De vos lectures

Je viens d’abandonner Nuit d’été de Dan Simmons.

Le pitch : dans les années 60 dans l’Illinois, une bande de de jeunes pré-ados vont passer un été angoissant…

Bon, le livre est bien écrit, les personnages ont des personnalités propres, l’histoire, est bien. Mais, mais, mais, que c’est oppressant ! Je me suis arrêté après avoir lu un peu plus de la moitié du livre. C’est la première fois que cela m’arrive mais les descriptions des espèces de morts-vivants dégueux qui s’appuie aux vitres pour regarder dans les maison, et ce, de façon très réaliste et très bien écrite ont été trop pour moi. Un monde apocalyptique où les gens crèvent la dalle et s’entretuent, pas de problèmes, mais là, c’était trop bien écrit, un comble !

Bref, si vous avez le cœur solide, c’est vraiment bien écrit, sinon, éviter d’en faire votre livre de chevet et lisez le plutôt sur la plage ou dans les transports en communs.

Je l’ai abandonné 2 fois. Une première fois à sa sortie, une seconde fois 20 ans après. Il me met trop mal à l’aise.

Je comprends complètement, et en plus c’est dommage car c’est vraiment bien écrit.

Encore pire que les Cantos d’Hyperion alors ? (que j’adore mais trouve déjà très glauque)

Je comprends je crois que j’ai été à la limite avec le Dhalia noir, trop noir trop pessimiste, je comprends qu’on puisse stopper une lecture “sombre”, alors que pourtant je suis (un peu ) amateur de film à suspens/d’horreur… :thinking:

Concernant Dan Simmons :

Hypérion / Endymion, ça fait partie pour moi des trucs majeurs à lire en SF, j’ai vraiment adoré.

En horreur, je n’ai par contre pas tellement aimé l’Echiquier du mal qui a pourtant sa petite réputation.

Et puis, il y a eu la polémique concernant ses orientations politiques et le clash avec son traducteur français. Avec ça dans l’air du temps, j’ai eu un peu de mal quand j’ai lu Ilium / Olympos qui avaient pourtant des qualités et où il renouait avec la SF. Ca commençait à être difficile de faire abstraction de certaines thématiques et de la manière dont il les traitait.

J’ai quand même lu Terreur, j’aimais bien le côté roman d’aventure, l’ambiance exploration polaire. C’est un roman dur, comme on peut l’imaginer.

J’aurais bien envie de relire Hyperion. Mais je fais un peu un rejet en ce qui le concerne. J’ai du mal à séparer l’oeuvre de l’artiste.

Terreur, j’ai beaucoup aimé, et bien sûr Hypérion et la Chute. Mais L’Éveil d’Endymion est probablement le plus mauvais livre de SF que j’ai terminé, infect aussi bien sur le fond que sur la forme.

J’avais préféré Hypérion effectivement. Mais je crois que j’avais quand même lu la suite avec un certain plaisir. J’étais sûrement moins difficile à l’époque, je n’avais pas encore lu tant de SF que ça. Ce n’est qu’après que je me suis mis à considérer que Simmons avait vraiment un problème et que j’ai remis en perspective certains trucs lus avant.

Tu peux être plus explicite ?
J’ai lu Hyperion/Endymion il y a fort longtemps et j’avais trouvé ça bien. L’Echiquier du mal un peu plus tard, qui m’avait mis mal à l’aise avec la complaisance avec laquelle il traitait certaines scènes assez déplaisantes, mais j’en garde quand même un bon souvenir.

Relire la même oeuvre, dans une traduction différente, c’est du perfectionnisme.
Je comprends tout à fait la démarche et je serais curieux de savoir quelles différences il peut y avoir. De là à tout relire…

Poe, il y a du bon et du moins bon. C’est plus l’ambiance générale de l’oeuvre qui est importante dans la place qu’il occupe dans la littéraire, je pense. Il se démarque du roman gothique et amorce le fantastique plus moderne.

Je te mets le lien vers ce qu’avait pu dire son traducteur du personnage et du pourquoi de la fin de leur collaboration : Le coup de gueule de JD Brèque contre Dan Simmons - ActuSF - Site sur l'actualité de l'imaginaire

Quand j’en suis arrivé à la fin de ma lecture d’Olympos, il m’a effectivement semblé clair que Simmons avait des penchants xénophobes et qu’il n’hésitait pas à les exprimer dans ses romans. Il ne l’a pas fait qu’une fois, il suffit de lire des critiques de Flashback pour s’en rendre compte. Et de là, en remontant le fil de mes lectures antérieurs, certaines choses m’ont interpelé et j’ai reconsidéré le rôle des personnages juifs et palestiniens dans Hypérion, en me demandant si on ne pouvait pas y voir les germes des dérives ultérieures.

J’aime bien relire Poe tous les 50 ans. :wink:

Maintenant que ta curiosité est titillée, tu n’as plus qu’à te procurer l’un des 3 tomes chez l’éditeur Gallmeister, collection de poche Totem, pour te faire une idée.

Merci pour le lien.
Dans mon souvenir, dans le cycle d’Hypérion, il y a un personnage palestinien qui n’a rien de négatif et le personnage principal de l’Echiquier du mal est un rescapé de la Shoah. Du coup, est-ce qu’il a viré facho au fil du temps ou est-ce qu’il a dissimulé ses opinions pendant un temps ?

Marrant, on m’a offert le volume de la Pléïade de Poe pour mes 50 ans.
(Donc la traduction de Baudelaire. Je m’en contenterai).

Ton avis définitif me refroidit brusquement.

En effet, il convient d’honorer ce cadeau comme il se doit, en le lisant.

Pour satisfaire ta curiosité :
« The Murders in the rue Morgue », Edgar Poe
« Double Assassinat dans la rue Morgue », Charles Baudelaire
« Les Meurtres de la rue Morgue », Pierre Bondil et Johanne Le Ray

Y a de quoi.
Je sauverais peut-être Une étude en rouge et Le chien des Baskerville.
Les recueils de nouvelles, par contre aïe aïe aïe…

Je n’avais pas aimé Une étude en rouge. Il y a ce long – pardon cet interminable – passage en Amérique sans Holmes ni Watson qui casse le récit.

Moi c’est ce que j’avais trouvé cool :grin:, ça arrive comme un cheveu sur la soupe, on se demande ce que ça fout là.

C’est un pulp en fait. Il y a eu une erreur dans le montage du livre, et on se retrouve avec un docu sur les Mormonts entre le fromage et le dessert.

En fait, t’étais heureux seulement parce que tu n’aimes pas Sherlock Holmes. :grin: