Si si en France. 2 mois ferme.
L’article : Le Figaro
“Si les dossiers retrouvés chez elle ne comportaient pas de données capitales, selon le PDG du groupe, l’entreprise avait estimé que son image de marque a été mise à mal par cette affaire.”
Je me frotte les yeux. J’ai du mal à y croire.
Et dire que récemment ( l’année dernière ) l’un de mes camarade de classe c’est fait poignarder suite à une dispute avec son colocataire.
D’aprés les médecins à 5 cm près, c’etait la mort assurée.
L’incriminé n’a eu que du sursis …
C’est quand même ahurissant !
Il me semble qu’elle a été jugée coupable d’ abus de confiance ,pas pour autre chose…
Un juriste dans la salle?
erekiel dit:Et dire que récemment ( l'année dernière ) l'un de mes camarade de classe c'est fait poignarder suite à une dispute avec son colocataire.
D'aprés les médecins à 5 cm près, c'etait la mort assurée.
L'incriminé n'a eu que du sursis ...
C'est quand même ahurissant !
Là encore un juriste te dirait qu'on ne peut comparer deux cas différents...
erekiel dit:Et dire que récemment ( l'année dernière ) l'un de mes camarade de classe c'est fait poignarder suite à une dispute avec son colocataire.
D'aprés les médecins à 5 cm près, c'etait la mort assurée.
L'incriminé n'a eu que du sursis ...
C'est quand même ahurissant !
moi je dirais que c est mieux car tu n as pas a attendre 3 ans pour te le fracasser. quoi comment ca j ai dit une connerie?!?
bertrand dit:Il me semble qu'elle a été jugée coupable d' abus de confiance ,pas pour autre chose...
Un juriste dans la salle?
Au moins les stagiaires savent à quoi s'en tenir quand ils font leur rapport de stage.
Le compte rendu du procés sur Libé:
Soupçonnée d’espionnage chez l’équipementier automobile Valeo en 2005, cette étudiante chinoise est jugée pour copie de données confidentielles.
DAVID REVAULT D’ALLONNES
QUOTIDIEN : mercredi 21 novembre 2007
Pull rayé multicolore, jeans, baskets, elle se tient face au président. Son français est un peu hésitant, ses arguments pas franchement convaincants. Mais sa ligne de défense n’a pas varié. A l’en croire, Li Li, l’étudiante chinoise qui comparaissait, hier devant le tribunal correctionnel de Versailles, pour la copie de données confidentielles de l’équipementier automobile Valeo, où elle effectuait un stage en 2005, ne savait pas. Le caractère confidentiel de certains fichiers, «à l’époque en cours de développement» , pour les constructeurs BMW et Renault ? «Je n’ai pas compris.» La copie de fichiers, «très sensibles», sur les défauts de qualité des pièces Valeo, le planning de production ou l’organigramme de la société en Chine, sans rapport avec son stage ? «Il fallait que je connaisse des choses généreuses [générales, ndlr] sur l’entreprise.» Son engagement de confidentialité ? «Je l’ai lu vite, sans faire attention.» Jusqu’aux mises en garde du personnel de Valeo quant à son disque dur de 40 gigas, que Li Li jure avoir interprété comme de l’humour. Le président qui, lui, ne s’amuse guère, arrache quelques larmes à la prévenue : «Ça fait beaucoup de “non”, Mademoiselle Li…»
Dans la salle d’audience de la sixième chambre, devant laquelle Li Li, 24 ans, était renvoyée pour «abus de confiance» , «accès frauduleux à un système informatique» et «suppression de données», il y a sa mère, venue de Chine, qui ne comprend pas un traître mot des débats. Et deux enseignants de la prestigieuse université technologique de Compiègne (UTC).
Grand bruit. C’est dans cette école d’ingénieurs qu’a atterri, en 2002, la jeune Chinoise, bac en poche. «J’avais envie de venir étudier en France. C’était un pays romantique» , explique-t-elle. Mais l’idylle va tourner court. Après trois ans à l’UTC, Li Li est interpellée le 27 avril 2005 à 10 heures du matin dans son bureau de la division «Thermique Habitacle» (climatisation) de Valeo, à La Verrière (Yvelines). La veille, l’équipementier avait porté plainte contre sa stagiaire après avoir constaté la disparition d’une trentaine de fichiers informatiques. Dans un contexte conjugué de déferlement du textile chinois, de parano entre constructeurs automobiles et de retour en force de la thématique de l’espionnage industriel, l’affaire fait grand bruit.
