Tu l’as lu ?
La fontaine pétrifiante de Christopher Priest
Roman sur l’identité et la réalité.
Le pitch : Peter Sinclair se met au vert à l’écart de Londres suite à la perte de son boulot, sa copine (Gracia), et son père, afin de se ressourcer. Il y écrit son autobiographie. On ne sait pas trop comment mais il se retrouve dans un autre monde, les iles des l’archipel du rêve, où il côtoie Seri. Il va se retrouver à faire l’aller retour entre ces 2 mondes jusqu’à les mélanger.
Bon, le bouquin est classé SF mais on ne vous attendez pas à y trouver des technologies de l’avenir, des précogs, ou autre transhumains. Non, hormis le fait anecdotique dans le livre de pouvoir devenir immortel, il s’agit plus d’un livre qui explore ce qu’est l’identité d’une personne, son vécu, et qui pose la question de ce qu’est la réalité. Un peu comme pourrait le faire Philip K. Dick, mais dans une version absolument pas futuriste.
J’avoue que j’ai trouvé le livre long (bien que ne faisant que 366 pages) et qu’il m’a un peu ennuyé. Il est, je trouve, assez redondant et on comprend assez vite où l’auteur nous emmène. De même, la fin est ouverte et ne clos absolument pas le débat.
Bref, pas un livre que je recommande.
Je l’ai relu il y a quelques mois. J’aurais bien besoin d’une explication de texte.
Le livre a été écrit à une époque où le L.S.D était très en vogue. Peut cela nous donne-t-il un début d’explication.
Mon point de vue de fan de Christopher Priest est que les intrigues de beaucoup de ses livres, si tant est qu’on puisse les appeler intrigues, ne sont pas conçues pour être résolues, même à travers des non-dits. Il ne faut surtout pas attendre de “grande révélation finale”. Je trouve cette démarche parfaitement cohérente : si les personnages des romans ne perçoivent pas ce qu’est la réalité, pourquoi le lecteur le devrait-il ? Pour moi, rendre le lecteur omniscient affaiblirait la portée du livre. D’ailleurs, souvent, il n’y a pas une réalité insaisissable mais plusieurs en parallèle et incohérentes entre elles. Ceci est particulièrement vrai pour les romans situés dans l’archipel du rêve qui sont plutôt pauvres en action.
Pour la fontaine pétrifiante, c’est le premier livre du cycle que j’ai lu. Il m’a fait forte impression, mais c’était il y a fort longtemps. Je trouve assez amusant que ma mémoire me joue des tours pour en parler puisque c’est justement la thématique du livre dont je me rappelle le plus : la réalité de faits passés vs la réalité des souvenirs présents.
Contrairement à Dick, je n’ai jamais entendu dire que ses livres avaient été écrits sous l’influence de quoi que ce soit. Et s’il faut voir dans la prise de drogue les raisons altérant la réalité des protagonistes, c’est aussi beaucoup moins explicite que chez Dick. Je ne sais pas ce qui motive Priest à autant questionner la réalité, mais je ne suis pas sûr que ce soit la meilleure explication.
Pyjam dit :Tu l'as lu ?
Non, mais on peut en parler
(Oui bien sûr)
N’essuie jamais de larmes sans gants - Jonas Gardell (Gaia): 1-L’amour 2-La maladie 3-La mort
Voilà les trois parties du roman. Vous êtes prêts pour de la joie et de la bonne humeur et des histoires qui se finissent bien ?
Nous sommes donc embarqués en même temps que Rasmus, fraîchement bachelier, à Stockholm dans les années 80. Stockholm, seule ville de Suède où il pourra vivre son homosexualité. Et il ne perdra pas de temps. Il y croisera pas mal de coups d’un soir mais également Paul et son groupe d’amis qui représente un large éventail de caractères. Mais surtout, un Noël, il y rencontrera Benjamin, un jeune Témoin de Jéhovah ayant frappé à la porte de Paul quelque temps plus tôt et lui ayant “révélé” à lui-même son homosexualité et qui n’aura qu’une quête désormais: vouloir dans sa vie pouvoir aimer quelqu’un qui l’aime.
