Emissaires des morts et Radieux ajoutés à ma wishlist.
J’interviens très peu ici, mais je lis beaucoup en vrai. A tel point que je me suis refais les soixante premières pages du sujet, histoire de trouver des titres susceptibles de me plaire, et je me suis aperçu que j’avais déjà lu pas mal des titres cités, ou bien je les avais écartés en connaissance de cause.
Néanmoins je parviens encore ça et là à dénicher des titres, et je suis rarement déçu par ces choix.
Tout ça pour dire que vous m’êtes précieux.
Pour montrer que je ne suis pas un ingrat, je vais quand même vous citer des titres que j’ai vraiment beaucoup appréciés, en espérant vous rendre le service que vous me rendez.
* Des femmes qui tombent de Pierre Desproges: un polar SF loufoque, que j’ai lu, relu, rerelu,… Le seul roman que Pierre Desproges a écrit. Le livre que j’apporterais avec moi sur une île déserte.
extrait: Pour peu que son gosse se coince l’auriculaire dans le pédalier de son tricycle, le plus fervent partisan de l’aide au tiers monde oubliera de partir soigner les petits affamés pour filer toutes affaires restantes à la pharmacie du coin, en vertu d’une loi sacrée de l’espèce qui veut que la sauvegarde d’un petit doigt gras familier relègue aux calendes celle de mille ventres creux plus lointain.
* L’équipée malaise ou Je m’en vais (prix Goncourt) de Jean Echenoz: Moins pour l’histoire que pour le style. La plume de Jean Echenoz me fascine. Son talent l’autorise à résumer la vie d’un de ses personnages cinquantenaire en trois ou quatre phrases. J’attends le jour où il réussira à conjuguer son art avec une histoire haletante.
extrait: Gare du Nord, des escadrons de Parisiens travaillant en banlieue croisaient le contraire dans un grouillement feutré de caoutchouc, de crêpe et de cuir, sous la polyphonie des parfums frais, des sueurs fraîches, des dentifrices et des tabacs frais, où toujours dissonaient quelques premières notes de calvados.
* La Guerre éternelle de Joe Haldeman: Space opera militaire, fascinant et vertigineux.
extrait: J’avais un nouvel ami qui était tout le temps sur mes genoux. C’était le chat, qui avait le don de fuir les gens qui aimaient les chats pour se coller à ceux qui souffraient de sinusite ou détestaient les petites bêtes sournoises. Malgré tout, nous avions quelque chose en commun puisqu’à ma connaissance, il était le seul autre mammifère hétérosexuel mâle à des lieux à la ronde. Il était castré, bien sûr, mais vu les circonstances, ça ne changeait pas grand chose.
* Nous rêvions juste de liberté de Henri Loevenbruck: Un road-movie rappelant parfois Easy Rider, tournant autour de la fraternité dans l’univers des motards. La fin du roman est de loin la plus durablement marquante que j’ai jamais lue.
pitch: Nous avions à peine vingt ans, et nous rêvions juste de liberté." Ce rêve, la bande d’Hugo va l’exaucer en fuyant la petite ville de Providence pour traverser le pays à moto. Ensemble, ils vont former un clan où l’indépendance et l’amitié règnent en maîtres. Ensemble ils vont, pour le meilleur et pour le pire, découvrir que la liberté se paye cher.
* Le Jardin du Bossu de Franz Bartelt: J U B I L A T O I R E.
extrait: Le romantisme, le vrai, c’est une affaire de mecs à pognon. Faut les habits avec les dentelles. Faut le vocabulaire. Faut le sens des rimes. Faut savoir tousser, cracher le sang, se retenir de péter ou connaître les manières qui permettent de péter sans bruit et en dispersant l’odeur par des menuets improvisés. En plus, il faut savoir boire sans dire de conneries à partir du troisième verre. Ca, c’est pas facile.
* Le Déchronologue de Stéphane Beauverger: une intromission habile de la SF dans l’univers des pirates. Un très bon moment.
extrait: Je suis le capitaine Henri Villon et je mourrai bientôt.
Non, ne ricanez pas en lisant cette sentencieuse présentation. N’est-ce pas
l’ultime privilège d’un condamné d’annoncer son trépas comme il l’entend ?
C’est mon droit. Et si vous ne me l’accordez pas, alors disons que je le prends.
Quant à celles et ceux qui liront mon récit jusqu’au bout, j’espère qu’ils sauront
* La Zone du dehors d’Alain Damasio: histoire de le citer tout en évitant la traditionnelle Horde du Contrevent, énorme malgré une conclusion qu’on voit arriver très trop vite. Certes, son verbiage philosophique habituel ponctue le récit, mais son talent est indéniable.
pitch: 2084
Orwell est loin désormais. Le totalitarisme a pris les traits bonhommes de la social-démocratie. Souriez, vous êtes gérés ! Le citoyen ne s’opprime plus : il se fabrique. A la pâte à norme, au confort, au consensus. Copie qu’on forme, tout simplement. Au coeur de cette glu, un mouvement, une force de frappe, des fous : la Volte. Le Dehors est leur espace, subvertir leur seule arme.
Sinon, en vrac: La conjuration des imbéciles, Gagner la Guerre, Des souris et des hommes, tout John Fante, l’Ecume des jours, La Grande Porte, Le Joueur d’échecs, la saga Silo, Des milliards de tapis de cheveux, Des fleurs pour Algernon, Les particules élémentaires, Le Monde inverti, Chroniques martiennes, La Stratégie Ender, puis aussitôt après La Stratégie des Ombres,…