Ben à @duncanidaho…
Je le relis en anglais. J’ai dû lire la traduction de F. Ledoux 3 fois dans ma vieille édition poche quand j’étais ado / étudiant. J’ai relu le SdA il y a quelques années dans la traduction de D. Lauzon. Contrairement à ce que j’ai dit dans mon message précédent, je réalise qu’à ce moment là, j’ai dû lire les appendices dans leur intégralité mais sans remarquer que c’était la première fois. Je ne peux me l’expliquer que parce que c’était en ebook et que leur volume ne m’a sauté aux yeux. Là, dans ma belle édition Harper Collins, c’était impossible à rater : Frodon venait de quitter la Terre du Milieu que j’avais encore un quart du tome à lire ! J’ai donc exhumé mes vieux volumes pour comparer et j’ai vu ce qu’il manquait. Il y a des trucs étonnants : il y a en principe 6 arbres généalogiques de familles hobbits, mais seulement 4 sont présents dans ma version poche. Ce n’était pas difficile à traduire, on a juste l’impression que c’était pour économiser 2 pages (utilisées pour la pub de fin sur le jdr des Terres du Milieu ?).
Dans la version Harper Collins, une partie non négligeable du volume de ces appendices se trouve dans un colossal index de 40 pages. Chaque nom de lieu ou de personnage est là, avec un renvoi vers les pages le mentionnant, ce qui m’explique finalement pourquoi dans cette édition les pages ne redémarrent pas à 1 à chaque tome (les deux tours commencent à la page 400 et quelques, je n’avais jamais vu ça).
Toujours est-il que ces appendices sont passionnants. Il y a des choses sur le 1er âge, certes racontées avec plus de verve dans le Silmarillion, mais aussi sur le 3e âge, tout ce qui précède et mène à la Guerre de l’Anneau, avec les guerres entre les hommes (on comprend mieux pourquoi Sauron a des alliés humains), la prophétie disant que le Roi Sorcier d’Angmar ne mourra pas de la main d’un homme, les raisons de l’arrivée de Saroumane à Isengard et sans doute plein d’autres choses que je n’ai pas encore lues notamment sur le Rohan et les Nains. Le style est très aride, ce n’est pas le récit à taille humaine d’“un aller et d’un retour” écrit par un hobbit romancier, ce sont des documents historiques chroniquant succinctement les grands événements du monde sur une large période et remettant en contexte la Guerre de l’Anneau racontée précédemment. En creux, ça raconte aussi ce que sont devenus Merry et Pippin, qui passent du statut de guignols gaffeurs à celui d’historiens.
Pour finir sur cette histoire d’appendices, je suis passé hier soir à Cultura et ai consulté les quelques éditions poche récentes en rayon, toutes avaient la totalité des appendices. Seul l’index manque par rapport à ma version Harper Collins, ce qui se comprend aisément. Un gros bon point donc pour cette nouvelle traduction et ces éditions récentes qui respectent enfin l’oeuvre de ce point de vue !
Pour répondre à fabericus sur mon impression, comme tu l’as compris, le SdA, c’est quelque chose qui compte pour moi. Comme Dune, c’est un cycle qui m’a marqué quand j’étais ado et a forgé mes goûts littéraires pour la suite. Si Dune est un monument de la SF, je considère le SdA comme un monument de la littérature tous genres confondus. Je pense qu’avec le Silmarillion, je pourrai toujours le relire et ressentir l’émerveillement à défaut de la surprise.
Arte a diffusé un reportage sur Tolkien et ses inspirations en décembre, il est encore disponible en replay et c’est quelque chose de très intéressant que je vous recommande. Tolkien est venu se battre dans la Somme pendant la 1ere Guerre Mondiale, ses premiers écrits s’en inspirent d’ailleurs largement. Des quatre copains partis dans les tranchées se jour-là, deux seulement en sont revenus. Imaginez l’impact culturel si Tolkien n’en avait pas fait partie !
Edit : le reportage est sur youtube
Au fait, que dit Frodon en arrivant devant sa maison ?
Surement pas comme César.
