Mon Dieu, 2 topics et 40 pages plus tard, quelques vagues développements de tes propos (j’ai encore du mal a appeler ça des arguments, désolé). Essayons de tirer quelque chose de … ça :
Ka-Cha dit:seulement tes boutiques en dur vendent tes jeux au goute à goute, euh au compte goute. (pas garçon/fille de salle, non)
Tu as donc un système de vente de masse à proposer ? lequel ?
Ka-Cha dit:libérez donc les prix de la vente en ligne et observez comme les ratios risquent d’évoluer.
sur ce point une réponse a été donnée : Ca risque fort d’évoluer comme en Allemagne ! Nie tu l’évolution dangereuse que prend le marché du jeu en Allemagne ? Si oui , pourquoi ?
Ka-Cha dit: De notre coté, nous traitons directement avec les fabricants pour les matériels et les fournitures sans plus passer par les intermédiaires, distributeurs, grossistes, etc. Les fabricants français et européens nous sous-traitent même la maintenance.
Donc tu pense que si du jour au lendemain tous les éditeurs se passaient de distributeurs et de détaillants , ils feraient les mêmes ventes en proposant directement leurs produits sur Internet. Pourquoi selon toi aucun éditeur ne le fait si c’est si intéressant ? Quels sont les freins a cette grande idée ? Penses tu que l’acheteur lambda va aller fouiller sur le net pour trouver les jeux qui l’intéresse ? Comment fait on pour tester avant d’acheter ?
Je sors un peu les termes de leur contexte, veuillez m’en excuser par avance.
Ka-Cha dit:Et puis, il y a trop de mièvrerie dans ce forum. ‘Et que tu me suces et que je te suce…’
ok, on s’inscris où?
Ka-Cha dit:Quant aux économistes et aux journalistes avérés, pour l’instant, ils nous mettent tous sacrément dans la merde et nous confinent dans l’ignorance.
Là justement, tu fais erreur. Les journalistes ne se trompent peu même si l’on peut leur reprocher parfois un manque d’impartialité. Ceux dont tu parles sont les analystes et experts économiques.
Ka-Cha dit:Karis y annonçait sous une forme négative tout un organigramme de ce que selon lui, il ne devait pas faire. Et que selon nous, il aurait plutôt intérêt justement à pratiquer. A savoir se louer un petit dépôt et vendre lui même ses jeux en ligne. A des prix attractifs bien sûr.
Le problème avec ça est qu’effectivement, on peut y gagner. Mais éviter les intermédiaires, c’est aussi supprimer des emplois. Outre le fait que ça soit risque, je pense que dans un contexte actuel, c’est un poil immoral.
Ka-Cha dit:Bien vu Mr Virgile. Et faire jouer des jeunes avec de bons jeux et bon marchés serait l’idéal.
Le “bon marché” est un faux problème. Il existe des alternatives qui offrent beaucoup de jeux à des prix dérisoires : les associations et autres ludothèques. Tu vas payer 5 à 20€ par an pour avoir accès à une ludothèque bien fournie et, si les membres sont sympathiques, tu peux même avoir accès à leur ludothèque.
Karis dit:
Virgile dit:Tout ça pour dire qu’au final je ne pense pas que le prix “élevé” de nos jeux n’est pas le véritable obstacle à leur diffusion. Le seul moyen efficace est le prosélytisme , “faire jouer”. D’ailleurs, je me souviens avoir lu dans JsP l’initiative de Coktail games (je crois) de faire jouer dans les trains. Est-ce que cela s’est traduit par une augmentation significative des ventes ?
Matthieu va probablement nous le dire, mais ça soulève un autre point intéressant puisqu’effectivement faire jouer parait une bonne idée, mais pour le cela il faut du temps et du personnel. Hors les employés, ça coûte cher. L’initiative de Cocktail Games (excellente au demeurant) nécessite au moins un employé qui doit faire le voyage aller-retour. Et inutile de dire que dans le train, on doit avoir du mal à trouver une tablée de Caylus
Asmodée organise aussi des soirées dans des bars/cafés. Je trouve ce type d’initiative intéressante. C’est une manière d’intéresser quelqu’un et l’idéal, c’est un café-jeu qui propose quelques jeux aux passants s’arrêtant pour un café. Le souci avec cette démarche est le type de jeu : on ne peut pas trop faire du Caylus.
Ceci dit, comme l’a soulevé une personne dans ce sujet, il est vrai que les règles des jeux auxquels nous jouons sont souvent complexes. Mais bon, c’est un problème assez récurrent en soi.
vincelnx dit:bonsoir, Dans certains jeux on peut regretter l'absence de figurines plastiques et à la place des jetons cartons , l'ajout de tel figurines représente t il un cout énorme dans la production d'un jeu ?
