Cycle de découverte du jeu - c’est la fin de mon voyage

Hello!

Après quelques années à refaire ma ludothèque progressivement, je l’ai finie et ajouté par ci par là quelques jeux. Mais ça se fait de plus en plus rare. Je suis toujours autant passionné par le fait de jouer. Et chaque semaine que les dieux nous offrent sont le théâtre de quelques parties.

Après un voyage de 20 ans à travers les jeux allemands, les gros Euro Games, les jeux de campagne, je l’ai évoqué, j’ai fini ce voyage dans un grand virage en arrière… vers les jeux simples, épurés, allemands.

Tout à été vendu chez moi durant 2 années.

Apres une visite d’une ville avec plein de boutiques de jds, plus rien ne m’émeut, ne m’intéresse… à part comme je l’ai évoqué, ces boîtes carrées de Knizia annuels.
Après avoir joué 2 parties d’Arcs aussi, j’ai considéré que ce n’était plus pour nous aussi ces jeux aux mécaniques certes innovantes mais finalement pas si passionnantes.
Apres avoir joué au Château Blanc, pareillement, c’était peut être le dernier jeu de combo auquel je jouerai.

Le problème, c’est que plus grand chose n’intéresse et ne donne envie de s’intéresser, les jeux « à venir » n’offrent plus grand chose dans les gammes que j’apprécie à part ces quelques rééditions.

Je crois que le feu s’éteint… je n’ai plus grand chose à dire. Les radotages sur mes sujets préférés m’excitent moins.

Je vais rester sur TricTrac of course! À lire quotidiennement et à participer modérément comme je le fais depuis quelque temps.

Edit : je me demande si ce n’est pas ce qu’on vécu les vieux de la vieille ici en désertant peu à peu le forum, les Grunt, les Molmo etc… Est ce que je suis seul à avoir voyagé de cette manière? est ce qu’ils ont ressenti les même choses aussi? Peu importe! c’était un beau voyage.

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La mode est effectivement actuellement plutôt au toujours plus , un peu à l’opposé de ce qui te plait. Même si sûrement une histoire de mise en lumière: la production est telle que je pense que chacun peut trouver son plaisir, mais peut-être dans des trucs moins médiatisé. Quoique je trouve que un auteur comme Lopiano (Sankore ou Ayar à venir) me semble rester dans cette culture du jeu à l’allemande.

L’avantage du jeu c’est que de toute façon pas besoin de nouveauté pour l’utiliser encore et encore et prendre du plaisir avec ce qu’on a :slight_smile: .

De mon côté, en jeu récurrent, je pourrai avoir quasiment que 10 jeux chez moi (innovation, Ark Nova , Patchwork) mais j’aime bien continuer à découvrir des choses

Amuse toi bien :+1: :slight_smile:

j’ai eu aussi des coups de mou dans mes 25 ans de pratiques. La nouveauté m’attire moins qu’avant en ce moment. Il faut dire que les jeux durant 1H30 se fait plus rare. Je les trouve trop simple et ennuyant (je te regarde flip 7), soit trop long et alambiquer inutilement. Du coup je reviens plus facilement sur du jeu rétro : un abyss, un smallworld, un dominion… des jeux par suréditer, on enlève le gras quoi.

Bref, je comprends ton ressenti. Dans tout les cas, j’espère que tu auras d’autres voyages et peut être que tu retomberas dans l’aventure ludique. On est jamais à l’abri d’une bonne surprise ^^

2 « J'aime »

Je me retrouve un peu dans ce que tu dis. Pas énormément d’excitation lorsque je vais en boutique, trop de nouveautés et un peu trop de “moui mais… Finalement non” avant de reposer la boîte en rayon.

J’achète de plus en plus souvent des jeux plus anciens que j’ai eu la faiblesse de vendre et qui me manquent à présent.
J’ai aussi tendance à compléter les gammes que je possède pour le plaisir de la collection (Heroes of Normandie, Heroes of Might & Magic, etc…)

Dans ma Wishlist Vinted attendent encore des Shogun, Thèbes, Divinare et autre Castle Panic :disguised_face:

Bref j’ai pris un coup de vieux et si l’envie de jouer est toujours là, rares sont les jeux qu’ils me faut dès leur sortie.

