de vos lectures...

Je pense qu’on s’est mal compris : je me serais attendu à constater en VO que Paul utilise un vocabulaire encore plus méprisant que celui du narrateur, ce qui n’est pas le cas. En ce sens, ta traduction est contraire à mes attentes mais fidèle à Herbert : traiter une femme de “vieille femme”, c’est pas terrible, mais c’est toujours mieux que “vieille bique”, tout comme “old woman” doit être moins insultant que “old crone”. En tous cas, Herbert utilise deux qualificatifs différents, ce qui n’est pas le cas de la traduction officielle actuelle.

Mais ta trouvaille sur l’ambiguïté du sens de “crone” est très intéressante, peut-être y a-t-il une signification tombée en désuétude qui n’était pas si péjorative et sur laquelle il a pu jouer ? C’est le genre de truc qu’on pourrait trouver dans notre langue en tous cas !

Bonsoir/bonjour à tous,

Hier, j’ai terminé Les Piliers de la Terre de Ken Follett pour la deuxième fois, pour moi un must, l’une de mes meilleures lectures toutefois avec un gros bémol que je développerai.

j’adore tout d’abord le fait que les personnages ont des ambitions simples qui changent de l’éternel destin de l’élu de la prophétie (overdose !), ça été vraiment rafraîchissant. Le style de l’auteur est parfait pour moi,  phrases courtes, concices, niveau descritpion il y a l’essentiel et en même temps suffisamment de détails et de figures de style pour entrer en immersion dans l’époque, rien que le prologue fait son effet. 

Autre grosse qualité, la narration : tout semble s’improviser naturellement au fil des pages, un petit monde qui s’ouvre à nous et se transforme au travers des rencontres, du cheminement de chaque protagoniste. Les connexions et interactions entre tous les éléments sont savoureuses de même que la manière de nous démontrer que tout est fragile, repoussant chaque héros dans ses retranchements, questionnant ses priorités, désirs les plus profonds, titillant sa moralité (enfin pour certains !). Bien qu’ayant peu sinon aucun intérêt pour la religion, j’ai apprécié le personnage du prêtre qui plus d’une fois constate qu’il fait les choses d’abord pour lui-même, on peut même se demander s’il n’y pas là une critique et même un constat sur le rôle donné à Dieu qu’il est pratique de citer quand on a besoin de courage et d’un bon alibi :slight_smile:

Passionnant donc jusqu’aux deux dernières parties ( 5 et 6) où j’ai décroché de plus en plus jusqu’à lire en diagonale, tellement le coeur n’y était plus. Passé ce cap, la terrible sensation que tout a été dit, malgré le fait qu’il y ait des choses en suspens. Le fait est que certains éléments auparavant importants ont été délaissés tellement longtemps ou relégués au second plan que je m’y suis totalement désintéressé et impossible de les reconsidérer après avec l’intérêt voulu par l’auteur. La conclusion (et le destin de certains personnages majeurs) m’a encore une fois laissé de marbre d’autant qu’il ménage tellement le suspens sur les évènements à venir que ça part limite en hors sujet. 
Il y a aussi quelques entrevues /dialogues qu’on s’attend à découvrir et qui sont finalement passés sous silence et racontés indirectement après une ellipse en dépit de leur importance. 

Je pense que dans ces deux parties, l’auteur a voulu davantage disperser les causes et conséquences, mais ça n’a pas eu l’effet escompté sur moi, l’impression de lire plusieurs trames secondaires qui ont successivement entamé mon intérêt (pas constamment, mais en grande partie). Et peut-être qu’en approchant de la fin, on est plus habitué au concept et on trouve les ficelles peut-être plus grosses là où elles nous semblaient invisibles ou en tout cas discrètes. 

Un point précis, j’ai eu parfois du mal à lire certains méfaits du personnage le moins moral de l’histoire, l’auteur semble avair détaillé certaines scènes pour mieux nous le faire détester et nous rappeler que non non il n’a pas changé, mais j’en suis surtout venu à en vouloir à l’auteur de vouloir autant insister sur ses violences faites aux femmes, âmes sensibles attention !

