De la démocratie

Tu oublies deux trois choses : quels sont le moyens qu’a un parti de communiquer ses idées ? les médias.

Ceux-ci sont contrôlés plus ou moins strictement par des administrateurs ou censeurs qui définissent le temps d’antenne en fonction des résultats électoraux précédents (c’est en tout cas ainsi en Belgique et je crois que ça l’est en France). Quand il ne s’agit pas carrément de copinage indéniable (ça s’appelle en fait collusion si je ne m’abuse).

Il y a aussi le remboursement des frais de campagne qui ne sont effectifs que pour des partis ayant atteint un certain % aux élections.

L’obtention obligatoire de signatures d’élus pour créer un nouveau parti

etc.

Ces exemples montrent bien que débarquer avec un nouveau parti n’est pas si simple que tu le dis.

Quand tu es dèjà député ou conseiller régional, tu es payé pour défendre tes idées. Quand tu es citoyen, tu as un boulot et peu de temps ou, du temps et peu de moyen.

Ce que l’on remarque par contre aux USA comme en France, c’est une reproduction de plus en plus forte des élites.
Par exemple, il y a aujourd’hui dans les grandes écoles françaises beaucoup moins d’enfants d’ouvrier et d’employé que dans les années 50 (il faudrait que je retrouve le chiffre exacte). Aux USA, la multiplication des familles politiques, dont Bush père et fils est la plus visible, participe du même phénomène.
Ca c’est inquiétant pour nos démocraties. Et là on peut penser à des améliorations : interdiction du cumul des mandats, restriction sur leur renouvellement, ouverture des classes prépas à plus d’élèves…

Ubik Liryc dit: ouverture des classes prépas à plus d'élèves...

formation des CPE et des profs des lycée "défavorisé" pour qu'ils oriente tous les bons élève vers les prépas, alors qu'à l'heure actuelle seul ceux qui connaissent le système vont en prépa (les bon élèves venant de zone défavorisé sont très majoritairement orienté vers la fac)

Je vais encore “témoigner en tant que prof”. Les élèves répercutent souvent les idées entendues ailleurs. La masse des élèves sont antiparlementaires, comme RenaudD : ils estiment que les partis sont des bandes de copains visant à aller au pouvoir et à s’y maintenir, un point c’est tout. Ces électeurs de demain s’apprêtent déjà à ne pas voter. Il m’est arrivé de leur dire qu’ils avaient fait là un premier pas vers un système dictatorial. Cesser de croire au système actuel, passe encore, mais ils pensent habituellement qu’il est inréformable. Dans ce cas, le risque est grand de renoncer une fois pour toutes à la politique - ce qui fait que l’on laisse certaines catégories déjà en place et les puissances économiques la faire à la place de la Nation. Autre risque : l’attente de l’homme providentiel qui viendra balayer tout cela. Quelqu’un qui passe bien à la télé, j’imagine, avec un discours humaniste bien senti… :?:

Je rejoins ceux d’entre vous qui pensent que notre démocratie ne nous mobilise plus guère car nous sommes obnubilés par les problèmes économiques. L’alternance droite gauche date du choc pétrolier de 1973 : VGE, Mitterrand, ministère de Chirac, retour de la gauche, ministère de Balladur, retour de la gauche, présidence de Chirac, ministère de Jospin, réélection de Chirac ! Avant, de 1958 à 1981, la droite a été au pouvoir sans discontinuer. Il faut d’une part que les politiques affirment la puissance de la Nation face aux décideurs économiques, au lieu de les suivre, et parler aussi d’autre chose. La France n’a-t-elle pas d’autre ambition que d’améliorer son chiffre de croissance et son nombre d’emplois ?

Améliorer son nombre d’emplois, c’est quand même l’objectif essentiel aujourd’hui.

Vraiment ?

Bé oui, on meurt pas de faim, on a la liberté d’expression, y a plein de loisirs abordables (JdS par exemple), ce qui manque, c’est du boulot !
Y a quand même plusieurs millions de français qui aimeraient en avoir. Résoudre ça résoudrait beaucoup de problèmes en cascade. C’est d’ailleurs l’objectif n°1 de tous les gouvernements depuis 20 ans et la préoccupation n°1 des français selon les sondages.
Maintenant, si tu parlais du sens de la vie, je suis d’accord que c’est loin d’être le plus important.

Soit (je fais bref, parfois).

Jack dit:Bé oui, on meurt pas de faim, on a la liberté d'expression, y a plein de loisirs abordables (JdS par exemple), ce qui manque, c'est du boulot !
Y a quand même plusieurs millions de français qui aimeraient en avoir. Résoudre ça résoudrait beaucoup de problèmes en cascade. C'est d'ailleurs l'objectif n°1 de tous les gouvernements depuis 20 ans et la préoccupation n°1 des français selon les sondages.
Maintenant, si tu parlais du sens de la vie, je suis d'accord que c'est loin d'être le plus important.