Malgré les trois parties du roman, les trois thèmes et les époques sont emmêlées. Le livre s’ouvre sur un malade du sida en train de mourir, seul et dans une souffrance indescriptible. Le groupe de Paul va s’amenuiser au fur et à mesure de la progression de l’épidémie et l’auteur ne nous épargne pas les descriptions de la déchéance physique et mentale qu’elle engendre. Ainsi que l’ostracisme subie par les premiers (mais pas que en fait) malades. C’est principalement fait par la lecture/vision des médias de l’époque où on donnait sans problème la parole à ceux qui disaient que les malades l’avaient bien cherché et/ou que c’était une punition divine. On a aussi le rejet des familles des personnages: l’homosexualité est à peine retirée des maladie mentales, c’est encore une chose à ne pas dire, et le sida touchant principalement les gays est une preuve de la “déviance” qu’ils cherchent à cacher.
Mais on a aussi l’histoire d’amour “évidente” entre Rasmus et Benjamin, celles des autres personnages, les fêtes, les célébrations, ou tout simplement la vie.
Le roman est très documenté (et donc documentaire) sur cette période en Suède et comme l’écrit l’auteur, c’est aux autres pays de faire de-même. Sous forme de roman bien écrit, c’est toujours plus digeste qu’une monographie universitaire, et on se sent plus concerné car proches des personnages.
5ème des tome des aventures du jeune Harry Potter (qui commence à grandir), Harry Potter et l’ordre du phénix de J.K. Rowling.
Là, on passe un cap, l’enfance est passée, place à l’adolescence, place à la colère, place à la rébellion… Le tout dans un pavé de presque 1000 pages qui, s’il ne vous endormira pas, vous lancera un sort de tendinite sur les bras tellement le bouquin est lourd.
Le pitch : Voldemort est bel et bien de retour mais personne ne croit Harry ni Dumbledore. Et le ministère de magie envoie le professeur Ombrage pour inspecter et prendre la main sur Poudlard. Pendant ce temps, l’ordre du phénix, qui regroupe ceux qui se battent contre les forces du mal, enquête sur le retour de vous-savez-qui.
Comme dit un peu plus haut, dans ce tome Harry gagne en maturité et en affirmation de soi. C’est toujours aussi bien écrit, il y a toujours autant de petites nouveautés originales. Par ailleurs, on ressent vraiment bien les sentiments des personnages et il est très facile de s’y attacher et/ou de s’y apparenter. Par contre, pour un livre ado, il est quand même balèze en terme de taille et je pense qu’il aurait pu être raccourci car certains chapitres ne font absolument pas avancer l’histoire qui avance déjà lentement. C’est dans les 150 dernières pages que tout s’accélère et que le rythme devient haletant.
En bref, un tome vraiment très bien mais qui aurait mérité un rythme plus important.
DuncanIdaho dit :Je viens de lire le premier tome de la Passe Miroir de Christelle Dabos. J'ai trouvé ça très bien et j'ai enchaîné sur le deuxième. Ma femme est en train de finir le 4e et dernier tome et a été emballée.
Je m'auto-cite pour dire tout le bien que je pense de cette tétralogie que je viens de finir. Le côté résolument steampunk et la thématique religieuse omniprésente m'ont rappelé la Croisée des Mondes de Philip Pullman, avec des personnages principaux adultes. L'intrigue prend de l'ampleur au fil des volumes, les enjeux culminant dans un dernier tome apocalyptique et plutôt alambiqué qui a du laisser sur le carreau pas mal de lecteurs abusés par ce qui pouvait sembler n'être qu'une romance improbable classique au début de la saga.
Bref, ma première impression était bonne. On est vraiment loin du divertissement "jeunesse" écrit à la truelle pour vendre du papier. C'est original, plein de références, les ambiances et les personnages sont travaillés. Ce n'est pas exempt de défauts mais je recommande chaudement !
