de la notion d'interactivité dans les jeux.

depuis quelques temps c’est une notion qui m’interpelle…

il arrive que dans certains jeux que chaque joueur a la sensation de jouer seul dans son coin.
A l’inverse trop de possibilité d’interagir avec les autres peut créer une sensation d’incontrôlabilité de la partie ou créer des “faiseur de roi”.

sans faire une thése de ce sujet, avez vous deja ressenti ce genre de sensation et sur quels jeux ?

Ca ça va finir en débat sur l’ interactivité à Antiquity!

Tu viens d’ouvrir la boite de pandore de trictrac (avec le prix des jeux!)

urmao dit:depuis quelques temps c'est une notion qui m'interpelle...
Objectivement, l'interactivité est une notion très subjective dans les jeux...

Je suis assez d’accord : c’est une notion très subjective ! Pour ma part, c’est un élément, sinon THE élément avec l’esthétique, que j’essaie de prendre en compte.

Bonne expérience d’interactivité : 1960 Kennedy contre Nixon. Tu as possibilité d’agir sur les actions de ton adversaire et au-delà, sur ses choix.

Blue dit:
urmao dit:depuis quelques temps c'est une notion qui m'interpelle...
Objectivement, l'interactivité est une notion très subjective dans les jeux...


+1
Je rajouterais que c'est aussi pas mal lié à la connaissance du jeu. L'interactivité de certains jeux se révèle en les pratiquant, au fur et à mesure de la découvertes des subtilités et parfois dans différents compartiments du jeu.

bon ayé vais me faire encore montrer du doigt mais pour ceux qui n’avaient pas compris…lol…personnellement, je trouve que dans dominion il y a très peu d’interactivité…
mais bien sûr c’est subjectif…

urmao dit:...sans faire une thése de ce sujet, avez vous deja ressenti ce genre de sensation et sur quels jeux ?


Pas assez d'interactivité : Agricola
urmao dit:depuis quelques temps c'est une notion qui m'interpelle...
il arrive que dans certains jeux que chaque joueur a la sensation de jouer seul dans son coin.
A l'inverse trop de possibilité d'interagir avec les autres peut créer une sensation d'incontrôlabilité de la partie ou créer des "faiseur de roi".
sans faire une thése de ce sujet, avez vous deja ressenti ce genre de sensation et sur quels jeux ?


Il y a meme des jeux qui peuvent avoir les deux symptomes :)
Mélyne dit:bon ayé vais me faire encore montrer du doigt mais pour ceux qui n'avaient pas compris...lol...personnellement, je trouve que dans dominion il y a très peu d'interactivité...
mais bien sûr c'est subjectif.....
:)
C'est clair que certaines parties sont très peu interactives... Tu n'accroches du coup toujours pas ?
tolstoi dit:
Bonne exp�rience d'interactivit� : 1960 Kennedy contre Nixon. Tu as possibilit� d'agir sur les actions de ton adversaire et au-del�, sur ses choix.


Ouaip 1960 ça c'est de l'interaction!

Mais si certains jeux comme Dominion, RFTG ont souvent mauvaise presse dans ce domaine, reste que l'interaction ce n'est pas juste un jeu avec son mécanisme, c'est également un groupe de joueurs (autrement dit l'intersubjectivité). Ainsi j'ai fait des parties mémorables en termes d'interaction en jouant à RFTG ou Dominion.

Je note qu’on aura mis que 5 ou 6 messages avant de voir quelques classiques du débat interactif ressurgir :P

Sinon je n’avais pas répondu à la question, je n’ai jamais vraiment senti un manque d’interaction, ni trop d’interaction. Par contre pour illustrer le côté subjectif, j’avais remarqué que quelqu’un a reproché à Dice Town son manque d’interactivité. Entre les principes de majorités, les vols, les alliances, les corruptions, l’interactions est pour moi partout et sous toutes les formes :) . Comme quoi c’est vraiment une histoire de perception.

sicander non pas trop…mais monsieur refuse de vendre…lol

quels jeux ont les deux aspects?

ocelau dit:+1
Je rajouterais que c'est aussi pas mal lié à la connaissance du jeu. L'interactivité de certains jeux se révèlent en les pratiquant, au fur et à mesure de la découvertes des subtilités et parfois dans différents compartiments du jeu.


Ha, que c'est bien dit!
Du coup, un jeu auquel on n'a pas accroché, on ne va pas forcément chercher à creuser, et on ne découvrira jamais cette interactivité...

Maintenant, il y a quand même des jeux où l'interaction est évidente et immédiate, et je préfère ces jeux-là, où l'interactivité est moins subtile.