En un mot : oui ! Je vais laisser Hicham, qui reste le grand maître de cette question, répondre dans le détail, mais c'est très cher, car outre les coûts de gravure, les frais de moule sont très très chers. Et après ça il y ae coût de la matière prmière pour mouler tout ça...
En fait, ce ne sont pas tant les figurines qui coûtent cher (même si le plastique a dernièrement connu une flambée des prix), mais les moules. Alors, c'est sûr, si un jeu a énormément de succès les moules finiront par être amortis, mais ça on ne peut pas le savoir à la base, et même en rognant sur sa marge, on est bien obligé d'affecter au minimum 1 euros de moules à sa prod initiale, donc oui, entre moules et frais supplémentaires (sculpture et surcoût plastique), ça fera dans les 1,5 à 2 euros de surcoût pour un Caylus en prod, soit une dizaine d'euros en plus.
Après, si on est très prévoyant, on peut envisager des moules qui peuvent servir à plusieurs jeux, mais pour l'instant, je n'ai pas encore pu le faire.
vincelnx dit:bonsoir, Dans certains jeux on peut regretter l'absence de figurines plastiques et à la place des jetons cartons , l'ajout de tel figurines représente t il un cout énorme dans la production d'un jeu ?
En un mot : oui ! Je vais laisser Hicham, qui reste le grand maître de cette question, répondre dans le détail, mais c'est très cher, car outre les coûts de gravure, les frais de moule sont très très chers. Et après ça il y ae coût de la matière prmière pour mouler tout ça...
En fait, ce ne sont pas tant les figurines qui coûtent cher (même si le plastique a dernièrement connu une flambée des prix), mais les moules. Alors, c'est sûr, si un jeu a énormément de succès les moules finiront par être amortis, mais ça on ne peut pas le savoir à la base, et même en rognant sur sa marge, on est bien obligé d'affecter au minimum 1 euros de moules à sa prod initiale, donc oui, entre moules et frais supplémentaires (sculpture et surcoût plastique), ça fera dans les 1,5 à 2 euros de surcoût pour un Caylus en prod, soit une dizaine d'euros en plus. Après, si on est très prévoyant, on peut envisager des moules qui peuvent servir à plusieurs jeux, mais pour l'instant, je n'ai pas encore pu le faire.
Même si les figurines coûtent cher cela n'a pas empêché Matagot de faire les Géants de l'île de Pâques avec un matériel d'enfer pour un prix très raisonable.
Karis dit:faire jouer parait une bonne idée, mais pour le cela il faut du temps et du personnel. Hors les employés, ça coûte cher.
comme toute société civilisée nous avons nos ressources en esclavage...
Tu rigoles ou quoi, c'est même bien mieux que l'esclavage : le stagiaire doit se loger se nourrir, se vêtir et se soigner par lui même. Beaucoup plus rentable !
(Tout d’abors bonjour à tous, vu que c’est mon premier message même si je suis lecteur assidu)
Un fil passionnant, que j’ai lu avec plaisir.
J’ai cru noter qu’un jeu qui marche bien fait dans les 10.000 exemplaires vendus en une année (en France ? dans le Monde ?). De là un rapide calcul m’a surpris : si une boutique a besoin disons de 3000€ par mois pour “vivre”, elle doit vendre beaucoup de boites tous les mois. Au moins une bonne centaine non ? Donc à 10.000 exemplaires le jeu à bon tirage, moins pour d’autres, ça fait peu de jeux vendus par boutique.
Du coup, si je suis cette idée, les éditeurs doivent soit limiter la diffusion, mais ça parait contre-commercial, soit diversifier énormément leurs produits (à l’allemande si j’ai bien suivi) ? Car si on remonte le calcul, si on avait 1000 boutiques vendant 50 boites d’un jeu par an, on serait à un tirage de 50.000 unités.
Mes chiffres sont sans doute farfelus, étant pas dans le milieu. Y’a sans doute un truc que j’ai pas compris…
Il y a aussi que les boutiques ont tendances à avoir plein de jeux différents à vendre.
Si une boutiques fait 10 ventes d’un même jeu dans une années, c’est un bon score pour ce jeu (boutique en dur, évidemment, celle spécialisé sur le net doivent faire le double ou le triple, mais avec moins de marge).
Mimoufle dit:(Tout d'abors bonjour à tous, vu que c'est mon premier message même si je suis lecteur assidu)
Bienvenue. Bon on a un peu fait le tour de ce sujet donc je vais arrêter ici, mais tu es nouveau et tes questions sont légitimes. Je n'ai pas vraiment de réponse détaillée, mais je te donne des pistes et tu vois...