En effet, pas comme Cesar.
Il dit:
“C’est là qu’ j’ hobbit”
(je ne suis déjà plus là)
César avait dit : « Chérie, je suis de retour. Et cette fois, j’ai la Gaule. »
Est tu passé à la nouvelle traduction VF ? ( perso j’ai pas pu, traumatisé au bout de 2 pages)
Édit : ah non tu lis en anglais , bravo !
Ptet ben que si. C’est Sam qui va être content.
J’aurais crains qu’en découvrant ce sous entendu, il ne s’agace.
Je viens de terminer le 3ème tome de La geste des princes-démons, La palais de l’amour de Jack Vance.
Le pitch : Gerser veut se venger des 5 princes-démons qui ont réduit à néant sa famille lorsqu’il avait 9 ans. Dans ce 3ème tome, il s’attaque au 3ème méchant, Viole Falushe.
Bon, comme j’ai l’intégrale en un seul livre, je le lirai un jour jusqu’au bout, mais ce sera à force d’abnégation… Parce que ça a mal vieilli, autant dans le style que dans la forme, que ce n’est pas palpitant, qu’on connait la fin avant même de commencer le livre, que je n’aime pas les space-opéra.
En résumé, ce n’est pas du tout un kiffe de lire ce pavé. Mais si c’est votre dada, grand bien vous fasse !
J’ai fini Oblomov, d’Ivan Gontcharov.
J’ai eu l’impression de lire mon propre parcours. Je n’avais jamais pu m’identifier à ce point à un personnage de roman et je reste émerveillé, en même temps que fortement troublé, par le portrait d’Ivan Illitch Oblomov.
La portée du livre n’est pas aussi universelle que d’autres romans russes majeurs car il se focalise sur un seul caractère de manière intime (et sur ceux des deux autres personnages centraux, Stolz et Olga), mais il le fait avec une finesse et une acuité impressionnante.
Toute l’évolution d’Oblomov est réaliste, logique, absolument crédible. Il est aussi pathétique que touchant. Les chapitres où naît, se développe et s’arrête sa relation avec Olga sont magnifiques et toujours écrits avec une grande délicatesse.
C’est une superbe étude de caractère et un grand roman.
Oui
Très très beau livre.
Comme je suis en phase sur plusieurs de tes goûts, il faut que je relise « le maître et marguerite » dont je n’ai plus beaucoup de souvenirs.
De cet auteur j’ai beaucoup aimé Un monde d’azur, sorte d’île mystérieuse sur une autre planète …
Tu as d’autres Vance à conseiller ?
J’en ai une dizaine sur ma pile du bonheur futur (Tschai, Le Jardin de Suldrun…) sans savoir par où commencer
De Vance, j’avais lu le cycle de Tschai il y a déjà assez longtemps et pour peu que tu acceptes de lire un truc hyper daté rempli de clichés pulp, ça peut être plaisant.
A titre perso, hormis les 2 tomes précédents de ce même cycle (La geste des princes-démons), je n’en ai pas lu d’autres et comme je ne suis pas fan des space opéra ni de la fantasy, je ne me lancerait sans doute pas dans d’autres lectures de cet auteur.
J’ai lu le cycle de Tschaï il y a quelques années. L’été, pour se détendre, ça passe. L’univers est assez riche et l’histoire suffisamment bien menée pour que ça reste agréable à lire. Ca se rapproche un peu du cycle de Mars, de Burroughs.
De mon côté, j’ai encore quelques histoires de Lovecraft à (re)lire pour terminer le volume de la Pléiade qui lui est consacré, mais je n’avance plus trop.
En parallèle, j’essaie de trouver également un peu de temps pour lire Libres d’obéir, de Johann Chapoutot. Ce n’est pas très long, mais je voudrais l’étudier en étant concentré car le sujet est très intéressant.
