De comment ça marche l'édition !

Ce n’est pas tout a fait exact puisque certains éditeurs vendent leurs jeux directement en ligne, ou pour le cas d’autres, sans passer par certains acteurs, en allant directement aux détaillants par exemple, (il me semble que c’est ce que fait Pygmoo entre autres).
Cela ne fait pas (ou peu) varier le prix final mais grandement la marge pour l’éditeur qui n’a rien à verser aux distributeurs/détaillants (par contre c’est à lui de gérer le transport, les envois et globalement toute la logistique qui va avec ce genre d’opérations).
C’est par exemple ce qu’il se passe lors des salons comme Essen ou l’ex-Gencon par exemple et c’est ce qui permet d’offrir dans ces moments là des prix “salons”.
Si la question est “Peut-on acheter son jeu directement à l’éditeur sans payer aucune marge ?” (en gros l’avoir à prix coûtant) alors la réponse est par contre non, en effet.

toftof dit:Non.
'pas touche au sacro-saint circuit passant par le distributeur et le détaillant.

Justement j'aime bien toucher a tout ce qui est sacro saint. Remettre en doute les acquis, tout ca..... :mrgreen:

En fait j'ai lu les 5 ou 6 premières pages du topic et ma question était surtout de savoir si l'éditeur était obligé de passer par le circuit détaillant/distributeur.
Si j'en crois Philours, c'est donc possible de passer outre ce circuit et du coup, je suis étonné que ca ne se fasse pas plus que ca. (ou alors ca se fait beaucoup et je suis passé a coté?)
christophej2 dit:
Si j'en crois Philours, c'est donc possible de passer outre ce circuit et du coup, je suis étonné que ca ne se fasse pas plus que ca. (ou alors ca se fait beaucoup et je suis passé a coté?)


Il me semble que ça a été expliqué : la distribution est métier, une tâche qui demande du temps des ressources. Pour un éditeur, je pense que gérer quelques ventes ça doit être se faire, mais toute la production c'est autre chose d'où l'utilisation de distributeur

un editeur il créé des jeux, c’est son métier, distribuer et vendre c’en est des autres. donc que les éditeurs s’appuient sur des structures pour vendre leurs jeux me semble tout à fait normal.

néanmoins la vente directe existe, c’est ce qui se passe lorsque tu achetes directement ton jeu chez un editeur (notamment par internet)

Edit : grillé par ocelau :wink:

Évidemment tout est toujours possible dans l’absolu et en théorie, mais en pratique il y a des réalités incontournables. L’édition est un métier, la distribution en est un autre et c’est un métier qui demande une base logistique conséquente (stockage, routage, admin, etc.). Cela ne s’improvise pas et c’est bien la raison pour laquelle les éditeurs ne sont pas distributeurs (à quelques rares exceptions près ;) ).

Au regard des volumes de ventes et des marges des éditeurs il est évident que le but de ce dernier, pour espérer en vivre, prospérer et donc proposer de nouveaux jeux, est de vendre un maximum de boites et ce dans un maximum de pays. Gérer un unique pays en distribution est déjà un travail phénoménal (je pense que les gens de Pygmoo, s’ils passent par là, pourront nous le confirmer) alors je vous laisse imaginer en gérer ne serait-ce que 5 (disons par exemple, France + Espagne + Allemagne + Italie + USA, il nous manquera dans cette liste la Belgique, le Québec, l’Angleterre, les Pays Scandinaves, la Pologne, j’en passe et des meilleurs - parfois aux méthodes de travail des plus exotiques…) en n’étant pas sur place, c’est tout simplement impossible.
Evidemment on pourrait rétorquer que dans ce cas l’éditeur n’a qu’à vendre en ligne, oui, sauf que dans le cas de la vente en ligne les contraintes ne disparaissent pas, elles sont même pour certaines exacerbées car vendre en ligne implique :

- de devoir stocker quoi qu’il en soit, et dans ce cas de devoir stocker TOUTES les langues (pour un jeu non internationalisé). Imaginons, simple exercice mental, les stocks de DOW (qui n’est pas distributeur) dans le cas d’un Ticket to Ride après avoir remporté le SDJ par exemple…

- de devoir pratiquer des frais de port considérables, je vous laisse vous renseigner à la poste sur le simple cout d’une envoi collissimo pour l’Europe, vous verrez que le prix du jeu augmente soudainement de facilement 30 à 50%, dans le cas d’un UPS - rigolons un peu - nous toucherons les 400% dans certains cas. :)

- en cas d’un minimum de succès, de devoir employer au minimum une personne à temps plein (je parle ici juste pour l’admin - c’est donc le strict minimum !) pour ce travail (les charges salariales sont bien souvent le poste le plus important de tous, en tout cas, toujours loin d’être négligeables !)

