Une retraduction de GoT, aussi “vite” après la trad initiale, j’y crois pas une seconde. Economiquement, c’est mort : le gros des ventes est déjà fait, les stocks actuels sans doute pas écoulés, la série n’existe plus (et son spin-off n’a pas pris), le marché de l’occasion est en plein boom pour les “mauvais” genres que sont le polar, la SF, la fantasy… Aucun éditeur ne repaiera une trad à un traducteur de qualité pour une réédition. Et puis, tout simplement, GoT se vend quoi qu’il arrive. Le grand public ne se plaint JAMAIS qu’une trad est pourrie, ou en tout cas, s’il râle, c’est dans son coin (ou sur un forum), et ça s’arrête là. Alors que, comme je le rappelle souvent, acheter une trad de m…, dans n’importe quel domaine, c’est un peu comme acquérir un appareil défectueux…
Oui, en fait, c’est ça, le Graal du traducteur ou de la traductrice : être invisible. Se fondre et se dissoudre au maximum dans le style et l’univers de l’auteur. Et ça, évidemment, c’est un travail d’adaptation certes, mais aussi tout simplement d’écriture (dans ta langue natale). Donc il est évident que si le traducteur/trice est lui/elle-même auteur de fiction et sait épouser le style d’un(e) autre, ça aide pas mal.
Mais il ne faut pas oublier qu’un traducteur peut aussi être confronté à des impasses. Dans le cas d’un cycle traduit alors qu’il est encore en cours (le problème se pose aussi sur les séries télé dans l’audiovisuel) : tu n’es jamais à l’abri qu’un choix, un développement ou un bête jeu de mots ultérieur de l’auteur invalide un de tes choix de traduction initiaux. Exemple : tu décides de traduire le nom d’un personnage de telle façon, et plus tard, un jeu de mots est fait dessus… qui ne fonctionne pas avec ton choix en français. Plusieurs options : 1) si ça arrive au sein d’un même bouquin, eh bien, soit tu laisses le nom VO (et tu expliques la blague en note, voire tu l’escamotes), soit tu choisis un nom VF juste pour qu’il colle avec ce passage-là. 2) tu trouves une solution pour rendre quand même le jeu de mots avec ton choix initial, en adaptant ou en transposant les choses (c’est souvent possible, il y a toujours une solution plus ou moins heureuse, mais c’est justement un cas où tu vas vraiment devoir altérer le texte original).
Sylvano dit : tu n'es jamais à l'abri qu'un choix, un développement ou un bête jeu de mots ultérieur de l'auteur invalide un de tes choix de traduction initiaux. Exemple : tu décides de traduire le nom d'un personnage de telle façon, et plus tard, un jeu de mots est fait dessus... qui ne fonctionne pas avec ton choix en français. Plusieurs options : 1) si ça arrive au sein d'un même bouquin, eh bien, soit tu laisses le nom VO (et tu expliques la blague en note, voire tu l'escamotes), soit tu choisis un nom VF juste pour qu'il colle avec ce passage-là. 2) tu trouves une solution pour rendre quand même le jeu de mots avec ton choix initial, en adaptant ou en transposant les choses (c'est souvent possible, il y a toujours une solution plus ou moins heureuse, mais c'est justement un cas où tu vas vraiment devoir altérer le texte original).
Tu me fais penser que la première fois où j'ai "remarqué" un travail de traduction dans un livre, c'était sur Harry Potter et la Chambre des secrets, avec l'anagramme sur le nom Tom Elvis Jedusor (Tom Marvolo Riddle en VO). J'avais trouvé ça fort d'inventer une anagramme tout en conservant le prénom d'origine et en essayant de garder la notion de "riddle". Je me souviens être revenu au début du bouquin pour checker le nom du traducteur et le garder en mémoire.
(Accessoirement, ça permet de répondre à une question niveau 10 dans TTMC)
Je me demande si JK Rowling n’a pas filé des infos en amont, d’ailleurs, ce qui n’empêche pas qu’il faut quand même pouvoir trouver l’astuce !
