Depuis plusieurs mois en Belgique une certaine presse fait paraître des articles mettant en avant la “richesse” du Belge, ses salaires élevés, ses heures de travaille parmi les plus avantageuses d’europe, etc.
Tous ces articles sont courts, sans argumentation et sans aucune analyse. Tous visent à démontrer que nous somme trop bien payés, que nous ne travaillons pas assez, etc.
Tous ces articles sont démontable au pied de biche avec une facilité déconcertante tant ils sont emprunts de mauvaise fois et mentent tout simplement sur une situation économique soi-disant proche de la catastrophe pour l’état.
Ce genre de comportement est-il aussi courant en France ?
Je repêche quelques exemples :
1° La Fédération des Entreprises de Belgique constate que l’endettement de l’Etat devrait faire revoir à la baisse les salaires et à la hausse la durée du travail. Le hic c’est que l’Etat s’est endetté de 70 milliards d’euro pour sauver les banques et n’aura rien en retour, même pas l’argent qu’il a injecté. L’endettement de l’Etat devrait donc être comblé par le privé qui a bénéficié de ces 70 milliards et pas ceux qui n’en ont rien eu sauf les dettes.
2° Suite aux fameux parachutes dorés des dirigeants d’entreprises publiques et privées la même FEB prônait une diminution des indemnités de licenciement. Le hic là c’était que les parachutes dorés sont donnés même en cas de licenciement pour faute grave. Quand un quidam se fait licencier pour faute grave, lui ne touche rien. Ca n’a donc aucun rapport avec les indemnités légales de licenciement.
3° On compare nos salaires minimum brut par rapport au reste de l’Europe et on constate qu’en Belgique on a les 3e meilleurs salaires brut. Le hic ici c’est que 7 des 25 pays de l’union n’ont pas de salaire minimum (dont la Suède et l’Allemagne, les deux locomotives européennes en terme de salaire) et que les dix dernier a être intégrés ont des salaires moitié moins élevés que dans l’Europe des 15. Donc le Belgique est la 3e plus riche des 15 pays les plus pauvre de l’Europe.
4° En nous présentant une inflation inférieure par rapport aux années précédentes (+1,2% à la place de +4% par an) on nous dit que notre pouvoir d’achat a augmenté ?! Délire absolu puisque ces +1,2% représentent bien une augmentation des prix et il faut s’avoir qu’en Belgique où nous avons une indexation des salaires, celle-ci n’est d’application que si l’inflation est supérieur ou égale à 2% annuelle. Une hausse de 1,2% des prix est donc une perte sèche puisqu’elle ne sera jamais compensée par une hausse des salaires. Ainsi si on a 5 années d’affilées avec +2% par an → on aura 5 années d’augmentation des salaires de 2% par an. Si on a +1% par an pendant cinq an il n’y aura pas d’augmentation indexée de salaires → perte de pouvoir d’achat de 5%
Moi j’aimerais savoir jusqu’à quel point ces journalistes sont des abrutis ou ont reçu des ordres du politique.
Je crois que c’est plus profond que ça. C’est du prêt-à-penser, c’est ce que l’on enseigne de nos jours dans les écoles des élites et celles de journalisme, c’est un discours facile.
Tu peux rajouter en accompagnement à cela une vraie incompétence / approximation du journaleux lambda, les contraintes de la rédaction - de la taille des articles à la modification des titres ou intertitres par des tiers - et le poids exercé par les “réalités financières” - donc la pub et les groupes d’argent qui gèrent tout cela, que ce soit sur les questions politiques ou sportives (cf. l’Équipe et le Tour de France), ou les proximités personnelles.
Et je ne vois pas trop ce qu’il y a à faire contre, à part refuser les gratuits que l’on te tend et ne pas acheter la presse “mainstream”.
c’est difficile effectivement de savoir où est la part de contraintes, où est la part de non-professionnalisme, où est la part d’incompétence et où est la part de connivence.
Est-ce que le besoin de positiver, sacro-sainte religion des managers, ne se transparait pas maintenant dans les médias au mépris de l’information ?
