de vos lectures...

jmguiche dit :
DuncanIdaho dit :Je note quand même que le passage de Harry Potter au marquis de Sade a du être violent !

Bof... des histoire de b(r)aguettes...

Ahahah, bien trouvé !

D’une certaine façon, Sade est un lanceur d’alerte avant l’heure. Dans ses écrits, c’est toujours la même chose : la vertu est du côté du petit peuple, tandis que les nobles et les notables sont tous corrompus, pervers, “sadiques”, et bien entendu pédophiles. Ceux-ci donnent souvent l’apparence de la générosité, mais en réalité ils exploitent la naïveté des gens d’en-dessous.
Ceux qui suivent un peu le dossier de la lutte contre la pédophilie savent combien cela s’applique parfaitement aujourd’hui. Ceux qui classent tout cela dans les « théories du complot » pourraient bien avoir des surprises avant la fin de l’année.

Je ne suis pas certain qu’il faille donner à Sade tant d’importance. Il décrit un monde ou les jouisseurs cyniques gagnent. C’est une vision des relations humaines absente de toute empathie, on dirait psychopathe de nos jours.
C’est un peu la même chose dans un autre roman, exactement de la même époque, les liaisons dangereuses. Le mal fait par les manipulateurs est irréparable, quoiqu’il leur arrive, ils ont gagné.

Il n’y a pas, à mon avis, de vision de classe là dedans. D’ailleurs, dans laclos, tout le monde est noble. Il y a seulement une vision des relations humaines ou le plus pervers, s’il est intelligent et toute choses égale par ailleurs, gagne.

jmguiche dit :Je ne suis pas certain qu'il faille donner à Sade tant d'importance. Il décrit un monde ou les jouisseurs cyniques gagnent. C'est une vision des relations humaines absente de toute empathie, on dirait psychopathe de nos jours.
C'est un peu la même chose dans un autre roman, exactement de la même époque, les liaisons dangereuses. Le mal fait par les manipulateurs est irréparable, quoiqu'il leur arrive, ils ont gagné.

Il n'y a pas, à mon avis, de vision de classe là dedans. D'ailleurs, dans laclos, tout le monde est noble. Il y a seulement une vision des relations humaines ou le plus pervers, s'il est intelligent et toute choses égale par ailleurs, gagne.
Si, Sade est d'une grande importance. Son nom est quand même devenu un nom commun. Et il est de ceux qui ont repoussé ce qu'il était possible d'écrire.
L'empathie existe (Justine l'est) mais n'est pas récompensée dans ce monde sans Dieu, sans morale, uniquement régit par la vision qu'il a de la Nature.

Les liaisons dangereuses sont nettement plus morales. Je rappelle que les méchants sont punis à la fin. Oui, cette fin est en totale contradiction avec le reste du roman mais c'est ce qu'il se passe. Et Merteuil est beaucoup plus intelligente que ce lourdeaud de Valmont mais c'est lui qui "gagne" au final.

Intéressant, je n’ai jamais lu Sade, mais j’ai vu le film de Pasolini “Salo ou les 120 journées de Sodome”. Cela reprend la même “trame” que le bouquin, transposé avec 4 notables dans l’Italie fascite.
C’est vraiment très dur à regarder et ça devient vite insoutenable, mais pour le coup c’est dur d’y voir une apologie de la torture, c’est même tout le contraire. C’est quoi qui donne un ton d’apologie, dans le livre de Sade ?

J’oubliais de dire que dans l’œuvre de Sade, aux nobles et aux notables, s’associent souvent de hauts représentants de l’église… Quel visionnaire !

Je ne suis pas un spécialiste de Sade le moins du monde. Il me semble que des membres de sa famille qui voulaient le spoiler de son héritage ont pris pour prétexte que c’était un athée et un provocateur pour le faire enfermer. Il aurait copulé avec une servante le dimanche de Pâques… par derrière qui plus est. Mais je ne sais pas si l’anecdote est vraie.

Dans le roman d’Ada Palmer Trop semblable à l’éclair, l’auteure parle de Sade et de la manière qu’il avait de se moquer des “scientifiques” de son époque qui tenaient des raisonnements “fallacieux” (lol). C’est pourquoi il aurait fait le commentaire selon lequel puisque le pénis est de section circulaire, ainsi que l’anus, c’est la voie naturelle par lequel doit s’effectuer l’acte sexuel.