Chakado dit :Sylvano dit : tu n'es jamais à l'abri qu'un choix, un développement ou un bête jeu de mots ultérieur de l'auteur invalide un de tes choix de traduction initiaux. Exemple : tu décides de traduire le nom d'un personnage de telle façon, et plus tard, un jeu de mots est fait dessus... qui ne fonctionne pas avec ton choix en français. Plusieurs options : 1) si ça arrive au sein d'un même bouquin, eh bien, soit tu laisses le nom VO (et tu expliques la blague en note, voire tu l'escamotes), soit tu choisis un nom VF juste pour qu'il colle avec ce passage-là. 2) tu trouves une solution pour rendre quand même le jeu de mots avec ton choix initial, en adaptant ou en transposant les choses (c'est souvent possible, il y a toujours une solution plus ou moins heureuse, mais c'est justement un cas où tu vas vraiment devoir altérer le texte original).Tu me fais penser que la première fois où j'ai "remarqué" un travail de traduction dans un livre, c'était sur Harry Potter et la Chambre des secrets, avec l'anagramme sur le nom Tom Elvis Jedusor (Tom Marvolo Riddle en VO). J'avais trouvé ça fort d'inventer une anagramme tout en conservant le prénom d'origine et en essayant de garder la notion de "riddle". Je me souviens être revenu au début du bouquin pour checker le nom du traducteur et le garder en mémoire.
(Accessoirement, ça permet de répondre à une question niveau 10 dans TTMC)
Voilà, c'est l'essence même du travail de traduction, à la fois la satisfaction et la souffrance qu'il procure. Le jeu de mots, le trait d'humour, la connotation, le sous-entendu, la poésie, les sonorités, etc. : toutes choses que l'intelligence artificielle n'est pas prête de maîtriser comme un bon traducteur humain. Je donne souvent aussi en exemple l'adaptation en français des noms de Pokemons. Ca demande pas mal de créativité, mine de rien, en termes de poésie, de pouvoir d'évocation, de mignonnerie sans verser dans le ridicule, etc.
Normalement dans deux minutes quelqu’un invoque le point Godwin de la traduction : Patrick Couton.
Ah zut je suis en avance de deux minutes.
Sylvano dit :Je donne souvent aussi en exemple l'adaptation en français des noms de Pokemons.
C'est vrai que c'est un super exemple. J'avais vu une interview du traducteur qui expliquait certains noms par rapport au japonais original, c'était passionnant.
Je suis admiratif du travail et de l'effort qui est mis dans ce type de traduction alors que c'est un domaine qui peut sembler un peu "méprisé" (vu que ce n'est pas de la graaande littératuuuuure)
Je viens de terminer La ménagerie de papier de Ken Liu, un recueil de nouvelles.
On y retrouve 19 nouvelles, majoritairement de SF, mais aussi de fantasy ou de fantastique. L’auteur étant d’origine chinoise (avant d’émigrer à 11 ans aux USA), le côté asiatique y est souvent présent.
Les sujets sont originaux, et l’écriture est toujours fluide, même si elle est parfois technique. Les histoires sont souvent touchantes, attention, on est très loin des super-héros grosbill super badass.
Bref, j’avais beaucoup apprécié Jardins de poussière, celui-ci est du même tonneau. Une pépite que je vous recommande chaudement !
Un silence brutal de Ron Rash.
Les, le shérif de cette petite ville forestière au fin fond de la Caroline expédie les affaires courantes à 15 jours de la retraite, lorsqu’il doit démêler une dernière affaire, l’empoisonnement d’une rivière en amont d’un gîte de pêche. Il va falloir remuer des souvenirs, tout le monde se connaît dans cette région des Appalaches.
bon…
tout ça ne vous passionne sans doute pas, mais Ron Rash appartient à un genre littéraire que j’aime bien, les nature writing, la nature magnifiée comme dans les romans de Tim Harrison avec tous ses paumés ruraux.