Elle est prise très au sérieux par la justice : Li Li, mise en examen, passera cinquante-trois jours à la maison d’arrêt des femmes de Versailles avant d’être libérée sous contrôle judiciaire. Après neuf mois d’investigations, menées par la section financière de la PJ de Versailles (recherches sur ses comptes bancaires, sur Internet, sur l’intranet de Valeo, analyse de son disque dur, auditions en série, analyse des connexions faites depuis la Chine sur sa messagerie…), force est d’en convenir : «L’enquête n’a révélé aucun élément indiquant que vous avez transmis ces fichiers à qui que ce soit», dit le président de la 6e chambre.
Reste que pour Valeo, qui, à l’origine, n’hésitait pas à parler de «guerre économique» , l’affaire demeure grave. «Mademoiselle Li s’est comportée avec les informations de l’entreprise comme si c’était les siennes», plaide Me Astrid Mignon, l’avocate de Valeo, qui moque ses «excuses invraisemblables». Et, dans un contexte de compétition économique sauvage, évalue le «préjudice moral» de l’équipementier, qui aurait «perdu la confiance de clients importants», à la coquette somme de 150 000 euros . «Dans un monde aussi concurrentiel que l’industrie automobile, la sécurité des données constitue une composante essentielle de la valeur de l’entreprise.»
L’accusation, elle, choisit un autre angle d’attaque. Pas forcément conforme à la position initiale du parquet qui, au début de l’affaire, avait présenté la jeune étudiante comme une Mata-Hari du XXIe siècle, version made in China et mondialisation sauvage. «Madame Li Li est poursuivie pour un certain nombre d’infractions qui ne relèvent en rien de l’espionnage ou du romanesque», estime le procureur, Marie-Laure Boubas, qui tacle la prévenue et ses allures d’étudiante sage et naïve : «Elle a toujours la même réponse aux questions : “Je ne pensais pas, je ne savais pas.”» Et de s’appliquer à mettre en pièce cette ligne de défense en parlant de «manipulation active» , «dissimulation» , «mauvaise foi et non de l’ignorance» , ainsi que d’«opérations volontaires, réitérées dans le temps et dissimulées à la société Valeo». Avant de présenter l’addition : un an d’emprisonnement, dont dix mois de sursis.
Psychose. Tout autre est le portrait de Li Li que dresse son défenseur, Me Raphaël Pacouret. Lequel brosse sa cliente en «Pierre Richard du vol de données informatiques et de l’abus de confiance» et hurle à la psychose économique antichinoise : «Tous les stagiaires ont la même méthode. Mais tous ne s’appellent pas Li Li, et ne sont pas Chinois.» Avant de réduire les faits à «une faute professionnelle et non à un acte pénalement répréhensible». Jugement le 18 décembre. D’ici là, Li Li, qui a attaqué une thèse de doctorat à l’UTC sur la «modélisation numérique des couches en proche surface», et aimerait devenir «enseignant chercheur, en France ou en Chine» , se verra remettre vendredi, comme tous les étudiants de sa promotion, son diplôme d’ingénieur par… Thierry Morin, le PDG de Valeo. Sans rancune.
Libé
erreur
bertrand dit:erekiel dit:Et dire que récemment ( l'année dernière ) l'un de mes camarade de classe c'est fait poignarder suite à une dispute avec son colocataire.
D'aprés les médecins à 5 cm près, c'etait la mort assurée.
L'incriminé n'a eu que du sursis ...
C'est quand même ahurissant !
Là encore un juriste te dirait qu'on ne peut comparer deux cas différents...
Tiens, ca me rappelle quelque chose
A noter que la peine est en réalité 12 mois d'emprisonnement dont 10 avec sursis et non 2 mois ferme, ce qui n'est pas du tout la même chose. Si pareils agissements se reproduisaient dans le délai de cinq ans, le sursis tomberait. S'agissant d'un abus de confiance avec accès frauduleux à un système informatique, la peine est conforme à ce qui se pratique habituellement.
Erekiel, dans ton cas, l'auteur des faits a eu du sursis tout simplement parce que ce devait être son premier délit (violences volontaires avec arme ayant entraîné une ITT de X jours). Tu ne peux décemment pas condamné plus lourdement une personne dans l'hypothèse où le coup aurait pu entraîné des conséquences plus dramatiques.
Comparons ce qui est comparable
A noter dans l'affaire de la chinoise que cette dernière a été suffisamment avertie à plusieurs reprises sur les conséquences de ses actes, on peut difficilement soutenir qu'elle a été prise en traître par la société, d'autant qu'elle a carrément subtilisé des documents mis à sa disposition. Elle ne s'est pas contentée de les recopier ou les photocopier.
Quant à sa mise en détention provisoire avant l'audience, elle s'explique tout naturellement par l'origine étrangère de la prévenue et le risque de non-présentation à l'audience. Il est certain que face à un étudiant français, la détention provisoire ne serait pas apparue aussi clairement comme impérative.