Si le journal de midi de TF1 fait de l’audience, c’est parce qu’il montre un petit village en ardèche plutôt que des innondations en Birmanie, qu’il parle d’un artisan boulanger qui fait des miches à l’ancienne plutôt que de la stagnation des salaires etc…
En parallèle, on ne veut pas savoir qu’on va devoir payer, faire des efforts, réduire notre consommation de ceci, bref on préfère toujours la politique de l’autruche, la tête dans le sable et le cul en buse ![]()
Je trouve que le propaganda model de Herman et Chomsky s’applique très bien à ce qui se passe aux US et en France (pour la Belgique, aucune idée).
A la limite, ce modèle est même encore trop “doux” : il rend très bien compte d’une tendance des media main stream à dévaloriser des idéologies stigmatisées comme soit-disant extrémistes et destructrices (“mouvance autonome”, “islamisme” etc.), mais il n’avait pas prédit qu’on en viendrait à une propagande idéologique aussi active pour promouvoir les valeurs du système libéral, mensonges à l’appui.
Or, aujourd’hui, aux US et en France, on en est là.
D’autant que pour le 3. on ne parle pas de l’imposition en Belgique, qui n’est pas la plus légère en Europe…
Tu oublies de citer l’article qui dit que il n’y a qu’en France que les gens travaillent moins d’heures par semaine ![]()
imho dit:
Tu oublies de citer l'article qui dit que il n'y a qu'en France que les gens travaillent moins d'heures par semaine
C'était celui d'hier ça non ? Et rien ne disait si cette étude tenait compte des mi-temps et autres 4/5 qui représentent une grosse partie des boulots ici en Gelbique.
Parce qu'évidemment arriver à une moyenne de 41,5 heures par semaine si 20% de la population active travaille à 4/5 (donc en théorie 31,5 heures par semaine) et une grande proportion des travailleurs restant ne touchant pas un franc pour leurs heures sup (au delà de 38h/semaine) ... ben c'est pas si mal en fait.
En effet il faut savoir qu'ici les cadres ne peuvent pas revendiquer d'heures sup et plein de société font migrer le plus possible d'employés dans la catégorie cadre inférieur pour ne pas avoir à leur payer leurs heures sup (cf. Belgacom)
El comandante dit:Je crois que c'est plus profond que ça. C'est du prêt-à-penser, c'est ce que l'on enseigne de nos jours dans les écoles des élites et celles de journalisme, c'est un discours facile.
Tu peux rajouter en accompagnement à cela une vraie incompétence / approximation du journaleux lambda, les contraintes de la rédaction - de la taille des articles à la modification des titres ou intertitres par des tiers - et le poids exercé par les "réalités financières" - donc la pub et les groupes d'argent qui gèrent tout cela, que ce soit sur les questions politiques ou sportives (cf. l'Équipe et le Tour de France), ou les proximités personnelles.
Et je ne vois pas trop ce qu'il y a à faire contre, à part refuser les gratuits que l'on te tend et ne pas acheter la presse "mainstream".
Je me demande en quoi cette réponse toute faite - très dans l'air du temps (dénigrement systématique des grandes écoles, nécessaire collusion des élites intellectuelles, économiques et politiques, allégeance au pouvoir de l'argent...)- n'est pas non plus du "prêt-à-penser".
Pour le reste, je ne connais pas ce journal belge - et encore moins l'auteur de cet article - mais ce qui serait vraiment étonnant c'est qu'un média de masse véhicule autre chose que la doxa ambiante (variante plus ou moins edulcorée du libéralisme occidental). C'est d'autant plus vrai en France où la presse d'opinion a quasiment disparu.
janbulb dit:Je me demande en quoi cette réponse toute faite - très dans l'air du temps (dénigrement systématique des grandes écoles, nécessaire collusion des élites intellectuelles, économiques et politiques, allégeance au pouvoir de l'argent...)- n'est pas non plus du "prêt-à-penser".
