de vos lectures...

Petit retour sur ma lecture de James Ellroy, la Trilogie Underworld USA : j’ai fini American Tabloid et American Death Trip que j’avais dû lire autour de leur sortie.

C’est la confirmation qu’Ellroy est un auteur à part, probablement le dernier grand auteur vivant. Par contre le voyage ne laisse pas indemne : c’est d’une noirceur abyssale. Les seuls moments de répit sont les moments de rencontre entre des hommes et des femmes, où les corps parlent et le cynisme s’arrête. Mais ça ne dure pas. Tout le reste n’est que violence, corruption, racisme : les “justes” finissent tjs par être dévoyés, retournés et / ou broyés.

Si vous trouvez que le monde d’aujourd’hui est violent et cynique, ne lisez pas pas Ellroy. Ces 2 romans sont une plongée incroyable dans les petites histoires qui font la grande, sur des personnages périphériques qui se retrouvent souvent malgré entrainés dans des machinations qui les dépassent largement. L’Amérique fantasmée des années 60 en prend pour son grade - tout et tout le monde y passe (au propre comme au figuré.) Le style d’Ellroy est au diapason - c’est direct, trash et violent. Vous êtes prévenus.

De mon côté je vais faire une petite pause après ces 2 pavés, trop intense et fascinant (mais fascinant du genre morbide.)

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Depuis j’ai fini le premier tome il y une semaine à une vache près. C’est vraiment très grand spectacle. Les personnages s’affinent et leurs archetypes s’effritent : c’est plutôt mieux qu’au début (et c’est probablement volontaire). Globalement je suis accroché, je vais clairement continuer. J’ai trouvé les 4 tomes suivants en occase. Je les récupère demain. Bien hâte de passer a la suite.

Entre temps je me suis lancé dans un truc un peu curieux, offert par une collègue en “cadeau de départ” : les falsificateurs d’Antoine Bello. Quelqu’un connait ?

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Je viens de finir Ancillary Justice de Ann Leckie. J’ai eu du mal à accrocher, mais le style est un peu particulier avec un mélange des temps et surtout des personnes, étant donné que le narrateur est un « clone » faisant partie d’une conscience partagée entre plusieurs autres corps et machines. C’est intéressant et j’aime beaucoup l’univers décrit à petite touches sans donner toutes les clefs immédiatement. Je l’ai lu en VO, il y a un usage assez amusant du « she » pour décrire les personnes d’une société très peu genrée qui fait qu’on a du mal à se représenter les personnages, mais ça participe aussi à la représentation d’un empire où l’individu n’a que peu de poids. Je ne sais pas comment ça a été traduit. Je vais sans doute lire les suivants.

Et juste avant, j’ai terminé Cristal qui songe de Theodore Sturgeon. Un peu plus mitigé. Il y a de bonnes idées mais ça ne m’a pas vraiment fait vibrer. En plus,

Résumé

le pitch sur la nature réelle du gamin est assez rapidement évident.

Maintenant, je vais m’attaquer à The Pragmatic Programmer, un autre genre. :wink:

Je suis d’accord, là où j’en avais entendu parler, ça avait été présenté comme un classique, j’avoue que ça ne m’a pas non plus laissé un souvenir impérissable. D’ailleurs, je ne me souviens plus du tout de ce que tu as écrit dans la balise “Résumé”.

Je l’ai lu il y a longtemps, je ne m’en rappelle pas bien, mais il me semble que j’avais été sensible à l’ambiance du cirque.

Je n’ai pas apprécié le style… mais c’est moi. Ou la traduction ?

Le tome 2 continue la veine horrifico-sf. C’est quand même pas mal des poncifs très usés pour le fond de l’histoire (artefact alien, body horror etc). Le traitement est toujours très dynamique, les nouveaux personnages intéressants mais avec une caractérisation qui reste simpliste pour l’instant. J’attends le twist qui devrait arriver dans la deuxième moitié du bouquin. Défaut : les “héros” du premier tome sont relégués en arrière fond, c’est tout juste s’ils sont présents en dehors du jeune premier. J’aurais aimé continuer à suivre leurs relations, etc. Mais il reste probablement 1000 pages pour ça.

C’est le parti pris d’interpeler le lecteur qui t’a déplu ? J’ai trouvé que c’était parfois un peu trop. Mais le reste a plus que contrebalancé pour moi. J’ai particulièrement aimé la Thaïlande du 2e tome.