Hello,
En parlant de space opera, je viens de finir la Maison des soleils, d’Alastair Reynolds. C’est un space opera format XXL qui a été très favorablement accueilli par la critique. C’est effectivement assez démesuré, avec des artefacts géants, des IA, des humains clonés quasi immortels et des civilisations qui naissent et s’éteignent sur des millions d’années. Sur cette base, je m’attendais à un récit gigantesque mais assez froid, tel le problème à trois corps. Au contraire, le roman reste focus sur quelques personnages qui se trouvent embarqués dans un complot galactique à grande échelle. Etant donné qu’il s’agit d’un roman à suspense, il est difficile d’en raconter quoi que ce soit sans gâcher la surprise. Mais j’ai trouvé que c’était de la très bonne SF, avec un parfum de Iain M. Banks pour ceux qui connaissent son cycle de la Culture. Je recommande ça beaucoup plus chaudement qu’un Vance !
Je viens de terminer Lux de Maxime Chattam.
Dans un avenir très proche, le réchauffement climatique engendre des tornades destructrices de plus en plus nombreuses sur la planète. Un jour, une sorte de petit soleil apparait au milieu de l’océan Atlantique et une délégation de scientifiques va chercher à comprendre ce qu’elle est et pourquoi elle est là…
Alors, ce pitch est très “Barjavelesque” et l’auteur ne s’en cache pas (et j’aime beaucoup Barjavel). Mais on reste quand même dans une écriture bien “Chattamesque”, c’est à dire avec un rythme très soutenu, une écriture à base de cliffhangers très régulier et d’intrigues qui s’alternent très rapidement au sein de chapitres très courts. Même si le sujet parle de science-fiction, il s’agit avant tout d’un thriller.
L’histoire se tient et est est loin d’être dénuée de sens.
J’ai beaucoup aimé ce livre, et l’auteur a eu une bonne idée pour la fin du livre que je ne dévoilerai évidemment pas. Si vous aimez les thrillers, foncez, si vous préférez la science-fiction contemplative vous n’y trouverez sans doute pas votre compte.
Ars Obscura : Livre 1 Sorcier d’Empire de François Baranger
Il s’agit du premier tome d’une tétralogie de fantasy.
L’histoire se déroule dans une uchronie lors de laquelle Napoléon est revenu d’Egypte avec un sorcier maîtrisant l’Art Obscur qui se met à son service. Comme c’est le seul sorcier au monde, ses pouvoirs ont permis à la France de gagner un avantage militaire et technologique sur ses adversaires, grâce auquel l’Empire a pu conquérir la majorité de l’Europe jusqu’à la frontière russe.
Bref le pitch est sympa, mais je suis ressorti très mitigé de ma lecture.
L’histoire est racontée selon le point de vue de différents personnages (y compris les antagonistes). C’est un procédé classique, mais là on a le point de vue de vraiment trop de personnages, parfois même des personnages secondaires qui ont le droit à seulement un chapitre dans tout le tome.
Du coup non seulement il y a des chapitres qui nous intéressent moins que d’autres, mais en plus au bout d’un moment on ne sait plus très bien s’il s’agit d’un personnage qu’on a déjà rencontré ou si c’est un nouveau (la plupart portent des noms à coucher dehors que je n’arrivais pas à retenir, même pour les personnages importants de l’histoire). Cela laisse peu de place pour le développement de la personnalité de chacun, donc on ne s’attache pas trop aux personnages et ce qui leur arrive nous passe un peu au-dessus.
Ensuite, je trouve le déroulé très convenu, très cliché. Le héros au passé trouble qui possède un lien secret avec le méchant, l’héroïne qui a perdu son grand amour mais va s’amouracher du héros mystérieux malgré des débuts difficiles, l’autre personnage qui est partagé entre son devoir et sa morale… C’est du vu et revu et tellement prévisible.
Donc un univers intéressant mais une histoire assez classique qui ne me donne pas spécialement envie de lire les tomes suivants (il s’agirait d’une tétralogie). Même si je serais un peu curieux de savoir si l’histoire décolle par la suite.
Est ce que c’est à base de viol et de tortures comme dans beaucoup de Chattham ? (Désolé j’ai été echaudé avec cet auteur… mais je veux bien tenter de nouveau si ça reste raisonnable en termes de violence gratuite )