Pour ma part, chacun des éléments que j'ai cités correspond à du vécu très concret. J'imagine que je suis loin d'être le seul.
janbulb dit:Pour le reste, je ne connais pas ce journal belge - et encore moins l'auteur de cet article - mais ce qui serait vraiment étonnant c'est qu'un média de masse véhicule autre chose que la doxa ambiante (variante plus ou moins edulcorée du libéralisme occidental). C'est d'autant plus vrai en France où la presse d'opinion a quasiment disparu.
Amusant de voir que ce qui irait contre ce modèle ne relèverait que de "l'opinion", et de sa presse, termes évidemment à l'opposé de la sacro-sainte "objectivité" journalistique des médias mainstream - même si tu reconnais leur proximité avec la doxa.
Je ne crois pas que le problème réside dans le fait que certains médias diffusent la doxa, mais plutôt dans le fait que la doxa représente un système qui de facto rend quasi impossible (ou très difficile) l'existence de médias non-alignés; et que ces médias, si le cas survient qu'ils existent, soit systématiquement relégués dans la marginalité et l'opinion.
Et il me semble en outre (pour des raisons que j'ignore) que les tendances mentionnés (notamment l'amateurisme et la collusion avec le pouvoir) soient plus fortes dans nos pays d'Europe non anglophone.
Je pense que les médias belges devraient prendre exemple sur certains médias français, tel que Le Figaro: une presse totalement indépendante et compétente, ne cirant pas les pompes des puissants, se défendant d’utiliser la propagande sondagière du pouvoir en place, méthode couramment utilisée dans les " républiques poutinistes " …
Une vraie presse quoi ! ![]()
El comandante dit:
Et il me semble en outre (pour des raisons que j'ignore) que les tendances mentionnés (notamment l'amateurisme et la collusion avec le pouvoir) soient plus fortes dans nos pays d'Europe non anglophone.
Bé, c'est pas pour dire, mais bon...ailleurs, je sais pas, mais faut reconnaître qu'ici, les présentatrices de journaux TV, à qui l'on prête volontier l'image de grandes professionnelles de l'info (c'est vrai aussi pour les présentateurs) ont la facheuse manie de se maquer avec des responsables politiques...et pas des maires d'une commune de 500 habitants hein, non, non, plutôt du ministre.
Mesdames Okhrent, Sinclair, Schönberg, Drucker, Lucet (quoi que pour elle, je suis pas certain)...des visages bien connues de notre paysage audiovisuel. Et je parle pas de Madame Cantien, productrice de télévision, qui fut pendant longtemps avec un ancien ministre de la Culture et des Affaires étrangères.
On m'a répondu un fois à ce sujet : "Ah oui, mais l'amour, ça ne se commande pas !"....c'est mignon...Ben ouai, mais bon, un esprit soupçonneux (ce qui n'est pas mon cas) pourrait s'imaginer bien des choses...simples coincidences ou sommet d'un gros iceberg ?
Bon, ça peut faire sourire, je le reconnais, tout cela étant du "people" comme on dit maintenant, et ça ne vole pas bien haut...mais, quand même c'est un peu génant, surtout quand certaines forces politiques font leur fond de commerce sur le "complôt médiatico-politique". Ben oui, mais que dire ensuite....?
Certaines "élites" se rencontrent, se fréquentent, c'est pas nouveau, loin de là...j'ai un peu étudié le phénomène autrefois (cela concernait les syndicats patronaux et les syndicats ouvriers au sein du CES)...on retrouve le même phénomène hors élite d'ailleurs, et c'est pareil pour le choix du conjoint...les études en socio sont claires là-dessus.
....ceci étant dit, pour en revenir à politique et média, que dire quand un président de la république se fait interroger par les femmes journalistes de ses ministres ? Ben, en ce qui me concerne, je suis embarrassé...
Cela dit le Figaro ne me dérange pas. C’est de la presse d’opinion comme je l’affectionne, qui permet de savoir ce qu’on pense dans une famille politique et une classe sociale. Et la lecture de son courrier des lecteurs, pour être souvent à faire dresser les cheveux sur la tête, est très instructive sur une certaine France que personnellement je ne côtoie pas très souvent (voire jamais).