Les américains (ou les anglais d'ailleurs) ont des solutions:

Ne plus comptabiliser les gens en prison (aux états-unis, c'est un chiffre plus que conséquent)
A l'occasion, mettre tous les pauvres en prison (cf "les prisons de la misère" de L. Wacquant)
Créer des emplois précaires, dégradés et dégradants

Avec ça, on peut nettement faire chuter les chiffres du chomage. Créer du boulot, certainement, à n'importe quel prix, j'en suis beaucoup moins convaincu.

Sinon comme Phillippe(enfin je crois :) ), je trouve qu'on se focalise totalement sur la vie économique. Les questions humaines, sociales, intellectuelles passent très souvent en arrière plan de tous les débats. C'est certainement dommage.

Pour revenir aussi dans le sujet de départ, sur la disparition des clivages gauche-droite, je citerai Desproges:
"Qu'on soit de droite ou de gauche, on est hémiplégique...
disait Raymond Aaron...
qui était de droite!"
Jack dit:Bé oui, on meurt pas de faim, on a la liberté d'expression, y a plein de loisirs abordables (JdS par exemple), ce qui manque, c'est du boulot !
Y a quand même plusieurs millions de français qui aimeraient en avoir. Résoudre ça résoudrait beaucoup de problèmes en cascade. C'est d'ailleurs l'objectif n°1 de tous les gouvernements depuis 20 ans et la préoccupation n°1 des français selon les sondages.
Maintenant, si tu parlais du sens de la vie, je suis d'accord que c'est loin d'être le plus important.


Jack, t'as tout juste ... et t'as tout faux.
Jack dit:Bé oui, on meurt pas de faim, on a la liberté d'expression, y a plein de loisirs abordables (JdS par exemple), ce qui manque, c'est du boulot !
Y a quand même plusieurs millions de français qui aimeraient en avoir. Résoudre ça résoudrait beaucoup de problèmes en cascade. C'est d'ailleurs l'objectif n°1 de tous les gouvernements depuis 20 ans et la préoccupation n°1 des français selon les sondages.
Maintenant, si tu parlais du sens de la vie, je suis d'accord que c'est loin d'être le plus important.

Sauf quand tu es rmist ou chomeur ...
Parceque quand tu te demandes comment tu vas éviter d'entrer dans l'exclusion ou comment tu vas en sortir (si tu as encore l'espoir dans sortir), tu ne te pose pas trop la question du sens de la vie. C'est une question "de riche".

Je pense que les véritables questions sont l'environnement (qui est en fait la question de la possibilité d'un avenir) et l'emploi (à moins qu'un magicien soit capable, d'un coup de baguette magique, de rendre tout le monde riche).

Les autres questions ne peuvent pas être résolues sans que celles ci le soient.

Pour rire, la question du sens de la vie, si la réponse est "y'en a pas", vaut mieux pas se la poser ! L'avantage étant que si la réponse est "y'en a pas", on ne pourra probablement jamais le savoir.
jmguiche dit:
Sauf quand tu es rmist ou chomeur ...
Parceque quand tu te demandes comment tu vas éviter d'entrer dans l'exclusion ou comment tu vas en sortir (si tu as encore l'espoir dans sortir), tu ne te pose pas trop la question du sens de la vie. C'est une question "de riche".


Pas d'accord !
Le rmiste n'est pas moins philosophe que les autres. D'autant plus qu'on se pose infiniment plus de questions quand on galère que quand on est bien calé dans le système.
C'est une question "de pauvre".
RenaudD dit:Ces exemples montrent bien que débarquer avec un nouveau parti n'est pas si simple que tu le dis.


je n'ai pas dit que c'était simple, ça prend du temps. Ne crois pas que tu puisses révolutionner le monde en 5 ans là où des partis réfléchissent depuis des décennies.

Il faudrait une star Ac' de la politique aussi pour que les jeunes puissent gagner vite et bien avec leurs idées ? (Certains pays ont ça comme émission TV...)

On a tout de même un certain nombre de députés "sans étiquette" à l'assemblée nationale, et encore plus de maires "sans étiquette".

Puis, on peut avoir des idées révolutionnaires et franchement utiles sur un ou deux sujets, disons dix, mais sur l'ensemble du fonctionnement d'un pays, il n'y' a guère que les grands partis avec beaucoup de monde qui peuvent réfléchir sur tout ces domaines (il faut tout de même au moins une dizaine de ministres compétents pour faire un gouvernement, et qui partagent les mêmes idées générales).

Il est nécessaire d'avoir une grosse structure pour gouverner un pays, mais pas pour être élu !

Une fois dans l'assemblée, tu as directement accès aux grands partis pour défendre et propager tes idées. Ces grands partis peuvent les reprendre ou non et tu as une tribune nationale pour t'exprimer.
Une fois maire tu as des facilités pour t'exprimer à tes administrés etc.