Peut-être bien que concernant Sade, il ne faut pas s’arrêter aux apparences finalement.

Chakado dit :Intéressant, je n'ai jamais lu Sade, mais j'ai vu le film de Pasolini "Salo ou les 120 journées de Sodome". Cela reprend la même "trame" que le bouquin, transposé avec 4 notables dans l'Italie fascite.
C'est vraiment très dur à regarder et ça devient vite insoutenable, mais pour le coup c'est dur d'y voir une apologie de la torture, c'est même tout le contraire. C'est quoi qui donne un ton d'apologie, dans le livre de Sade ?
 

Je ne sais pas trop comment l'expliquer mais à aucun moment il n'y a une quelconque morale ou repentance. Les bourreaux s'en sortent la moindre égratignure. Je ne sais pas s'il y a une apologie de la torture/meurtre, mais en aucun cas il n'y a de critique non plus...

A moduler car je n'ai pas lu d'autres livres de cet auteur, qui peut-être vont à l'encontre ce cet écrit.

Poubelle aussi à un nom devenu commun…:upside_down_face:

Je sais que mon point de vue est pas très orthodoxe pour les littéraires. Mais c’est mon avis.
Il considère décrire un état de nature, mais je pense qu’il se trompe. S’il avait raison, l’humanité n’aurait pas survécu. Il décrit au contraire l’utilisation que l’absence d’empathie permet de faire. Si nous avons survécu, c’est grâce à l’empathie.
Et en effet, les victimes ont de l’empathie, mais pas les maîtres dans Sade. Je n’ai pas dit autre chose.

En tout cas, Sade déchaine plus les passions que Voldemort…
Au passage, je précise que j’aime lire, mais que je n’ai absolument aucune prétention quant à la retranscription de mes lectures que je fais ici. J’ai vraiment le sentiment de ne pas réussir à exprimer à l’écrite ce que je n’exprime déjà pas de façon terrible à l’oral (sentiment de ne jamais avoir dit les choses comme j’aurais le voulu après la fin de la discussion). Donc il ne faut pas se méprendre sur mes intentions !

Les poubelles ne sont-elles pas nécessaires, capitales ?

On peut penser ce que l’on veut de la philosophie et/ou de l’écriture de Sade. Encore heureux ! Mais on ne peut pas le juger sur “c’est horrible ce qu’il écrit”, ça n’a pas de sens puisque c’est le but. On peut ne pas aimer mais de façon raisonnée.

Oui, chez Sade les méchants remportent la victoire. Mais ce n’est pas juste parce que. C’est porté par sa philosophie, c’est pensé. Oui, il y a de la provocation aussi, pas qu’un peu. Et non, il n’y a pas de critique non plus: il est fidèle à sa pensée.

Dans sa dédicace qui ouvre Justine ou les malheurs de la vertu, non sans se moquer quelque peu du monde, il écrit: “Après avoir lu Justine, en un mot, diras-tu: Oh ! combien ces tableaux du Crime me rendent fière d’aimer la Vertu ! Comme elle est sublime dans les larmes ! Comme les malheurs l’embellissent !”. Car, explique-t-il, on en a soupé des romans mettant la Vertu triomphant du Vice et si ça fonctionnait comme exemple, ça se saurait depuis le temps. Donc il fait le contraire pour inciter les gens à la Vertu.

Sade ? Inviter les gens à la vertu ? Le peu que je connais de sa vie me fait douter.
C’est une analyse à laquelle je ne crois pas trop.
Et en effet, dans sa dédicace, je veux bien croire qu’il se moque et se donne une apparence de « respectabilité ».

Je suis dans Metro 2035, après avoir adoré l’odyssée de 2033 et un peu baillé devant le recueil d’histoires qu’est Metro 2034.

Ben c’est reparti comme en 2033, l’odyssée à travers le Metro pour trouver… ben pour trouver quelque chose, je vais pas tout vous griller non plus. Sauf que le héros Artyom est plus blasé, il y a moins de menace, de suspens… j’accroche un peu moins, je le trouve moins “page-turner” que 2033 (et infiniment meilleur que cette bouse interminable de Silo sur le même thème).
Mais je suis à peine à la moitié, et je veux quand même voir où ça va.

Hé hé, je me suis justement demandé hier (véridique) si j’allais me lancer dans Metro 2034 et Metro 2035 après avoir adoré Metro 2033 il y a quelques années.