Ce qui me dérange un peu plus est qu’il soit balancé en masse dans les administrations et les grandes écoles du pays, mais c’est une autre histoire.
J’ai souvenance d’un article dans un torchon gratuit du genre 20 minutes ou Métro qui m’avait fait hurler de rire (jaune) l’an passé.
J’en ai encore l’introduction en tête : elle est savoureuse.
“Le fait que l’Irlande ait voté non au traité de Lisbonne en dit long sur l’état de la démocratie dans ce pays.”
Le reste était à l’avenant. L’article ne disait pas que de faire modifier la constitution pour passer par-dessus la décision populaire prise en 2005 en disait long sur la démocratie ailleurs. Une bête omission, sans doute. Ah, ces stagiaires…
Dire que c’est là-dedans que des milliers de gens puisent l’information au quotidien.
Pour ma part, chacun des éléments que j'ai cités correspond à du vécu très concret. J'imagine que je suis loin d'être le seul.
Bien sûr, il existe des dizaines d'exemples pour apporter de l'eau à ton moulin (Affaire Botton par exemple). Mais je trouve ta vision très dogmatique et réductrice. Parler "des journalistes" c'est mettre sous la même étiquette des gens comme JP Pernault, JP Elkabbach, Pierre Péan, Jean Quatremer ou Denis Robert, par exemple, qui ne partagent pas franchement la même vision de leur métier. Et, je crois que pour les trois derniers cités, on ne peut pas parler d'amateurisme, ni de collusion.
Ce que je veux dire, c'est qu'il ne faut pas nier la dimension individuelle de ce métier. Si on peut parler des médias - qui, selon toi, sont les alliés objectifs du système, pour ne pas dire la bourgeoisie - il y a aussi des journalistes, qui mettent leur nom en bas d'un papier et qui à ce titre engage leur honnêteté intellectuelle, à défaut de leur objectivité. Des gens qui ont aussi conscience de leur devoir d'informer.
Même s'il ne faut pas être dupe du mythe du "quatrième pouvoir", faut-il pour autant verser dans le "tous vendus", "tous pourris" ? Une lecture critique des médias me semble plus intéressante. C'est pour cela qu'on peut regretter la disparition de la presse d'opinion (ça n'a rien de péjoratif mais "engagée" si tu préféres). Dans les années 70, quand on lisait "Libé" ou "Le Figaro", on savait d'où parlait le journaliste. Aujourd'hui, sous couvert d'objectivité (le fameux "Penser contre soi-même" de Plenel), de nombreux médias servent le même robinet d'eau tiède ou presque. En d'autres termes, le système peut dormir tranquille.
PS: Tout ça n'est qu'une lecture très "politique" de l'état actuel de la presse. On pourrait aussi discuter des aspects sociétaux (Quel est le rôle des médias?) ou économiques. Mais bon, on est sur TRic TRac, hein, alors peut être que faudrait pas abuser quand même.
janbulb dit:(...) Denis Robert, par exemple, qui ne partagent pas franchement la même vision de leur métier. Et, je crois que pour les trois derniers cités, on ne peut pas parler d'amateurisme, ni de collusion.
Pour Denis Robert, désolé, mais là, on est dans l'amateurisme absolu (désolé mais techniquement, je connais très très bien les sujets dont il parle, lui, de toute évidence, pas du tout), et dans la collusion, mais en sens inverse. On est dans le dénonciateur professionnel. Pour moi ce type de "journaliste" est tout aussi méprisable que celui qui cire les pompes du pouvoir. Totalement mégalo (il faut l'entendre parler de "l'affaire des affaires", comme s'il était le sherlock holmes de la finance, que tout les gouvernements allaient tomber à la seule évocation de son nom), parano (ses collègues ne le suivent plus (et plus grand monde d'ailleurs) parce qu'en fait, ils font partie du complot. Chaque procès qu'il a pu gagner est exhibé comme une immense victoire et la preuve éclatante de ce qu'il avance. Mais quand le même tribunal le condamne, c'est qu'il est à la solde du pouvoir corrompu adepte de Cthulhu.)
