de vos lectures...

Ok, je comprends mieux ce que tu veux dire.

En ce temps-là, il existait peu de titres de fantasy, et donc pas lieu de créer des collections dédiées au genre. On publiait la fantasy dans les collections de SF, mais dans l’esprit des directeurs de collections (qui étaient des gens très bien informés), il n’y avait pas de confusion. Par exemple, je ne pense pas qu’il y ait un seul titre de fantasy dans la collection Ailleurs & Demain (mais je peux me tromper).

Aujourd’hui, il y a non seulement des collections dédiées à un genre ou à l’autre, mais même des éditeurs dédiés.

Et, aujourd’hui, on n’écrit plus « Science-fiction » ou « Fantasy » sur les couvertures. L’illustration suffit à lever l’ambiguïté.

Autrement dit, la fantasy n’était pas une fille de la science-fiction, mais plutôt une sœur, au sein de la famille des littératures de l’imaginaire, et on publiait les deux sous la même étiquette, peut-être plus pour orienter le libraire plutôt que les lecteurs (qui avaient des chances de mieux s’y connaître).

Et voiiiila ! 

Pour la fantasy, le genre était peu représenté comme tu dis, du coup en effet pas vraiment besoin de créer une collection entière.
Je pense que le succès de Moorcock a peut-être bien changé la donne peu à peu.

En plus, c’était peut-être plus vendeur d’exposer un Howard au côté d’un Asimov ou d’un Clarke, plutôt que de le ranger dans une catégorie où il allait côtoyer un Lieber et c’est tout.
Les rares lecteurs de Fantasy que j’ai connu à l’époque, c’étaient des rolistes.
Et on disait Heroic-Fantasy.

​​​​​​Pour la SF pure, le public était plus varié.

“Littérature de l’imaginaire”, c’est une belle appellation je trouve, ben même ça, ça n’existait pas à l’époque.
Bon j’arrête parce que d’un coup,  je me sens 

La confusion vient peut-être aussi du fait qu’à la base, dans la culture anglo-saxonne, la frontière entre SF, fantasy et fantastique est beaucoup plus ténue et poreuse que chez nous. Certains auteurs ont d’ailleurs écrit des choses clairement à cheval sur plusieurs genres, comme Jack Vance, par exemple. Dans l’esprit des Américains, c’est un peu un grand tout.

Si le sujet vous intéresse, il existe un Guide des genres et sous-genres de l’imaginaire :
https://www.amazon.fr/dp/B07H8F99D6/
Il est gratuit. Il existe aussi une version ePub.


Quelques retours de lecture…

Comme évoqué il y a quelques pages, après Soeurs je suis parti sur le dernier Minier hors Servaz : M, le bord de l’abîme. Le contexte de multiplication des devices “intelligents” et l’exploitation du bigdata dans notre quotidien s’intègre dans une visite très (trop ?) détaillée de Hong-Kong mais l’intrigue fait rapidement flop (et que dire du twist éculé de la fifille qui retrouve son papounet psychopathe qui l’avait abandonnée…). Encore une fois déçu par Minier, je pense qu’on ne m’y reprendra plus…  Forcément gros choc avec la lecture à la suite de Tim Willocks avec La mort selon Turner. C’est dur, c’est violent, c’est prenant, la construction est parfaite. On sait très bien comment ça va se finir parce qu’il n’y a pas d’issue possible mais qu’est-ce que c’est bon ! En attendant le troisième tome de Mattias Tannhauser, je vais aller me chercher Green River. Quel auteur !

En parallèle de ces lectures one-shot, j’ai toujours un ou deux fils rouges et je souhaiterais revenir sur deux d’entre eux… Le premier est la saga des Rois maudits de Maurice Druon. J’avais quelques souvenirs de vagues images télévisuelles un peu palôtes (la première adapatation) ou carrément surjouées (la seconde avec un Torreton risible) et j’avais hésité à jeter un coup d’oeil au premier tome… C’est une interview de George RR Martin qui citait Maurice Druon comme son maitre d’écriture en qualifiant Les Rois Maudits d’origine à Game of Thrones qui me l’a remis en tête. J’ai lu le premier, puis le second…. jusqu’au 6ème puis enfin au 7ème… Sans me lasser des personnages, des intrigues, confrontant ces lectures avec des plongées dans des bouquins ou sites historiques au delà des ouvrages pour vérifier si telle ou telle histoire fait partie de la grande Histoire ou si elle était juste un artifice de romancier… Un énorme plaisir pour un passionné d’histoire.

