De l'Histoire racontée par les perdants

Lors d’une discussion avec mon fils (14 ans) ,celui-ci a émis le souhait de lire (ou voir) des oeuvres où l’Histoire serait racontée du point de vue “des perdants”, pour avoir leur vision.

Il a déjà vu “le tombeau des lucioles”

Je lui ai proposé “A l’Ouest rien de nouveau”. Je penses à “croix de fer” aussi , mais on reste dans le guerrier.

Auriez vous des références accessibles?

Par exemple sur la conquête de l’Ouest, la première guerre mondiale vue d’Allemagne,la guerre froide?

Je n’ai pas vu Lettres d’Iwo Jima mais je pense que le diptyque de Clint Eastwood (avec Mémoires de nos pères) peut-être un bon choix (toujours dans le guerrier ceci dit !).

Pour la conquête de l’Ouest, le premier qui me vient est Un homme nommé cheval. Je l’ai vu jeune et il m’a marqué : ça me donne envie de le revoir tiens…
Ah oui, Glory aussi, mais sur la guerre de Sécession ! Alors certes, c’est du point des nordistes mais les noirs ont-ils été aussi gagnants dans cette histoire…

Sinon, un film à l’affiche me vient : la vie des autres. Pas vraiment sur la guerre froide en elle-même mais sur la vie quotidienne en ex-RDA où finalement les perdants furent les gens du peuple.

Si j’en ai d’autres, j’reviendrai.

C’est peut-être encore un peu rude à 14 ans, mais je suis certain que tu pourras lui expliquer entre deux Springsteen. ;)



avec un très bref résumé sur le site de Sciences Humaines, .

C’est clair que le diptyque de Clint Eastwood est génial pour ce qui est d’apprécier le point de vue du “perdant”.
Le plus intéressant dans ces films, c’est qu’il permet, je trouve, de comprendre l’importance et l’intérêt de prendre l’histoire par tous les bouts et d’être confronté des points de vue différents.

“Les Bienveillantes” ?
:kingboulet:

Peut-être little big man avec Dustin Hoffman ?

Avec la vision des deux camps : indiens et union

Quelques références comme cela, en vrac, mais pas toutes abordables à son âge :

- “La Chute”, film narrant les derniers jours d’Hitler (quelques scènes rudes)

- “Goodbye Lenine”, excellent film sur la fin de la RDA

- “La débâcle”, un Zola sur la défaite de 1870

- “La mort est mon métier”, de R. Merle sur la mise en place du système d’extermination

Don Lopertuis

chelnar dit:Peut-être little big man avec Dustin Hoffman ?
Avec la vision des deux camps : indiens et union

Danse avec les loups... Moins bon
Don Lopertuis dit:Quelques références comme cela, en vrac, mais pas toutes abordables à son âge :
- "La Chute", film narrant les derniers jours d'Hitler (quelques scènes rudes)
-
- "
- "La mort est mon métier", de R. Merle sur la mise en place du système d'extermination
Don Lopertuis


C'est l'histoire des perdants raconté par les gagnants.

(tout comme little big mac et danse avec les poules
jmguiche dit:C'est l'histoire des perdants raconté par les gagnants.


Pour "La mort est mon métier", c'est exact. Pour "La chute", tu fais erreur.

Don Lopertuis

Tiens, à propos j’ai appris récemment que les derniers défenseurs du blocus de Hitler étaient les SS français de la division Charlemagne… :roll:

Philippe dit:Tiens, à propos j'ai appris récemment que les derniers défenseurs du blocus de Hitler étaient les SS français de la division Charlemagne... :roll:

Exact. Quelques espagnols aussi.
Don Lopertuis dit:
- "La Chute", film narrant les derniers jours d'Hitler (quelques scènes rudes)

Merde, sur le coup j'ai lu "La Chute, film marrant des derniers jours d'Hitler" :lol: :lol:
Excellent film en tout cas.

Heaven’s Gate (La Porte du Paradis, 1980) de Michael Cimino

Un anti-western fantastique… Vraiment.

Les croisades vues par les arabes” d’Amin Maalouf. Ou nos valeureux croisés chrétiens sont vus comme des envahisseurs infidèles qu’il faut refouler. Un peu ardu quand on ne connait que les noms des chrétiens et moins ceux des arabes, mais instructif tout de même.

Don Lopertuis dit:
jmguiche dit:C'est l'histoire des perdants raconté par les gagnants.

Pour "La mort est mon métier", c'est exact. Pour "La chute", tu fais erreur.
Don Lopertuis

En effet !

Je me bat la culpe et je vais au coin pour une demie heure.

Tous les films américains sur la guerre du Vietnam.

:)

Merci pour vos pistes.

J’avais pensé aussi à Pour qui sonne le glas, les raisins de la colère , En un combat douteux.

En un combat douteux en premier,mais ensuite Hemingway ou encore Steinbeck? Un avis de prof sur leur accessibilité respective? (Il a déjà lu à l’Est d’Eden).

Pas de romans allemand ?

El comandante dit:C'est peut-être encore un peu rude à 14 ans, mais je suis certain que tu pourras lui expliquer entre deux Springsteen. ;)

avec un très bref résumé sur le site de Sciences Humaines, .


Commandé! Mais d'abord pour moi.

Ersnt Junger raconte sa première guerre mondiale dans ce livre :



J’apprécie Junger en général, mais là, c’est un peu “comment j’ai décroché la médaille pour le mérite en ferraillant dans les tranchées d’une main et en lisant Sterne (?) de l’autre”. Bref, il revient ici abondamment sur la “noblesse” du combat et de la guerre. Gros succès en Allemagne entre les deux guerres. Je ne souscris pas au procès en nazisme parfois fait à Junger, mais que l’on espère pas un pamphlet pacifiste en ouvrant “Orages d’acier”.

Par ailleurs, Junger a écrit un très grand roman : “Les falaises de marbres”, de la science-fiction philosophique (si si) (“Héliopolis”), et un traité sur les stupéfiants (“Approches, Drogues et Ivresse”) dans lequel il raconte ses expériences diverses. Oui, comme Michaux, sauf que Michaux, quand il se drogue, il ne voit pas le loup de Fenris monté sur un Panzer…

Du côté des Japonais :



Les Feux, de Shôhei Ooka, raconte l’histoire d’un soldat japonais paumé dans la jungle, en pleine débâcle. C’est très violent, parfois insoutenable, entre mort, famine et folie.

Une grande trilogie sortie récemment, au lyrisme humaniste flamboyant :



“La Condition de l’Homme”, de Kobayashi. C’est aussi grandiloquent que le titre le laisse présager, mais il est difficile de ne pas se laisser emporter au long des 9 heures et demi du film … 9 heures et demi, en trois parties qui racontent le parcours en Mandchourie occupée d’un idéaliste joué par Tatsuya Nakadai dont les convictions auront bien du mal à résister au fait d’être responsable d’un camp de prisonnier chinois (première partie), à l’entraînement et à la hiérarchie de l’armée japonaise (deuxième partie), et enfin à la débâcle de l’armée japonaise (troisième partie).

Enfin, peut-être plus accessible pour un adolescent, quoique très dur :



Gen d’Hiroshima,en dix volumes : la vie d’un jeune garçon et de sa famille avant, pendant et après la bombe. C’est assez affrayant, prèvoir une bonne provision de mouchoirs … Ce titre devrait figurer dans tous les CDI de France, à côté de Maus, dans un tout autre genre.

Toutes ces oeuvres sont plus ou moins autobiographiques …