Hasard du calendrier (le mien ), je viens de terminer le premier tome de La Passe-miroir, Les fiancés de l’hiver, de Christelle Dabos.
Alors, DuncanIdaho, autant je te rejoins sur le côté “On est vraiment loin du divertissement “jeunesse” écrit à la truelle pour vendre du papier.” autant j’avoue rester sur ma faim. Mais, je n’ai lu que le premier tome à ce jour.
Le pitch : Ophélie, une anima qui a la capacité de lire l’histoire des objets qu’elle touche ainsi que de voyager à travers les miroirs se retrouve, à son insu, fiancé à Thorn, un dragon qui a une mémoire exceptionnelle. Ni l’un ni l’autre n’ont le souhait de vivre ensemble, mais leurs familles respectives en ont décidé autrement. Ophélie va donc aller vivre dans le monde de Thorn, très différent du sien…
L’histoire est intéressante et on se retrouve dans des intrigues de cour royales (sujet qui ne m’aurait pas incité à lire le livre) bien amenées. Par contre, l’histoire n’avance pas bien vite, et ce n’est que vers la fin du livre que la méta-histoire des 4 tomes commence à se révéler. De plus, le final est pour le moins abrupt et on a le sentiment que la saga a été écrite entièrement et qu’elle a ensuite été découpé de façon un peu arbitraire.
Quel est ton avis DuncanIdaho?
En résumé, c’est une lecture agréable, bien que trop centrée sur le mariage imposé et la méta-histoire arrive bien tard et j’espère qu’elle sera plus présente qu’elle ne l’est dans ce premier tome.
Mon avis, c’est que tu n’as encore rien vu de ce que tu appelles la méta histoire :-).
Parmi les défauts que je pourrais trouver au livre, je suis d’accord pour dire que le début est un peu lent et que si ma femme ne m’avait pas précédé, j’aurais été moins motivé pour la suite. Si ça peut te rassurer, ça accélère quand même après. Le tome 2 se passe toujours au pôle, les tomes 3 et 4 ailleurs. Il y a vraiment une séparation entre les deux premiers et les deux derniers tomes. La fin n’est pas vraiment ce à quoi on pourrait s’attendre, Dabos n’a pas joué la facilité au point que des fans déçus par un 4e tome un peu ardu l’ont apparemment lynchée sur les réseaux sociaux et qu’elle s’en est temporairement retirée. Je soupçonne que ces fans au raz des pâquerettes ont été déçus que, justement, le fameux mariage ne soit pas du tout l’élément principal de l’intrigue comme on aurait pu le croire. Moi, j’ai trouvé ça très bien.
Bon, et sinon, de mon côté, après cette séquence lecture centrée sur un personnage féminin, je réaffirme ma virilité en continuant les aventure de Conan que j’avais commencées il y a quelques temps. La civilisation, c’est surfait, vive la barbarie ! Conan, ça fait marrer parce qu’on imagine Schwarzie avec ses gros muscles et sa grosse épée, mais en fait, c’est vachement bien. Comme je suis fan de Lovecraft, que j’ai commencé il y a quelques temps Clark Ashton Smith, je me suis dit qu’autant compléter le trio en lisant Howard.
6ème tome des aventures d’Harry Potter, Harry Potter et le Prince de sang-mêlé de J.K. Rowling.
6ème année d’école pour Harry, l’avant dernière, il va sur ses 17ans. Il peut, enfin, choisir les cours qu’il désire et il va choisir le cours de potions (entres autres). Et il va trouver le livre des potions du Prince de sang-mêlé qui semble être un sorcier très bon… En parallèle, Dumbledore donne des cours particuliers à Harry afin d’en apprendre plus sur la jeunesse de Voldemort. En parallèle, Drago semble être en passe de faire bien vilaines choses…
Voilà, pour le pitch, maintenant place à mon avis ! Alors les côtés sympa: on en apprend beaucoup sur Voldemort, et ça c’est cool! Sinon, ça à tendance à trainer en longueur. Et comme dit plus haut, Harry et toute la clique vont sur leurs 17 ans et les horm(i)ones commencent à les travailler… On se retrouve avec un multitude d’histoire sentimentales, pas sûr que les feu de l’amour aient eu autant d’histoires dans un seul et même épisode. Et ç’est pas franchement folichon, c’est même fatiguant.