Au début, les Verts, Le FN, LO ou LCR étaient de tout petits partis, petit à petit leurs idées sont retenues par le public et leur pouvoir grandit, leurs membres sont de + en + nombreux. Ces partis sont des vrais acteurs de la vie politique française aujourd'hui, ce n'était pas le cas il y a 20 ans.
Je ne sais pas si c'est bien ou mal (ce qui est sûr c'est que je n'aime pas les extrêmes) mais toujours est-il qu'avec le temps, les idées que le peuple apprécient passent, la démagogie aussi !
L'UDF ou le PC étaient très puissants, ils sont toujours des partis majeurs mais avec peu d'électeurs...

Se lancer en politique seul, sans structure, c'est accepter de passer sa vie à se battre pour avoir des électeurs. Une nouvelle marque (le nouveau parti) est à faire accepter par le public, là où les anciennes marques (PS, UMP...) ont déjà beaucoup de réussite et une bonne image, au final...

Le système majoritaire ne favorise pas l'émergence rapide de nouvelles marques, mais il nous protège de la démagogie et du blocage de nos institutions, en permettant l'apparition progressive de nouveaux élus, sans étiquette.

Il y a des améliorations à faire, mais nous sommes en démocratie.
Jack dit:
jmguiche dit:
Sauf quand tu es rmist ou chomeur ...
Parceque quand tu te demandes comment tu vas éviter d'entrer dans l'exclusion ou comment tu vas en sortir (si tu as encore l'espoir dans sortir), tu ne te pose pas trop la question du sens de la vie. C'est une question "de riche".

Pas d'accord !
Le rmiste n'est pas moins philosophe que les autres. D'autant plus qu'on se pose infiniment plus de questions quand on galère que quand on est bien calé dans le système.
C'est une question "de pauvre".


Ben... d'apres mon experience, quand on galère, on se bagarre et quand on se met à se poser des questions, on risque la déprime.

Et déprimer, meme si cela ressemble à se poser des questions, cela n'a rien à voire.

Mais ce n'est que mon experience.

Eh bé on a pas la même expérience…

J’ai abandonné la lecture de ce post à la 2ème page. Non pas par désintérêt mais par fatigue (je bosse trop il faut croire…). En tout cas ma pensée du jour sur la politique est :

La politique, c’est comme un parisien en voiture: il sait qu’en roulant courtoisement tout le monde roulera mieux et plus vite… mais il sait que s’il le fait, il va perdre 5 minutes sur son trajet…

Wala

J’ai trouvé un texte interressant.

Mais que signifie décider ?
Décider, c’est décider soi-même. Ce n’est pas laisser la décision à des “gens compétents”, soumis à un vague “contrôle”. Ce n’est pas non plus désigner les gens qui vont, eux, décider. Ce n’est pas parce que la population française désigne, une fois tous les cinq ans, ceux qui feront les lois, qu’elle fait les lois. Ce n’est pas parce qu’elle désigne, une fois tous les sept ans, celui qui décidera de la politique du pays, qu’elle décide elle-même de cette politique. Elle ne décide pas, elle aliène son pouvoir de décision à des “représentants” qui, de ce fait même, ne sont pas et ne peuvent pas être ses représentants. Certes, la désignation de représentants, ou de délégués, par les différentes collectivités, comme aussi l’existence d’organes -comités ou conseils- formés par de tels délégués sera, dans une foule de cas, indispensable. Mais elle ne sera compatible avec l’autogestion que si ces délégués représentent véritablement la collectivité dont ils émanent, et cela implique qu’ils restenbt soumis à son pouvoir. Ce qui signifie, à son tour, que celle-ci non seulement les élit, mais peut aussi les révoquer chaque fois qu’elle le juge nécessaire.


Tous le monde ici parle de notre système politique Français comme étant la DEMOCRATIE.
J’accepte de parler pour la France de Démocratie Parlementaire.

Parce qu’il y a d’autres formes de Démocraties : la démocratie directe entre autre.

Donc, oui à la Démocratie, mais la vrai, la totale, la directe.

Jack dit:(...) ce qui manque, c'est du boulot !
Y a quand même plusieurs millions de français qui aimeraient en avoir.


Non pas moi !! je suis un gros fénéant. Mais comme je suis obligé :?

C'est coluche qui disait: "du boulot il y en a pas beaucoup alors faut le laisser à ceux qui aime ça"

La démocratie directe, oui, voilà bien ce qui est suggéré par un certain nombre de personnes autour de moi… mais pourquoi est-on dans une démocratie représentative ? Parce qu’une démocratie directe est ingérable dès que la communauté civique commence à être un tout petit peu importante. Et ne me parlez pas de nouvelles technologies, cela ne change rien au fond du problème : regardez le temps qu’il faut pour échanger des idées sur un forum on-line. Déjà, à Athènes, le nombre des citoyens mettait en cause la démocratie directe. Chaque loi devrait être débattue par la totalité des citoyens et votée par eux ! A moins que tu suggères (je m’adresse à Rinou) l’éclatement de l’unité nationale et la création de petites structures communales… J’en déduis alors que tu es anarchiste. Mais se pose alors le problème du rapport avec les autres nations. Une fédération de petites communes sans direction centrale, quel cadavre dans les relations diplomatiques ! Et quelle proie offerte à qui veut la conquérir.