Nexus: Une brève histoire de l’information de l’âge de pierre à l’AI, de Yuval Noah Harari.

Pour le contexte, du même auteur, j’avais lu 21 leçons pour le XXIe siècle, dont je ne garde aucun souvenir si ce n’est que j’avais bien aimé sur le moment. Je ne crois pas avoir lu Sapiens mais on m’en a dit beaucoup de bien.

Sur celui-ci, mes sentiments sont partagés. Sur la forme, il sait tenir son lecteur en haleine avec des artifices qui le poussent à avancer, façon roman, malgré un thème pas hyper fun. Mais Harari n’est pas un littéraire, son style n’est pas terrible du tout. On va dire qu’on est en face d’un essai qui tente d’être accessible et agréable au plus grand nombre, et que ça implique des compromis. Le problème est que la structure de cet essai ne pas paru claire du tout. Autant dans la première partie, historique, tout semble couler de source et on le sent dans son élément, autant dans les deux suivantes où il imagine les conséquences que l’IA aura sur nos sociétés, c’est beaucoup moins le cas. Comme il verse volontiers dans le catastrophisme, j’ai eu le sentiment de parfois lire un excité en panique qui perd le fil de sa pensée en remettant n fois sur le tapis la même idée ou le même argument.

Pour détailler un peu, dans le 1er tiers, Harari brosse à grands traits un tableau de l’histoire des réseaux d’information chez l’homme, depuis les chasseurs-cueilleurs jusqu’aux débuts de l’ère informatique. Il insère judicieusement ici ou là des anecdotes historiques (généralement sanglantes et qui impliquent un grand nombre de morts) qui donnent corps à sa théorie. Plus spécifiquement, il s’intéresse au lien entre les technologies de la communication et les formes de gouvernement, avec la démocratie d’un côté et les régimes totalitaires de l’autre. C’est très intéressant, ça fait réfléchir et il prépare bien le terrain pour la suite.

Les parties 2 et 3 s’intéressent à l’informatique, aux réseaux sociaux, aux IA et à leur impact présent et futur sur les démocraties et les régimes totalitaires. Et là, même si je reconnais à l’historien une capacité à utiliser le passé pour mieux se projeter dans l’avenir, je vois qu’il touche à des domaines qui ne sont pas le sien. C’est sujet à débat mais il me paraît anthropomorphiser les IA un peu trop, même s’il s’en défend. Les IA d’aujourd’hui, à mon sens, n’ont pas les capacités qu’il leur prête. Alors bien sûr, il prend les devants et pose les définitions d’intelligence, de conscience, de créativité, etc qui sont les siennes, histoire de comprendre correctement son propos. Reste qu’il évacue tout côté positif des IA en disant qu’on en entend suffisamment de bien ailleurs et qu’il se concentre sur les risques. Ca manque de nuance. Aujourd’hui, ma plus grande inquiétude concernant les IA n’est pas qu’elles développent par elles-mêmes un agent biologique capable d’annihiler l’humanité. Je ne peux pas m’empêcher de penser qu’il verse dans le sensationnalisme pour vendre plus de bouquins.

Tout n’est pourtant pas à jeter : beaucoup de choses vont me permettre d’alimenter ma réflexion sur ce sujet qui m’intéresse. Et je suis d’ailleurs plutôt d’accord avec beaucoup des risques qu’il évoque. Mais ce n’est pas un travail de recherche, c’est un essai qui est écrit avec l’objectif d’être un best seller et pour cela, il cherche en permanence à titiller l’émotion du lecteur (et pas ses émotions positives). Il est remarquable d’ailleurs qu’il propose assez peu de solutions pour éviter la myriade d’apocalypses qui nous attend.

Bref, à lire, mais en prenant la distance qui s’impose !

Sapiens c’était pareil. C’est conçu comme un page turner pour garantir le succès en librairie, mais pour ce qui est du contenu, il a été sévèrement critiqué. C’est avant tout un cherry picking des idées qui lui plaisent, mais qui ne font pas forcément consensus auprès des spécialistes.

L’autre jour, je suis tombé sur une réflexion intéressante dans une vidéo de paléontologie : si on écrivait un livre de 315 pages sur l’histoire de l’Humanité, les 310 premières pages seraient blanches !

C’est ce qu’il me semblait avoir compris en regardant vite fait des critiques de ses livres. C’est asséné avec conviction, mais ça reste le point de vue d’un auteur à succès.

Je ne me souviens pas de cela. Mais je n’ai lu que le premier tome, donc je devrais peut être me forcer à lire le reste ?