Donc, pas le meilleur des tomes, on en est très loin. Reste à lire le grand final pour clôturer cette saga littéraire (je ne parlerai pas des spin-off et autres dérivés).
Retour sur l’anthologie de poèmes et chants des indiens d’Amérique du Nord, Partitions rouge traduits par Jacques Roubaud et Florence Delay.
Pour commencer il s’agit de poèmes, de chants, de liste de prénoms, de contes, … Un pot pourris de tout un tas de paroles indiennes mises à l’écrit, ce qui n’est parfois pas très lisible (répétition du même mot une dizaine de fois d’affilée par exemple).
On a là un écrit qui permet d’en apprendre (un tout petit) plus sur la culture indienne et sa cosmogonie mais qui est vraiment illisible hors quelques contes du fait des répétitions inlassables des mêmes paroles et des mots qui se suivent mais qui n’aboutissent à rien (on pourrait presque comparer certains chants à la bamba triste par exemple). Par ailleurs, les textes qui racontent des histoires ne sont pas à laisser à des enfants par exemple (par exemple le titre “le con denté” ou les histoires de coyote qui baisent (terme utilisé dans le livre) de jeunes filles ?!). Certes, il faut le remettre dans son contexte (texte écrit vers 1820) mais ça reste quand même tendancieux.
Donc, je n’ai pas le sentiment d’avoir appris grand-chose et j’ai trouvé le livre plus glauque qu’autre-chose. Bref, si vous aimez Yakari ou Lucky Luke, passez votre chemin, pour les autres je vous laisse juge.
Aujourd’hui, débriefing de Métro 2034 de Dmitry Glukhovsky.
Pour commencer il ne s’agit pas vraiment de la suite de Métro 2033 du même auteur. L’histoire se passe chronologiquement après le précédent livre, certains des personnages y sont récurrents et cela se passe dans le même lieu (le métro de Moscou) mais il n’y a aucun lien entre les 2 histoires.
Le contexte : Début des années 2000, une guerre nucléaire mondiale a contrainte les habitants de Moscou qui ont pu, à rejoindre le métro qui avait été aménagé comme abri anti-atomique. Depuis plus de 20 ans, ils y habitent et y ont recréés différentes sociétés au sein des différentes stations. Du fait des radiations et des animaux qui ont mutés, il n’est plus possible de retourner à la surface sauf pour aller chercher du matériel.
Le pitch : Depuis plusieurs jours les convois à destination de la station Nagornaya ne reviennent plus à la station Sevastopolskaya. Hunter qui avait disparu dans le premier tome embarque Homère pour découvrir ce qu’il s’est passé dans la station Nagornaya.
On retrouve le même rythme que dans le premier tome. A savoir de l’aventure pour aller de stations en stations, le tout matinée de réflexion plus profonde sur la vie dans le métro et les traces que laissent les Hommes à la postérité…
L’histoire en tant que telle est intéressante mais un peu trop irréaliste à cause d’une histoire d’amour un peu convenue. Il est toujours appréciable de se replonger dans cette atmosphère sombre et cette organisation, même si, en y réfléchissant un peu, elle semble irréalisable dans les faits. En effet, fournir à manger, de l’électricité, des armes,etc pour plusieurs dizaines de milliers de personnes confinés dans le métro depuis plus de 2 décennies parait inconcevable.
En résumé, un livre intéressant à lire pour son histoire palpitante et pour ses réflexions. Pas pour sa crédibilité.
Suite et fin des aventures d’Harry Potter dans Les reliques de la mort de J.K. Rowling.
