Daybreak, le prochain jeu de Matt Leacock sur la lutte contre le réchauffement climatique

C est a dire que les jetons de resilience simplifient trop le jeu

J’ai joué en solo 2 parties pfff je me suis fait rouler dessus par le jeu :scream:

Cf mon message plus haut pour ceux qui galerent en solo.

Et bien je suis en désaccord avec toi là-dessus. D’une part, je trouve qu’on est déjà assez bombardé comme ça de messages en tout genre et quasi-quotidiennement sur, par exemple (mais il y en a bien d’autres tout aussi récurrents) “Il faut sauver la planête” ; quand je joue, j’ai pas envie de me retrouver avec le stress qu’on nous inflige régulièrement sur ce sujet. Inutile donc de dire que ce Daybreak ne rentrera pas dans ma ludo.

Puisque tu parles de carcan, j’ai pas envie non plus que le jeu retombe dans celui du jeu “Educatif” qui serait cette fois à destination d’adultes. D’ailleurs question thématique “adulte”, il me semble que cela se fait depuis longtemps, enfin personnellement, j’ai pas l’impression de jouer à “Oui-oui au pays des friandises” quand je joue par exemple à Vinhos, Brass, Freedom le chemin de fer clandestin, Twillight Struggle, etc… ou n’importe quel wargame historique.
Le jeu est récréatif ? Mais tant mieux et pourvu que ça dure ! Je joue aussi pour m’évader. Si demain, chaque jeu doit être une mise en alerte ou une leçon de morale avec un message politique ou autre, ce sera sans moi alors…
On peut prendre conscience des choses en dehors du jeu et c’est mon cas, j’ai pas besoin d’un plateau de jeu pour ça.

Ah noter que dans Brass (version warfrog, what else ?) il y a un petit message social.


On sent bien l’arrivée massive de l’opulence grâce à l’industrialisation.

J’avoue que moi aussi, j’ai du mal à comprendre comment on peut prendre du plaisir à jouer à un tel jeu… je ne sais pas si les gens qui y jouent ont une once de l’idée de ce qui se trame. Pour ma part, n’étant pas happé par un quotidien de famille surchargé, j’eu le temps de m’y plonger pleinement en lisant et écoutant moultes intervenants et conférenciers scientifiques et pour en discuter avec d’autres personnes parfois au quotidien, on voit clairement le décalage entre ce que croient comprendre les gens (médias mainstream) et la réalité scientifique qui est rarement décrite telle qu’elle est.
Bref, tout comme je ne proposerai pas un wargame Russie/Ukraine +ou- réaliste à un soldat ukrainien, je ne pourrais jamais jouer à un tel jeu sans que je fasse une attaque de panique ou une dépression solastalgique.

Oui j’ai conscience et justement, jouer avec ce thème me permet de sortir un peu de ça cadre super inquiétant.

Et puis bon, je ne vois pas en quoi il serait mieux de jouer à un wargame alors qu’il y a des guerres qui mutilent des enfants ou à un jeu capitaliste.

Bonjour,
La littérature, sans sentence moraliste, sans imposer de prétentieuses thèses, sans culpabilisation théâtrale, prend soin de tout le monde et sait nous parler de ces sujets qui nous préoccupent.
A offrir pour Noël ces deux excellents romans.


Sans titre
Je me garde bien de jouer à des jeux dits “à message publicitaire” (avec mécanique assujettie) comme je me méfie des romans à thèse. La littérature ne démontre pas…elle montre…
« Le romancier n’est ni historien, ni prophète, il est explorateur de l’existence. » écrit Milan Kundera.
Bonnes lectures, bons jeux et bonnes fêtes.