Je comprends tout à fait ce que tu exprimes, et je crois te rejoindre sur bien des points… :sob:
J’ai l’impression qu’il y a aujourd’hui une telle profusion de sorties, souvent orientées vers un public plus large ou « jeu d’ambiance », que ceux qui cherchent des expériences un peu plus sobres, exigeantes ou simplement cohérentes se sentent parfois un peu à côté, comme toi peut-être mais surtout comme moi… Et sans doute comme beaucoup d’autres ici.

Le modèle économique actuel pousse clairement dans cette direction. Les éditeurs vivent désormais du flux de nouveautés plutôt que du long terme. Les boutiques ont besoin de rotation rapide, un jeu qui ne se vend plus au bout de deux mois disparaît des rayons. Du coup, sont privilégiés les jeux « à effet immédiat », faciles à expliquer, visuellement attractifs, qui séduisent dès la première partie. Et j’ai l’impression que c’est un peu le même phénomène que sur les plateformes de streaming, la nouveauté permanente prime sur la pérennité.

Le public ne s’est il pas aussi élargi ? On n’est plus dans la niche des passionnés d’Eurogames des années 2000–2010. La majorité des ventes se fait aujourd’hui auprès de joueurs occasionnels, de familles, de groupes d’amis qui jouent sans forcément chercher la profondeur stratégique. Les éditeurs suivent cette demande. Du coup, on nous propose des jeux courts, accessibles, colorés, qui promettent du plaisir immédiat. Les “gros jeux” n’ont pas disparu, mais ils ne sont plus au centre du marché.

Il faut dire aussi que le coût et le risque de développement n’aident pas : un gros euro bien testé et équilibré, c’est des mois (voire des années) de travail et un vrai pari financier. Un petit jeu de cartes ou d’ambiance, lui, coûte beaucoup moins cher et se vend plus vite. Mieux vaut dix petites réussites qu’un seul échec coûteux ? La logique économique parait implacable.

Les campagnes participatives ont accentué ce phénomène. Kickstarter, Gamefound… ces plateformes fonctionnent sur la logique du « one-shot événementiel » : hype, surproduction, exclusivités, extensions dans la foulée. On achète dans l’urgence, plus qu’on ne construit une ludothèque à long terme. Même les auteurs chevronnés s’y adaptent pour exister médiatiquement, souvent au détriment de la simplicité ou de la sobriété du design. Les campagnes KS de Samuraï et de TerraMystica en sont la preuve…

Et face à tout ça, on voit effectivement poindre un frémissement inverse, un léger retour vers les fondamentaux. Ces boîtes carrées de Knizia, les petits jeux de Kramer, Kiesling ou Rosenberg, des mécaniques épurées et élégantes… mon refuge… Ce sont des jeux qui ne cherchent plus à impressionner, mais simplement à durer.

Je comprends donc très bien ton sentiment de “fatigue” après tant d’années de passion. J’espère que tu ne m’en voudras pas que je l’appelle comme ça. Pour moi, c’est presque une forme de saturation culturelle, on a tout exploré, tout comparé, tout analysé, et il ne reste plus que quelques îlots qui continuent à nous émouvoir. N’est-ce pas au fond, le cycle d’une passion ?

Tu as raison, c’est un beau voyage, et le fait de savoir où l’on se sent encore bien, c’est peut-être la plus belle manière de le conclure… ou de le poursuivre autrement. :smiling_face_with_three_hearts: “émue”.

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Très beau message et très juste, sur tout! et surtout belle image pour un super jeu (Le vrai jeu d’affrontement sur le SDA, La confrontation).

Oui, le marché est différent (et tu décris d’une super manière les clients des boutiques), mais il y aura des super jeux qui vont continuer à m’étonner. The Crew, Micro Macro m’ont réellement scotché par leur fraicheur et le talent de leurs auteurs.

Mais oui… pour moi, le jds, ce sont définitivement ces jeux classiques de grands auteurs Knizia, Dorra, Dorn, Kramer et Kiesling. C’est Thèbes, Tigre et Euphrate, El Grande, Isle of Skye, Istanbul et quelques vieux jeux remis au gout du jour (comme la grosse éclate du week end dernier à Thunder Road)… C’est ma conclusion, c’est fini pour moi, ca s’arrête désormais là. Plus le temps de passer mon temps à poncer des règles pour des jeux auxquels je ne rejouerai plus avant 3 mois… pas le temps de jouer à un jeu super sympa à la règle simple mais sans profondeur, un jeu qui suit un script d’optimisation. C’est fini, c’est le facteur humain qui régit le jeu et qui le rend divers ou profond… et c’est pour ça que Knizia et Kramer et d’autres sont bien au dessus du lot car la profondeur des jeux est causée essentiellement par le comportement et la personnalité des joueurs. C’est cela qu’ils ont considéré dans leur design… et c’est aussi là où j’ai fini ce voyage.