J'ai cru noter qu'un jeu qui marche bien fait dans les 10.000 exemplaires vendus en une année (en France ? dans le Monde ?). De là un rapide calcul m'a surpris : si une boutique a besoin disons de 3000€ par mois pour "vivre", elle doit vendre beaucoup de boites tous les mois. Au moins une bonne centaine non ? Donc à 10.000 exemplaires le jeu à bon tirage, moins pour d'autres, ça fait peu de jeux vendus par boutique.
Déjà pour les 10.000, c'est pas uniquement en France. Pour un gros jeu, 10000/an en France c'est du très lourd et c'est réservé à une élite (genre les aventuriers du rail. Je ne parle ici que des gros jeux). En plus il ne faut pas se laisser tromper par ce chiffre. Un jeu n'a aucune raison de faire un chiffre fixe tous les ans, au contraire, ses ventes vont généralement décroitre. Sur du Ys on est par exemple dans les 500 par an en France... Sinon (parenthèse) une boutique a généralement besoin de plus de 3000 € par mois pour vivre. Rien qu'un gars au SMIC, si tu rajoutes les charges t'es déjà a plus de la moitié. Par ailleurs les jeux ça prend de la place et il faut donc une bonne surface. En province je sais pas mais sur Paris ça va chercher loin.... Bon, tout cela va dans ton sens mais tu oublies une donnée essentielle : l'offre de jeux est énorme. Il existe des milliers de références et à chaque Essen et chaque Nuremberg tu en rajoutes quelques centaines. Evidemment dans le tas il y en a qui n'arrivent pas chez nous et il y a des mauvais jeux qui ne vendent pas, mais ça fait tout de même une "concurrence" énorme et sur tous les jeux que vend la boutique c'est pas mal dilué entre les éditeurs. Donc on est très loin de vendre 10.000/an sur un "gros" jeu.
Du coup, si je suis cette idée, les éditeurs doivent soit limiter la diffusion, mais ça parait contre-commercial, soit diversifier énormément leurs produits (à l'allemande si j'ai bien suivi) ? Car si on remonte le calcul, si on avait 1000 boutiques vendant 50 boites d'un jeu par an, on serait à un tirage de 50.000 unités.
Apres plusieurs page d’absence, à leurs lectures, un truc m’effraie … que Ka-Cha soit un ane certes… mais quand je vois les propos dénigrants, calmonieux, etc… d’autres personnes, j’ai franchement peur!
Ka-Cha dit:Cela fait peut-être déjà longtemps que les éditeurs vendent en ligne, mais leurs prix sont il attractifs ? et surtout concurrentiels ?
Il suffit de prendre l'exemple de DoW... pratique-t-il des prix en deça des boutique ? Non, et je ne pense pas que ce soit pour s'en mettre plein les fouilles mais plutot pour ne pas faire de concurence directe avec les boutiques spécialisées. Maintenir un prix fixe permet de maintenir un marché viable.
Mais bon j'ai cité un autre marronier démoniaque sur TT vu que j'ai parlé de DoW.
Bonjour, De retour d’Allemagne où j’ai de la famille et où j’en ai “profité” pour acheter quelques jeux… j’ai lu (presque) toutes les pages de ce post pour essayer de comprendre la différence de prix entre la France et l’Allemagne. Alors si j’ai bien compris, le marché allemand serait un marché en perdition, avec une guerre commerciale qui tuerait les petites boutiques et entraînerait des pratiques sociales dignes de la Chine. De l’autre coté, la France serait un marché sain, où les prix élevés se justifieraient pour garantir de bonnes pratiques sociales.
Cela ne me convainc pas vraiment : - penser que les grosses enseignes de vente de jeux français ont des pratiques sociales justes pour leurs salariés me parait vraiment difficile à croire. - comment expliquer qu’un site en ligne comme Amazon propose des prix différents selon le pays ?
Il me semble qu’il y a sans doute d’autres raisons pour expliquer ces différences, comme certains l’ont mentionné : - une culture allemande peut-être plus tourné vers les jeux - une archi-présence des grandes surfaces en France qui ne vent que des jeux commerciaux - un réseau de distribution français peu concurrentiel et peut-être aussi des ententes illicites entre gros distributeurs comme cela avait été noté par le conseil de la concurrence il y a quelques années.
D’ailleurs, en ce moment, il y a quelque chose qui me rend passablement perplexe, c’est l’écart de prix (de presque 30 euros !) entre la version originale de Through the Ages vendue en Europe, et celle du même jeu en version allemande vendu en Allemagne.
L’import coûte cher, mais comment expliquer qu’après traduction, adaptation et nouvelle série de production, un jeu puisse coûter à ce point-là moins cher ?
Et sans parler des jeux dont il existe une version française adaptée de l’allemand ou de l’anglais. Comment expliquer que Dominion coûte 2 fois (environ 50%) moins cher en Allemagne qu’en France, et sans parler de Stone Age / l’Âge de Pierre, trouvé à moins de 20 euros en Allemagne.