Le second est connu dans l’imaginaire collectif mais jamais lu en ce qui me concernait, il s’agit de David Copperfield de Charles Dickens. J’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ce faux récit autobiographique. On découvre l’Angleterre du début du 19ème par l’évolution de personnages autour du héros, chacun de ces personnages va amener avec lui un cadre tragique, dramatique ou comique ainsi que le style qui lui est propre (Heep, Micawber…) mais toujours à travers les yeux du héros. Ce héros un peu naïf qui découvre souvent bien après le lecteur une vérité ou un dénouement alors qu’il en avait lui-même tissé la trame. Enormément de plaisir, je vais du coup poursuivre avec Les grandes espérances.

Au programme pour la suite, je vais repartir vers un peu de fantasy avec quelques tomes en retard de Garett, détective privé de Glen Cook…


Les Sept Morts d'Evelyn Hardcastle
Le scénario le plus compliqué de l'année : “Un jour sans fin” à “Downton Abbey” écrit par Agatha Christie et David Lynch !
Vous êtes condamné à revivre la mort d'Evelyn Hardcastle tant que vous n'aurez pas découvert son assassin.
Un roman impossible à lâcher.
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Tu le vends bien !

En effet, il est aussi dans ma liste des prochaines lectures ! Enfin, dès qu’il sort au format poche.

Je viens de terminer Axiomatique de Greg Egan.
On parlait de Hard Science un peu plus haut, pas sûr d’y être à 100% mais ça s’en approche.
Il s’agit d’un recueil de nouvelles (18 pour être précis). Toutes ne sont pas bien. L’écriture est parfois un peu complexes (termes techniques et j’ai le sentiment que la qualité de la traduction n’est pas toujours au top). Mais la diversité des sujets, leurs originalités et leurs traitement font de ce livre un “must have” à mon avis.
Je ne sais pas si je lirais des romans de cet auteur car il n’est quand même pas facile à lire (rien de comparable avec Ian McDonald pour autant, je vous rassure!). Les thèmes abordés sont vraiment très intéressants et ont souvent tendances à pousser la réflexion et faire questionner le lecteur.
Vraiment un livre top!

Axiomatique est une icône de la culture Hard SF. Un must read, effectivement.

J’ai lu le Guide des genres et sous-genres de l’imaginaire d’Apophis (créateur du blog lecultedapophis.com) suite au poste de Pyjam un peu plus haut.

Alors déjà, il ne s’agit pas d’un roman mais bien d’un guide, presque un dictionnaire. Il a pour but de permettre le classement des oeuvres littéraires apparentés à la fantasy, la science-fiction, et le fantastique. L’idée est bonne et je pense que cela pourra aider ceux veulent effectuer des recherches de titres avec des thèmes pointus.

A côté de ça, j’ai quand même le sentiment que classer de façon rigide une oeuvre dans telle ou telle catégorie est réducteur dans le sens où énormément de livres se retrouvent à la croisée de plusieurs thèmes. De plus, tout le monde n’a pas la même définition d’un genre et il s’en créé de nouveaux de façon très récurrentes (c’est le l’auteur qui mentionne ces 2 derniers aspects). Si je devait faire une comparaison, je dirai que c’est comme pour le Hellfest : il y a tellement de genres qu’il n’y a pas 2 groupes à l’affiche du Hellfest qui ont un genre en commun. (Ok, j’exagère un peu… mais pas tant que ça non plus). Et du coup, pour le néophyte cela ne veut plus rien dire et cela ne l’aide plus dans sa recherche, cela ne parle qu’aux connaisseurs…
D’un autre côté, on a un côté “name dropping” qui pour le coup est plutôt intéressant car cela donne des listes de lecture.
Pour finir, le livre a le défaut de s’appuyer sur des noms de livres pour illustrer ses propos, cela sous-entend de connaitre le livre pour comprendre ce que veut dire l’auteur.

En résumé, un livre intéressant et rapide à lire mais qui s’adresse avant tout à des personnes qui ont assez de bagages fantasy/SF/fantastique pour l’apprécier à sa juste valeur et ne pas se noyer sous la quantité de genres et sous-genres détaillés.