Petimuel dit:J'ai souvenance d'un article dans un torchon gratuit du genre 20 minutes ou Métro qui m'avait fait hurler de rire (jaune) l'an passé.
J'en ai encore l'introduction en tête : elle est savoureuse.
"Le fait que l'Irlande ait voté non au traité de Lisbonne en dit long sur l'état de la démocratie dans ce pays."
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Le reste était à l'avenant. L'article ne disait pas que de faire modifier la constitution pour passer par-dessus la décision populaire prise en 2005 en disait long sur la démocratie ailleurs. Une bête omission, sans doute. Ah, ces stagiaires...
Dire que c'est là-dedans que des milliers de gens puisent l'information au quotidien.
ben oui mais ce genre d article se trouve dans toute la presse et ce n est pas l apanage de la presse gratuite , il suffit de dominer correctement un sujet pour se rendre compte de la propagande et de l ignorance crasse
dont font preuve les journaliste.
je n ai plus qu a cite un ancien humoriste
les journaliste ne croient pas ce que dise les hommes politiques
mais ils le repetent
janbulb dit:...
Au-delà des apparences, et comme après avoir lu dans ton premier message, je vois qu'on est d'accord sur le fond, en fait (je passe sur le style gants plombés).
Deux bémols :
- les journalistes avec un nom, comme ceux que tu cites, ou d'autres, doivent produire une part infinitésimale du débit médiatique. J'aurais donc tendance à limiter la dimension personnelle du problème. De plus, pour avoir vu travailler pas mal de journalistes (français - et il est vrai que les gringos travaillent différemment) sur des sujets différents, il en ressort tout de même une tendance de fond assez lourde, ce qui me permet d'écrire ce qui précède en toute bonne foi. Evidemment il ya des exceptions, pour le coup très personnelles.
- au-delà de l'anathème un peu stérile, ma vision aurait du mal a être "dogmatique et réductrice". Si elle est dogmatique c'est pour s'appliquer en général. Par contre je la revendique réductrice car partant de ma seule expérience comme je l'ai souligné, et elle ne saurait donc constituer un quelconque dogme.
Je suis étonné de voir le mot objectivité dans ce thread (et ailleurs) pour parler de journalisme.
Je ne suis pas sûre que beaucoup de journalistes se réfèrent à l’objectivité.
Et méfiez vous de quelqu’un qui se pare de “l’objectivité”. Par principe.
C’est simplement quelqu’un qui ne fait pas la différence entre son avis et les faits.
Pour Denis Robert, désolé, mais là, on est dans l'amateurisme absolu
Ok, ce n'était pas forcément l'exemple le plus consensuel. Disons qu'il a eu le mérite de mettre le doigt sur quelque chose dont les médias ne parlaient pas du tout (l'opacité de certaines transactions financières) - le sujet étant jugé trop complexe - et qu'ensuite il s'est un peu perdu...
Mais dans une autre vie, il a aussi été journaliste à Libé et à l'époque de l'affaire Grégory il a été un des rares en marge du délire médiatique.
@ el commandante : oui on est plutôt d'accord sur le fond (ma forme n'est pas très digeste ?). Mais, et ça n'est pas par plaisir de lancer des anathèmes, je trouve que tu tires d'une expérience toute personnelle, aussi fournie soit-elle, une vérité péremptoire et très générale sur l'incompétence des journalistes. Pour le coup, je connais aussi pas mal de journalistes ainsi que les écoles dont ils sortent. Il y a effectivement beaucoup de choses à dire sur la standardisation des parcours et du bagage intellectuel des journalistes. Ce qui n'empêche pas certains d'être très compétents dans leur domaine. Ou, à défaut, honnêtes dans leur démarche.
