surtout de bien savoir avec qui on joue et quel type de partie on souhaite. Je me vois mal prendre en compte toutes ces considérations pour éclater mamie le dimanche après-midi…
Merci ! Cet article est surtout là pour souligner la richesse des espaces de choix aux ADR plus que pour éclater mamie au café . Je doute qu’en ayant lu cet article que ton niveau s’élève soudainement.
Et de manière générale, les CVC de Mastermind viennent souligner l’impact que peut avoir un élément du jeu dans son déroulement et d’inviter à l’exploration de ces éléments.
Les CVC ?
Ca Vaut le Coup (la série d’articles éponyme)
J’attends avec grande impatience le CVC sur Blanc Manger Coco (pour début avril peut-être ?)
Je le veux interminable, avec des photos et des statistiques hein.
Tu le rédiges?
Si j’ai un moment le 32 mars prochain, oui
Toujours très instructif. Cela m’a donné envie de me mettre aux aventuriers du rail. Le jeu me paraissait trop familial alors qu’il n’en est rien au vu de vos analyses tactiques et stratégiques.
C’est toute la force de ce jeu et ce qui le rend vraiment génial. Il peut passionner autant des joueurs occasionnels et familiaux que des fans de jeux experts.