Le pitch : Harry s’en va t’en guerre pour aller botter les fesses du méchant vous-savez-qui.
Bon, je suis mi-figue mi-raisin… Déjà, les points positifs! Toutes les intrigues, sous-intrigues et autres questions sont résolues, et ça c’est cool! L’histoire n’est pas si manichéenne qu’on pourrait le croire et ça aussi c’est bien.La 2ème moitié du livre est haletante et on a envie de d’arriver au plus vite à la fin, et ça aussi c’est top.
Pour la partie qui ma déçu. Déjà, il ne passe vraiment pas grand-chose dans la première moitié du livre et le peu qu’il s’y passe apporte très peu à l’histoire. Ensuite, on a des deus ex machina de dingue! Ce n’est pas l’ingéniosité des héros qui les tire de mauvais pas. Non, sortie de nulle part, un personnage arrive et les sauve ou alors on apprend que Dumbledore avait déjà prévu qu’untel ferait ça et donc il se passerait ça… Mouais, bof.
En résumé : il faut lire ce livre si on a déjà lu les 6 précédents mais je l’ai trouvé inutilement long (800 pages…).
Et pour le final, je dois dire que je suis quand même content d’avoir lu cette saga, ne serait-ce que pour ma culture personnelle. J’ai quand même très largement préféré les premiers tomes. J’ai le sentiment que l’autrice ne savait plus trop comment finir la saga et clore toutes les intrigues.
Je viens de terminer de lire Les 120 journées de Sodome de Sade, écrit en 1785.
A l’origine, je ne savais pas trop à quoi m’attendre et je me suis dit que cela pourrait être intéressant pour ma culture personnelle. Je pensais que ce serait une espèce de 50 nuances de Grey au siècle des Lumières. Je me suis lourdement trompé…
Le pitch et même toute l’histoire :
- 4 notables (un duc, un évêque, un président, un “homme puissamment riche”) s’enferme pendant 120 jours dans un château avec 42 autres personnes (on peut utiliser le terme esclave) pour se livrer à du libertinage (définition de wikipédia : Un libertin, au sens de libertin de mœurs est celui qui s’adonne aux plaisirs charnels avec une liberté qui dépasse les limites de la morale conventionnelle).
- 4 mères maquerelles leurs content des histoires pornographiques qu’elles ont rencontrés dans leur vie, à raison de 4-5 histoires par jour. Elles ont pour but de d’échauffer les esprits des 4 notables pour qu’ils se livrent ensuite à des reproductions plus ou moins fidèles de ces histoires sur leurs esclaves.
- Ces histoires sont divisés en 4 groupes (1 par mois) et vont crescendo dans l’horreur.
Le livre :
- Les 80 premières pages décrivent les 4 notables, leurs (mé-)faits d’armes, ainsi que la façon dont les 42 autres personnes ont été recrutées (ou plutôt enlevées). C’est écrit comme aurait écrit un marchand qui fait un état de ses stocks, c’est très cadré, cela n’a pas la tournure d’un roman.
- Les 280 pages suivantes racontent les journées au château qui sont extrêmement organisées ponctuées des 150 premières “passions” : soit 150 histoires à très grande majorité scatologique et coprophage.
- Les 20 pages suivantes contiennent les 150 “passions” suivantes à base de fouets et autres nerfs de boeufs.
- Les 20 pages suivantes racontent les 150 “passions” suivantes à base de tortures (brulure, coupure, pincement, arrachement …)
- Les 40 dernières pages terminent le livre avec les 150 dernières “passions” qui ne sont autres que des meurtres
Mon avis : Ce livre est abject. Et ce, pour beaucoup de raisons.
- Pour commencer, il est quasiment illisible tellement c’est mal écrit. On a l’impression de lire un livre de compte. Passage (pas trop violent) de 2 des passions “114. Il lui fend les lèvres et les narines. 115. Il lui perce la langue avec un fer chaud, après la lui avoir sucée et mordue.”. Pour rappel, il y en a 600… Littérairement parlant, ce livre n’est absolument pas intéressant à lire. Le côté narratif du livre est complètement raté.