A noter que la décision a été plutôt clémente, la prévenue apparaissant plutôt comme n'ayant pas cherché à faire de l'espionnage industriel. Si cela avait été le cas, elle n'aurait pas été poursuivi que pour les infractions retenues au départ et aurait risqué plus gros.
Thot dit:bertrand dit:Là encore un juriste te dirait qu'on ne peut comparer deux cas différents...
Tiens, ca me rappelle quelque chose
Ah bon?
Ca n’a que vaguement à voir mais c’est dans l’air du temps, regardez le chouette jeu vidéo que vous pouvez offrir à vos enfants pour nahwal :
Un jeu à la Sim City, mais au lieu d’une ville, il pourra gérer une prison.
greuh.
Sanguo dit:bertrand dit:Il me semble qu'elle a été jugée coupable d' abus de confiance ,pas pour autre chose...
Un juriste dans la salle?
Au moins les stagiaires savent à quoi s'en tenir quand ils font leur rapport de stage.
Dans la boite ou j'ai fait mon apprentissage, je dois faire valider le rapport par la commission de securite. si je sors avec ce document sans leur accord, je suis soumis aux memes soucis que Li Li.
De meme, pas de nom, pas d'attache pas de chiffre, pas de schemas, ... (hors toutes les donnees presentes sur le site internet officiel (pas intranet)) Un bon vrai casse tete...
sbedhy dit:Sanguo dit:bertrand dit:Il me semble qu'elle a été jugée coupable d' abus de confiance ,pas pour autre chose...
Un juriste dans la salle?
Au moins les stagiaires savent à quoi s'en tenir quand ils font leur rapport de stage.
Dans la boite ou j'ai fait mon apprentissage, je dois faire valider le rapport par la commission de securite. si je sors avec ce document sans leur accord, je suis soumis aux memes soucis que Li Li.
De meme, pas de nom, pas d'attache pas de chiffre, pas de schemas, ... (hors toutes les donnees presentes sur le site internet officiel (pas intranet)) Un bon vrai casse tete...
Pas tout à fait puisque tu ne pourras quand même pas être poursuivi pour abus de confiance à moins de détourner des documents confidentiels en les subtilisant.
Tu ne pourras même pas être poursuivi pénalement sauf si tu divulges des secrets d'Etat.
Mais les sociétés protègent jalousement leur secrets professionnels, c'est bien naturel.
Ce qui est sur c’est que nous n’avons pas la même logique car la lecture que j’en fais en est tout autre.
Pour moi c’est Valeo qui est coupable, car pour une simple histoire de conflit digne des prud’hommes, ils ont crié aux loups et fait jeter en prison pour deux mois une pauvre fille sous le couvert d’une histoire rocambolesque d’espionnage industriel ; espionne polyglotte au QI surdéveloppée maîtrisant aussi bien la séduction que l’informatique.
Au final la justice ne rétablit pas dans ses droits une stagiaire malmenée par les médias et confirme l’attitude paranoïaque ou malveillante de son employeur douteux.
Sanguo dit:Ce qui est sur c'est que nous n'avons pas la même logique car la lecture que j'en fais en est tout autre.
Pour moi c'est Valeo qui est coupable, car pour une simple histoire de conflit digne des prud'hommes, ils ont crié aux loups et fait jeter en prison pour deux mois une pauvre fille sous le couvert d'une histoire rocambolesque d'espionnage industriel ; espionne polyglotte au QI surdéveloppée maîtrisant aussi bien la séduction que l'informatique.
Au final la justice ne rétablit pas dans ses droits une stagiaire malmenée par les médias et confirme l'attitude paranoïaque ou malveillante de son employeur douteux.
C'est toi qui est totalement dans l'erreur parce que cette histoire dépasse un simple conflit employeur-salarié. Valeo a déposé plainte mais ce n'est certainement pas la société qui l'a jeté un prison. C'est elle même en commettant les faits. Une instruction minutieuse a été effectuée qui a duré de nombreux mois et a démontré que la stagiaire avait bien commis des délits puisque je te rappelle qu'elle a subtilisé du matériel appartenant à la société entre autre. C'est du vol si on ne lui avait pas confié ou de l'abus de confiance dans le cas contraire (en l'espèce).
Je vois difficilement comment la justice aurait bien pu lui dire amen dans ces conditions. L'employeur doit protéger ses secrets de fabrication. Il est donc tout à fait normal qu'il est réagi de cette façon.