Autant d’argent, de temps, de soin et d’énergie que l’éditeur ne pourra plus investir dans la réalisation de nouveaux jeux, sauf à être une entreprise de taille déjà un peu conséquente.

Il est dès lors facile de comprendre qu’il n’y a pas de solution miracle, le cout d’un fret par bateau jusqu’aux stocks d’un distributeur local qui dispatchera ensuite aux détaillants reviendra toujours infiniment moins cher que ça et donc, mécaniquement, il en sera de même pour le prix de vente final au consommateur.

En tant que consommateur (et nous en sommes tous !), vouloir couper les prix et rogner les marges est bien légitime mais il faut avoir conscience qu’il n’y a pas d’acteurs superflus dans le circuit édition-distributeur-détaillant et que chacun de ces acteurs doit tenter de vivre au final.

Contrairement au jeu vidéo qui peut être décorporisé (distribution en ligne, MMO, etc.) , Le JDS est un produit “physique”, il est donc soumis aux contraintes de distribution physiques au même titre qu’un livre ou des tomates…

Fabrice dit:
Edit : grillé par ocelau :wink:

:)

Faut pas non plus avoir l'image de distributeur=grande surface= vil exploiteur du travail des autres (je caricature un peu).
Distribuer c'est vraiment un métier qui a ses exigences et bien-sûr ses coûts qui ne sont pas négligeables (lieu de stockage, véhicule ou pour la plupart des cas frais de sous-traitance d'acheminement, ...). Ca fait surement moins créatif que l'auteur, l'éditeur, l'illustrateur et ce n'est pas contact direct comme le magasin, il n'empêche que son rôle est essentiel.

Je serais par contre curieux de connaitre la proportion de vente en direct des éditeurs la pratiquant.
ocelau dit:Je serais par contre curieux de connaitre la proportion de vente en direct des éditeurs la pratiquant.



Les ventes au particulier ou en direct sont marginales dans notre cas. Par contre, on arrive à vendre certaines quantités à des entreprises soit dans le cadre de notre activité d'organisations de séminaires (où l'on pousse systématiquement Contrario), soit pour des demandes précises (cadeaux de fin d'année).

Bien sur mes questions n’étaient pas dans le but de réduire a néant toutes les boutiques spécialisées et passer uniquement par l’éditeur.
Il est évident que pour les gros éditeurs et pour les jeux ultra vendus, c’est tout un autre métier qui rentre en place.
En fait, le but de mes questions était plus de trouver un moyen de donner un petit coup de pouce aux “petits” éditeurs, auteurs,… et leur permettre de vivre plus facilement de leur métier, tout en satisfaisant le consommateur avec des prix un peu plus attractifs.
(pour carricaturer, un peu comme pour les fringues ou on trouve des magasins d’usines locales moins chers, ce qui n’empeche pas d’avoir des magasins de vetements partout ailleurs)

Et puis a Strasbourg il y a une très bonne boutique, qui vend aussi online, qui pratique de ce que je vois de très bons prix et qui est toujours de bons conseils, pas question de m’en séparer. :D
Mais si il y avait un éditeur dans le coin qui ouvrait ses portes de temps en temps au public en proposant ses produits a des prix attractifs, je suis sur que tout le monde en serait ravi.

christophej2 dit:
Mais si il y avait un éditeur dans le coin qui ouvrait ses portes de temps en temps au public en proposant ses produits a des prix attractifs, je suis sur que tout le monde en serait ravi.


Sauf peut être son distributeur et les boutiques qui le font vivre toute l'année ?