Ceci dit cela n’enlève rien à l’ensemble de l’oeuvre que je trouve exemplaire en bien des points. 
Je sais qu’il y a deux autres romans dans le même univers avec d’autres héros/destins, si quelqu’un ici les a lus, je veux bien des retours sans spoils. A quel point sont-ils reliés aux Piliers de la Terre (un peu, ? beaucoup ?) retrouve-t-on excatement le même principe (actions réactions, cause conséquences, dilemmes, connexions) ? merci d’avance.

stueur dit :Trève de pathos, retour aux lectures!

Je viens de terminer L'ile au trésor de Robert Louis Stevenson (quand je vous disais que je me mettais aux lectures "faciles"...).

Le pitch : le jeune Jim Hawkins voit débarquer un pirate dans la taverne tenue par son père. Suite à la mort des deux adultes et la découverte d'une carte aux trésor, Jim part à la recherche du trésor en compagnie de tout un équipage. Une partie du dit équipage se trouvera être des pirates...

Une histoire d'aventures, dépaysante et courte à la fois. Le livre est classé en lecture jeunesse mais il n'a rien d'enfantin, hormis le héros qui est un adolescent. L'histoire est bien amenée, les personnages sont attachants, les surprises et rebondissements permanents.

Bref, une lecture vraiment sympa qu'il est possible de partager en famille.

Ah c'est marrant on a en parlé ce week-end avec ma nièce. Elle s'apprête à le lire.
Apparemment il y a un jeu video de pirates ou un truc comme ça qui marche bien en ce moment :
elle voulait Anne Bony quand on a joué à Jamaïca.

Excellent souvenir de lecture.
Et ça n'existait pas la littérature jeunesse à l'époque de Stevenson. Donc non, ça n'en est pas.
Cela dit les jeunes de nos jours sont moins niais que le plupart des adultes de l'époque. 

Je conserve un excellent souvenir des Piliers de la terre de Ken Follett, ce fut une lecture enthousiasmante, beaucoup de choses se passent, il y a cette cathédrale et les personnages très variés, on suit cette épopée sans pouvoir s’arrêter, et pourtant il y a quand même pas mal de pages à tourner. Quelques points toutefois :

- Dans ce livre, quand il fait beau c’est qu’il va pleuvoir. Au bout de 2-3 chamboulements et revirements, on se fait plus happer par les scènes de répit, on attend ce qui va tout (re)faire basculer. Du coup, comme l’auteur en abuse, on sait qu’on va passer successivement par des heuts et des bas tout au long du livre.

- Les scènes sont parfois effectivement très crues / violentes. Je crois que c’est certes pour restranscrire des conditions de vie d’une autre époque. Mais il faut bien avouer que c’est aussi un peu une marque de fabrique de Ken Follett qui aime bien glisser quelques interludes “d’un autre genre”.

- Je me demande bien comment Ken Follett aurait pu autrement conclure son ouvrage. Mais j’avoue que j’ai trouvé la fin (les dernières 50 pages, de tête) un peu rapide, parfois abracadabrante, on tombe presque dans la caricature histoire de conclure et tout caser avant de refermer le livre.

Et malgré cela, je me répète, ce livre garde une belle place en mon coeur. :wink:

P.S. J’ai essayé d’en dévoiler le moins possible, comme convenu.

Ah merci de ton propre retour, j’avoue apprécier ne pas être le seul à avoir perçu cette fin comme un gros fouillis ou plein de nouveaux personnages apparaissent et en même temps ça traîne pour rien, une sorte de roman dans le roman, vraiment étrange, il y avait moyen de conclure plus directement ou en tout cas plus en lien avec le reste. Je me demande s’il n’avait pas un certain nombre de pages à respecter, ça ne m’étonnerait pas en tout cas. 

Oui la qualité de Follett peut devenir son point faible, effectivement on commence à un moment donné à prévoir qu’un bouleversement va s’opérer, mais ce qui est “fun” c’est qu’on ne devine pas toujours quand ni comment et à quel point, à ma deuxième lecture je me suis fait surprendre à nouveau plus d’une fois, j’ai adoré ! 

Ce que j’admire  c’est que par un seul évènement il arrive à influencer plusieurs personnages et aspects de l’histoire, souligant des connexions qu’on avait pas repéré de prime abord, d’ailleurs certains protagonistes finissent eux-mêmes par bien maîtriser cette mécanique (digne d’un jeu de société, même si je ne suis pas sûr que l’adaptation ludique emploie de telles possiblités). 