et c’est vrai que le livre par son rythme et sa narration fait très cinéma. Je ne sais pas si les auteurs américains sont influencés par le cinéma et écrivent en conséquence où s’ils écrivent sciemment comme ça pour être facilement adaptable. J’aurais bien vu Tommy Lee Jones ou Rod Steiger dans le rôle du flic nonchalant.
la musique du sang de Greg Bear. C’est de la SF achetée 1e au hasard d’une brocante.
soit un chercheur en biotechnologie travaillant sur des cellules intelligentes qui alors qu’il est renvoyé de son labo, s’injecte le produit de ses recherches pour pouvoir continuer à travailler plus tard… sauf que tout va dégénérer. Les cellules vont s’organiser, créer de nouveaux organismes et progressivement contaminer toute l’humanité.
un mélange de science et quand même pas mal de délires sous acides, enfin moi j’ai pas tout compris.
Puisqu’on effleurait le sujet sur un autre topic, j’ai attaqué, sorti au hasard d’un des stalagmites de livres que j’achète comme un écureuil faisant ses provisions d’hiver, « Maîtres anciens» de Thomas Bernhard, un écrivain qui ne fait pas parti de mes auteurs de chevets, mais j’ai bien aimé et souvent souri dans le métro ce matin.
un extrait d’un compte rendu trouvé sur le net pour faire vite et qui résume un peu l’oeuvre:
«Dans ce présent en suspens, naissent par la voix des personnages des spéculations, des réflexions sur l’art, l’état catholique, la saleté des toilettes viennoises, le deuil, les guides de musée ou encore sur l’industrie musicale « véritable massacreur de l’humanité »… »
bon ça demande un peu de culture générale un peu pointue (peinture, philo, littérature, musique)
mais ça m’a agréablement surpris.
tout se passe devant ce tableau, ça donne envie non?
Je viens de terminer Artemis d’Andy Weir.
Le pitch : sur la seule station lunaire Artemis, Jazz, une coursière et contrebandière, veut devenir riche mais cela ne va pas se passer comme prévu…
Il s’agit du 2ème roman traduit d’Andy Weir (il semble en avoir fait un premier qui n’a pas été traduit d’après wikipedia) qui a écrit Seul sur Mars. Dans le même style qui se veut réaliste, bien que tout soit fictionnel en dehors des principes physiques, on retrouve la patte de l’écrivain qui est beaucoup dans l’action. L’idée d’une ville sur la Lune est bien amenée et l’histoire est crédible. Par contre, dans un souci de compréhension pour le lecteur, il est fréquemment mentionné plusieurs aspect physiques qui deviennent redondant (ok, on a bien compris que la gravité sur la Lune est 6 fois inférieure à celle de la Terre !).
En résumé, on a une histoire sympa, très agréable à lire, crédible et relativement réaliste. Par contre, ne vous attendez pas à réfléchir ou apprendre des choses ou concepts, on est clairement dans du pure divertissement. Si c’est ce que vous cherchez, foncez, sinon vous resterez sur votre faim.
Je viens de terminer L’Anomalie d’Hervé Le Tellier.
Le pitch : en juin 2021, un avion de la compagnie Air France subit des turbulences importantes sur le trajet Paris - New-York et demande, par radio, à atterrir d’urgence. problème : le même vol (avec le même équipage et les mêmes passagers) a déjà atterri en mars…
Un roman assez atypique dans son écriture, on suit 11 protagonistes et l’un d’entre eux est écrivain et il a écrit un livre qui s’appelle l’Anomalie(?!), et dans son rythme en 3 parties très distinctes.
Le sujet est intéressant et bien abordé mais la fin arrive de façon un peu bizarre, un peu façon “voilà, c’est tout ce que j’avais à dire”.
En résumé, un roman agréable à lire et pas dénué d’intérêts mais dont la fin m’a laissé sur ma faim (quelle belle phrase que vous n’avez sans doute jamais lu auparavant :D).
stueur dit :Je viens de terminer L'Anomalie d'Hervé Le Tellier.
Le pitch : en juin 2021, un avion de la compagnie Air France subit des turbulences importantes sur le trajet Paris - New-York et demande, par radio, à atterrir d'urgence. problème : le même vol (avec le même équipage et les mêmes passagers) a déjà atterri en mars...