C’est plus dans le « non dit », le fonctionnement, la mécanique de cette maison des jeux qui pour moi, n’est pas très clarifié, même si les personnages en parlent. J’ai parfois eu l’impression que les choses étaient posées les unes derrières les autres sans que je puisse en apprécier les enjeux (immenses) qu’il y a derrière.

Et dans le style je ne suis pas fan de cette écriture sèche et froide. Ceux qui adorent le style épuré direct et franc doivent aimer, mais ce n’est pas mon cas :sob:.

Et pourtant, j’aime tellement l’écriture d’Orwell par exemple qui peut être parfois très sèche, sans gras !

Je crois qu’il faut lire la totalité, les trois tomes ne sont pas aussi indépendants que ce qu’on pourrait croire de prime abord. Sauf bien sûr si le premier tome t’a tellement déplu que lire la suite serait une perte de temps. Mais les réponses finissent par venir.

Je viens de terminer Le vieux qui voulait sauver le monde de Jonas Jonasson, la suite de Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire.

Le pitch : Allan et Julius habitent à Bali et par un malencontreux accident de montgolfière vont se retrouver à côtoyer Kim Jong-un, Donald Trump, ou Angela Merkel (entres autres) lors d’un rad trip.

On est en domaine connu, le sujet, tout comme l’écriture du Jonasson sont toujours un peu similaire et bien que ce soit bien écrit, les ressorts narratifs sont toujours les mêmes. Il n’y a plus la fraicheur du premier roman. Et par conséquent, même si c’est toujours agréable à lire, l’originalité du premier tome a laissé la place à une longue redite.

En résumé, une lecture agréable bien qu’un peu lassante.

Oui lu en 2017; passé le concept rigolo j’avais pas trouvé ça dingue au final … (et de mémoire ça laisse un peu sur sa fin ; il y a 3 tomes je crois , à l’époque je l’ignorais )

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Damned c’est ce qu’il m’avait semblé au fil des premières pages…

Bon, la petite termine sa deuxième lecture des 7 tomes de HP. Je lui ai filé Bilbo mais c’est un miracle si ça tient le week-end.

J’attaque le tome 3 de the expanse. J’ai trouvé le 2 un peu mou du genou. Et c’est resté décevant dans le traitement des personnages je trouve.

Le tome un c’était de l’exposition des belters, le deux de l’UN. Est-ce que le 3 va parler de mars ? Est-ce que la trame de fond va bouger (because dans le 2 il ne se passe rien) ?

Bon. Je ne donne que des critiques. Ça ne reflète pas mon expérience : c’est vraiment très agréable à lire. Je suis accroc et je vais continuer à me faire manipuler par les auteurs sans y réfléchir plus que ça ^^.

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Hello,

Je viens de finir Expiration de Ted Chiang, un recueil de nouvelles de SF. Comme le recueil précédent, la Tour de Babylone, celui-ci a eu droit aux éloges de la critique. Avec ces deux volumes, nous avons me semble-t-il la totalité des écrits de Ted Chiang, soit 17 nouvelles, dont un certain nombre de prix Hugo, Nebula et autres : l’auteur écrit peu, mais il écrit bien.

Je ne sais jamais trop comment me positionner par rapport à ce genre de recueils. Je comprends qu’on soit tenté par l’exhaustivité pour un auteur qui écrit aussi peu, mais le recueil s’en trouve très hétérogène. Certaines nouvelles, très courtes, ne m’apparaissent pas nécessaires et limitent l’impact des nouvelles principales. De fait, la Tour de Babylone ou les recueils de Greg Egan, malgré leurs qualités, ne m’ont pas laissé une impression durable et je ne sais pas ce qu’il en sera de celui-ci. D’un autre côté, les meilleures nouvelles de Expiration sont brillantes et ça tombe bien : ce sont aussi les plus longues.

Donc si vous aimez les novellistes de SF, c’est probablement pour vous.

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Je n’ai lu que La tour de Babylone mais j’avais trouvé ça très alambiqué alors que j’avais adoré les nouvelles de Ken Liu. Ceci dit, j’ai eu beaucoup de mal à lire les nouvelles de Greg Egan, qui, bien qu’intéressantes, sont très complexes.

salut, j’arrive des mois après le débat
mais j’avais vu cette vidéo où Umberto Eco faisait visiter SA PROPRE bibliothèque personnelle … on se demande où sont la chambre/ cuisine /salon après avoir vu ça ?