Il est certain que la classification au sein des sous-genres de la science-fiction n’est pas un problème simple. Le genre lui-même ne se laisse pas définir facilement. Au point que Margaret Atwood ne voulait pas croire qu’elle avait écrit de la SF avec La Servante écarlate (sous prétexte que c’était une histoire possible), et que la plupart des gens pensent que Star Wars est de la science-fiction (puisqu’il y a des vaisseaux spatiaux et des extra-terrestres). Je pense qu’il existe presque autant de sous-genre de la SF que de (bons) auteurs de SF.

Même un auteur comme Greg Egan — souvent considéré comme le pape de la Hard SF —, si on ne connaît pas son œuvre, se basant sur cette seule classification, on pourrait croire qu’il écrit seulement des récits où la science est toujours exacte et est décrite avec la plus grande minutie. En réalité, ses romans les plus connus sont écrits sur des hypothèses qu’il juge lui même hautement improbables ou fausses, mais qui sont amusantes à explorer (Isolation, La Cité des permutants).

Puisque tu as lu son recueil Axiomatique, tu peux constater que ce qui intéresse souvent Egan c’est de montrer comment des développements scientifiques probables peuvent amener des transformation sur l’humain et sur la société, et pas qu’en bien la plupart du temps. Je trouve que c’est en cela que Egan est un auteur important, et j’imagine que c’est pour cette raison qu’il intéresse les profs de philo comme M. Phi. De ce point de vue, Egan rejoint Robert Charles Wilson qui aime surtout montrer comment une situation hors du commun affecte les gens, mais ne s’intéresse pas aux détails techniques.

Quoiqu’il en soit, la classification est bien utile pour avoir un minimum de repères.

znokiss dit :Tu le vends bien !

Je peux faire mieux. Je me suis fendu d'une courte critique pour ce coup de cœur de l'été :

Les Sept Morts d'Evelyn Hardcastle est un roman à suspense que j'ai eu bien du mal à lâcher pour aller me coucher !

L'intrigue, complexe à souhait, semble être le produit de la rencontre improbable d'Agatha Christie et de David Lynch auxquels on aurait prêté le décor de la série Downton Abbey, mais pour une journée seulement. Qu'à cela ne tienne, la même journée se répètera dans ce décor jusqu'à ce que l'énigme du meurtre d'Evelyn Hardcastle soit résolue.

Le narrateur… mais au fait, le narrateur c'est vous ! car l'histoire est écrite au présent et à la première personne pour renforcer l'immersion. Ainsi, vous serez amené à revivre la journée selon le principe bien connu de la boucle temporelle rendue célèbre par le film Un jour sans fin. Mais, histoire de pimenter la chose, chaque journée se déroule dans le corps (et avec la personnalité) d'un nouveau personnage — ce qui ouvre d'énormes possibilités !

Ce roman est décidément bien malin, amusant, et plein de surprises !

Vous avez huit jours pour trouver le coupable. Autrement, vous oublierez tout, et vous recommencerez du début ! Un procédé qui évoque la roue du karma. Alors, je vous souhaite un bon karma.

 

Pyjam dit :Quoiqu'il en soit, la classification est bien utile pour avoir un minimum de repères.

Je suis complètement d'accord ! La subtilité est de savoir à quel niveau de détail/sous-genre aller en fonction de la personne à qui on s'adresse.

Aujourd’hui, débrief de Sanchez, un conte de Noël par l’auteur de la série du Bourbon Kid, Anonyme.

Il s’agit d’une longue nouvelle ou d’un court roman (compter 1h30 à 2h de lecture), disponible uniquement sur liseuse (ou en anglais si vous le voulez au format papier).

Le pitch : parodie de Piège de cristal avec Sanchez dans le rôle de John McClane et Flake dans le rôle de la femme de John. Petit plus, c’est l’avant veille de Noël, le 23 décembre, et Sanchez est sur le point de perdre Flake qui en a marre de cet égoïste crado… Il va donc devoir reconquérir le coeur de Flake en bottant le cul des méchants.

Mon avis : c’est trop court pour développer une intrigue sympa. C’est trop facile. C’est pas très drôle.
Bref, j’adore al série mais là ça sent le coup de com’ / teaser pour faire patienter les aficionados mais ça n’est vraiment pas gênant de ne pas lire cet épisode.