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Ben pour avoir lu les synopsis et critiques, j’ai du mal à voir comment elle « prends soin de tout le monde » pour reprendre tes mots.
Peut-être que certains d’entre vous parviennent à exorciser ce mal qui nous ronge en plongeant dedans via des œuvres fictives et ma fois tant mieux pour vous et du coup tant mieux pour nous tous.
Moi c plutôt ca qui m’a aidé

Je n’ai pas dit cela; c’est juste une histoire de temporalité : je dis juste qu’un soldat ukrainien serait plus susceptible de jouer à un wargame en dehors des périodes de guerres que quand il est en plein dedans. D’où l’analogie avec moi et le dérèglement climatique : jouer à un jeu dont on commence à subir les graves conséquences maintenant. Le même moi pourrait sans doute y jouer sans problème dans 1000 ans.

Du coup tu es plus optimiste que moi sur le sujet. Je ne prendrai pas les paris qu’il y ait une civilisation suffisamment avancée pour jouer dans 1000 ans.

J’y suis allé un peu fort en disant que le jeu m’aide je pense. Je vais nuancer un peu plus.

En fait, ce jeu n’est pas parfait mais je l’aime bien car il permet la discussion. J’ai beaucoup de mal à en parler autour de moi car cela n’intéresse pas beaucoup de mes proches. Avoir un support ludique est utile dans ce sens. Est-ce que cela pourrait être fait avec un jeu plus abstrait ? (Comme In Extremis ?) Peut-être.

Je peux comprendre qu’on accroche pas, pour la raison que tu évoques ou une autre.

J’ai d’ailleurs de gros reproches à faire au jeu qui ne propose pas de véritables stratégies de décroissance (il n’y a qu’une seule carte…) et propose plutôt une voie unique de technosolutionnisme qui ne marchera de toute façon pas (grosse mention pour les technologies de capture de carbone dont l’impact est très très fortement surévalué par rapport à ce que la technologie permet et permettra de faire à court terme).

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Certes, mais souvent elle montre avec un certain but à l’esprit, quand même.
Les romans de Zola, les Misérables, 1984 etc. ne sont pas des romans qui essaient de dire quelque chose du monde ?

Pour en revenir à Daybreak, d’ailleurs, ce n’est pas spécialement un jeu moralisateur. Sur la “thèse” du jeu, j’ai d’ailleurs exactement les mêmes réserves que @kenjin , à savoir que le jeu pèche presque par un excès d’optimisme, dans le sens où le réchauffement climatique y est solutionnable par la technologie, en remplaçant nos sources d’énergie par des énergies “propres”, alors que la demande en énergie est toujours croissante. Il y a quelques cartes qui permettent de réduire les besoins en énergie (et qui m’ont bien aidée dans mon unique partie solo gagnée, comme quoi), mais ce n’est pas du tout la stratégie principale du jeu.

Le jeu a par ailleurs des mécaniques assez malignes, simples à aborder mais qui simulent bien les possibles boucles de rétroaction négative (en gros, plus ça merde et plus ça merde, le jeu arrive bien à donner l’impression d’être gérable au début pour devenir un cauchemar irrécupérable vers la fin).

Et personnellement, je suis content que des jeux se permettent d’aborder ce genre de thématique sérieuse et actuelle (comme la littérature, qui ne va jamais s’interdire de faire de la fiction sur des sujets lourds et contemporains).
La comparaison avec les wargames est très bonne. Les wargames m’ont toujours mis un peu mal à l’aise, à cause de cette idée de “jouer” autour de conflits réels qui ont fait des victimes réelles. Mais finalement, il n’y a aucun manque de respect là-dedans. Le wargame permet justement de se poser la question du “et si” : “et nous, à leur place, qu’aurions-nous fait ?” C’est une question permise spécifiquement par le médium jeu, qui invite à endosser un rôle, et on ne peut pas vraiment avoir d’équivalent en cinéma ou littérature, c’est ça qui est intéressant.
De même ce Daybreak permet d’endosser le rôle des “chefs du monde” et d’agir à leur place, le temps d’un jeu. C’est sans doute trop optimiste, mais étrangement ça fait un peu de bien de jouer avec une problématique si dramatique.