Sauf dans la presse spécialisée, les journalistes ne sont pas des experts mais des passeurs. Oui, ils réduisent, oui, ils hierarchisent, oui, ils simplifient les informations pour les rendre accessibles au grand public. C'est leur fonction : rendre intelligibles des choses qui sont parfois difficiles d'accès. Après, tout dépend quel niveau d'exigence et de rigueur ils s'imposent.
Ps: Pour ce qui est des signatures, je ne parlais pas seulement des journalistes "connus" mais de tous les journalistes (même le plus obsur plumitif) qui signent leur papier et qui, chaque jour, engage leur responsabilité personnelle vis-à-vis du public (il y a quand même peu de métier où c'est le cas).
adel10 dit:
ben oui mais ce genre d article se trouve dans toute la presse et ce n est pas l apanage de la presse gratuite , il suffit de dominer correctement un sujet pour se rendre compte de la propagande et de l ignorance crasse
dont font preuve les journaliste.
je n ai plus qu a cite un ancien humoriste
les journaliste ne croient pas ce que dise les hommes politiques
mais ils le repetent
Il est difficile d'être spécialisé en tout, et donc difficile de traiter n'importe quel sujet en profondeur. La répartition des tâches au sein d'une rédaction fait qu'un journaliste peut être amené à écrire des articles sur des sujets très différents. Evidemment, quand on a des connaissances un peu pointue sur un sujet précis, on peut parfois bien rigoler en lisant un article dans la presse. Ainsi, sur le forum, certains se sont déjà ému du traitement "par dessus la jambe" d'un article parlant de jeux de société ou de jeux de rôle...
Je ne pense pas que l'on puisse parler d'ignorance crasse pour les journalistes, mais de dispersion...De plus, nous exigeons des connaissances poussées (ce qui n'est pas le cas de tout le monde d'ailleurs) à des gens qui ne sont pas vraiment là pour cela. Enfin, le monde médiatique, pour des raisons diverses, se livre à une course à l'info : "être les premiers à dire que"...
La plupart des journalistes ne sont donc pas là pour "enseigner", mais pour informer, deux choses très différentes. Je pense depuis longtemps qu'il ne faut pas surestimer le travail journalistiques, travail où l'on répète encore à l'envie "Les faits, rien que les faits"....ce qui exclu moult travail d'analyses et de reflexions, par manque de temps (l'actu, ça va vite), de connaissances de fond parfois, mais aussi de format...et dans certain cas par flemme m'a t-on dit également (témoignages de quelques étudiants de ma promo qui sont devenu journalistes).
sauf que les journalistes spécialisés dans les domaines que je connais racontent n’importe quoi plus de 90 % du temps. J’ai le souvenir (glacé) d’un journaliste d’un magasine spécialisé “Trader Online” qui était supposé prodiguer des conseils aux particuliers pour boursicotter et s’y retrouver dans un monde parfois un peu compliqué. L’article sur les warrants (options titrisées assez simples) était effrayant : écris avec le ton péremptoire de l’expert, il y conseillait d’attendre l’échéance du dit warrant pour le vendre. Sauf que l’échéance, c’est le pire moment pour vendre (la valeur temps du warrant est nulle) sauf si on a pas le choix. Bref, il conseillait une stratégie absolument insensée, que n’importe qui avec un minimum de culture financière évitera absolument. Moi je reste sidéré par les “révélations” de certains journalistes en matière financière, additionnant choux et carottes au détriment de toute logique pour démasquer des complots imaginaires et surtout, aller dans le stream actuel qui consiste à casser le bouc émissaire de service.
La plupart des journalistes servent la soupe à leur clientèle : articles élogieux ou assassins selon la couleur politique du lecteur. C’est du marketing. Le gars qui regarde TF1, il veut s’entendre dire qu’il paie trop d’impôts. Le gars qui regarde Canal Plus veut s’entendre dire que les autres n’en paient pas assez contrairement à lui qui est généreux. Le gars qui regarde M6 veut regarder la prochaine saison de Kaamelott parce que ça commence à bien faire maintenant, c’est quoi ces conneries, rendez nous Perceval et Karadoc !