- Ensuite, il fait l’apologie de tout un tas de pratiques plus choquantes les unes que les autres (inceste, pédophilie, torture, meurtre, nécrophilie…) et je ne parle pas de tout ce qui peut être fait à des femmes enceintes et des nourrissons.
- Le statut de la femme est au rang des animaux et encore, certains animaux sont beaucoup mieux considérés.
Ce livre a beau avoir été écrit pendant la période des Lumières, il en va complètement à l’encontre. Je n’ai pas lu d’autres livres de cet auteur et je ne le ferai pas. Il sont peut-être différent mais cela m’a suffit. Dans le cas où certains se demanderaient pourquoi je l’ai lu entièrement, je considère que je ne peux pas critiquer quelque chose que je ne connais pas. Et donc pour un livre, je me dois de l’avoir lu complètement.
En bref, je ne comprends pas qu’il y ai de gros éditeurs (10/18 pour la version que j’ai lu) qui vendent ce livre et qu’il y ait des personnes pour l’encenser (la citation de Philippe Sollers en 4ème de couverture me débecte “Quel charme, quel fraicheur” ?!).
J’ai lu un bouquin de Sade il y a fort longtemps. Une quarantaine d’années. Mais c’était Justine.
Visiblement c’était mieux écrit que le livre comptable que tu décris.
En terme de fond, c’est aussi assez extrême et déroutant. Quel est le but ? Je pense qu’il n’y en a pas. Ce sont simplement les phantasmes alambiqués d’un type torturé.
pour comprendre la citation de Sollers, il faut savoir qu’on a affaire aussi à un torturé de la zigounette. Il a pris position pour la libération d’exhibitionnistes sur mineur de moins de 15 ans, a milité pour l’abrogation des lois qui protègent les mineurs de moins de 15 ans (avec Sartre, on l’oublie), a tenu des propos insultant vis à vis d’une femme qui, en 1990, critiquait les livre de Matzneff. Bref, Sollers a des côtés très gros xxx qui aime bien baiser des ados (ou qui fantasme de les baiser). C’est une caricature « d’intellectuel parisien », tout ces gens qui, dans les années 60, 70, 80 on réussi à transformer le noble qualificatif d’intellectuel en insulte.
De la culture, de l’esprit, un talent de polémiste ou d’écrivain, mais pas de valeurs dans tout les sens du terme. Jouissance sans responsabilité.
Je note quand même que le passage de Harry Potter au marquis de Sade a du être violent !
En effet, même si celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom est aussi un grand vilain!
DuncanIdaho dit :Je note quand même que le passage de Harry Potter au marquis de Sade a du être violent !
Bof... des histoire de b(r)aguettes...
stueur dit :Je viens de terminer de lire Les 120 journées de Sodome de Sade, écrit en 1785.
A l'origine, je ne savais pas trop à quoi m'attendre et je me suis dit que cela pourrait être intéressant pour ma culture personnelle. Je pensais que ce serait une espèce de 50 nuances de Grey au siècle des Lumières. Je me suis lourdement trompé...
Mon avis : Ce livre est abject. Et ce, pour beaucoup de raisons.
- Pour commencer, il est quasiment illisible tellement c'est mal écrit. On a l'impression de lire un livre de compte.
- Ensuite, il fait l'apologie de tout un tas de pratiques plus choquantes les unes que les autres (inceste, pédophilie, torture, meurtre, nécrophilie...) et je ne parle pas de tout ce qui peut être fait à des femmes enceintes et des nourrissons.
- Le statut de la femme est au rang des animaux et encore, certains animaux sont beaucoup mieux considérés.
Ce livre a beau avoir été écrit pendant la période des Lumières, il en va complètement à l'encontre. Je n'ai pas lu d'autres livres de cet auteur et je ne le ferai pas. Il sont peut-être différent mais cela m'a suffit. Dans le cas où certains se demanderaient pourquoi je l'ai lu entièrement, je considère que je ne peux pas critiquer quelque chose que je ne connais pas. Et donc pour un livre, je me dois de l'avoir lu complètement.