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Dur de lire ici que le jeu est trop facile.
Avant de le proposer à des amis j’ai joué plusieurs parties solo sans jamais gagner. Puis 2 parties à 4 sans entrevoir la moindre espérance de victoire.
L’activation des crises déclenchant systématiquement une défaite due aux populations en crise d’un des continents au dernier tour… (alors que nous avions atteint le point de bascule lors de la seconde partie).

Quant au thème du jeu, si personnellement il me plait énormément, une de mes amies aura annoncé en fin de partie qu’elle ressentait une forte oppression et qu’elle n’était pas sure de pouvoir y rejouer.
De mon côté, je ne suis pas très jeu coopératif. Mais dans Daybreak j’ai vraiment apprécié l’aspect objectif de victoire commune. Chacun développe son continent mais on doit réussir ensemble. Il ne s’agit plus d’être conciliant ou de “faire avec” les autres. Pour gagner la cohésion n’est pas négociable.
Ce qui représente parfaitement la situation catastrophique de notre planète.

Hier, j’ai joué à Daybreak pour la première fois à 4 joueurs, après quelques parties solo.
J’avais entendu dire que c’était un peu trop facile à 4 joueurs, eh ben trop pas. Entre le Monde Majoritaire qui pollue comme un sagouin (c’était moi) et les conséquences planétaires qui font disparaître océans et forêts à la vitesse d’un Thanos sous coke, on s’est pris une bonne dérouillée. :sob:
Je trouve le jeu remarquable dans ses mécaniques finalement assez simples qui simulent très bien une catastrophe écologique réelle, mais je suis mitigé sur le sentiment de jeu provoqué. En gros, j’ai l’impression que soit on arrive à bien mitiger les émissions de CO2 dès le début et le jeu devient une balade de santé qui se termine en 3 tours, soit on se laisse déborder et on sait qu’on est foutus en 3 tours sans espoir de redresser la barre (à cause des mécaniques “plus ça va mal, plus ça va mal”).
Pas de juste milieu, soit c’est tranquille, soit c’est une mandale. Or, j’aime bien qu’un jeu coopératif me mette constamment sous pression et que je reste dans l’incertitude de la victoire jusqu’au dernier moment. Là ça me semble très “swingy”, comme on dit aux US.
N’empêche que j’ai envie d’y revenir, à ce jeu, il a vraiment un truc.

C’est thématique au moins.

Je suis assez partagé sur la difficulté de ce jeu.
N’ayant joué qu’en solo, (20 parties) je vais m’en tenir à ce mode.
1/ les défaites ont été toutes dues aux jetons crises, jamais à cause du nombre de tours dépassé ou à la température excessive
2/ une grosse dépendance du tirage, pour faire simple toutes les victoires ont été dues à un premier tour qui me permettait de diminuer à 7 ou 8 la production de carbone. Sans ce début, toutes mes parties se sont soldées par une défaite

3/ les victoires étaient réalisées la plupart du temps au 3ème tour

Jouant en solo, je pense que je rate certainement des choix plus efficaces ou des combo plus performantes, ainsi qu’une meilleure utilisation de cartes que j’ai tendance à soit défaussées soit à utiliser pour les icônes plutôt que par leur effet.

Je suis d’accord avec le post Chakado.
Ce sentiment de tout ou rien est un peu dérangeant, j’apprécie les solos où les victoires se jouent sur les derniers tours : Aeon’s end, Black Ochestra, Ghost Stories ou autres
Là, soit on se fait défoncer ou on éclate le jeu, et malheureusement on le sait quasiment au bout du 2ème tour.
Bref, est-ce que j’en attendais plus d’où ma légère déception ?? Possible. Le jeu reste néanmoins agréable, faut que je puisse l’essayer hors solo pour me décider si je le garde ou pas