Karis a raison, d’autre part je peux t’assurer justement que les petits éditeurs cherchent à ne pas le rester tant que faire se peut et donc de toucher le public le plus large possible. C’est de la survie économico-commerciale de base pour une entreprise (pas d’argent, pas d’entreprise, pas de jeux…) et dans notre milieu cela passe par les distributeurs (et si possible dans le plus de pays possibles).

christophej2 dit:En fait, le but de mes questions était plus de trouver un moyen de donner un petit coup de pouce aux "petits" éditeurs, auteurs,.... et leur permettre de vivre plus facilement de leur métier, tout en satisfaisant le consommateur avec des prix un peu plus attractifs.
(pour carricaturer, un peu comme pour les fringues ou on trouve des magasins d'usines locales moins chers, ce qui n'empeche pas d'avoir des magasins de vetements partout ailleurs)


ça sous-entendrait que la motivation d'achat dans le jeu repose avant tout sur le prix, ce qui n'est pas le cas, comme tout produit cuturel.
aider les éditeurs à vivre, c'est rendre le loisir pérenne par la pratique et le conseil.
on n'est pas sur un créneau de diffusion de masse, le marché du jeu est étroit et fragile.
ça veut dire qu'il faut bien assurer aussi de quoi vivre à ceux qui offrent par le conseil et la pratique la diffusion du jeu en tant que loisir;
autrement dit, ne pas rogner sur un chiffre d'affaires qui ne laisse pas toujours de quoi se tirer un salaire.
court-circuiter les revendeurs, c'est mettre tout le circuit en péril et à terme, amha, se tirer une balle dans le pied pour les éditeurs.
qui l'ont d'ailleurs bien intégré : aucun éditeur ne vend en direct à des prix inférieurs au prix du marché.

Ceci dit de très nombreux “petits” éditeurs de jeu proposent une vente directe de leurs jeux, dans certains cas c’est même une des seules façon de se les procurer. Par contre les tarifs proposés ne sont pas plus intéressants que ceux proposés en boutiques (et c’est même souvent l’inverse), tout simplement parce que la vente directe “coûte” plus cher à un éditeur (ce n’est pas son métier, ça implique du stockage, de la manutention, etc.) qu’à un distributeur. Bref.

Après pour rebondir sur Kouyne, j’achète certains de mes jeux directement chez l’auteur/le distributeur même si c’est plus cher qu’en boutique car je suis content de leur apporter un soutien “direct”, sans compter que la commande directe est parfois la seule façon de voir le jeu édité (P500, etc.)

fabericus dit:j'achète certains de mes jeux directement chez l'auteur/le distributeur même si c'est plus cher qu'en boutique car je suis content de leur apporter un soutien "direct", sans compter que la commande directe est parfois la seul façon de voir le jeu édité (P500, etc.)


béh oui, moi aussi mais en même temps je ne crois pas qu'on puisse vraiment extrapoler nos comportements de mordus/passionnés au fonctionnement général du circuit.
aussi large soit la fréquentation de TT par exemple, suffit de procéder par sondage et régulièrement, de discuter web ludique avec les personnes présentes dans une boutique de jeux. ce qui les a fait venir, c'est la lumière et/ou le bouche à oreille et ce qui les fera revenir, c'est le prescripteur qu'est le boutiquier.
pas de prescripteur, pas de retour, pas de développement du marché.
ça, c'est l'armature de base, sur laquelle, à mon sens, va se greffer tout le reste.

En tout cas, ce que je remarque, c’est que pas de boutique locale signifie bien souvent pas de communauté, et souvent impossibilité de jouer à certains jeux alors c’est vrai que la vente directe, les prix tirés sur internet, c’est super mais on aimerait aussi avoir une boutique à encourager près de chez soi, parfois …

Kouynemum dit: ... et ce qui les fera revenir, c'est le prescripteur qu'est le boutiquier.


+1. Un vendeur, qui explique bien, qui parle des retours qu'il a sur ses jeux, qui connait ses produits, moi, j'adore ça, et c'est pour ça que j'achète le moins possible par internet. On peut même se serrer la main, c'est fou...

M'sieur Loïc, dès que vous avez reçu la nouvelle extension de M44, j'arrive!