Je crains que tu confirmes mes doutes : il y a tellement de bons livres que j’ai mieux à faire ;o)

Que de violence envers Silo… Pourtant je préfère Silo à Métro. Je le trouve plus réaliste. Et le 3eme tome clos vraiment bien l’histoire ! Alors que Métro 2033 était bien, Métro 2034 est déjà moins bien, moins pertinent dans sa trame narrative. Du coup, pour changer de Sade (et là il y a de la bouse à ne plus savoir quoi manger…), je me lance dans “Le cercle” de Dave Eggers.

Moi aussi j’ai beaucoup aimé Silo.
En revanche, après Metro 2033, je m’étais déjà dit que je ne lirais pas la suite, je me suis trop perdu dans l’histoire, les noms des stations et le souci que j’avais pour me représenter la géographie.
Probablement lié à la période où je l’ai lu, de façon un peu poussive, même si j’ai globalement bien aimé, la suite ne me tendait pas les bras (et comme je lis que 2034 est moins bon…)
Silo est passé beaucoup mieux,  il est sûrement moins exigeant.


bohu dit :
Silo est passé beaucoup mieux,  il est sûrement moins exigeant.
 

Rigolo, je pense tout l'inverse : Silo, avec son style un peu ampoulé et des descriptions ultra-détailllées qui prennent 3 pages, je l'ai trouvé plus lourd à digérer que Metro 2033 et ses chapitres assez courts..
 

stueur dit :Que de violence envers Silo...

 

J'y suis allé un peu fort, désolé.
En fait, l'histoire de Silo est pas mal du tout, mais ça tenait largement en une grosse nouvelle de 120 pages. J'ai trouvé la lecture difficile du fait des trouzmillions de descriptions bien lourdingues et interminables...


edit :  ah ah, je comprends tout. Un coup d'oeil sur le net me dit que c'était bien une nouvelle à la base, publiée sur internet, que l'auteur a "rallongé" pour en faire un roman, et auto-édité ensuite.
Ok. Mais sans moi pour la suite.

 

J’ai fini le Signal de Maxime Chattam.

Du grand Chattam ! L’un de ses meilleurs, sinon le meilleur, carrément.

Prenant, très prenant, je vous le recommande !

Cripure dit :« Une confirmation. Les gens qui bossent là sont ceux qui ont les vrais boulots. Eux, les profs, et quelques maçons, et tous ceux qui nettoient les rues (et bon, d'accord, peut-être certains bouseux poilus qui font pousser de la nourriture). Voilà des boulots. Tout le reste n'est qu'un infantile babillage. Si vous êtes consultant en management, programmateur, relations publiques, agent immobilier, ou écrivain à la con, inclinez-vous humblement devant ces adultes. En particulier si vous êtes scandaleusement mieux payés qu'eux (et vous l'êtes). Les infirmières, les profs, les assistantes sociales et les ouvriers agricoles devraient être les personnes les plus riches dans n'importe quelle société. L'aristocratie. »


Coup de gueule de l'écrivain irlandais Robert McLiam Wilson, auteur du superbe « Eureka Street »

Tric Trac

Deuxième lecture : la traduction du texte en français laisse à désirer.

Les assistants sociaux, infirmiers, maçonnes et ouvrières agricoles remercient pour la mise en éclairage. Nul doute que les consultantes et programmeuses se sentiront plus humble après avoir lu ce texte une fois traduit.

Quand aux écrivaines ? Elles apprécient l'hommage à George Sand qui dû recourir au patronyme masculin.
(je n'aurais pas tiqué si aucun des métiers n'avaient été accordés dans un esprit de neutralité)
[/digression]

Du polar moyen : les deux derniers (je crois) romans de Mary Higgins Clark, co-écrits avec Alafair Burke (vu la renommée de la première, je ne sais pas trop quoi penser de cette collaboration, est-ce la deuxième qui a tout écrit avec la lecture de la première, ou au contraire, est-ce une œuvre de la première, supportée par la deuxième en raison de son âge ? Ou était-ce une œuvre à part égale ?).

Quoiqu’il en soit, si au début j’ai été frappée par le fait que les personnages principaux sont des femmes (c’est plutôt rare dans les polars), me faisant prendre conscience d’à quel point on est habitués à lire des romans dont elles sont plutôt absentes ou là juste comme faire-valoir de l’histoire, j’ai trouvé les intrigues plutôt fades et les scènes d’action un peu gnangnan. Bref, déçue.