Oui un côté un peu malsain par moment, j’avais vraiment le sentiment d’être le témoin forcé d’une scène ignoble et que l’auteur le sachant prenait plaisir à reproduire au moment où on pensait en être définitivement débarrassé. 

Je sais que Follett a écrit également des thrillers, curieux de voir ce que ça donne. 

el payo dit :
stueur dit :Trève de pathos, retour aux lectures!

Je viens de terminer L'ile au trésor de Robert Louis Stevenson (quand je vous disais que je me mettais aux lectures "faciles"...).

Le pitch : le jeune Jim Hawkins voit débarquer un pirate dans la taverne tenue par son père. Suite à la mort des deux adultes et la découverte d'une carte aux trésor, Jim part à la recherche du trésor en compagnie de tout un équipage. Une partie du dit équipage se trouvera être des pirates...

Une histoire d'aventures, dépaysante et courte à la fois. Le livre est classé en lecture jeunesse mais il n'a rien d'enfantin, hormis le héros qui est un adolescent. L'histoire est bien amenée, les personnages sont attachants, les surprises et rebondissements permanents.

Bref, une lecture vraiment sympa qu'il est possible de partager en famille.

Ah c'est marrant on a en parlé ce week-end avec ma nièce. Elle s'apprête à le lire.
Apparemment il y a un jeu video de pirates ou un truc comme ça qui marche bien en ce moment :
elle voulait Anne Bony quand on a joué à Jamaïca.

Excellent souvenir de lecture.
Et ça n'existait pas la littérature jeunesse à l'époque de Stevenson. Donc non, ça n'en est pas.
Cela dit les jeunes de nos jours sont moins niais que le plupart des adultes de l'époque. 

Dans l'absolu, je ne sais pas si la littérature jeunesse existait à cette époque. Par contre, ce livre a été écrit pour le fils de sa femme qui avait 13 ans (le fils, pas sa femme 😉) il me semble au moment de l'écriture du livre. Peut être le premier livre pour enfants/ados?

Merci, ça je ne savais pas.
Lewis Carroll a écrit Alice au pays des merveilles quelques années avant, pour une gamine de son entourage. Je ne sais plus qui, ni avec quelles motivations… ça ne me semble pas clair.

DuncanIdaho dit :Mais ta trouvaille sur l'ambiguïté du sens de "crone" est très intéressante, peut-être y a-t-il une signification tombée en désuétude qui n'était pas si péjorative et sur laquelle il a pu jouer ? C'est le genre de truc qu'on pourrait trouver dans notre langue en tous cas !

Qu'est ce que tu penses de matrone ou vieille matrone ?
 

“Vieille matrone” pour insister sur le côté péjoratif constaté en VO, ça me paraît excellent. Cerise sur le gâteau, certaines définitions du mot matrone peuvent renvoyer aux fonctions pas très nobles du Bene Gesserit concernant le contrôle des naissances. Le terme donne un côté antique qui convient parfaitement à un ordre au nom latin, et la racine mater colle très bien avec sa position de révérende mère. Je pense que c’est une jolie trouvaille, ambiguë bien comme il faut ! J’approuve !

Au beau milieu du roman d’anticipation LES FURTIFS, le dernier en date de Alain Damasio (la zone du dehors, la horde du contrevent). 
Sa prose est très agréable à lire , souvent poétique, et propose toujours une prise de conscience sur des sujets très actuels… 

coup de cœur :heavy_heart_exclamation:

Tiens, c’est ma lecture prévue des prochaines vacances en octobre.

Pas la peine d’attendre: impossible de ne pas être pris par la force de cet auteur.
Et avec La zone du dehors, il va réveiller le révolutionnaire en vous!

Cromkrull dit :

Je sais que Follett a écrit également des thrillers, curieux de voir ce que ça donne. 
 