Je suis content de m’arrêter là, parce que depuis bien 4 ans, nos soirées sont meilleures et même plus fréquentes. Il n’y a plus ces frustrations que je communiquais il y a quelques années, du fait de la pression des nouveautés… c’est du classique ou du neuf qui suit les grands principes précités.

Merci à tous ceux qui m’ont fait découvrir ces perles ici. Vous nous avez rendu un sacré service et aussi.

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Je ne vois pas en quoi tout ceci serait un problème.
Je suis exactement dans le même cas que toi

Tu as trouvé ton type de jeux idéal, tu t’es concocté une ludothèque idéale, profite !

Je ne vois rien de délétère à ne plus être attiré par les nouveautés, bien au contraire.

Je dirais même que c’est maintenant que ton parcours ludique est au top. Tu vas t’éclater a creuser un type de jeux que tu apprécies, sans aucune forme de fuite en avant !

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100% d’accord avec Atreyo. Certains jeux de l’Ecole Allemande peuvent même être les jeux d’une vie. j’ai connu un grand amateur de Colons de Catane qui ne jouait pratiquement qu’à ça, avec ou sans extension, avec des variantes, ainsi que sur les différentes versions genre Conquête de Rome ou Star trek. On trouve des personnes comme ça aussi pour Carcassonne par exemple. Quand tu as des jeux comme ceux là dans ta Ludo avec aussi Tikal, Alhambra, El grande, Tigre et Euphrate, Ra, Princes de Florence, Goa, etc…un ou deux Colovini et quelques AdR, tu as déjà de quoi faire pour Trrrrrès longtemps. :smiley:

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L’ami @molmo passe encore de temps en temps, dernière visite le 14 août, c’est pas encore une disparition.

En plus tu te rends compte que quand tu achètes un jeu, les copains ne veulent pas y jouer parce qu’ils l’ont déjà. Ou alors il y jouent une fois pour le découvrir, mais ils n’y rejoueront pas parce que la case est cochée et qu’il y en a 1000 autres à faire. Mode blase quoi.

1 « J'aime »

Un grand classique, dû aussi à la massification du hobby je pense.
Tout le monde joue, tout le monde achète, tout le monde veut posséder le jeu, et donc pas le temps de creuser quoi que ce soit.

Encore une fois, je trouve le débat “c’était mieux avant” vs “c’est mieux aujourd’hui” vain et sans intérêt. La problématique de fond est, face à la profusion des sorties, de se ruer sur tout ce qui sort et qui nous semble attractif (si le marketing est bien géré ce sera souvent le cas…). Et là, au bout d’un moment ça doit fatiguer/dégoûter (j’ai l’illusion en grand naïf que la superficialité doit pouvoir au bout d’un moment arriver à dégoûter…) ou alors, on se sent parfaitement à l’aise dans un circuit de mouton du capitalisme/société de consommation avec achats et reventes perpétuelles (et là, c’est moi qui suis dégoûté…).

Je continue à jouer à des supposées vieilleries non parce que je sens la naphtaline (quoique chaque jour de plus en plus…) mais parce que ces jeux sont intéressants, ont leurs particularités et plaisent. Je continue à m’intéresser à beaucoup de ce qui sort mais n’achète jamais strictement rien avant d’avoir eu toutes les informations et/ou retours d’expérience qui, à la lumière de mon vécu du jeu de société (de tous types depuis très longtemps), me permettent d’évaluer si telle ou telle “nouveauté” (car ce n’est plus une nouveauté quand je me décide éventuellement à investir) cadrera avec mes attentes. Du coup, j’achète peu mais ne me prive absolument pas par dogmatisme ni de sorties récentes ni du coup, du plaisir de jouer et rejouer à des jeux plus anciens.

De fait, je ne juge pas les jeux de ma ludo “mieux ou moins bien que…”, je les juge juste comme apportant des sensations, réflexions et émotions distinctes dans un maximum de cadres et contextes différents (de joueurs, de temps, etc.).

12 « J'aime »

Je comprends ce sentiment.
Je l’ai souvent.
Ça dure un an.
Puis le goût revient.

Il faut se laisser porter par ses désirs et envies. Il est, je pense, naturel que ça fluctue.