J’enchaîne donc sur un Carol Higgins Clark, pour voir, et j’ai l’impression d’être dans un téléfilm du style de ceux qui passaient l’après-midi sur une sixième chaîne autrefois (je n’ai plus la télé depuis longtemps, je n’ai donc pas de comparaison plus récente). Hawaï, Honolulu, une détective qui tombe comme par enchantement sur les affaires et les bons témoignages…

Bref, pas palpitant non plus comme lecture, même si on se prend au jeu et qu’on le lit d’une traite. Là aussi, la part belle est faite à des rôles féminins.

Dommage que les intrigues soient si transparentes.



J’ai ensuite lu la trilogie Par le feu (puis Par la vague et Par le vent, si je les mets dans le bon ordre) de Viviane Moore, l’histoire d’un jeune druide, Eogan, qui vit sa quête itinérante sur fond de fin du temps des druides.

Un style d’écriture agréable, une histoire que j’ai eu plaisir à suivre, une invitation dans une époque que je ne connais pas et qui est de toute façon peu connue, peu transmise, l’aube du moyen-âge.



Cela me donne de lire d’autres choses de l’époque, je vois que le mythe Arthurien est en plein dedans.

Je commence donc par lire Les dames du lac, de Marion Bradley Zimmer, que j’emprunte à la médiathèque puisqu’il est épuisé et, à première vue, pas donné en occasion. C’est le premier d’un cycle de 4 romans.

Le cycle raconte l’histoire des chevaliers de la table ronde en contant l’histoire des femmes qui y ont eu un rôle majeur : Viviane, Morgane, Guenièvre, pour ne citer que les plus connues.

Le roman a été écrit au début des années 80 et ça se sent, et j’ai l’impression que la version que j’ai n’est pas la traduction de l’intégrale, mais comme je n’ai pas le choix…

Ce n’est pas de la grande littérature, y a du sentimentalisme, mais je l’ai trouvé agréable à lire et intéressant, j’ai bien aimé le fait que leurs façons de faire élever leurs enfants par les uns et les autres n’aient pas été sans conséquences sur la mélancolie de ces enfants, blessés d’abandon même adultes. Bien sûr, c’est en filigrane, mais c’est là.

Je ne pourrai lire la suite qu’après la réouverture de la médiathèque, puisque les livres n’étaient pas encore arrivés au début du confinement.


J’enchaîne donc sur Le cycle du graal, de Jean Markale, pour avoir l’histoire de mythe d’Arthur. Là on n’est pas du tout dans le même style, tout est documenté et le début me fait penser à une histoire mythologique, suivie d’une sorte de cours de catéchisme, le tout servi par quelqu’un qui répèterait les histoires entendues en sautant de l’une à l’autre.

Il y a d’ailleurs peu de chapitres, peu de paragraphes, pas de dialogues, et beaucoup beaucoup d’informations en finalement peu de pages. Un peu laborieux jusqu’à la naissance de Merlin où je n’arrive plus à fermer le livre malgré ma fatigue.

J’en suis là,je reviendrai donc parler de ces deux cycles d’Arthur lorsque j’en aurai lu plus.


@znokiss à propos de Silo : j’en ai parlé sur un post dans ce fil, et quant à moi j’ai trouvé justement que le rythme de chacun des romans de la trilogie participait de l’ambiance de chacune de ces périodes pour une sorte de justesse dans l’immersion.

Proute dit :@znokiss à propos de Silo : j'en ai parlé sur un post dans ce fil, et quant à moi j'ai trouvé justement que le rythme de chacun des romans de la trilogie participait de l'ambiance de chacune de ces périodes pour une sorte de justesse dans l'immersion.

Ouaip (j'ai du rater ton post, mais je suis ce topic que depuis peu).
C'est moins le rythme que le style littéraire qui m'a vraiment rebuté pour Silo.


Sinon, je continue tant bien que mal Metro 2035, mais je m'essouffle, de la même manière que j'ai l'impression que l'auteur s'est essouflé à l'écrire. 

Autant j'ai trouvé 2033 bien troussé et haletant, autant là on dirait que "hé Dmitri, ça a bien marché ton livre, là. Tu nous ponds la suite ? Hop hop hop".