Le seul reproche que l'on peut faire ici est d'avoir monté en épingle l'affaire (mais la faute à qui encore une fois, aux journalistes) en tablant au départ sur une histoire d 'espionnage. Ce ne fut a priori pas le cas mais cela aurait parfaitement pu l'être.
Je ne sais pas si tu es coutumier de la Justice mais je t'invite vivement à voir par toi même ce qu'il en est en assistant à des audiences du Tribunal Correctionnel et du Conseil de Prud'hommes en gardant à l'esprit que la plupart du temps, les articles des journalistes sont orientés.
Et ce n'est pas une confrontation de logiques différentes. La loi s'applique à tous et il est manifeste dans cette affaire qu'elle savait sciemment la violer.
Oui, cette Lili a fait un délit. Il n’est pas excusable mais compréhensible et n’aurait pas dû engendrer la paranoïa mediatico-politicienne qui a suivie.
« Compréhensible » pour trois raisons : les méthodes chinoises d’éducation, le niveau d’expérience de vie des Chinois de son âge et la vision de la propriété intellectuelle du chinois moyen.
En Chine toute l’éducation repose sur la capacité à emmagasiner le maximum d’informations afin d’être prêt le jour du test . La concurrence fait rage. Il n’est pas rare que les journées étudiantes se résument à 8h de cours + 8h de bachotage + 8h de sommeil le tout 6j/7 11 mois/an (on est très loin des soirées du jeudi soir Françaises et des spring-breaks américains).
Avec ce type de vie, les jeunes arrivent sur le marché du travail avec une seule règle : trouver l’information et se l’approprier. Ils ne commencent à vivre et gagner en expérience de vie qu’à partir de la fin de leurs études : pas avant.
Concernant la propriété intellectuel, même si le débat commence à faire rage ici (qq peines de 15ans pour des patrons d’usines de DVD piratés… ils ont dû oublier un responsable politique lors de leurs étrennes du jour de l’an), les chinois moyens ne considère pas qu’une idée, une chanson, un film puisse rapporter de l’agent récurant. Si un chanteur veut gagner sa vie : il fait des concerts, pour un acteur : il négocie un cachet par film, pour une entreprise : elle régénère toujours ces produits et doit pousser sa R&D afin de garder l’avance…
Lili a simplement un comportement de chinois standard… en France, elle mérite ces 2mois de prison.
Le plus grave pour moi est le reflet de la sur-réaction antichinoise : elle ne m’inspire rien de bon.
Thot dit:C'est toi qui est totalement dans l'erreur ... L'employeur doit protéger ses secrets de fabrication. Il est donc tout à fait normal qu'il est réagi de cette façon.
Effectivement je suis dans l'erreur, dans l'erreur de croire que la justice puisse être au service de la chose jugée (l'équité) et non d'une entreprise.
Je ne reproche en rien le fait qu'elle est fait de la prison, la dénonciation était grave et demandait que "l'accusée" reste sur le territoire français pour l'enquête. La Police a fait son travail et plutôt bien semble t il.
Ce qui me choque c'est qu'un juge n'inquiète pas une entreprise qui se permet de monter une campagne contre un de ses stagiaires basés sur la calomnie, et qui voit au final une personne passée deux mois en prison pour rien.
Comme le postulat est de dire que le salarié est un voleur et un fainéant mais que le patron est quelqu'un d'honnête et travailleur, maintenant pour le chinois stagiaire le postulat est qu'il est voleur, fainéant et espion.
D'ailleurs c'est à l'œuvre puisque ton discours est de dire qu'elle n'a eu que ce qu'elle méritait.
C'est avec ce genre de chose que nous pouvons que nous réjouir que le droit social français soit profondément protecteur vis à vis du salarié.
Pour les prudhommes : le jour où un prudhomme rend une décision qui ne soit pas à caractère politique mais basée sur le droit, hehe bin ce jour là est loin d'être arrivé.
Comme nous sommes à nous donner des conseils : moi je te conseillerai vivement de passer deux mois en prison. La rédaction d'un rapport d"étonnement ensuite serait surement riche en nouvel apprentissage.
Hola, beaucoup d’énervement dans ces posts …
Sanguo, je pense que tu pousses un peu loin l’aspect « grandes méchantes entreprises »… l’intérêt de cette histoire est plus dans la réaction du Français moyen à ce fait divers plutôt que d’analyser la réaction –légitime– d’une entreprise…
Juste une petite citation :
Selon les latitudes, la haine de l’étranger change de nom. En Europe, elle s’appelle patriotisme, en Chine xénophobie. [Fernand Vandérem]
maroufle dit:Hola, beaucoup d’énervement dans ces posts …
Sûrement, c'est bien le défaut des forums, car en face à face cette discussion serait certainement des plus conviviales.