J'ai "lu" en roman audio Peur Blanche dont je garde un bon souvenir. C'est d'ailleurs ce qui m'avait encouragée à tenter de lire Les Piliers de la Terre qu'on m'avait ensuite offert, mais je ne suis pas allée bien loin dans la lecture, une centaine de pages tout au plus ; trouvé en audio ensuite, mais le narrateur a une voix/un ton qui ne me conviennent pas, donc pas allé bien loin non plus.
Il faudrait que j'en retente la lecture, ça fait un bail maintenant...
Ou alors que je lise d'autres thrillers/polars de l'auteur, puisque Peur Blanche m'avait plu.

Proute, le début des Piliers de la Terre est un peu longuet. J‘ai faim! j‘ai froid, je mange du pain trempé dans de la bière et on recommence. Mais c‘est une sorte de mise en ambiance, de présentation des personnages, de préparation pour l‘épopée qui va suivre. Je te conseille de t‘accrocher et essayer de passer le cap des 100 pages. Moi, je n‘ai pas regretté et je ne suis pourtant pas le plus assidu des lecteurs.

D’accord, je lui redonnerai sa chance quand j’en aurai fini avec Sanderson (je pense en avoir jusqu’à la fin de l’année laugh) et que je l’aurai retrouvé dans un des cartons du grenier où est stockée ma biblio pour le moment.

A noter que la mini-série Les Piliers de la Terre n’est pas trop mal du tout, pour ceusses qui aiment les moines d’époque, les paysans au pieds boueux et ces anciens temps où l’église était toute puissante.

Je viens de terminer Annihilation de Jeff VanderMeer, premier tome la trilogie du rempart sud.

Le pitch : 4 femmes scientifiques sont envoyées dans la zone X pour l’étudier. Il s’agit de la 12ème expédition.

Si vous avez vu la série Lost, vous saurez à quoi vous en tenir : un paquet de pistes ouvertes, mais pas une seule de clôturer avant la fin du livre. Et c’est extrêmement frustrant. Qu’on reste dans le flou, ok. Mais là, on parle de sujet à un chapitre puis on n’en tends plus parler (à priori, les tomes suivants n’apportent pas ou peu de réponses). Sinon, les phrases sont pour le moins alambiquées, voir avec un sens plus que sybillin pour certaines. La lecture n’est pas fluide.

En résumé, je n’ai pas du tout aimé le livre qui se perd dans des phrases inutilement compliquées et part dans tous les sens sans que cela n’ai ni queue ni tête. A fuir. (PS : il s’agit bien d’un avis et pas d’une vérité. si certains on un avis contraire qu’ils se manifestent pour qu’on en discute ou qu’ils se taisent à jamais ! :grin:)

stueur dit :Je viens de terminer Annihilation de Jeff VanderMeer, premier tome la trilogie du rempart sud.

Le pitch : 4 femmes scientifiques sont envoyées dans la zone X pour l'étudier. Il s'agit de la 12ème expédition.

Si vous avez vu la série Lost, vous saurez à quoi vous en tenir : un paquet de pistes ouvertes, mais pas une seule de clôturer avant la fin du livre. Et c'est extrêmement frustrant. Qu'on reste dans le flou, ok. Mais là, on parle de sujet à un chapitre puis on n'en tends plus parler (à priori, les tomes suivants n'apportent pas ou peu de réponses). Sinon, les phrases sont pour le moins alambiqués, voir avec un sens plus que sybillin pour certaines. La lecture n'est pas fluide.

En résumé, je n'ai pas du tout aimé le livre qui se perd dans des phrases inutilement compliqués et part dans tous les sens sans que cela n'ai ni queue ni tête. A fuir. (PS : il s'agit bien d'un avis et pas d'une vérité. si certains on un avis contraire qu'ils se manifestent pour qu'on en discute ou qu'ils se taisent à jamais ! 😁)

Un rapport avec ce super film qui date de 2-3 ans ?

Le film avec Natalie Portman est l’adaptation du 1er livre + une fin écrite par le scénariste. Il n’y a pas d’adaptation prévue des livres 2 et 3.
Au moins ce film a-t-il une fin…

Pyjam dit :Le film avec Natalie Portman est l'adaptation du 1er livre + une fin écrite par le scénariste. Il n'y a pas d'adaptation prévue des livres 2 et 3.
Au moins ce film a-t-il une fin...
 

Ah voila le fin mot de l’histoire :)