Un roman assez atypique dans son écriture, on suit 11 protagonistes et l'un d'entre eux est écrivain et il a écrit un livre qui s'appelle l'Anomalie(?!), et dans son rythme en 3 parties très distinctes.
Le sujet est intéressant et bien abordé mais la fin arrive de façon un peu bizarre, un peu façon "voilà, c'est tout ce que j'avais à dire".
En résumé, un roman agréable à lire et pas dénué d'intérêts mais dont la fin m'a laissé sur ma faim (quelle belle phrase que vous n'avez sans doute jamais lu auparavant :D).
J'ai beaucoup aimé ce livre (vive les boîtes à livre, elles réservent parfois de bonnes surprises), très divertissant et atypique, comme tu le dis, et c'est sûrement ce qui lui a valut son prix Goncourt.
Je lui ai trouvé un côté Philip K.Dick "à la française".
Un bon point pour son originalité et son humour.
Intrigué je suis par ce Goncourt. C’est bien possible que ce livre m’accompagne en vacances cet été, ça a l’air de ressembler à ce que j’aime !
Pas assez “tordu” pour toi (quand on a lu en entier la Maison des feuilles…)
J’aime bien les trucs tordus mais pas exclusivement : heureusement que je n’apprécie pas que des bouquins aussi hors normes que la maison des feuilles (qui ne m’a pas d’ailleurs pas tant marqué que ça) sinon je n’aimerais pas grand chose !
Mr le Néophyte dit :stueur dit :Je viens de terminer L'Anomalie d'Hervé Le Tellier.
Le pitch : en juin 2021, un avion de la compagnie Air France subit des turbulences importantes sur le trajet Paris - New-York et demande, par radio, à atterrir d'urgence. problème : le même vol (avec le même équipage et les mêmes passagers) a déjà atterri en mars...
Un roman assez atypique dans son écriture, on suit 11 protagonistes et l'un d'entre eux est écrivain et il a écrit un livre qui s'appelle l'Anomalie(?!), et dans son rythme en 3 parties très distinctes.
Le sujet est intéressant et bien abordé mais la fin arrive de façon un peu bizarre, un peu façon "voilà, c'est tout ce que j'avais à dire".
En résumé, un roman agréable à lire et pas dénué d'intérêts mais dont la fin m'a laissé sur ma faim (quelle belle phrase que vous n'avez sans doute jamais lu auparavant :D).J'ai beaucoup aimé ce livre (vive les boîtes à livre, elles réservent parfois de bonnes surprises), très divertissant et atypique, comme tu le dis, et c'est sûrement ce qui lui a valut son prix Goncourt.
Je lui ai trouvé un côté Philip K.Dick "à la française".
Un bon point pour son originalité et son humour.
je t'invite a lire l'anomalie du train 006 qui est un pastiche ; l'ecrivaiin est un pote de Le TELLIER
jTrès très bon , notament parce qu'il plagie 5 auteurs célébre dont LE TELLIER
allez je vous laisse avec un lipogramme de 26 lettre :
Merci pour cette remarque, je n’avais pas connaissance de l’existence de ce pastiche, ça titille ma curiosité.
C est rigolo de faire un pastiche d un livre pas très très connu (je l’ai acheté par hasard à ma femme pour son livre mensuel )
C est frequent en littérature?
noisettes dit :C est rigolo de faire un pastiche d un livre pas très très connu (je l'ai acheté par hasard à ma femme pour son livre mensuel 😁)
C est frequent en littérature?
Je ne peux pas te répondre pour les pastiches, par contre, d'après son éditeur, l'Anomalie est le second Goncourt le plus vendu de l'histoire (L'amant de Marguerite Duras est l'indétrônable premier).
Du coup, pas très très connu, je ne dirais pas ça.
A y réflechir, je trouve quand même bizarre qu’il se soit mieux vendu que “La vie devant soi” de Gary/Ajar, “Au revoir là-haut” de P.Lemaître ou encore le roman de Houellebecq… hum…