Outresable c est sympa,bien écrit,ça se lit bien mais sans plus.

Le prince marchand le tome 1 de la hanse galactique. Très bonne surprise pour un genre très particulier:une sorte d antihéros truculent à souhait et sexiste. Pourrait parfaitement correspondre physiquement au personnage de Depardieu de nos jours.
C est pas le livre de l année mais pour l été c parfait.

Je viens d entamer Les chronolithes et pour l instant j ai dévoré les 100 premières pages en espérant que la suite soit du même acabit.

De mon côté, simplement Glacé, juste avant d’aller dans les Pyrénées. Bon, c’était pas la même saison du tout.
J’ai été happée par le style de l’auteur dès les premiers chapitres, et si j’ai bien aimé l’histoire dans sa globalité, il y a plusieurs petites choses que je n’ai pas trop aimées, la principale étant les 50 pages qui restent à lire après le dénouement de l’histoire. C’est chouette, on en sait plus sur la personnalité de Servaz et toussa, mais pour moi (et j’ai peut-être tort), un bon polar est celui qui te tient en haleine tout du long et dont le point culminant, la résolution de l’histoire, est aussi le point final ou presque.

Là on sent bien qu’il place des trucs pour la suite, mais c’est un peu plat après l’apothéose. Apothéose juste après laquelle les événements se déroulent avec une happy end qui ne cadre pas trop avec l’ambiance plus noire du polar plus tôt.

Bref, j’ai quand même assez aimé pour penser lire une autre enquête de Servaz, à l’occasion, mais je n’ai pas spécialement hâte.


En attendant, j’ai commencé le cycle des Epées de Fritz Leiber, c’est assez rafraîchissant, même si on voit bien les travers de l’époque (années 40 quand il débute le cycle), ça me fait penser un peu à la série TV Xéna et aux films de Conan avec toutes leurs aventures improbables. Voilà, mais je n’ai lu que le premier tome pour l’instant.

Enfin lu le classique Rêve de Fer, de Norman Spinrad.
Et… euh… c’est ultra-chiant, en fait.
Je pige bien le concept, je trouve l’idée plutôt excellente, mais dans les faits c’est juste horrible à lire.
On se tape donc un roman écrit par Adolf Hitler si ce dernier était devenu écrivain de science-fiction au lieu du dictateur que l’on sait. C’est mal écrit au possible, sans aucun sens du récit et de la progression dramatique, avec un Adolf Hitler qui ressasse en boucle ses obsessions de pureté de race, d’ultra-violence à l’égard des groupes jugés inférieurs, de parades militaires bien rangées… C’est ultra répétitif et le héros ne vit aucun conflit, aucun doute, aucune évolution, rien qui pourrait nous faire nous intéresser à lui.
Alors bien sûr, tout cela est voulu par Norman Spinrad, mais il est difficile de croire que ce roman a pu avoir du succès et être récompensé d’un Hugo Award. Peut-être parce que je le lis avec les yeux d’un lecteur d’aujourd’hui, habitué à détecter les sous-entendus fascistes dans une oeuvre de fiction (et là, on n’est plus dans le sous-entendu, c’est la transposition telle quelle de l’arrivée du nazisme au pouvoir).
Alors certes, il y a une post-face passionnante d’une dizaine de pages, qui explicite ce succès et le contexte historique. C’est très réussi. Mais fallait-il se taper une purge avant pour profiter de cette post-face ?

Si le propos est de disséquer les tendances fascisantes de la fantasy et de la SF, très bien, mais pour fonctionner il aurait fallu que le roman soit plaisant, pour qu’on en arrive à voir ce que le fascisme peut avoir de séduisant.
Par exemple, quand Alan Moore, dans Watchmen, donne un gros coup de pied politique dans le genre du super-héroïsme, il le fait au moins via une histoire à se damner et des personnages tangibles.

Bref, j’avoue être perplexe.

Nexus sur les conseils d’un collègue et d’habitude je ne suis réticent quand il y a trop de science (surtout cyberpunk), mais le côté anti manichéen m’a bien plu.

Une drogue permet de connecter les esprits des gens, d’y lancer des routines, d’atteindre un statut surhumain voire post’humain, un office de répression genre DEA est sur le coup et envoie une agente enquêter…


j’entame la suite du coup