En bref, je ne comprends pas qu'il y ai de gros éditeurs (10/18 pour la version que j'ai lu) qui vendent ce livre et qu'il y ait des personnes pour l'encenser (la citation de Philippe Sollers en 4ème de couverture me débecte "Quel charme, quel fraicheur" ?!).
Je suis assez surpris de ta surprise. Enfin non, si tu t'attendais à 50 nuances de Gray, tomber sur de la littérature ça a dû être un vrai choc ! Mais bon, c'est quand même écrit dans la préface*: ce livre est inachevé !
D'ailleurs l'histoire de la perte puis de la découverte de ce manuscrit rédigé à la Bastille un peu avant un célèbre 14 Juillet est passionnante. C'est aussi écrit dans la préface*.
C'est ce qui t'a donné cette sensation de mal écrit: c'est qu'il ne l'est tout simplement pas. Enfin, toute la première partie l'est pas mal. Et contrairement à toi, l'utilisation de la langue du XVIIIe pour écrire ce genre de choses est pour moi un délice. Donc oui, on se retrouve avec une liste des "passions" et la direction où va l'histoire, car il y en a une.
Il y a plusieurs buts dans ce roman. Le premier, décrire toutes les "passions" possibles. Ambition démesurée s'il en est. Le deuxième, décrire un univers où la réalisation de ces passions est possible. Et oui, c'est une critique de la Monarchie de droit divin**. Enfin, et ça se retrouve dans toute son oeuvre, il y développe sa philosophie gouvernée par la Nature en l'absence de tout Dieu. Je suis d'ailleurs surpris que tu ne parle pas de ces longs passages.
C'est donc faire un mauvais procès au livre que de le comparer à un catalogue (ce qu'il est) et de le trouver abject (ce qu'il est).
Aussi, il n'aurait pu être écrit qu'à la période des Lumières. Le développement de la philosophie et les échanges de pensées entre les différents pays européens (pour Sade, l'Italie où il reprend des traités philosophiques à son compte, mais c'était une habitude à l'époque).
Ce qu'écrit Sade est souvent extrême car il recherche ce jusqu'au-boutisme. C'est ce qui constitue son oeuvre. L'exemple le plus évident est ce livre ainsi que ses 3 versions*** de l'histoire de Justine. Il commence avec un conte philosophique à la façon d'un Candide de Voltaire. Quelques scènes de sexe viennent agrémenter les discours philosophiques des personnages libertins et criminels. Puis c'est devenu un roman****. Plus de tout: de sexe, de criminels, de péripéties, de philosophie. Enfin, il lâche sa tête pour la troisième version. On a la vie de Justine puis celle de sa soeur Juliette. Donc toujours plus plus plus plus. D'un petit ruisseau on passe aux chutes du Niagara.
J'adore ces romans qui sont très très drôles. C'est quand même l'histoire d'une fille qui ne comprend pas, malgré ses expériences, que faire "le Bien" ne la conduit qu'à souffrir. Mais ce n'est pas grave, elle essaie encore et encore et nous, lecteurs, on sait pertinemment ce qu'il va lui arriver lorsqu'elle cherche à aider la veuve et/ou l'orphelin, d'où l'humour.
Je terminerai cette apologie de l'oeuvre de Sade par ses propres mots:
On n'est point criminel pour faire la peinture
Des bizarres penchants qu'inspire la nature.
*dans l'édition du 10/18 que j'ai lue.
**qui sera remplacée par le fascisme dans l'adaptation cinématographique de Pasolini. Si le livre t'a dégoûté, évite le film !
***il en avait prévu une quatrième, avec encore un plus grand nombre de pages
****qui pour moi est la version la mieux équilibrée. Mais bon, est-ce que Sade recherchait l'équilibre ?