En gros j'aime les jeux bourrins.

Ha que c'est mal dit!

C’est un peu le même genre de problème qu’avec le hasard, quoi : trop de hasard, le jeu est incontrôlable, les choix caduques, la courbe d’apprentissage nulle. Trop peu de hasard, et le jeu devient mathématique, prise de tête, ne laisse aucune place à l’erreur et transforme la moindre partie en compétition.


Pour l’interactivité, pareil : trop d’interactivité, et le jeu devient inutile, les joueurs en viennent à élire un gagnant. Les choix des joueurs face au jeu deviennent inutiles devant les choix d’alliance ou de trahison. Pas assez d’interactivité, et on joue chacun dans son coin. À noter que l’absence d’interactivité ne fait pas vraiment disparaitre tout intérêt au jeu : au niveau sportif, tout ce qui est course ou athlétisme n’est pas ou peu interactif, ce qui n’enlève rien à l’intérêt des rencontres et compétitions… Et quelque chose d’apparemment aussi peu interactif qu’une course cycliste est en réalité plein d’interactions qui ne transparaissent pas nécessairement à l’écran.

Et chacun se situe quelque part là-dedans…

scand1sk dit:C'est un peu le même genre de problème qu'avec le hasard, quoi : trop de hasard, le jeu est incontrôlable, les choix caduques, la courbe d'apprentissage nulle. Trop peu de hasard, et le jeu devient mathématique, prise de tête, ne laisse aucune place à l'erreur et transforme la moindre partie en compétition.

Pour l'interactivité, pareil : trop d'interactivité, et le jeu devient inutile, les joueurs en viennent à élire un gagnant. Les choix des joueurs face au jeu deviennent inutiles devant les choix d'alliance ou de trahison. Pas assez d'interactivité, et on joue chacun dans son coin. À noter que l'absence d'interactivité ne fait pas vraiment disparaitre tout intérêt au jeu : au niveau sportif, tout ce qui est course ou athlétisme n'est pas ou peu interactif, ce qui n'enlève rien à l'intérêt des rencontres et compétitions… Et quelque chose d'apparemment aussi peu interactif qu'une course cycliste est en réalité plein d'interactions qui ne transparaissent pas nécessairement à l'écran.
Et chacun se situe quelque part là-dedans…

+1 avec tout ça. L'analogie avec le sport est intéressante et on pourrait faire des analogie entre un jeu (dominion et Race par exemple) et un sport de course.
je n'avais pas d'exemple de pas assez interactif mais à la lecture de cette réponse j'en vois des "trop" interactifs : plusieurs jeux à élimination de joueur comme "Zombie la brute" ou "Service compris". J'ai vraiment eu la sensation que le jeu se déroulait à la tête du client.
viking dit:
En gros j'aime les jeux bourrins.
Ha que c'est mal dit!

quelques grammes de finesses ... :lol:

Pour moi, l’interactivité est LE principal objectif d’un jeu. En tout cas, la recherche d’interactivité est au coeur de mes créations ludiques. Que ca soit la confrontation sourde, ou l’interaction génératrice de bonne humeur, le jeu doit contenir de l’interactivité. L’effet d’interactivité généré est ce qui fait le “plus” d’un jeu, au delà de ses mécanismes. C’est ce qui le sublime.

Du coup, j’ai parfois du mal à comprendre l’intéret de certains jeux (dont un, cité plus haut :mrgreen: ) dans lesquels on gère tout seul dans son coin.

Mais il est aussi vrai que dans certains jeux, comme les jeux coop comme Pandémie, la partie peut être menée par un seul joueur… Une très forte interactivité c’est bien, mais uniquement quand tous les joueurs gardent leurs pouvoirs décisionnels.

je n'avais pas d'exemple de pas assez interactif mais à la lecture de cette réponse j'en vois des "trop" interactifs : plusieurs jeux à élimination de joueur comme "Zombie la brute" ou "Service compris". J'ai vraiment eu la sensation que le jeu se déroulait à la tête du client.


rha la la c'est vrai que c'est méchant "Zombies, la blonde la brute, etc..."

Mais ça c'est de l'interaction. Encore une fois, à jouer entre potes qui aiment se faire des fions (et qui aiment perdre... Moi j'aime bien!)
ocelau dit:je n'avais pas d'exemple de pas assez interactif mais à la lecture de cette réponse j'en vois des "trop" interactifs : plusieurs jeux à élimination de joueur comme "Zombie la brute" ou "Service compris". J'ai vraiment eu la sensation que le jeu se déroulait à la tête du client.