J’attendais justement cette question/réponse pour continuer et ne pas etre trop long merci :P

Est ce que d’avoir un editeur qui vend localement quelques uns de ses jeux va créer du tort aux distributeurs et aux boutiques de jeux?
(Je précise bien en local et donc en petites quantités car j’ai bien compris que pour les longues distances et les grosses quantités, c’était trop compliqué).

En fait, je pense le contraire.
Comme ca a été dit, le but des éditeurs, c’est de toucher le public le plus large possible sachant que le marché du jeu est étroit et fragile.

Mais c’est justement la qu’une vente locale a un prix plus faible peut attirer un public plus large et aider a ramener plus de gens dans le monde du jeu, ce qui serait tout bénéf pour tous.

Je suis totalement d’accord avec Kouynemum. Ca sous-entendrait que la motivation d’achat dans le jeu repose avant tout sur le prix, ce qui n’est pas le cas, comme tout produit cuturel.
Sauf qu’il ne faut pas oublier que ce discours est valable pour des personnes qui cotoient le monde du jeu mais pas pour les novices.
Y’a 6 ans quand j’ai acheté un de mes 1ers jeux (colon de catane) et que je l’ai payé 40 euros, je me suis dit que c’etait bien cher pour un jeu.
Aujourd’hui apres plus de 300 parties, je me rends compte que c’est surement le jeu (et meme le loisir) le moins cher que je me suis payé si on fait le rapport prix/heures d’amusement.

Bref, pour résumer, la culture du jeu, comme toute culture, c’est quelque chose qui se travaille, qui vient avec le temps mais il faut un facteur déclencheur pour mettre le pied dedans.
Et souvent le prix est le 1er obstacle a ce facteur déclencheur.

Pourtant je pense que le marché du jeu a vraiment du potentiel, mais il n’a juste pas encore été bien cerné. (il le devient de + en +)
Je ne compte plus les gens qui m’ont dit qu’ils n’aimaient pas les jeux, que j’ai initié quand meme et qui ont changé d’avis sur le sujet.
En fait la plupart du temps, ils n’ont pas vraiment changé d’avis, ils ont juste découvert un monde sur lequel ils n’avaient aucune connaissance, beaucoup de préjugés et un avis négatif.

Ensuite, certains ont franchis le pas et sont allés acheter des jeux et d’autres non.
A chaque fois, l’argument de ceux qui n’ont rien acheté est le meme, le prix du jeu.
Voila pourquoi je me demandais si on pouvait trouver des jeux directement chez des editeurs a des prix attractifs pour permettre a des futurs joueurs de faire leurs 1ers pas dans le monde du jeu, sans détruire et meme en faisant profiter tout le commerce qui tourne autour.

Merci pour vos réponses en tout cas, j’y vois plus clair maintenant :D

Il y a des jeux très intéressants dont le prix est modique, non ?

fabericus dit:sans compter que la commande directe est parfois la seule façon de voir le jeu édité (P500, etc.)

On s'éloigne du sujet, mais y a t'il eu en france à un moment ou un autre un équivalent au P500 & co ?
christophej2 dit: Y'a 6 ans quand j'ai acheté un de mes 1ers jeux (colon de catane) et que je l'ai payé 40 euros, je me suis dit que c'etait bien cher pour un jeu.
Aujourd'hui apres plus de 300 parties, je me rends compte que c'est surement le jeu (et meme le loisir) le moins cher que je me suis payé si on fait le rapport prix/heures d'amusement.


C'est marrant, parce que je ne me suis absolument pas posé la question quand j'ai acheté un de mes premiers jeux. Quant je vois le prix d'un resto à deux, ou de la soirée "ciné-petit café pour discuter du film", je me dis que 40 €, c'est vraiment pas cher pour un loisir, même si je ne fais qu'une dizaine de parties.
christophej2 dit: A chaque fois, l'argument de ceux qui n'ont rien acheté est le meme, le prix du jeu.


pour avoir fait de la vente dans un autre domaine, l'argument du prix comme refus d'achat c'est quand même souvent une fausse barbe. les vraies causes sont ailleurs. à celui qui vend de les trouver... :pouicintello:

des jeux supers pour commencer et qui exploitent des domaines variés, on en trouve à 10 euros....