Cela fait maintenant 4 ans que je vis (la moitié du temps, mais bref) en Allemagne, et le marché du jeu ne s’y est toujours pas effondré…
Les nouveaux titres, dont certains tout aussi excellents qu’avant (Agricola, Dominion, R4TG, Imperial, etc.) continuent de paraître, les rayons de jeux gigantesques demeurent, les petites boutiques de quartier perdurent (certes pas spécialisées, mais bon, même les petites boutiques en Allemagne sont souvent regroupées dans des chaînes comme Vedes ou Freizeit+Spiel).
J’ai pas mal réfléchi aussi suite à toutes ces pages de commentaires et interventions des “spécialistes” francophones, mais pour l’instant, je ne suis qu’à moitié convaincue.
lABCdaire dit:D'ailleurs, en ce moment, il y a quelque chose qui me rend passablement perplexe, c'est l'écart de prix (de presque 30 euros !) entre la version originale de Through the Ages vendue en Europe, et celle du même jeu en version allemande vendu en Allemagne. L'import coûte cher, mais comment expliquer qu'après traduction, adaptation et nouvelle série de production, un jeu puisse coûter à ce point-là moins cher ?
je ne connais pas suffisament ce dossier pour te répondre...
Et sans parler des jeux dont il existe une version française adaptée de l'allemand ou de l'anglais. Comment expliquer que Dominion coûte 2 fois (environ 50%) moins cher en Allemagne qu'en France, et sans parler de Stone Age / l'Âge de Pierre, trouvé à moins de 20 euros en Allemagne.
On en a parlé plus haut. Mais en gros marché différent et relation HiG/Rio sûrement différentes de Filo/Rio...
Cela fait maintenant 4 ans que je vis (la moitié du temps, mais bref) en Allemagne, et le marché du jeu ne s'y est toujours pas effondré...
S'effondrer, cela ne veut pas dire "d'un coup pif paf plus rien". Cependant il y a ce que tu vois (il se vend toujours des jeux en magasin). Et ce qu'on voit et entends de notre côté (rachats de sociétés comme HiG ou Zoch, Alea qui sort partiellement du giron Ravensburger, changements de distribution en tout genre, multiplication des sorties, guerre des prix, commentaires des acteurs concernés). Honnêtement, pour qu'une boîte coule, il en faut sacrément. par contre sans couler elle peut être dans la m....
Les nouveaux titres, dont certains tout aussi excellents qu'avant (Agricola, Dominion, R4TG, Imperial, etc.) continuent de paraître, les rayons de jeux gigantesques demeurent, les petites boutiques de quartier perdurent (certes pas spécialisées, mais bon, même les petites boutiques en Allemagne sont souvent regroupées dans des chaînes comme Vedes ou Freizeit+Spiel). J'ai pas mal réfléchi aussi suite à toutes ces pages de commentaires et interventions des "spécialistes" francophones, mais pour l'instant, je ne suis qu'à moitié convaincue.
Tant pis. Je ne peux rien faire pour te convaincre, et ce topic n'a pour but que de présenter un certain nombre de réalités économiques. Après, c'est à chacun de décider ce qu'il en pense librement...
Ben ils sont désormais distribués par Heidelberger (un petit éditeur/grossiste allemand) au lieu d’être distribué par Ravensburger, ce n’est pas un secret et c’était assez visible à Essen…
qu’est-ce qui peut expliquer la différence (enfin, la non-différence : 49¤ tous les deux, soit 320FRF) de prix entre : Agricola - 360 cartes - 313 pions en bois cher - 9 plateaux - 105 tuiles/jetons en carton
et
Le Havre - 110 cartes - 10 pions en bois - 3 plateaux - 444 jetons/tuiles en carton (dont 420 jetons, le tout en six planches).
Merci d’avance pour votre éclairage
et d’avance pardon si j’ai fait des erreurs de calcul
Tout bonnement le prix où on me le vend ! Enfin même dit comme ça c’est un peu plus compliqué…
Il est clair que ces jeux seraient moins chers si on les faisait nous même, mais ici, il y a une licence à payer à Lookout qui fait augmenter le prix d’achat (qui est l’équivalent du coût) et donc mécaniquement le prix final.
Comme tu le fais remarquer, Agricola coûte plus cher que le Havre. Si cher même qu’on devrait être dans les 70€ si on appliquait une marge “normale”. Comme c’est impossible, on rogne sur la marge (ce qui fait de l’édition d’Agricola une opération dangereuse, comme expliqué plus haut) et on le met au prix “plafond” de 50€.
Le Havre est moins cher, mais on fait notre marge normale, ce qui le place au même prix…