Et ils se déroulent à la tête du client. :) Moi ça ne me dérange pas parce que c'est un jeu pour jouer, pour s'interactionner ensemble. Peu importe qui joue bien / mal, peu importe qui a de la chance, peu importe les crasses, peu importe qui gagne : on parle, on négocie, on rigole, on s'amuse. :pouicok:

C'est une des nombreuses facettes de l'interaction. Pour moi, dans un jeu de développement d'une ferme (et pourtant dieu sait que je ne suis pas "jeu de gestion"), je trouve qu'il y a une certaine dose d'interactivité car je suis tout le temps obligé de regarder ce que fait l'autre pour voir si je prends le bois maintenant ou plus tard ... C'est là aussi une autre facette de l'interaction. Peut-être moins "fun", moins "directe" ... En tout cas je trouve qu'il y en a plus dans ce jeu que dans RFTG sans les extensions ...

Pour tout dire, même au yatzee je trouve qu'il y a de l'interaction quand on essaie d'influencer l'autre :pouicgun: alors que je trouve les échecs en particulier (et tous les jeux où il faut se taire en général) comme manquant cruellement d'interaction. :pouicnul:
Blue dit:
urmao dit:depuis quelques temps c'est une notion qui m'interpelle...
Objectivement, l'interactivité est une notion très subjective dans les jeux...

...Disent pudiquement les joueurs de jeux "à l'allemande" :mrgreen:
Il n'en reste pas moins que :
Les jeux US sont très interactifs car cette interaction est directe. Je te poutre, c'est souvent on ne peut plus direct. En fait ici la question de l'interaction ne se pose pas.
Comme l'auront très souvent fait remarquer sur ce forum les joueurs de jeux teutons et assimilés, cette catégorie (au sens large) aurait une interaction non négligeable. Bon, en fait je pense que c'est surtout une histoire de référentiel : pour un joueur de jeux US comme moi, si je joue à des jeux école allemande, je la trouverai nulle, ou très basse. Pour ceux qui y jouent, cela va dépendre du jeu. Mais j'ai déjà vu des trucs étonnants. J'ai vu des joueurs dire que l'interactivité est grande sur certains jeux comme race for the Galaxy et d'autres (qui jouent aussi à des jeux allemands) dire que l'interaction y est très limitée et qu'on fait son truc dans son coin. Le débat est donc pour moi teuton-allemand.

L'effet "Kingmaker" se retrouverait à l'inverse plus souvent dans l'école ricaine, quand un joueur derrière choisit de faire gagner quelqu'un en tapant sur un autre, sans raison spéciale reliée au jeu. Une notion des fois évidente, des fois pas. J'ai déjà vu des cas très ambigüs.
Ceci dit si on recherche sur le forum "kingmaking" on trouvera aussi des topics où l'on discute de cette notion pour le jeu allemand, ce qui prouve bien qu'il y a interactivité.

Voilà. Ce qui est bien avec l'étendue du marché, c'est qu'on peut choisir son type de jeu, et par là même son interctivité, très liée à son style de jeu. On veut pas péter la gueule à son voisin ? On fera mieux que lui en lui piquant ses ressources, en le bloquant (jeux à l'allemande). On veut poutrer, on poutre(jeux US et wargames). On veut un mix des 2 ? Ca existe, et souvent la "french touch" donne dans le sujet je trouve. Mais pas uniquement : c'est un genre qui a ses adeptes (Shogun, Impérial etc).

J'ajouterai que le kingmaking doit bien sûr être évité quand il peut être évité, mais ce n'est pas toujours évident. Tout ça dépend souvent des joueurs.

Je parle de jeu « trop » interactif quand celui-ci n’est plus qu’un prétexte. Les choix des joueurs vis-à-vis des mécanismes sont insignifiants. À une époque, dans mon club, on a fait plusieurs parties de Montjoie sur l’année. Finalement, on se rend compte que sur un jeu comme celui-là, si tu te retrouves en infériorité numérique (1 contre 2, 2 contre 3…) tu perds, quelle que soit ta connaissance du jeu, tes choix stratégiques, etc. Le gagnant sera celui qui aura le mieux réussi à gérer ses alliances (en gros, celui qui se sera fait le moins attaquer par les autres). On est totalement à la merci du bon vouloir des autres joueurs. On peut essayer de manipuler les autres (je connais des joueurs maitres en la matière), mais pour moi, c’est plutôt du méta-jeu. Finalement, dans ce cadre, le jeu lui-même ne sert plus à grand-chose, sinon à poser un contexte. N’importe quelle déclinaison de Risk ferait aussi bien.