1 « J'aime »

un peu en écho de ce que vient d’exposer Palferso sur le “c’était mieux avant”, je pense que ce n’est pas l’apanage des jeux ancien de durer très longtemps et d’avoir de la profondeur. C’est un biais parce qu’ils sont sortis à une époque où on donnait ses chances aux jeux et qu’on y a développé une expérience permettant d’apprécier leur profondeur, et aussi parce qu’ils ont une accessibilité plus importante (durée, règle, prix) pour les proposer.

Mais je considère qu’il y a encore aujourd’hui de très nombreux jeu qui ont de la profondeur et de l’interaction. Si à un moment j’en venais à la démarche de TTWD en gardant une ludothèque épurée, il n’y aurait pas un seul jeu à l’allemande (à la rigueur Patchwork si on le range dedans) et pourtant que des jeux que je peux jouer et rejouer parce qu’ils me plaisent, parce que j’ai pu leur consacrer le temps nécessaire pour apprécier leurs subtilités. La fin de voyage n’est pas la même pour tous :wink:

Si je pense qu’il y a tout autant aujourd’hui de jeu profond qu’avant, le problème c’est que le discours est biaisé. Aujourd’hui on essaie d’argumenter pour être immédiatement compréhensible à coup de données tangible : des quantités de cartes et tuiles pour de la variabilité, des modes campagnes, etc. Pour autant, si l’argument est foireux, la conclusion ne l’est pas forcément. Ces jeux peuvent quand même avoir de la profondeur ( par exemple Maracaibo malgré la touche soupe de PV et argument de campagne, c’est un jeu que je ressors toujours avec le même plaisir).

2 « J'aime »

Bah non mais je suis là hein.

C’est juste que je joue plus que je poste et qu’être président d’association ça demande du boulot :sweat_smile:

Et tu as bien raison…

Et je rappelle que parler des nouveautés n’est qu’un élément du forum :wink:.
Rien n’empêche de parler encore et encore des jeux qu’on aime. On a de sujets dédiés pour plein de jeux, pour parler stratégie ou faire un compte rendu…
Pour ceux qui en ont encore envie, on a encore plein de place !

2 « J'aime »

C’est marrant d’entendre les anciens (ce n’est pas péjoratif, non, non) parler sur leur vieux jeux qu’ils préfèrent aux nouveaux…C’est un peu mon problème mais comme je ne suis pas un ancien du jeu (disons que je joue beaucoup plus depuis 10 ans max) ma lassitude des nouveautés me fait retourner vers mes classiques comme… terraforming mars, la course vers el dorado ou carson city! bref pas les mêmes “classiques” du tout! Et en fait chaque génération aura sa propre collection de classiques.
Ce qui me fait dire que ce n’est pas que les nouveaux jeux sont moins bien que les anciens, mais juste qu’ils ne renouvellent pas l’expérience par rapport à nos connaissances. Donc pas de “c’était mieux avant” mais plutôt un “c’était pareil avant, donc j’ai pas envie de refaire”.
On est tous pareil, accro à la nouveauté mais on finit toujours par retrouver ce qu’on l’on a déjà connu

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Je comprends ce sentiment.
Je l’ai souvent.
Ça dure une minute.
Puis le goût revient.

Hop !

Je trouve que tu précises bien le principe de “ses propres classiques générationnels”.

Attention, mon sentiment n’est pas relatif à l’opposition des jeux d’avant vs nouveautés.

Dans les nouveautés :

  • il y a les jeux “à l’ancienne et épurés” (ex: Cascadia, Tower Up, Rebirth qui arrive, SDA Duel pour la terre du milieu…) Globalement il en sort peu.
  • il y a, et c’est plus rare, des jeux qui t’étonnent par leur inventivité et leur qualité : The Crew et Micro Macro. Ce sont des jeux qui m’ont réellement choqué tellement ils sont au top!

Enfin, ce ne sont pas les classiques avec lesquels j’ai réellement commencé le jds… car le jeu de pose d’ouvriers a occupé beaucoup d’espace avant que je le quitte définitivement. Les jeux que j’affectionne vraiment sont tout simplement les jeux tactiques à base d’interaction et surtout, aux règles simples. et là, a part radoter sur les anciens jeux, on ne produit plus ces jeux. Donc globalement, l’envie de parler s’estompe et l’envie de voir des choses sortir s’estompe aussi.

Ca reviendra… merci de me le rappeler @thierry-lefranc-0